18
Hope
—Sérieux ? Tu ne sais pas où il est ?
Je soupire encore, excédée. Qu'il aille demander à cette poufiasse brune. Elle sait sûrement elle. Ou à la blonde.
—Ecoute Nasir, dis-je en tentant de garder mon calme. Je ne sais pas où il est. Tu crois quoi ? Que je passe ma vie avec lui ?
Nasir enfonce ses mains dans les poches de sa salopette.
—En plus, t'es sur mon lieu de travail, là. Alors on discutera une autre fois si tu veux.
J'ouvre au cutter l'emballage des roses reçues et les sépare une à une pour les mettre dans un vase, sous le regard de Nasir. Il m'énerve. J'ai de la chance que ma patronne ne soit pas là, sinon cet emploi me passerait sous le nez, j'en suis certaine.
—Hope, souffle-t-il, Tay n'est pas du genre à s'évaporer. Je m'inquiète, c'est tout.
—Bah je vais te le répéter. Je ne sais pas où est ce type et je m'en contrefiche. Ok ?
Nasir lève ses mains en l'air comme pour se protéger de mon ton agressif. Je porte une des miennes à mes cheveux, sentant poindre un début de migraine.
—T'as été voir sa mère ? Ils sont proches, elle doit bien savoir.
—Ouais mais elle ne sait pas non plus. Tu ne disparais pas deux jours comme ça, sans donner de nouvelles. C'est insensé.
La clochette de la porte teinte dans le magasin et j'abandonne Nasir qui se prend pour un enquêteur afin de m'occuper de la cliente.
******
Deux jours. C'est vrai que c'est long. Et s'il lui était arrivé quelque chose ? Non... Et puis il est majeur et vacciné le coco, il fait encore ce qu'il veut.
Je m'enfonce dans l'eau bouillante de mon bain, ferme le robinet avec l'aide de mes orteils et soupire.
Je tente de me détendre, mais n'y arrive pas. La journée a été éreintante. Je pensais que fleuriste était moins crevant que ça. Mais les clients sont franchement casse burnes. Entre le monsieur qui veut absolument telle orchidée pour sa femme, placée de telle sorte, avec tel vase, ou alors les gens qui tournent pendant trois quarts d'heure dans la boutique, admirent chaque fleur et ressortent sans rien. Et encore mieux ! Il y a ceux qui ne vous saluent même pas. Mais soit... J'ai un job, et je compte bien tout faire pour le garder, même s'il faut que je m'ajuste.
Je finis par sortir du bain quand l'eau est froide, m'enroule dans un drap éponge et fronce les sourcils quand on frappe à la porte. Il est vingt-deux heures, fait chier ! Moi qui étais ravie de rejoindre mon lit, c'est raté.
Quand j'ouvre, je grimace et referme de suite. Putain il ne va pas me lâcher. Manque de pot, Taylor cale la porte de son pied.
—Laisse-moi te parler, Hope.
—Dégage de chez moi !
Je bloque la porte de mon dos, espérant avoir assez de force pour l'empêcher de rentrer.
—Hope...s'il te plait.
Mon cœur bat à tout rompre, comme à chaque fois qu'il s'adresse à moi. Mes larmes bordent déjà mes cils. Je ne veux pas craquer. Qu'il aille à la merde ce con !
—Sérieux, barres-toi ! Tes proches te recherchent ! Va les rassurer et fous-moi la paix !
—Hope, grogne-t-il. J'ai besoin de te parler. A toi, pas à eux.
Mes jambes tremblent tant je mets toutes mes forces pour bloquer la porte.
—Je suis désolé, ajoute-t-il, je suis désolé. Je ne voulais pas te faire du mal.
Je ris froidement. Quel gros mytho !
—Ouais, ben tracasses pas, je n'ai pas eu mal. Maintenant, dégage.
—Menteuse. Laisse-moi entrer.
—Non. Je ne veux pas te voir et encore moins t'entendre.
—Tant pis, je vais te parler d'ici alors.
Mais quel emmerdeur ce mec ! Il parle chinois ou bien ? Je ne veux rien savoir.
—Je n'ai pas couché avec cette fille. Je voulais que tu croies ça pour que tu restes loin de moi, mais je ne l'ai pas touchée. Je te le promets.
—Je m'en tape Taylor. Dégage.
