Chapitre 9

Aimer passionnellement quelqu'un, est dangereux, destructeur. Être avec lui vous fait souffrir, être loin de lui vous fait du mal. Il n'y a aucune solution. Vous développez ce sentiment d'appartenance et de dépendance envers l'autre. C'est incontrôlable et peut vous pousser à la pire des choses. Vous vous coupez des autres, seul lui compte, seul lui a de l'importance, vous ne réfléchissez plus, seul votre cœur guide vos actes, et qui a dit que c'était une bonne chose ? Réfléchir avec sa tête vous empêche peut-être de croquer la vie à pleine dent, mais cela a l'avantage d'éviter de vous détruire complètement. Vous vous dédiez corps et âme à l'autre, et vous finissez par avoir le sentiment de ne pas mériter l'amour de celui que vous vénérez littéralement. Cet amour devient une véritable obsession. Et ça fait mal, très mal...

PDV Magnus

Je n'arrivais pas à détacher mon regard de mes mains tremblantes, tachées du sang d'Alec... Alec... Je me laissais glisser le long du mur d'une ruelle déserte. J'avais failli le tuer et je l'avais.... Putain, putain ! Il fallait que ça s'arrête, on ne pouvait pas continuer comme ça.... J'allai devenir fou à force, il fallait que je m'en aille, il fallait que je trouve la force en moi pour le faire. S'il était heureux avec ce type, je devais le laissais faire. Ça me tuait, me détruisait, mais c'était certainement mieux comme ça. Lui et moi n'avons aucun avenir... Si la première fois où mon regard s'était posé sur lui j'avais su que je l'aimerais autant, j'aurais mis aussitôt des distances avec lui. J'avais été idiot, je m'étais mis dans cette situation tout seul. J'aurais dû écouter les mises en garde de Ragnor et Catarina, respecter notre pacte. Au lieu de ça, j'en avais, encore une fois, fait qu'à ma tête et voilà le résultat... Je lui avais fait du mal, j'avais éprouvé du plaisir à lui en faire, et le pire dans tout ça, c'était que je sentais que je serais capable de recommencer. Je lui en voulais. Le voir avec ce type, dans ses bras... J'aurais dû être le seul à goûter à son corps... Il le lui a donné si facilement... Chez moi, dans mon établissement, devant mes yeux ! Je sentis ma colère remonter en flèche. Il fallait que je me calme, que j'arrête d'y penser, mais c'était plus fort que moi. Je voulais le voir souffrir autant que je souffrais en cet instant...

PDV Alec

Je me relevais difficilement. Tout mon corps me faisait mal. Ramassant mes vêtements, je me dirigeais vers la salle de bain. Je poussais un cri de douleur lorsque je pris appui sur ma jambe blessée. Baissant les yeux, je vis le morceau de verre planté à l'intérieur. Je le retirais d'une main tremblante. Putain... Je pris les pilules dans la poche de ma veste et en avalais deux. Tant pis, j'avais décidé de ne plus faire d'effort. Après ce qui venait de se passer, je ne le reverrais pas, alors autant foutre ma vie en l'air, au point où j'en étais... Je me traînais jusqu'à la salle de bain. J'aperçus mon reflet dans le miroir. Je faisais peur... : ma lèvre inférieure enflée et ensanglantée, un bleu sous l'œil gauche, des ecchymoses un peu partout sur le torse, les flancs, et les bras, des griffures sur les poignets. Quant à ma main droite et mon avant-bras, la peau y était rouge et parsemée de cloques percées. Je ne ressentais plus rien tout autour... Ouais, ce n'était pas bon signe, on est d'accord... Je ne me sentais pas très bien... Je cherchais ma stèle du regard, avant de me rendre compte que je l'avais laissé dans ma chambre, à l'Institut.

- Putain, mais quel con ! M'exclamais-je.

