Chapitre 4


PDV Magnus

« Alors je continuerais, je continuerais jusqu'à en crever s'il le faut, parce que je ne peux pas vivre sans toi ! »... Cette phrase résonnait dans ma tête depuis deux jours... Dans qu'elle poisse je m'étais encore mis... Deux jours... Deux jours que je comatais sur mon canapé, me noyant dans l'alcool. Il avait failli mourir, j'aurais dû rester près de lui, le surveiller, mais au lieu de ça je lui avais demandé de partir, de rentrer à l'Institut. Sa dernière phrase m'avait effrayé et j'avais paniqué. Je ne pouvais rien y faire, je ne pouvais lui donner ce qu'il voulait...J'avais besoin d'être seul pour le moment. Je ne voulais voir personne. Malheureusement, j'avais eu la visite de ses parents et de Jace. Je ne leur ai pas ouvert la porte, et ils n'étaient pas assez fous pour la forcer. En revanche, je les avais entendu hurler mille et un reproches contre moi. Honnêtement ? Ça ne me faisait ni chaud ni froid. Moi au moins j'avais vu qu'Alec n'était pas bien, contrairement à eux. Mais peut-être ne voulaient-ils pas voir ce qui était évident... Pourquoi j'étais revenu?! Pourquoi ?! Et pire encore, pourquoi je restais ? D'habitude je serais déjà parti loin, très loin ! J'aurais fui... Et alors que là j'avais une très bonne raison de prendre la poudre d'escampette, je restais cloué sur ce canapé, dans cet appartement, sans savoir quoi faire... Je m'inquiétais pour lui, j'avais peur de le perdre... On frappa à ma porte. Je soupirais, qu'est-ce qu'ils ne comprenaient pas tous dans « Je ne veux voir personne » ? Il me semble que c'était clair pourtant...

- Magnus, ouvre-moi, s'il te plaît... Je sais que tu ne...

Il sursauta lorsqu'il me vit devant lui. A peine avais-je entendu sa voix, que je m'étais précipité pour lui ouvrir. Ne me demandais pas pourquoi, je n'en sais rien. Il me sourit.

- Alec... Qu'est-ce que tu fais là ? Je t'ai dit que...

- Alors pourquoi tu te précipites pour m'ouvrir alors que tu ne réponds même pas aux autres ?

- D'une je ne me suis pas précipité, j'allais sortir, et pour cela j'ai besoin de passer par ma porte, je n'utilise pas magie pour tout et n'importe quoi, et de deux, ta compagnie est plus agréable que celle de tes parents ou de...

Son sourire s'agrandit : je n'aurais pas dû dire ça... Il rentra à l'intérieur, et ferma la porte.

- Alec !

- Quoi ?

Il s'installa dans le canapé et se servit un verre d'un de mes cocktails, avant de le porter à ses lèvres. Je stoppais son geste, enserrant son poignet dans ma main.

- Je te conseille de poser ça de suite !

- Pourquoi ? Tu le gardes pour une occasion spéciale ?

- Non, je n'ai juste pas envie de t'emmener à la morgue !

- Un verre d'alcool n'a jamais tué personne tu sais... La preuve, tu es toujours là !

- Je ne viens pas de m'enfiler des pilules de kétamine, moi !

- Mais moi non plus !

- Arrête de te foutre de ma gueule ! Je te connais, Alec, et je sais quand tu n'es pas dans ton état normal ! Ce sourire, il est ....

- Je n'ai pas le droit de sourire maintenant ? Tu préfères que je pleure ? Je peux tout faire pour toi tu sais...

- Parfait ! Donc rentre chez toi s'il te plaît!

- Ah oui, excuse-moi, je rectifie... Je peux presque tout faire...

- Je ne veux pas de toi ici !

- Faux ! Tu m'as laissé entrer !

- J'espérais peut-être voir le vrai Alec !

- Oh....

Il s'appuya contre le dossier. Je remarquais qu'il faisait rouler une pilule entre ses doigts. Quand l'avait-il prise ?

- Surpris Sorcier ? Il n'y a pas que toi qui as des talents de magicien !

Mon dieu... Il m'exaspérait. Il était inconscient à ce point-là?

- L'autre nuit ne t'a pas suffi ? Tu as failli mourir !

- Ça va, c'est pas non plus de la drogue dure ! Je devrais peut-être essayer d'ailleurs...

- Arrête ça tu veux ! Tu le fais exprès pour que je revienne vers toi, mais je ne le ferais pas ! Je ne comprends même pas que tu sois désespéré au point de vouloir me faire pitié pour que je revienne avec toi !

- Qui t'a dit que je voulais qu'on reprenne la même relation qu'avant ?

Je baissais les yeux vers lui. Il me souriait toujours, de ce sourire qu'avant je trouvais magnifique mais qu'y maintenant me faisait peur. Il se leva et caressa ma joue.

- Je sais que je te fais toujours autant d'effets... Arrête de le nier...

- Oh mais je ne nie pas, mais...

Il fondit sur mes lèvres. Par réflexe, j'entrouvris mes lèvres et ma langue alla à la rencontre de la sienne. Je décidais alors de changer de tactique : puisque lui parler calmement en lui expliquant qu'il foutait sa vie en l'air, ou le mettre plus bas que terre, ne fonctionnaient pas, il était temps d'essayer autre chose. Et si cela conduisait toujours à aucun changement, j'abandonnerais...

Je décidais donc de rentrer dans son jeu. Je le repoussais doucement.

- Tu sais quoi, Alec ? Tu as raison... Viens avec moi...

