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Taylor 

4ans plus tôt.

—Embrasse-moi bébé, embrasse-moi encore.
Je pose mes mains sur ses hanches, caresse sa peau nue de mes doigts. Ses yeux bleus cherchent les miens avant qu'elle ne presse sa bouche sur la mienne. Je ne sais pas ce qu'est le plus douloureux, là, à l'instant. Est-ce les battements de mon cœur qui s'emballent de plus en plus vite ou bien ma queue qui durcit de manière indécente sous ma copine ?
—Je t'aime Taylor.
Je l'attire contre moi, caresse son dos quand elle tire sur le bas de mon t'shirt. Jamais une fille ne m'avait parue aussi belle que celle assise sur mes jambes, à califourchon.

—Je t'aime aussi Steph'.

J'en suis certain, cette fille est la femme de ma vie. Elle s'empale sur moi, et chacune de mes terminaisons nerveuses frissonne au rythme de mon coeur. 

******

Autant dire que je deviens fou sans ma voiture. Franck, mon patron n'a pas eu le temps de changer le parebrise aujourd'hui et ne saura le faire que demain, en fin de matinée. Je n'aime pas de devoir rester cloitré chez moi, encore moins la soirée. J'ai toujours été un nerveux, et j'ai besoin de bouger, encore et encore.
Même ma mère qui n'est pas habituée à me voir trainer ici alors qu'il est vingt heures, ne cesse de me lancer des regards inquiets.
Putain quand je pense que je fais toujours attention à ne pas faire une griffe, à me parquer correctement et que je bichonne ma voiture comme personne d'autre, ça me met en rage de savoir que cette fille l'ait abimée.
Elle a de la chance d'être pourvue d'un vagin, sinon je lui aurais arraché la tête.
Sauf que je ne sais pour quelle raison, elle avait l'air autant paniquée que j'étais énervé.

 Ce matin, j'aurais pu l'embrasser sans que je ne sache pourquoi, j'ai failli le faire.

Ses lèvres ourlées et pleines sont un véritable appel aux baisers. Sauf que je ne peux pas, parce qu'elle m'énerve, parce qu'elle m'insupporte avec son genre de folle et ça, même si elle a des putains de jambes.
Pourtant son corps de dingue m'anime. Quand elle est dans la même la pièce que moi, mes poils se hérissent sur mes bras, ma nuque.  Hier dans la voiture, son bras n'arrêtait pas de frôler le mien quand elle changeait les vitesse, et j'ai donc dû, faire le trajet avec une gaule d'enfer. 

Pour un bras. POUR UN BRAS! 

Je ne saurais dire pourquoi et je ne veux pas non plus savoir pourquoi elle m'attire autant.  


Je fais tourner ma bière dans sa bouteille, réfléchis à la soirée de prévu. C'est mort, je ne peux pas courir avec la bagnole de ma sœur, elle me tuerait si je le faisais. Puis sa voiture n'avance pas, c'est une vielle Punto dégueulasse et elle en vraiment besoin pour travailler.
Je soupire, m'enfonçant dans le fauteuil du salon. Ma mère a le regard fixé sur les infos pendant qu'elle repasse le linge. Je m'emmerde, clairement mais je ne cesse de cogiter. Ma mère a été voir Hope dans l'après-midi. Je me demande si elles ont parlé de moi. Je sais que ma mère essaie de me caser avec une fille bien. Sauf que je ne veux pas de fille bien, je ne veux pas être en couple, pas depuis Stéphanie.

—Hope m'a dit t'avoir rencontré, pinaille-t-elle. Elle dit de toi que tu es charmant.
Charmant ? La blague. Petite hypocrite la Hope, en plus d'être chiante. J'ai pourtant essayé de me montrer désagréable avec elle. Elle a dû dire ça pour que ma mère lui lâche la grappe.

—Elle est dingue si tu veux mon avis. Sérieusement, qui louerait une telle baraque, mis-à-part une psychopathe ?

Ma mère me regarde en fronçant les sourcils.

—Ce chalet est beau, Taylor. C'est juste qu'il est isolé. Et je n'ai pas trouvé qu'Hope ait l'air d'une tueuse en série.

Bien sûr qu'elle n'a rien d'une tueuse en série. Déjà elle doit mesurer un mètre vingt, les bras levés. Ensuite elle semble totalement perturbée. Ses yeux ne reflètent aucune émotion. Et ça m'intrigue.
Pourquoi une bombe comme elle irait s'isoler de la vie comme ça ?

—Tu devrais passer un peu de temps avec elle, lui faire découvrir la ville. Je ne sais pas, moi.

—Non.
Je me lève, nerveux. Si je traine avec cette fille, ce sera unique pour la baiser, rien d'autre. Sauf que,  je suis certain que même sa façon de jouir doit être énervante.

—Elle vient demain.

Je m'arrête de grimper les escaliers, lance un regard noir à ma mère.

—Pourquoi ?

Elle dépose son fer sur la planche, pose ses mains sur ses hanches et me dévisage.

—Parce que cette gamine est seule, gentille et que j'ai de la peine pour elle. Je lui ai demandé de venir diner demain soir et  elle a dit oui.
Je grogne, exaspéré. Fait chier ! Je n'ai pas envie qu'elle vienne ici, sous mon toit. Pourquoi faire ? Ma mère me gonfle pour le coup. Je n'ai jamais compris pourquoi elle a tellement vite pitié des autres. C'est le genre de femmes à avoir dur les fins de mois et a donné un billet à un sdf, ou encore à recueillir les chats abandonnés du quartier parce que "tu comprends Tay, ils sont si beaux et malheureux". 

Je n'ai pitié de personne. JAMAIS. 

On a la vie qu'on se fait. Point.
Et ce n'est pas parce que Hope est magnifique, que je ressens la moindre once d'empathie pour elle. Elle a voulu vivre dans un coin merdique pour être seule ? Qu'elle assume. 

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