Je me retournais pour examiner mon dos dans le miroir. Ce n'était pas plus brillant que le devant. Peut-être même pire. Le frottement de ma peau contre le verre l'avait entaillée, et je crois même que des petits morceaux étaient restés plantés. Je ne pouvais pas rester comme ça, mais sans ma stèle, pas d'Iratze, et sans Iratze... Je ne pouvais pas appeler Catarina, elle m'avait dit ne pas y aller... Je ne voulais pas prendre le risque de perdre son amitié... En temps normal, j'aurais appelé Jace, mais là non plus ce n'était pas possible. Il tuerait Magnus... Quant à Clary, ce n'était pas non plus une option : Jace était toujours collé à elle, il serait donc forcément au courant.

- Izzy... Murmurais-je.

Oui, ma sœur était ma seule option... Je pris mon portable et composais son numéro, la boule au ventre. Il fallait quand même que je lui donne une explication...

Plus tard

- Oh mon dieu, Alec ! S'exclama Izzy, horrifiée.

- Izzy, s'il te plaît... Ne fais pas de commentaire, tu peux juste... soigner tout ça...

- Mais, Alec....

- Izzy ! S'il te plaît !

- Ok... Heu... Je ne sais même pas par quoi commencer....

- N'importe, je m'en fiche... Juste, fais-le...

Les effets de la kétamine commençaient à se faire ressentir. Je me sentais un peu mieux... Je m'assis sur le lit, esquissant une grimace de douleur.

- Alec, qu'est-ce qui s'est passé ? Me demanda Izzy, tout en commençant à me tracer une Iratze dans le dos.

- C'est... compliqué...

- Compliqué ?! Compliqué ?! Tu as vu dans quel état tu es ? Et l'appart ?! Vous vous êtes battu, c'est ça ?

- Mais non...

- Bien sûr ouais ! Tu espères que je vais te croire ?!

- Tu avais promis que tu ne poserais pas de question !

- J'ai menti ! Je veux savoir ce qui s'est passé ! Je sais que j'ai dit que je voulais que toi et Magnus reveniez ensemble, mais si c'est pour te retrouver dans cet état, autant te dire que je te conseille vivement d'oublier l'idée ! Si je le croise, je te jure que...

- Si tu le croises, tu lui fous la paix ! Je ne rigole pas, Izzy ! Et tu as intérêt à garder tout ça pour toi ! Si quelqu'un apprend ce qui s'est passé, tu sais ce qu'il risque ! Il sera condamné à mort !

- Je sais... Je ne dirais rien, mais... Regarde dans quel état tu es ! Je n'arrive pas à croire que ce soit lui qui t'ait fait ça... Je ne pensais pas que tu courais un danger avec lui ! Alec, je préfère que tu ne le voies plus ! Je suis sérieuse !

- Oh t'en fait pas, je pense pas que je sois près de le revoir un jour !

- Hum... Bon voilà, j'ai fait ce que j'ai pu... Ça va ?

- Ouais... Merci Izzy...

- Je peux te poser une question ?

- Hum...

- Pourquoi vous vous faites autant de mal tous les deux ?

Bonne question petite sœur...

- Je sais pas... Izzy, je... je vais rester ici...

- Comment ça ? Tu ne rentres pas à l'Institut ?

- Non, j'ai...j'ai besoin de rester là ! Dis à maman que... que je ne me sens pas en sécurité là-bas et que je préfère rester avec Magnus !

- Elle ne va pas en croire un mot !

- Je sais, mais elle va s'imaginer que je lui sors une fausse excuse pour passer la nuit avec lui ! Et ça me va ! Elle ne doit jamais savoir la vérité ! Et si tu croises papa, passe lui un message de ma part : mêle-toi de ce qui te regarde !

- Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il a fait ?

- T'occupe ! Merci d'être passé...

- Alec, je... je ne peux pas te laisser ici tout seul....

- Je ne risque rien !

- C'est ce que tu as dit à Jace tout à l'heure et on voit le résultat !

- Je sais, mais... Il ne reviendra pas... Tu n'as pas à t'en faire...

- Ok... Au moindre problème, tu m'appelles ! C'est clair ?! Et je t'en supplie, ne fais pas de connerie ! Je ne veux pas encore perdre un frère !

Je levais les yeux vers elle. S'il y a bien une chose que je ne voulais pas, c'était faire souffrir ma petite sœur. Je la serrais dans mes bras...

- Je te le promets, Izzy... je ne ferais rien de stupide...

