26
Taylor.
Le vent souffle dans ses cheveux bruns, les collant à ses lèvres roses. Je les retire de sa bouche, essuie les larmes qui inondent ses joues. Elle attend que je réagisse, que je l'insulte, que je la repousse ou que je montre n'importe quelle marque de dégoût, je le sais. Sauf que je ne ferai aucune de ces choses-là.
Parce qu'honnêtement, je suis sur le cul. Je m'attendais à un gosse, à une histoire d'ex mais pas du tout à ça. Et c'est déroutant.
Je lui souris doucement, la serre dans mes bras pour calmer les sanglots qui secouent encore son corps. Sa peau est froide sous mes mains chaudes, et je la resserre un peu plus pour qu'elle prenne un peu de ma chaleur.
—Je n'en reviens pas qu'avec ton mètre vingt, t'aies réussi à butter un mec.
Hope s'écarte doucement de moi, me regarde en haussant un sourcil. Son visage pensif me dit qu'elle se demande si je suis sérieux, si je ne vais pas avoir une autre réaction. Alors j'ajoute.
—Je suis rassuré de dormir avec toi, je n'aurais plus peur maintenant.
Elle esquisse un sourire et je ris avant qu'elle ne m'imite. Voilà comment je veux la voir : en train de rire.
—Tu... Tu n'es pas dégouté de moi ? Ou tu n'as pas peur de ma folie ?
—T'es pas folle, Hope. De moi sûrement, la taquiné-je. Mais le seul fou dans l'histoire, c'est ce type. Pas toi. Et pourquoi serais-je dégouté ? J'ai du sang sur les mains aussi, ne l'oublie pas.Ok les circonstances sont différentes mais le résultat est quand même identique. Et tu sais quoi? Moi je lui aurais arraché sa bite et je lui aurais fait bouffer avant de le tuer.
—Sérieux ?
Elle écarquille tellement les yeux que c'en est adorable.
—Putain oui, je suis sérieux ! Non mais comment tu peux croire que je vais te lâcher pour ça ?
Elle me serre dans ses bras tellement fort que j'étoufferai presque mais j'aime ça. J'aime la tenir contre moi, la consoler quand ça ne va pas et lâcher des phrases totalement inattendues dans des moments comme celui-ci pour la détendre.
—Ils m'ont tous lâchée, Tay.
—Ben ce sont des connards. J'ai pleins de questions à te poser, par contre. Parce que du coup dans mon cerveau ça carbure.
Elle hoche la tête contre mon épaule et je le l'embrasse dans le cou, plus amoureux que jamais de cette nana.
—Tu viens avec moi demain ? demande-t-elle doucement.
—Ouais, je viens. Mais... Je peux te poser une question maintenant ? Sauf si tu ne veux pas, je peux attendre demain.
Elle essuie son nez du dos de sa main et plonge ses yeux brillants de larmes dans les miens.
—Oui, oui, vas-y.
—Hum...Et ta mère ? Elle ne savait pas ?
—Non, bien sûr que non. Elle n'est pas si mauvaise qu'elle en a l'air, tu sais. Juste qu'elle est... Elle, spéciale. Quand elle a su, elle était plus dévastée pour mon frère que pour son mec.
—Ok. Et toi ? T'as eu des emmerdes ?
Elle frémit et je retire mon pull pour lui donner. C'est vrai qu'il caille ici, mais je suis bien là, avec elle dans ce champ qu'on s'est un peu approprié. Je la regarde l'enfiler, souris quand je remarque qu'elle hume mon parfum.
—Ouais, des fameux, même. Je suis restée presque trois semaines dans une prison pour femmes.
—Merde, je suis désolé.
—Puis les rapports ont montré que je disais vrai, que mon frère avait bel et bien été abusé. Ça, plus le témoignage de Nora a suffi à mon avocat pour me tirer de là.
—Et elle ? Pourquoi elle n'a rien fait ? Elle était l'ainée.
—Parce que...
