Chapitre 12
Ulrik ne dit rien, continuant de me fixer. Je me précipite dans la cuisine et fouille chaque recoin à la recherche des clés de la Dodge, mais sans succès. Il doit sûrement toujours les avoir sur lui, dans ses poches. Mais sans moyen de locomotion, on n'ira pas bien avec loin, Ulrik nous rattrapera sans grande difficulté. Je dois également trouver quelque chose d'assez tranchant pour couper la chaine qui retient Candace.
Je me hâte vers le troisième bâtiment. Vu son apparence, je parie qu'il contient ce dont j'ai besoin. Contrairement à la maison d'amis, cet endroit a été laissé à l'abandon. Du lierre grimpe sur une grande partie des panneaux de toile, marqués par le temps et les intempéries. Je franchis la porte et me retrouve dans ce qui semble être un atelier. Je fouille et ouvre tous les placards jusqu'à ce que finalement mon regard se pose sur un coupe-boulons. Parfait, avec ça, je vais pouvoir venir à bout de la chaine. Je dois maintenant trouver le moyen de quitter le lit sans le réveiller, ce qui ne sera pas simple étant donné son sommeil léger. Il va falloir que je ruse pour le fatiguer suffisamment sans qu'il devine mes intentions.
Je retourne à la maison et me précipite vers la salle de bain, après avoir soigneusement caché le coupe-boulon près de la porte de l'atelier. En me voyant dans le miroir, je constate les dégâts, bien que le chasseur fût ivre, il m'a clairement laissé une belle ecchymose sur ma pommette. Toutefois, ses teintes sombres ne rivalisant pas avec les marques plus prononcées sur mon cou. Je me débarrasse de mes vêtements sales et abîmés, les laissant tomber sur le carrelage. Ensuite, je me lave les mains couvertes de terre, puis je profite de l'eau froide pour rafraîchir mon visage. Je dois agir avec une extrême prudence pour ne pas éveiller les soupçons d'Ulrik, surtout avec les caméras constamment braquées sur moi. Je lâche mes cheveux et me dirige vers le dressing pour y choisir un short en coton et un tee-shirt d'Ulrik. Dès que je le porte, son parfum m'enveloppe.
Cela sera parfait pour ce que j'ai prévu cette nuit, facile à enfiler et suffisamment couvrant. Je retourne dans la salle de bain pour récupérer les habits sales et les emporte à la buanderie. Je commence à les charger dans le lave-linge avec le reste des vêtements dans la bannette lorsque la voix ténébreuse d'Ulrik me fait sursauter.
— Tu devrais mettre du froid sur ta joue.
— Je le ferai après, murmurai-je timidement.
Bien que je sente sa présence imposante juste à côté, je ne lève pas la tête et continue mes tâches comme s'il n'était pas là. Du coin de l'œil, j'aperçois son pantalon et ses chaussures couvertes de terre, j'avance vers moi. Il se saisit du jean que je tenais et le jette lui-même dans le tambour de la machine.
— Le linge peut attendre, lance-t-il avec irritation, avant d'ajouter plus calmement. Il y a des glaçons dans le congélateur, mets-en dans un torchon et garde-le contre ta joue. Je te rejoins après avoir pris une douche.
— Comme tu préfères, lui répondis-je froidement.
Je dois rester stoïque face à lui ; me montrer trop de douceur d'un coup éveillerait ses soupçons. Je passe devant lui sans croiser son regard et me dirige vers la cuisine, consciente de ses yeux fixés sur moi. Je fais exactement ce qu'il a suggéré. En récupérant les glaçons, je tombe sur une de la vodka. Si je veux le rendre plus docile, je vais devoir l'encourager à boire, et pour cela, je dois le mettre en confiance et me saouler avec lui.
Je vide la moitié de la bouteille dans l'évier et la remplace par de l'eau du robinet. C'était une astuce courante au strip club pour économiser l'alcool : cela permettait de le diluer, incitant ainsi les clients à consommer plus pour atteindre l'ivresse souhaitée. Je dois quand même faire attention à avaler par minuscules gorgées. Contrairement à lui, je bois très rarement. J'attrape un verre dans le placard, le plus petit que je trouve, et commence à le remplir. C'est alors que je réalise que le bruit de la douche a cessé. Je m'empresse de m'asseoir sur l'un des tabourets et applique la poche de glaçons sur ma joue. Je porte le liquide à mes lèvres et les trempe juste assez pour que l'odeur de l'alcool soit perceptible si jamais il s'approche.