- J'espère....

Elle finit par partir. Je m'allongeais sur le lit, me perdant dans mes souvenirs de lui et moi... La kétamine me faisait planer. Je pris alors mon portable, et fis défiler les contacts. Arrivé à son prénom, j'hésitais, puis je finis par appuyer sur la touche d'appel...

PDV Magnus

Je n'avais pas bougé de la ruelle. Jamais personne ne passait par là, ils disaient qu'elle était « hantée ». Je vous jure, parfois on en entend des choses stupides... Mais bon, pour le coup, ça m'arrangeait bien. J'avais besoin d'être seul, et au moins, ici, personne ne me dérangerait. C'était sans compter sur cette foutue technologie de terrestre : les portables... Le mien n'arrêtait pas de sonner depuis tout à l'heure... Agacé, je le pris avec la ferme intention de le détruire, mais voyant que ce n'était pas un numéro enregistré dans mon répertoire, je compris immédiatement qui m'appelait. Alec... C'était une évidence... Qui à part lui pouvait bien me harceler d'appels à ce point-là ? L'écran affichait trois nouveaux messages vocaux. Je voulus d'abord les effacer, mais mon cœur pris la décision à la place de ma tête, et les écoutais les uns après les autres :

« Magnus, il faut qu'on parle... Je sais que tu me détestes, mais je t'en supplie, reviens... Laisse-moi t'expliquer »

« Je déteste parler à une boîte vocale ! Réponds-moi... Ton silence est pire que tout ! Blesse-moi, fais-moi mal, tue-moi, mais je t'en prie fait quelque chose ! Ne fuis pas, ne t'en va pas loin de moi... J'ai besoin de toi... Je ne veux plus jouer non plus, je veux que tout ça s'arrête... »

« Je sais même pas si tu écoutes mes messages... Si tu le fais, sache que je serais ce soir, à minuit, à Central Park, là où on s'est juré de ne jamais se séparer... Je t'attendrais... Viens, je t'en supplie.... »

Mes larmes coulèrent. Que faire ? J'avais besoin de le voir, mon cœur me hurlait d'aller le rejoindre... Mais si je lui faisais encore du mal ?

PDV Alec

Assis sur un banc, je frissonnais. La nuit était froide, et le vent s'était levé. Je relevais la capuche de mon sweat sur ma tête, et remontais le col de ma veste. Je regardais l'heure toute les cinq minutes. Lorsque minuit sonna, je fermais les yeux.

- Pourvu qu'il vienne... Par l'ange, s'il vous plaît...

Mais les minutes passées et il n'y avait toujours personne. Je regardais une dernière fois l'heure : 00H30... Il ne viendrait pas... Ravalant mes larmes, je me levais.

- Alec... Attendis-je murmuré derrière moi.

Je me retournais. Il se tenait devant moi, une cape noire sur les épaules.

- Magnus...

Je fis un pas vers lui mais il recula.

- Non, ne m'approche pas !

Je m'arrêtais et levais les mains, en guise d'apaisement.

- Ok, je reste là... On peut parler ?

Je vis qu'il scrutait mon visage.

- Je vais bien, Magnus... Une Iratze et pouf, plus rien... Ironisais-je.

- Tu ne devrais pas être là, Alec... Je pourrais te tuer....

- Je sais... Mais je sais aussi que ça ferait longtemps que tu l'aurais fait si tu en avais si envie que ça...

Il ne me répondit pas. Ses yeux de chat continuaient à me fixer. J'y décelais encore de la colère, mais aussi une profonde douleur. Je repris place sur le banc.

- Viens t'asseoir... Je veux juste qu'on parle calmement...

- Je préfère rester où je suis...

- Pourquoi ?

- Je ne veux pas te faire de mal !

- Tu ne m'en feras pas....

Je tendis la main vers lui.

- S'il te plaît... Tu sais qu'on ne peut pas s'éloigner l'un de l'autre ! Tu reviendras toujours et je reviendrais toujours ! Tu veux vraiment qu'on continue à se faire souffrir comme ça ?! Tu m'aimes Magnus, tu m'aimes plus que tout ! Alors arrête de me fuir...Je ne veux plus jouer et je sais que toi non plus...