Elle s'assied à côté de moi et je prends sa main dans la mienne, essaie de lui faire comprendre que je la soutiens, quoi qu'elle me dise.
—La première fois, Nora et moi lui avons sauté dessus. Sauf que... Que ses menaces de nous faire subir la même chose nous ont foutu la frousse. On n'a plus osé intervenir, comme des lâches. C'est pour ça que Baptiste ne veut plus nous voir, je pense. On est fautives toutes les deux. Au début mon frère n'était pas en colère contre moi, mais je pense que ma présence l'empêchait de tourner la page.
—Il avait quel âge ?
—Quatorze. Et j'en avais dix-huit.
J'acquiesce, laissant libre cours à mes pensées. J'ai encore une tonne de choses à lui demander, mais je me tais. Elle a déjà fait un pas immense en me parlant, en acceptant que je sache ce lourd secret qu'elle préfère taire.
—On ferait bien d'aller dormir comme on se lève tôt.
—On va chercher ma voiture ?
—Elle ne craint rien en restant là jusqu'à lundi, tu sais. Puis... je t'avoue que je suis vraiment crevé. Je m'attendais à tout sauf à ça.
Elle se crispe et je jure intérieurement. Quel con.
—Hope ?
Elle se relève et m'attend.
—Oui ?
Je me lève à mon tour en n'oubliant pas de ramasser mon téléphone. La batterie est casi morte, alors je l'éteints. J'aime bien ce moment, où on est tous les deux plongés dans l'obscurité la plus totale. Ca rend la chose encore plus intime qu'elle ne l'était.
—Merci de m'avoir raconté, de me faire assez confiance pour me parler de ça.
—T'étais tellement chiant que je n'avais pas le choix je pense.
Je pose ma main sur sa hanche, l'attire contre moi.
—Ouais, mais au moins, je sais pourquoi t'es une casse-couilles maintenant. Et ça, ça change tout.
Nos lèvres se retrouvent rapidement et je l'embrasse. Pas un petit baiser, ni un de ceux qui lui montre à quel point j'ai envie de baiser. Non, un vrai, un qui lui montre à quel point je l'aime, avec ses blessures, avec son passé.
—Et ça change quoi? chuchote-t-elle.
—Je t'aime, Hope. Encore plus maintenant.
Ses doigts s'enfoncent dans mes hanches quand elle reprend possession de ma bouche. Et puis, je m'en fous si elle ne répond pas, parce que je sais qu'elle m'aime. Sinon elle ne m'aurait jamais confié tout ça.
****
Hope
Taylor dort paisiblement et je tente de caler ma respiration sur la sienne. Mais ça ne marche pas, je ne parviens pas à dormir tant les images de cette fameuse nuit défilent dans ma tête. Je me lève doucement, pars dans la cuisine et prends la boite à médicaments dans le placard. Je sors un calmant de son tube juste quand Taylor me rejoint.
—Ca ne va pas ?
Je me retourne vers lui, souris en voyant ses cheveux en bataille et ses yeux fatigués. Je ne savais pas qu'il pouvait être encore plus canon qu'à l'accoutumée mais je m'étais trompée.
—Je n'arrive pas à dormir.
Je prends mon cachet et saisis la main qu'il me tend pour me trainer dans la chambre.
—Tu veux que je te fatigue ?
Je pouffe de rire en mêlant mes jambes aux siennes.
—Il est trois heures du mat'. Je pense que tu devrais réellement dormir si c'est toi qui conduit demain.
—Ouais, alors pas de gym. Mais on peut quand même s'embrasser.
Sa bouche se pose sur la mienne et je grimpe sur lui, m'allonge sur son torse nu.
—On peut oui, susurré-je contre ses lèvres. Mais je ne sais pas si on arrivera à s'arrêter.
—T'as raison. Surtout que...
Il soulève son bassin et me descend un peu plus bas, pour que je sois juste au-dessus de son érection. Ma culotte se mouille de désir, mes doigts écrivent des mots imaginaires sur son ventre avant que ma langue ne lèche sa peau salée.
