6.
Taylor
4ans plus tôt
—Prête ?
Stéphanie me regarde en riant et je resserre mes bras autour de son corps. Les siens enlace fermement ma nuque et je l'embrasse. Des frissons parcourent mon corps, jusqu'à mes orteils qui s'enfoncent dans la terre.
Je prends mon élan, cours et saute dans le lac. Elle hurle pendant notre chute et je ris tandis qu'elle se cramponne à moi.
Quand nos corps plongent dans l'eau, je la lâche pour qu'elle remonte à la surface.
Nos rires se mêlent et je me rapproche d'elle, entourant ma taille de ses jambes.
—C'était génial !
—Faut qu'on recommence alors !
—Non, pas de suite.
Sa voix est sensuelle, chaude et je fonds un peu plus pour elle.
Elle rit et s'accroche à mes épaules. Des gouttes d'eau coulent sur son visage, je lèche celles de son cou ce qui la fait frissonner.
******
Il est exactement six heures du matin quand j'arrive devant chez Hope. Elle ne s'attend pas à ce que je sois là, mais j'ai cru comprendre qu'elle voulait se présenter chez Betty's. Alors je vais l'y amener, avant de partir travailler.
Puis je n'oublie pas que j'ai un pari à tenir. Je veux qu'elle soit folle de moi, la baiser pour ensuite la jeter. Elle ne mérite rien d'autre.
Je descends de ma voiture, grimpe les deux marches du porche et frappe à sa porte.
Il fait encore noir mais on a prévu une journée ensoleillée, j'aime mieux ça que la pluie et rien que pour cette raison, je suis de bonne humeur. La porte s'ouvre sur une Hope toute en jambe – putain mais pourquoi ses jambes me rendent dingue ? – et ensommeillée.
—Qu'est-ce que tu viens foutre ici ?
Je souris de toutes mes dents et entre quand elle ouvre.
—Tu ne devais pas aller chez Betty's ?
—Pas à six heures du mat' imbécile.
Je vais dans sa cuisine minuscule, fouille les armoires.
—Oh, tu n'es pas du matin ? J'ai une vie princesse. Un job aussi. Alors grouille-toi d'aller laver ton joli cul et je t'y amène.
Elle hausse les sourcils, reste prostrée entre le salon et la cuisine à me regarder fouiller dans ses placards. Putain que du café soluble. Dégueulasse.
—Ta sœur devait m'y emmener, pas toi.
—Je le fais pourtant. Alors dépêche-toi.
Elle soupire bruyamment pendant que je fais chauffer de l'eau. Quel caractère de merde. Sérieux à sa place, je serais bien heureux qu'on fasse ça pour moi. Quand elle revient, son café est prêt et j'avale le mien de travers. Elle est là, les cheveux trempés, enroulée dans un drap de bain. La connasse. Elle le fait exprès pour m'allumer.
—Elles sont habillées comment les serveuses, là ?
—Comme chez Hooters.
Elle lève les yeux au ciel et je ris. Si je m'écoutais, je lui arracherais cet essuie et la prendrais contre le mur derrière elle.
—Montre-moi ce que t'as, je vais voir. Elle s'efface pour me laisser passer dans sa chambre et je soupire en voyant le bordel dans ses fringues, au pied de son lit.
Une bordélique. Génial. Heureusement qu'elle n'a pas Franck comme patron, sinon il lui apprendrais rapidement ce qu'est être ordonnée.
J'attrape un jeans, lui tend et prends un string rose fluo.
—Tu peux mettre ça aussi.
—Va te faire voir, grogne-t-elle.
Elle râle, n'empêche qu'elle est hyper rouge. Après tout, elle n'avait qu'à refuser que j'entre dans cette pièce.
—Avec un pull, ça ira. Fait frais le matin.
—Ok. Merci.
Elle sort de sa chambre sans attendre, revient et me prend son string des mains avant de s'enfermer dans la salle de bain.
Je m'installe sur son lit, m'allonge. Je n'aime pas être dans cette maison, j'y vais généralement que pour baiser mais c'est tout. Trop de souvenirs hantent ces lieux et j'essaie à chaque fois de les effacer.
—A l'aise blaise ?
Hope entre dans la chambre, ses longs cheveux ramenés en queue de cheval.
—Si tu savais le nombre de fois où je me suis envoyé en l'air dans ce lit.
