Chapitre 22

                    Je me réveille doucement, les yeux papillonnant dans l'obscurité. La lumière de la lune filtre à travers les rideaux entrouverts, projetant des ombres mouvantes sur les murs. On a passé une grande partie de la nuit à faire l'amour. Mais cette fois, c'était différent. Ulrik ne m'avait jamais aimée ainsi. Chaque geste, chaque caresse était empreint d'une douceur inattendue, presque troublante. Il avait été tendre, incroyablement affectueux, comme s'il voulait graver cet instant dans nos deux corps, comme s'il craignait que tout puisse disparaître. Il n'a cessé de me susurrer des mots en norvégien à l'oreille. Ses murmures se mêlaient à la chaleur de sa peau, me faisant frissonner à chaque souffle. J'aurais tellement aimé comprendre ce qu'ils signifiaient.

Je tends la main à côté de moi, cherchant Ulrik, mais mes doigts ne rencontrent que le vide et le froid du drap. Je me tourne et fronce légèrement les sourcils, un peu confuse en voyant qu'il n'est pas là. Je me frotte les yeux alors que mon regard balaie la chambre jusqu'à ce qu'il s'arrête sur une silhouette noire, accroupie dans un coin près de la porte de la salle de bain. Mon souffle se suspend, j'essaie de percer l'obscurité pour distinguer clairement ce que je vois.

— Ulrik ? interpellé-je, ma voix hésitante, à peine un murmure dans le silence oppressant de la pièce.

Mais la silhouette ne bouge pas, restant figée dans son coin. Je me redresse lentement, les draps glissant sur mon corps. Je les tiens fermement contre moi pour cacher ma poitrine, une légère tension montant en moi alors que je fixe cette forme immobile. Plusieurs secondes s'écoulent dans un silence de plus en plus angoissant. Une chose est sûre, ce n'est pas Ulrik.

Je suis nue, vulnérable dans le lit. Mon esprit s'emballe, tentant de réfléchir rapidement. Depuis combien de temps est-il là à m'observer ? Et qu'est-ce qu'il me veut ? Je n'ai rien pour me défendre. Peut-être qu'Ulrik a une arme dans le sac sous le lit, mais le temps que je l'atteigne, il pourrait déjà m'avoir sautée dessus. Et m'enfuir ? C'est inutile. Il me rattraperait en quelques secondes. Je suis coincée. Mes doigts se resserrent plus fort sur la couette, comme si elle pouvait m'offrir un semblant de protection. Inspirant profondément, je tente de dissimuler la peur qui serre ma gorge et prononce d'une voix que j'essaie de rendre la plus froide possible ;

— Dégage !

La silhouette se lève lentement, mais ne fait aucun mouvement en avant, ce qui m'empêche de distinguer son visage. Il reste trop dans l'ombre. Tant pis, je n'ai pas le choix. Je prends mon courage à deux mains, m'extirpe du lit tout en maintenant fermement la couette contre moi, et avance d'un pas déterminé. Mes doigts trouvent l'interrupteur. Aussitôt, la lumière jaillit, éclairant le visage de Jørgen.

— Qu'est-ce que tu fous là ? Sors immédiatement ! m'écrié-je, mon bras tendu vers la porte, ma voix oscillante entre colère et nervosité.

Un sourire narquois apparaît à la commissure de ses lèvres, et son regard ne vacille pas.

— Tu es très belle quand tu dors, tu sais, dit-il d'une voix tranquille, presque moqueuse. Surtout avec la lumière de la lune qui se reflète sur ta poitrine nue.

Ses mots me frappent comme une gifle, et un frisson glacé parcourt mon dos. Je serre la couette un peu plus fort contre moi.

— Dégage d'ici ! répété-je, ma voix tremblante à peine sous l'effet de la colère et de la peur, tout en restant aussi ferme que possible.

Jørgen s'avance vers moi, lentement, comme un prédateur sûr de sa proie. Je me retiens de reculer, crispant mes doigts sur la couette, refusant de lui montrer la moindre trace de peur. Il s'arrête si près que son parfum, lourd et oppressant, envahit mes narines, me mettant encore plus mal à l'aise. Sa main se lève doucement, s'approchant de la couette, mais, avant qu'il ne puisse me toucher, je la repousse brusquement, mes mouvements rapides.