Il pousse un râle de désir et je descends ma bouche plus bas encore avant de tirer sur l'élastique de son boxer. J'embrasse son pubis, lèche la longueur de sa hampe et le prends dans ma bouche.
—Putain Hope, t'arrête surtout pas.
Je souris, commence mes va et vient, lèche son gland et les petites gouttes translucides qui se forment dessus. Ses doigts s'emmêlent dans mes cheveux quand je reprends mes mouvements tout en massant doucement ses testicules. Ma langue parcourt l'épaisse veine sur sa queue avant que je ne sois tirée par le bras et allongée sur le dos.
Taylor écarte ma culotte, calant l'élastique sur le côté de mon sexe et s'enfonce en moi.
Je ferme les yeux en me cambrant, plante mes ongles dans ses épaules robustes en gémissant.
Il m'embrasse dans le cou, remonte sa bouche sur ma mâchoire, lèche sensuellement ma peau avant d'atteindre mes lèvres. Nos langues se caressent au rythme de ses mouvements de bassin, mes jambes se resserrent autour de sa taille, mes doigts se mêlent à ses cheveux que je tire.
Quand il glisse sa main entre nos deux corps en sueurs, qu'il caresse un de mes seins avant de lui infliger une exquise torture de ses doigts, je sens mes jambes trembler. Mon sexe se contracte autour du sien qui me remplit entièrement et j'avale chacun des soupirs qu'il laisse échapper.
—Je...
—Vas –y, Hope. Jouis sur moi, bébé.
Et c'est ce que je fais en me cambrant entre ses bras quand la chaleur de l'orgasme explose dans mon bas ventre. Taylor continue à bouger de plus en plus vite, m'attire sur lui quand il se couche sur le dos. Mes mains à plat sur ses pectoraux, je bouge sur sa queue dressée, lui offrant ma poitrine qu'il suçote. Ses mains tiennent fermement mes hanches, m'imposant le rythme qu'il désire. J'halète, me lève un peu, me laisse retomber sur toute sa longueur, plusieurs fois d'affilée. Il grogne, ferme les yeux et j'admire le spectacle qu'il m'offre en jouissant à son tour.
******
Taylor
Je pousse les valises dans le coffre de ma Camaro, distrait par les jambes nues de Hope qui approche. Je ne sais toujours pas pourquoi ses jambes me font tant d'effet, rien qu'à les mater, j'en bande.
—On a tout ? demande-t-elle en apportant encore deux sacs.
—Ce n'est qu'un week-end tu sais. On ne va pas s'installer là-bas.
Elle me tire la langue et je secoue la tête d'exaspération. Sérieux, on dirait qu'on se casse pendant un mois. Et j'ai seulement un sac à moi dans le lot. Elle verrouille la porte de son chez elle et vient me rejoindre devant ma voiture. Je ferme le coffre, la soulève sous son rire enfantin et l'embrasse avant de la poser doucement sur le capot de ma bagnole.
—Un jour, je te baiserai là, comme ça. Tu vas être magnifique nue, sur mon bébé.
Elle rit en me repoussant et je l'aide à se relever sans griffer ma voiture.
—Même pas dans tes rêves, pervers. Partout où tu voudras, mais pas sur ce capot.
Je lui balance mes clés qu'elle attrape au vol en arquant un fin sourcil.
—Je suis vraiment crevé. Tu l'abimes, tu vas m'entendre.
Son sourire est radieux et fait bondir mon cœur dans sa cage.
—Je conduis mieux que toi, papy.
Elle grimpe sans attendre derrière le volant et je vais lui montrer comment avancer le siège.
—C'est différent de ta vieille ferraille, là. Sous le siège, t'as une...
—Bah ce n'est en rien différent, je te signale. Allez grand-père, va roupiller sur ton siège et laisse-moi profiter de ce bolide.
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