Il saisit ma main. La sienne était glacée et tremblante. Je la serrais dans la mienne, sans le quitter des yeux.

- Tu sais, j'ai passé l'après-midi allongé dans ce lit qu'on a si souvent partagé tous les deux, m'enivrant de ton odeur... Espérant que tu rentres et que tu me serres dans tes bras, en me disant que tout cela n'était qu'un horrible cauchemar, que tu étais là, près de moi, que tu ne t'en irais pas... Puis.... J'ai repensé à notre tour du monde... Je n'ai jamais été aussi heureux de ma vie... Ces semaines passées à tes côtés étaient magnifiques.... Tout était si simple entre nous....Même avant, même quand je n'assumais pas qui j'étais vraiment, que je n'assumais pas notre relation... Tout allait bien, puis Camille a débarqué... C'est à ce moment-là qu'on a commencé à faire n'importe quoi... Ma jalousie a pris le dessus, j'ai eu peur de n'être qu'un nom de plus sur la très longue liste de tes conquêtes, et.. le problème de ma mortalité a commencé à se poser... Je sais que c'est ça le problème... Tu refuses de m'avouer clairement tes sentiments, tu refuses de te laisser aller avec moi parce que tu ne veux pas t'attacher à un mortel, à moi, parce que tu sais que tu vas forcément me perdre un jour, que tu ne peux pas lutter contre le temps... Quant à moi, je fais n'importe quoi pour attirer ton attention, pour que tu me regardes moi et que tu détournes ton regard des autres, parce que j'ai peur que l'effet du temps sur mon corps me fasse perdre ton amour... Parce que j'ai peur de devenir insignifiant à tes yeux...

Il ferma les yeux, et des larmes coulèrent sur ses joues. Je me levais et les essuyais.

- Regarde-moi... Parle-moi... Ouvre-moi ton cœur... Juste pour cette fois... Une seule fois...

Il rouvrit les yeux. Ses yeux de chat avaient disparu. Je frôlais sa joue de mes doigts.

- Je sais que je t'ai fait souffrir, mon amour... Ce que tu as vu hier, je...

- Pourquoi lui, Alec ? Pourquoi lui as-tu donné ce que tu m'as toujours refusé ?

- Comment ça ?

- Chaque fois que je voulais te prendre la main ou un quelconque autre geste d'affection, il suffisait qu'il y ait une seule personne pour que tu me repousses... Tu m'as caché pendant des mois à ta famille... Et lui, tu... tu le présentes à ta famille, tu t'affiches dans ses bras au milieu d'une piste de danse, tu l'embrasses, le touche... Et surtout tu... tu couches avec lui dans un endroit où n'importe qui aurait pu vous surprendre ! Ce qui est d'ailleurs arrivé... Rajouta-t-il, amer. Pourquoi tu te laisses complètement aller dans ses bras, aussi facilement, alors que j'ai eu tellement de mal à t'avoir ? Pourquoi lui ?

Je pris son visage en coupe. La pluie commençait à tomber, mais je m'en fichais. Je resterais là l'éternité s'il le fallait. Tout ce qui comptait, c'était lui... lui et moi...

- Parce que je ne l'aime pas ! Il ne représente rien pour moi ! Chaque seconde passée avec lui, chaque baiser échangé, chaque caresse... A chaque fois je pensais à toi, je me disais que c'était toi... Et quand j'ai... j'ai couché avec lui, je n'arrivais pas à éprouver le moindre plaisir. J'aurais pu arrêter là, lui dire que je ne voulais pas, mais... mais je t'avais vu avec cette fille... Je voulais me venger, te faire du mal comme tu m'en faisais... Alors je suis allé jusqu'au bout, mais pour rendre ce moment moins désagréable, j'ai pensé à toi, à tes baisers, à ton corps contre le mien,... Je n'ai pas cessé une seule seconde de penser à toi ! Peut-être que ce je te dis te fait me haïr encore plus, mais je te dois la vérité... Et sache que je ne l'ai pas présenté à ma famille, pas en tant que mon petit ami, parce qu'il ne l'est pas et ne l'a jamais été ! Pas à mes yeux ! Parce que le seul qui est dans mon cœur, c'est toi, ça toujours été toi ! Si mon attitude passée envers toi t'a blessé, je m'en excuse... Et s'il est plus facile de m'afficher avec lui, c'est parce que je me servais de lui pour te récupérer, pour te forcer à m'ouvrir ton cœur, pour te faire réagir, et pour toi, je ferais n'importe quoi ! Et je te rappelle que je t'ai quand même embrassé devant ma famille, l'Enclave, et un bon nombre de créatures obscures ! Mais si tu as besoin que je hurle au monde entier que je suis fou de toi, je le ferais... Je t'aime, je t'aime comme un fou ! Je ne vois que toi, Magnus, je pense à toi jour et nuit, j'ai besoin de toi chaque seconde que Dieu fait !