Elle grimace et je ris. C'est tellement simple de la faire rager.
—T'as oublié que je suis censé « t'adorer »? demande-t-elle en mimant les guillemets. Parce que là, tu me dégoûtes.
J'attrape son bras, la fais tomber sur moi. Elle proteste en essayant de se relever mais je suis bien plus fort qu'elle. Son parfum m'enivre. Elle est belle et elle sent bon, c'est déjà ça.
—Lâche-moi.
—Non.
Elle force dans tous les sens et je ris.
—Putain lâche-moi. Tu me fais mal.
—Menteuse. Je ne te fais pas mal. C'est juste que t'as peur d'être aussi prêt de moi.
Elle rit nerveusement avant de me regarder droit dans les yeux.
—Je n'ai pas peur, non. Je n'ai juste pas envie d'être là, dans tes bras.
Aïe.
Sale peste.
—Si je t'embrasse, commencé-je, tu...
—Je t'arracherai les couilles, termine-t-elle.
Je souris et elle m'imite. Pourtant, sa bouche bien dessinée me donne envie de le faire. Elle se penche doucement, et je me lèche les lèvres. Son regard suit le mouvement de ma langue, ma queue se gonfle. Son nez frôle doucement le mien, je m'arrête de respirer. Sa bouche n'est qu'à quelques petits millimètres de la mienne, je pourrais tendre les lèvres, lui voler un baiser. Mais je veux qu'elle cède, qu'elle m'embrasse, chose qu'elle va faire, là de suite. Elle s'arrête quand je ferme les yeux.
—Je suis sérieuse. Je ne veux pas être dans tes bras.
Elle s'est déjà levée quand j'ouvre les yeux.
—T'es une allumeuse.
Elle me sourit quand je me lève et je suis obligé de réajuster mon pantalon.
—Tu t'allumes tout seul, Taylor. Le café est prêt, non ?
******
Dans la voiture, nous n'échangeons pas un mot. Ma trique ne redescend pas et ça m'énerve. Elle est hyper nerveuse et je suis bien content. Bien fait ! Je l'aurais baisée, elle serait beaucoup plus détendue...Comme moi. Le soleil est déjà en train de se lever, et les premiers passants se mettent en route, comme moi.
—Ils sont sympas chez Betty's?
Je fronce les sourcils quand elle brise le silence. Cette fille a de ces questions...
—Je n'en sais rien.
—Tu ne les connais pas ?
Je soupire, m'arrête au feu rouge.
—Je ne les fréquente pas. Pourquoi irais-je là ?
Elle hausse les épaules et regarde par la vitre.
—Je ne sais pas, moi. T'habites ici, tu connais peut-être les gens. Pas besoin de mordre. Tu travailles à l'animalerie? Parce que tu devrais te payer un os.
—Ah. Ah. Ah. T'as un humour de merde Hope.
Elle se tait, et je vois à sa mine boudeuse que soit elle est vexée ou soit qu'elle est en stress total.
—Ca va aller. Je ne vois pas pourquoi tu ne conviendrais pas. T'es belle, alors ça ira.
Elle pouffe de rire et j'avance quand le feu devient vert.
—Pourquoi t'es venue vivre ici ?
Elle pâlit. J'avais donc raison, elle cache bien quelque chose. Je me demande bien ce que c'est.
—Parce que.
Elle essuie rapidement ses mains sur son jeans, nerveuse. Elle m'intrigue. Je me demande ce qui l'a poussée à venir vivre ici, seule. Surtout dans cette vieille baraque.
—Okay miss énigmatique, me moqué-je. T'es arrivée.
Je me gare le long du trottoir, attends qu'elle descende.
—Tu ne viens pas ?
—Non. T'es assez grande et j'ai un job, je te rappelle.
Elle déglutit et fuit mon regard.
—Ok gros malin, et je retourne comment chez moi ?
—T'as qu'à traverser la route, dis-je en mimant de mes deux doigts un bonhomme qui marche, et tu me demandes là.
Je pointe le garage en face de chez Bettys's.
—Ah.
—Caches ta joie.
—J'essaie, dit-elle pleine de sarcasme, vraiment.
Putain mais quelle chieuse cette nana. C'est pas croyable.
Elle sort de la voiture sans dire un seul merci et je mate son cul jusqu'à ce qu'elle entre dans le café.
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