Ulrik passe devant moi, vêtu seulement d'un short long, laissant son torse athlétique et humide à vue. Je ne peux m'empêcher de le dévorer du regard, admirant chaque muscle qui se dessine à chacun de ses mouvements. Mon attention est rapidement captée par la cicatrice qui orne son flanc, celle que j'ai dû recoudre moi-même. Il est évident que le travail n'a pas été fait par une professionnelle ; elle se distingue nettement, moins bien soignée que les autres.
— La vue te plait.
Je lève précipitamment les yeux vers lui, mes joues probablement écarlates de gêne. J'étais tellement absorbée que je viens seulement de me rendre compte qu'il s'est versé un verre de whisky. Il sirote lentement le liquide ambré, ancrant ses iris bleutés dans les miens. Ses cheveux en bataille, encore humides, ajoutent à son charme. Des gouttes d'eau s'échappent de l'une de ses mèches, accentuant son allure déjà irrésistiblement sexy.
— Je me disais que mes talents d'infirmière étaient à revoir.
Ulrik baisse la tête vers la cicatrice et me sourit. Il contourne l'îlot central de la cuisine et s'approche. Mon cœur s'accélère quand il me tourne vers lui. D'un geste à la fois ferme et doux, il m'oblige à écarter les jambes pour s'immiscer entre elles.
— Je ne suis pas d'accord, susurre-t-il, posant son verre pour prendre mon poignet.
Délicatement, il guide mes doigts le long de la cicatrice.
— Ce n'était pas si mal pour une première tentative, surtout avec une fracture. Quand j'ai dû le faire pour la première fois, le résultat était loin d'être aussi beau.
Bien qu'il ait lâché, ma main ne se détache pas de sa peau chaude.
— Comment va ta joue ? demande-t-il, écartant doucement la glace pour regarder de plus près.
— J'ai connu pire.
Son regard se pose immédiatement sur mon cou alors que son visage se ferme. Il porte le verre à ses lèvres, avale deux grandes gorgées qui le vident complètement, puis s'éloigne de moi.
— Je ne disais pas ça pour toi, précisé-je rapidement, mais le mal est déjà fait.
— Qu'est-ce que tu foutais là-bas ?
Son ton est tranchant, et l'humeur taquine a disparu. Il se ressert un de l'alcool prestement, avant de l'avaler d'une traite. Je me lève, cherchant à désamorcer la situation.
— J'avais besoin d'être seule après ma conversation avec Candace, avoué-je en posant le pochon de glace sur le comptoir.
— Arrête de me raconter des conneries.
— Ulrik, dis-je en m'approchant de lui.
D'un geste brusque, il jette son verre, l'éclatant en morceaux contre le mur.
— Hold kjeft !* s'énerve-t-il, me faisant sursauter. *Tais-toi*
Ulrik semble plus tendu que jamais, l'arrivée de ses frères l'agite autant que moi. Je m'avance vers lui malgré son regard glacial.
— Je sais que tu m'as sauvé la vie tout à l'heure, sans toi c'est moi qui serai six pieds sous terre.
Je pose mes mains prudemment sur son torse. J'embrasse délicatement son pectoral gauche, puis le droit, avant qu'il ne me stoppe net en me saisissant fermement les poignets.
— Qu'est-ce que tu essaies de faire ?
Ulrik fronce les sourcils, me toisant avec intensité.
— S'il te plaît, laisse-moi te remercier, susurré-je, cherchant à apaiser sa colère.
Malgré sa posture toujours en alerte, il me lâche. Je glisse à genoux devant lui sous son regard imperturbable. Je fais lentement parcourir mon index sous l'élastique de son short, frôlant sa peau chaude. Il frémit sous mon toucher tandis que je tire doucement le tissu vers le bas. Exposé, son membre tendu palpite d'un désir visible.
Face à lui, une vague d'intimidation me submerge, laissant un instant d'hésitation flotter dans l'air. Avec une timidité presque craintive, j'entoure délicatement de mes doigts sa verge, la rapprochant de mes lèvres. Je dépose un premier baiser léger sur son gland, puis je l'effleure avec ma langue. Je sens les frissons le parcourir. Dès que je me retire, un râle profond s'échappe de sa gorge, chargée de désir à peine contenu.