- Alexander... Je... Je regrette tellement... Je n'ai pas réussi à mettre ma colère de côté... Te voir avec lui , te voir prendre du plaisir dans ses bras... Je...

- Chut... Je sais...

Il caressa tendrement ma joue, puis s'attarda sur mes lèvres.

- Je t'ai fait du mal...

- J'ai connu pire...

- Non... Je t'avais toujours juré de ne jamais toucher à un seul de tes cheveux...

Il baissa les yeux.

- Magnus, hey, regarde-moi ! Ne baisse pas les yeux, regarde-moi... Lui murmurais-je. Je sais qui tu es, je sais les risques que je prends à jouer avec le fils d'un démon ! Je l'ai toujours su, et j'accepte ce risque ! Puis je l'avais amplement mérité...

- Non ! Je t'interdis de...

- Tu n'as rien à m'interdire ! Je n'ai pas peur de toi, je te défierai toujours, ce côté de notre relation ne changera jamais, même après ça, parce que je sais que tu ne me feras plus jamais de mal, tout simplement parce que moi je ne t'en ferais plus jamais ! Je t'ai blessé, et la douleur t'a fait perdre le contrôle...

- Je... Le problème c'est que je ne tolère pas que qui que ce soit te fasse du mal, et là... là c'était toi-même qui t'en faisais... Tu es devenu la personne que j'aimais le plus au monde, mais aussi celle que je détestais le plus... Tout s'est embrouillé dans ma tête, j'ai cru devenir fou ! Alec, je... je t'aime...

Mon cœur se mit à battre à cent à l'heure. Enfin j'entendais de nouveau de sa bouche ces trois petits mots qui m'avaient tant manqué depuis notre séparation. Mes lèvres s'approchèrent doucement des siennes, puis, n'y tenant plus, elles rencontrèrent enfin leurs jumelles, avant de laisser ma langue aller à la rencontre de la sienne. Il m'attira contre lui, posant une main dans le creux de mes reins, l'autre s'agrippant à mes cheveux. A bout de souffle, je me séparais à regret de lui. Il posa son front contre le mien.

- Je t'aime... Je t'aime Alexander, tellement ! Mais je ne peux pas mon ange... Toi et moi, c'est allé trop loin...

- Je sais...

- Et je... je n'arrive pas à te regarder en sachant qu'un jour tu mourras et que tu seras définitivement loin de moi, alors que je resterais là...sans toi... Si ça ne tenait qu'à moi, je mourais avec toi, mais je ne peux pas, mon père récupérerait mon âme et s'en servirait pour détruire le monde... Je ne peux pas faire une chose pareille, je ne peux pas être aussi égoïste... Je ne peux pas, Alec, je suis tellement désolé ! J'aurais voulu te rendre immortel, te faire passer l'éternité à mes côtés... Je l'aurais tellement voulu...

Je le serrais dans mes bras.

- Ne pleure pas, je sais tout ça... Je ne te demande qu'une seule chose : fais-moi l'amour une dernière fois... J'ai besoin de ne faire plus qu'un avec toi, une dernière fois... Ensuite je te laisserais t'en aller loin de moi...

- Seulement si tu me promets toi aussi une seule chose : sois heureux, retombe amoureux, vie... Essaye...

Une larme roula sur ma joue.

- Je te le promets...


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top

Tags: #malec