Je lui pris la main et l'emmenais dans ma chambre. Je le fis ensuite asseoir sur le lit. Au vu de la façon dont il me regardait, il pensait avoir gagné... Parfait !

- Tu sais, j'ai du mal à te comprendre en ce moment...

- J'ai changé Magnus !

- Oui...

Je m'assis près de lui et posais ma main sur sa joue.

- Quand tu es comme ça... Tu es tellement irrésistible.

Je frôlais mes lèvres des siennes.

- Peut-être que je me suis trompé, peut-être que ces trucs que tu prends sont bons pour toi...

Son visage s'illumina.

- C'est vrai ? Tu comprends pourquoi je le fais alors?

- Oui, je crois... J'aurais peut-être besoin d'essayer pour vérifier...Donne-m'en une !

- Tu... tu es sûr ?

- Oui !

Il sortit le flacon de la poche de sa veste, et en sortit une pilule, qu'il approcha de mes lèvres entrouvertes. Il la glissa à l'intérieur et je l'avalais. Ne vous vous imaginez pas des choses, je sais ce que je fais. Ces trucs n'auront aucun effet sur moi. Pourquoi croyez-vous qu'on s'amuse à faire des potions pour se mettre la tête à l'envers ? Parce que les drogues des terrestres n'ont aucun effet sur nous les sorciers. Et au moins les nôtres sont 100 % à base de plante. Alors que celles des terrestres... Mais ça, Alec ne le savait pas, et je comptais bien jouer là-dessus. Je me mis à califourchon sur lui, frottant mon intimité contre la sienne, avant de l'embrasser. Ne me jugeait pas, j'ai le droit d'en profiter, parce que croyais moi que j'avais des choses bien mieux à faire que de m'occuper de la désintoxication d'un néphilim. Ma main fourragea dans ses cheveux.

- Magnus ?

- Oui mon ange ?

- Tu seras là après ?

Son regard avait changé. Les effets commençaient à se dissiper. Je retrouvais enfin mon Alexander. Ses yeux bleus qui me fixaient, brillaient d'espoir que ma réponse soit affirmative.

- Oui, je serais toujours là...Mentis-je.

Plus tard

Alec était dans mes bras, endormi. Si au départ mon plan semblait être une brillante idée, en cet instant, je me sentais juste mal. Je lui avais fait une promesse que je ne pouvais pas tenir... Je me levais doucement, veillant à ne pas le réveiller. Il bougea dans son sommeil, mais ne se réveilla pas. Je m'habillais et claquais des doigts. Les pilules qui lui restaient atterrirent dans ma main. Je les fis disparaître. Je fis de même avec mes affaires, vidant l'appartement de tous ce qui s'y trouvait, ne laissant que le lit où dormait mon chasseur d'ombres. Le cœur serré, je déposais un baiser sur son front. Ce que j'étais en train de faire était immonde, je m'en rendais bien compte, mais ce qui venait de se passer était bien la preuve que ce n'était pas à moi de le sauver. J'en étais incapable. Il m'embrouillait l'esprit, me faisant prendre de mauvaises décisions... Ça avait toujours été comme cela, même lorsqu'on était encore ensemble. Il pouvait me faire faire n'importe quoi. Puis, moi-même, je n'étais pas un symbole de pureté ni de sagesse. Mon âme était pervertie depuis longtemps ! Après tout, je suis à moitié démon. Je n'ai rien d'un ange, contrairement à lui. Il mérite quelqu'un de mieux, quelqu'un qui le sauvera de tout ça.

- Je suis désolé Alec, pour tout le mal que je t'ai fait, et que je vais te faire. Mais si tu me détestes, j'ai espoir que tu réalises qu'il est temps que tu reprennes ta vie en main, parce qu'elle ne mérite pas d'être détruite pour un salaud comme moi....

J'envoyais ensuite un message de feu à Isabelle, lui expliquant la situation dans laquelle se trouvait son frère, lui demandant de prévenir ses parents, de fouiller sa chambre et de trouver comment Alec arrivait encore à se fournir en cette saloperie. J'en envoyais un second à Catarina pour qu'elle soit là lorsqu'il se réveillera. Je me rendais parfaitement compte de la lourde tâche que j'inculpais à mon amie : Alec allait se réveiller en manque, nu, dans un appartement vide. Mais je savais ce qui lui ferait le plus de mal : mon absence, mon départ. Mais il fallait que je m'en aille ou je nous détruirais tous les deux...

Institut- Fin PDV Magnus

Isabelle était en train de coiffer Clary dans sa chambre. Cette dernière avait un rendez-vous avec Jace, et Izzy comptait bien s'occuper de sa tenue. La rouquine la laissait faire : il ne servait à rien de lutter contre Isabelle Lightwood. Un message de feu vint interrompre leur préparation. La brune s'en saisit.

- C'est de Magnus !

- Magnus ?! S'étonna Clary.

Lors de leur courte rencontre au Pandémonium, après deux ans d'absence, il ne lui avait pas donné l'impression de quelqu'un qui veut avoir des nouvelles d'eux, ou quoi que ce soit d'autre. Elle se demandait donc ce qu'il pouvait bien leur vouloir. Était-ce en rapport avec le comportement étrange d'Alec ces derniers temps ? Elle aperçut alors le visage blême de sa belle-sœur dans le miroir face à elle. Se retournant, elle posa une main sur le bras de son amie.

- Izzy, qu'est-ce qui se passe ?

La jeune fille laissa tomber la lettre au sol.

- Alec...

- Comment ça Alec?

- Il faut que je parle avec mes parents... Annonça-t-elle d'une voix blanche. Et à Jace aussi...

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