— Tu as essayé de me tirer dessus tout à l'heure, et je n'ai même pas droit à une... compensation, prononce-t-il d'une manière obscène, son regard glissant sans retenue sur ma poitrine.

— La seule compensation que tu auras, c'est mon genou dans tes couilles, rétorqué-je sèchement, ma voix cinglante. Et si tu ne pars pas tout de suite, ce sera Ulrik qui s'occupera de toi.

Jørgen éclate d'un rire cynique, sec et moqueur, son expression s'assombrissant légèrement, mais il ne recule pas. Ses yeux, toujours empreints de cette lueur provocante, restent fixés sur moi.

— Mon frère est parti courir, dit-il avec un sourire narquois, son ton chargé de sarcasme. Je ne sais pas ce que vous vous êtes dit après notre petite expédition, mais ce n'est jamais bon signe quand il ressent le besoin de se vider la tête. Et ça peut prendre des heures.

Il marque une pause, son regard glissant sur moi avec une intensité malsaine.

— Donc, ça signifie que tu es seule avec moi encore pour longtemps, ajoute-t-il, son sourire s'élargissant d'un air suffisant. Tu avais l'air de bien prendre ton pied avec lui... Je vous ai regardés pendant que vous baisiez. C'était excitant de te voir jouir, ça m'a donné la gaule.

Ses mots me frappent comme un coup, me laissant à la fois dégoûtée et furieuse. Alors qu'il commence à tirer sur la couette, essayant de me l'arracher, je prends une décision rapide. Je le laisse faire, feignant de céder, puis, d'un geste rapide et déterminé, je lui assène un coup de poing de toutes mes forces en plein visage. Aussitôt, une douleur aiguë traverse ma main alors que mon poing s'entrechoque violemment avec son nez. Un craquement se fait entendre, et je recule légèrement, le souffle court, tenant ma main endolorie, mais satisfaite de ma réaction. Jørgen grogne de douleur, une main plaquée sur son nez ensanglanté. Sa colère explose alors qu'il tente de me frapper en retour, son poing s'élançant vers moi. Mais je l'esquive de justesse, mon instinct de survie prenant le dessus. Sans perdre une seconde, je me jette au sol et roule sous le lit. Mes mains tâtonnent frénétiquement dans l'obscurité, jusqu'à ce que mes doigts rencontrent quelque chose de froid et métallique.

Le revolver d'Ulrik.

Je le saisis fermement. En sortant de sous le lit, je me redresse brusquement, pointant l'arme sur Jørgen.

— Recule, sifflé-je, ma voix vibrante de colère et d'adrénaline.

Il me toise, un rictus de mépris sur le visage, mais je ne perds pas une seconde. Je vise directement sa tête, ma main tremblante légèrement, et d'un geste rapide, j'enlève le cran de sûreté. Le clic du mécanisme résonne dans la pièce, amplifiant la tension. Il fulmine, son visage déformé par la colère, et il fait un pas vers moi malgré le revolver pointé sur lui.

— Ça fait deux fois que tu me vises, gronde-t-il, sa voix montant en puissance. Tu crois que je vais laisser passer ça ? Maintenant, tu vas voir ce que ça coûte de me manquer de respect. Je comptais seulement te baiser, mais à présent je vais me faire plaisir de te taillader tout en te défonçant ton cul de salope. Tu crois que tu peux te cacher derrière un revolver ? Je vais prendre mon temps avec toi, je te ferai sentir absolument tout. Je veux t'entendre pleurer et me supplier.

Sa rage semble incontrôlable. Mon cœur bat à tout rompre, mais je reste concentrée.

— Tu sais, Jørgen, ce n'est pas très malin de menacer quelqu'un qui tient une arme pointée sur toi.

Il émet un rire amer, moqueur, et croise les bras.

— Une arme chargée ? Comme au Diner ? ricane-t-il, son ton tranchant.