Je ferme les yeux quand l'angoisse commence à monter en moi. Pourquoi est-ce qu'il ne s'en va pas ? Pourquoi est-ce qu'il ne me laisse pas tranquille ? On ne se connait même pas !
—J'ai tué ma copine Hope. Voilà pourquoi tu me fous la trouille.
Je suis bouche bée, ou sur le cul. Ou les deux. Mais la bile me noue la gorge, me rend muette. Quoi?
—Je ne veux plus d'amour. Je ne mérite pas ça, ok ? Et toi, tu débarques comme un ouragan avec ta fraîcheur, avec tes piques à deux balles qui me gonflent, et tes jambes de dingue... Et ton sourire qui me donne des putains d'ailes dans le dos...Mais merde Hope ! Hurle-t-il. Je ne voulais pas de ça, je ne voulais pas que tu foutes le bordel dans ma tête comme ça! T'as gagné le pari. T'as gagné, je vais partir et te laisser...
Quand il enlève son pied, je me laisse glisser contre la porte, remonte mes genoux contre ma poitrine et laisse mes larmes couler. Je suis incapable de lui répondre. Mes poumons sont opprimés, j'étouffe. Il a tué sa copine.
J'imagine le sang, les cris, l'odeur âcre qui devait flotter dans l'air. Je panique.
Je me redresse difficilement, et je ne sais pour quelle raison, j'ouvre la porte. Il est déjà dans sa voiture, les phares illuminent les arbres qui entourent les lieux. Mes jambes tremblent sous mon poids mais je cours en maintenant le drap de bain.
Il fronce les sourcils en me voyant venir vers lui, sort de sa voiture encore plus énervé.
—Putain Hope, t'es à poil et il caille!
—Comment ?
Il ouvre la bouche, la referme aussitôt. Un silence lourd de non-dits pèse entre nous. Et je m'en fous d'avoir froid à l'instant. Tout ce que je vois, c'est la colère qui durcit ses traits, c'est la tristesse que je peux voir naitre dans ses yeux.
—Comment ? Tu l'as tuée comment Taylor ?
Je pleure, il inspire.
—Accident de voiture, lâche-t-il d'une voix rauque.
—Tu ne l'as pas tuée alors.
—Putain mais merde ! hurle-t-il. Bien sûr que si ! J'étais au volant, Hope ! Et j'étais ivre ! Et je roulais vite!
Je recule d'un pas quand il avance vers moi. La rage émane de son corps, ses épaules larges se tendent sous le tissu noir de son t'shirt.
—T'as dit que c'était un accident...
—T'appelle ça comment toi, un mec qui fonce dans un camion parce qu'il est saoul ?
Je ne réponds pas, mal à l'aise face à sa colère.
—Tu sais maintenant, tu sais ce que j'ai et pourquoi je ne peux pas rester avec toi. Tu sais pourquoi tu ne m'intéresses pas et le pourquoi je ne t'aimerai jamais.
—Je t'ai demandé de m'aimer ? crié-je à mon tour, vexée. Non ! Parce que je m'en fous de toi ! Je n'ai pas besoin d'un mec aussi instable, d'aussi blessant, d'aussi con ! Je n'ai pas besoin de toi Taylor ! C'est toi qui es venu ce soir ! Ce n'est pas moi ! Je t'avais dit de rester loin de moi ! Pourquoi tu ne l'as pas fait ? Pourquoi tu ne me fous pas la paix ?
Son torse se soulève au gré de sa respiration saccadée, et je laisse tomber mes bras le long de mon corps. J'en ai ma claque des prises de tête, marre de lui. Vraiment.
—Je ne sais pas, souffle-t-il. Je ne sais pas pourquoi j'arrive pas à ne pas te voir.
Je secoue la tête, insatisfaite de cette réponse. Il me hait mais veut me voir ? C'est débile.
Et je suis en train d'y laisser mes plumes. Je ne peux pas le laisser me faire ça, je ne peux pas.
—Je n'ai plus rien à te dire... Je suis désolée.
Je fais demi-tour, grimace en sentant mes pieds s'enfoncer dans la boue et retiens mes pleurs. Il ne mérite pas que je pleure pour lui, il ne mérite rien du tout de moi.
—Bordel Hope...
Il attrape mon poignet et je me retourne vers lui, prête à lui en coller une dans sa face de con.