Sa voix se durcit à mesure qu'il parle, son regard ancré dans le mien, défiant, presque provocant. Mon cœur bat si fort que je peux l'entendre pulser dans mes oreilles.

Mes doigts appuient sur la gâchette presque instinctivement, et le coup part. La détonation résonne dans la pièce, assourdissante. La balle siffle près de Jørgen, manquant sa tête de justesse et s'éclate contre le mur derrière lui. Il se fige, ses yeux écarquillés de surprise et de rage. Je reste pétrifiée un instant, mes oreilles bourdonnant encore. L'odeur âcre de la poudre envahit mes narines, et mon souffle s'emballe en réalisant ce que je viens de faire. J'ai vraiment tiré. Mon doigt a appuyé sur la gâchette, et la balle est partie. Mes yeux glissent brièvement vers le mur derrière Jørgen, où un impact est visible. Je l'ai manqué, mais de peu. Si je n'avais pas dévié légèrement... Je sens une montée de panique, mais je la refoule immédiatement. Ce n'est pas le moment de vaciller. Je ramène mon regard sur Jørgen, encore sous le choc, mais sa surprise se transforme rapidement en un sourire narquois. Je serre les dents et redresse l'arme, me forçant à ignorer les tremblements dans mes mains. Pas cette fois. Pas de faiblesse.

— Continue d'ouvrir ta grande gueule, et je t'explose le crâne, craché-je, ma voix vacillante de colère. Je ne suis pas certaine qu'Ulrik m'en veuille énormément d'avoir buté son enfoiré de frangin.

Jørgen reste immobile, ses traits se tordant dans un mélange de fureur et de mépris. Je resserre ma prise, mon doigt toujours prêt à tirer.

— Maintenant, pour la troisième et dernière fois, dégage d'ici, ajouté-je, ma voix vibrante, mais ferme.

Mais Jørgen ne bouge pas. Il reste sur place, son regard ancré dans le mien, comme s'il cherchait à me défier encore une fois. L'air est lourd, presque irrespirable, et mes doigts se crispent sur le revolver. Soudain, la porte de la maison claque violemment, brisant le silence tendu. Jørgen détourne brièvement les yeux. Quelques secondes plus tard, Ulrik apparaît dans l'encadrement, en sueur, vêtu d'un simple short en tissu de basket. Sa respiration est lourde, son torse brillant sous la lumière. Son regard balaie rapidement la pièce, analysant la scène en un instant. Ses yeux passent de moi, nus et tremblants, tenant le revolver, à Jørgen, toujours immobile, avec son sourire narquois qui commence à se fissurer.

— Ce n'est pas ce que tu crois, entreprend Jørgen d'un ton hésitant, levant les mains dans un geste de défense. Je voulais juste...

Il n'a pas le temps de finir. D'un mouvement rapide et brutal, Ulrik se jette sur lui, le saisissant par le col avant de le plaquer violemment contre le mur. Le choc fait trembler la pièce, et un cadre accroché tombe au sol dans un bruit sourd.

— Quelle putain de mot tu ne comprends pas dans « tu t'approches pas d'elle » ? rugit Ulrik, sa voix basse, mais grondante, chargée d'une menace à peine contenue. Ses yeux brillent d'une colère froide, et chaque muscle tendu de son corps dégage une menace silencieuse, comme si une violence latente n'attendait qu'un prétexte pour éclater.

Jørgen tente de se dégager, mais Ulrik resserre son emprise, l'écrasant davantage contre le mur.

— Dois-je te le dire en norvégien, mon frère ? gronde-t-il, son ton devenant encore plus sombre, presque glacial. Jeg vil ikke nøle et eneste sekund med å få deg til å lide samme skjebne som faren vår hvis du truer henne igjen.* Je n'hésiterai pas une seule seconde à te faire subir le même sort que notre père si tu la menaces encore une fois.

Il se penche légèrement, son visage si proche de celui de Jørgen que ce dernier détourne les yeux, mal à l'aise.

 Og jeg skal gjøre det foran henne, så hun kan se deg gråte og tigger som den elendige gutten du er*, ajoute-t-il, sa voix réduite à un murmure grondant, chaque mot pesant comme une lame prête à s'abattre. * Et je le ferai devant elle, pour qu'elle te voie pleurer et supplier comme le gamin misérable que tu es.

Le regard de Jørgen change subitement. La suffisance et l'arrogance disparaissent, remplacées par quelque chose de plus profond, de plus brut : de la peur. Non, pas seulement de la peur... de la terreur. Ses yeux s'écarquillent légèrement, et son souffle devient irrégulier. Ulrik le lâche brusquement. Jørgen essuie le sang qui coule de son nez d'un revers de main, un grognement sourd s'échappant de sa gorge. Il ajuste nerveusement sa veste, tentant de reprendre une contenance, puis commence à se diriger vers la sortie, mais la voix froide et implacable d'Ulrik retentit dans la pièce.

— Excuse-toi auprès de Peyton.

Jørgen s'arrête net, le dos raide. Il se retourne lentement, lançant un regard de haine à son frère, un regard que ce dernier lui renvoie sans la moindre hésitation, glacé et tranchant. Après un moment de tension insoutenable, il finit par baisser les yeux, le poids de la situation l'écrasant.

Il s'approche de moi à contrecœur, mes mains toujours crispées sur le revolver que je garde pointées sur lui. Son visage se ferme davantage, sa mâchoire contractée comme s'il s'apprêtait à avaler une lame.

— Excuse-moi, prononce-t-il enfin, chaque mot craché avec difficulté, son ton lourd de frustration et d'humiliation.

Jørgen commence à s'éloigner, visiblement pressé de quitter la pièce, mais cette fois, c'est moi qui le retiens.

— Attends, dis-je d'une voix glaciale, tu oublies ta compensation.

Je me dirige vers lui, revolver toujours en main, sous le regard interloqué d'Ulrik. Jørgen tourne la tête vers moi, surpris, mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, je lève brusquement mon genou dans son entre-jambes. Il émet un grognement guttural, son visage s'empourprant presque aussitôt sous la douleur. Il se plie en deux, ses mains se portant à ses parties intimes dans une tentative désespérées de contenir sa souffrance.

— Sale put... commence-t-il à cracher entre ses dents.

Je l'interromps immédiatement, mon regard dur et ma voix tranchante.

— Finis cette phrase, et je te jure que tu sortiras d'ici sur les genoux, sifflé-je, serrant encore le revolver dans ma main, mais cette fois, je vise son entre-jambes.

Jørgen grogne, incapable de répondre, son visage tordu par la douleur et la frustration, tandis qu'Ulrik, toujours immobile, observe la scène sans bouger. Malgré les éclairs qu'il me lance, Jørgen finit par se redresser tant bien que mal, la mâchoire contractée et le regard brûlant de colère. Sans un mot de plus, il tourne les talons et sort de la chambre, sa démarche raide trahissant la souffrance qu'il endure.

Je reste figée, mon souffle court, écoutant ses pas jusqu'à ce que le bruit sec de la porte de la maison qui claque résonne enfin. Ce n'est qu'à cet instant que je réalise que j'avais cessé de respirer. Une bouffée d'air remplit mes poumons, comme si je venais de sortir d'un étau invisible. Mes doigts, crispés sur le revolver, se détendent lentement, il tombe lourdement sur le matelas.

Ulrik contourne le lit pour me rejoindre, son regard glissant brièvement sur mes mains encore tremblantes avant de fixer l'arme. Sans un mot, il la prend et, d'un geste rapide et précis, il la désarme, éjectant le chargeur avant de manipuler la culasse pour s'assurer qu'il est vide. Un clic métallique qui résonne dans le silence. Il la relâche avec une nonchalance calculée, la laissant presque tomber sur le matelas. Son regard revient sur moi, toujours aussi perçant, mais je perçois une tension dans sa mâchoire, un mélange de contrôle et d'agacement.