Alors que j'ai le bras levé, Taylor écrase sa bouche sur la mienne, avec force, avec férocité. Je me débats, essaye de le repousser parce qu'il m'énerve, et que moi non plus je ne veux pas de lui, mais je finis par abdiquer, parce que j'adore quand il m'embrasse, parce que je suis incapable de le laisser sortir de ma vie.
Je m'accroche à lui, mords sa lèvre inférieure et la lèche pour atténuer la douleur.
Ses bras forts me soulèvent du sol, j'enroule mes jambes autour de sa taille et gémis quand il couvre mes fesses nues de ses paumes de géant.
—Ne pars pas, soufflé-je entre deux baisers, restes avec moi, Tay.
Il me répond d'un baiser, d'un autre, d'un grognement terriblement sexy.
Il fouille dans sa poche, ferme sa voiture ce qui nous plonge dans le noir de la nuit.
—Je te veux, Hope. Cette nuit, t'es à moi.
Je presse ma bouche sur la sienne alors qu'il entre chez moi. De son pied, il ferme la porte, se dirige vers ma chambre. Je frissonne en pensant à ce qu'il va se passer, là. Régler tout ça par le sexe, c'est tellement nul. Mais tellement bon aussi. Je n'ai jamais autant désiré un homme que lui. Et c'est le moment. Il m'allonge sur le matelas, et j'entends qu'il enlève ses vêtements. Il magnifique, même s'il fait sombre, même si je ne distingue pas ses yeux gris.
—T'es sûre ?
—Ferme-la et viens.
Il laisse échapper un petit rire et je fonds encore plus pour lui. Il finit par enlever son pantalon et je m'oblige à respirer doucement. Je ne vais jamais pouvoir l'avoir en moi. Il est... Merde il n'y a pas de mot. Ah si... Proportionné avec le reste du corps. Et moi je suis toute petite. D'une main tremblante, je dénoue le drap qui m'enveloppait, me sens rougir quand il grimpe entre mes jambes.
Il embrasse mon pied, remonte sa bouche sur ma jambe, léchant ma peau. Je suis déjà au bord de l'orgasme, là. Je suis tellement désespérée, avide de lui...
Quand il pose sa bouche sur mon sexe, je gémis, resserrant instinctivement les jambes.
—Laisse-les ouvertes, bébé.
Il les écarte, les maintient avant de laper mon sexe.
OH MY GOD.
Je ferme les yeux de plaisir, passe mes mains dans ses cheveux en geignant. Quand sa langue me pénètre, je ne retiens plus les mouvements de mon bassin, ni mes mains qui le maintiennent contre moi. Il se relève et je grogne de frustration.
—Je vais jouir si tu continues à être aussi sexy...
Je ris doucement quand il prend un préservatif dans son pantalon et je l'attire sur moi quand il l'a enfilé, enfonçant mes pieds dans ses fesses.
—Tu me rends dingue, Hope.
Sa bouche recouvre la mienne et je me goûte sur sa langue, sur ses lèvres. Une de ses mains est enfouie dans mes cheveux, l'autre caresse ma hanche, ma fesse, ma cuisse qu'il remonte sur sa hanche. Son érection contre moi me rend folle, je le veux, je le désire tellement que j'en ai mal. Je me fige, plantant mes doigts dans ses bras quand il s'enfonce doucement en moi.
—Dis-moi si je te fais mal...
Je secoue la tête, même si en vérité il m'écartèle.
—Non, ça va, murmuré-je.
Il enfouit sa tête dans mon cou, aspire ma peau entre ses lèvres et me pénètre encore plus quand je gémis. Un frisson parcourt mon échine, me fait recroqueviller les orteils quand son souffle chaud me caresse, quand sa barbe courte frotte délicieusement ma peau sensible.
—Merde, t'es vraiment étroite bébé.
Bébé... J'adore entendre ça dans sa bouche, surtout ici, maintenant.
Il bouge doucement et quand il m'embrasse, la douleur s'envole comme par magie. Je resserre mes jambes autour de sa taille, lui rends ses baisers avec la même avidité, avec la même passion. Son corps est brûlant contre le mien, sa peau douce. Et je suis en extase. Je voudrais que ça ne s'arrête jamais.
Nos bouches se savourent, nos langues se caressent inlassablement. Ses gestes sont tendres, doux et les miens les suivent. Sa hampe me remplit, ses mains sont partout, sa bouche embrasse mon cou, mes seins. Il me rend folle. Folle de désir, de plaisir... Folle de lui.
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