Ses yeux se baissent sur ma main, remarquant les fines plaies qui se sont rouvertes à la jointure. Un léger froncement de sourcils passe sur son visage, mais il ne dit rien. La douleur, vive et lancinante, irradie encore ma peau, mais je l'ignore, mon attention entièrement fixée sur lui. Il attrape doucement ma paume, ses doigts fermes, mais délicats. Son regard s'attarde sur l'hématome déjà formé, et sans un mot, il effleure son pouce dessus. Le geste est léger, presque apaisant, bien que la pression me fasse grimacer.

— Ta main est dans un sale état, murmure-t-il, un léger sourire en coin, bien que son regard reste sérieux.

— Où étais-tu passé ? demandé-je, ma voix un peu plus ferme qu'intentionnelle.

Il lève furtivement ses yeux vers moi, un éclat indéchiffrable traversant ses iris, avant de reporter calmement son attention sur ma main meurtrie.

— J'avais besoin d'aller prendre l'air, réplique-t-il simplement, son ton détaché, presque neutre, avant d'ajouter. Ne bouge pas.

Sans attendre ma réponse, Ulrik se dirige vers la salle de bain. J'entends le bruit de l'eau qui coule, et en quelques instants, il revient avec une serviette humide qu'il plie soigneusement avant de la poser sur le dos de ma main. Le contact du tissu froid contre ma peau m'apaise tout de suite, et un léger soupir de soulagement m'échappe.

— La prochaine fois, frappe directement dans la gorge. La douleur est telle que ça peut couper la respiration. Et tu te feras moins mal à la main, dit-il, sa voix grave et posée, presque détachée. Ou alors, vise l'œil. Rentre tes ongles dans les globes oculaires. Au pire, tu rendras sa vision floue. Au mieux, tu lui crèveras les yeux.

Je le fixe, légèrement déconcertée par la froideur méthodique de ses paroles, un mélange d'incrédulité et de malaise se lisant sur mon visage. Il semble imperméable à ma réaction.

— Tu ne dois jamais hésiter, comme tu l'as fait au Diner, dit-il, son ton grave. L'hésitation peut te coûter cher. Ça laisse à l'autre une chance... et tu ne veux jamais donner de chance à quelqu'un comme Jørgen.

Un poids s'installe dans ma poitrine à ses mots.

— Je l'ai manqué, murmuré-je, presque pour moi-même, ma voix teintée de frustration et d'une pointe de honte. J'ai tiré... mais j'ai raté.

Ulrik tourne lentement la tête vers le mur, ses yeux se posant sur le trou fait par l'impact de la balle. Il l'observe quelques secondes, ses mâchoires légèrement contractées, puis il revient vers moi.

— Alors, il va falloir que je t'apprenne à tirer, réplique-t-il calmement. La prochaine fois, tu ne rateras pas.

— Tu veux m'apprendre à tuer ton frère, murmuré-je, mon regard fixé sur le sien.

Un sourire déconcertant s'étire sur ses lèvres, un mélange déroutant de fierté et de quelque chose de plus sombre. Il ne répond pas. Il se contente de se pencher lentement vers moi, ses yeux capturant les miens jusqu'à ce que sa bouche s'écrase sur la mienne. Le baiser est profond, brut, presque déstabilisant. Sa langue effleure mes lèvres, les forçant à s'ouvrir avant de se glisser doucement, trouvant la mienne et jouant avec elle dans une danse à la fois douce et impérieuse. Je me perds un instant, oubliant tout. Le chaos, la peur, même le danger. Tout ce qui reste, c'est ce moment. Sa chaleur, son odeur, et cette étrange puissance qui me lient à lui, comme une corde invisible et indestructible.

— Je veux te rendre dangereuse, murmure-t-il, sa bouche frôle la mienne, sa voix basse et chargée d'une ardeur troublante.

Ses yeux sombres me scrutent, emplis d'une intensité presque palpable. Avant que je puisse répliquer, il capture mes lèvres à nouveau, m'entraînant dans un baiser profond et possessif. Ses mains glissent doucement sur ma taille, tandis que sa langue explore la mienne, jouant avec une maîtrise qui me fait frissonner. Il veut m'armer, m'élever, me rendre aussi implacable que lui. Et au fond de moi, une partie de moi ne peut s'empêcher d'y répondre.

A suivre...



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