Je lève les yeux vers lui, captant son expression abandonnée. Ses paupières sont fermées, sa tête renversée en arrière. Timidement, j'ouvre ma bouche et accueille son membre avec soin. La sensation douce et tiède de sa peau sur ma langue est délicieusement agréable. Je commence par des mouvements lents, savourant chaque instant, puis j'accélère progressivement, guidée par les soupirs haletants d'Ulrik. Malgré mon inexpérience, son plaisir est évident. Ses doigts se glissent dans mes cheveux, exerçant une légère pression à l'arrière de mon crâne, encouragent mes gestes.
Soudain, il me stoppe et me soulève avec une aisance surprenante, me déposant sur le comptoir de l'îlot central comme si je ne pesais rien. Nos lèvres se rencontrent dans un choc passionné, son baiser est intense, presque brutal. Sans aucune délicatesse, il arrache mon haut et se penche vers ma poitrine. Lorsque ses dents effleurent mon téton, un gémissement m'échappe.
Il finit par s'écarter légèrement et attrape sa bouteille de whisky. Tandis qu'il boit au goulot, j'en profite pour caresser et embrasser son torse, savourant chaque contact. Soudain, il saisit ma mâchoire et me guide avec douceur jusqu'à sa bouche. Un liquide brûlant envahit mon palais. Je l'avale tant bien que mal, malgré le goût prononcé de l'alcool. Quelques gouttes m'échappent et roulent à la commissure de mes lèvres jusqu'à ce qu'Ulrik les récupère avec sa langue.
— C'est encore meilleur sur toi, murmure-t-il contre moi avant d'ordonner. Allonge-toi.
J'obéis, mais à peine ma tête touche le comptoir qu'il m'enlève le short, me laissant à sa merci. Je frissonne en sentant l'alcool couler sur mon ventre, provoquant un mélange de sensations entre chaleur et fraîcheur. Mon souffle s'accélère, ses lèvres se posent sur ma peau mouillée. Un cri m'échappe lorsque sa bouche humide rentre en contact avec mon intimité. Sa langue, ardente, danse contre mon clitoris, enflammant chaque fibre de mon être. Sous ses assauts, mes hanches ondulent, incapables de rester immobiles. Seules ses mains, fermement plantées sur mes cuisses, parviennent à les maintenir en place. La tension qui s'intensifie au creux de mon ventre devient presque insupportable, je le veux et tout de suite. Mon corps le réclame.
Je me redresse et capture sa nuque d'une main ferme, l'attirant vers moi pour un baiser brûlant et fougueux. Nos lèvres s'entremêlent dans une danse langoureuse, avide, nos respirations se mélangeant. Il me presse contre lui, son érection palpable contre mon clitoris palpitant, amplifiant mon désir déjà ardent. Soudain, il me soulève avec une aisance déconcertante, ses bras puissants m'enveloppant. Il me dépose doucement sur le sol frais de la cuisine. Je résiste à son élan vers la chambre, attirant un regard interrogateur de sa part. Mon refus d'avancer semble l'intriguer,
— Non, ici, maintenant, soufflé-je avec une urgence qui frise l'imploration.
— På din kommando*, me répond-il en capitulant en abordant son charmeur taquin. *À tes ordres *
Il me soulève d'un coup sans prévenir et m'allonge sur le parquet. L'intensité de ses yeux me transperce. Le sol frais contraste avec la chaleur de son corps, accentuant chaque sensation. Il commence à vouloir se mettre sur moi, mais je m'échappe et le pousse. Ulrik se laisse faire, bien qu'il fronce un sourcil, intriguer. Assis, appuyé sur ses bras, il m'observe. J'en profite pour l'enjamber, me plaçant à califourchon sur lui, ce qui ne semble guère lui déplaire, bien au contraire, cela à l'air de l'amuser.
Sa taille imposante me remplit complètement alors qu'il s'insère lentement, arrachant un gémissement de plaisir de ma gorge.
Chaque mouvement paraît plus profond que le précédent. La sensation est à la fois exquise et vertigineuse. Mes doigts s'égarent dans ses cheveux, agrippant chaque mèche à chaque pulsation. Notre respiration haletante se mêle alors que le rythme s'accélère. Sa main puissante glisse le long de mon dos, me forçant à me coller contre lui. Il m'embrasse avec tendresse, jouant avec ma langue. La chaleur de son étreinte me submerge, et je me perds dans la douceur de ses lèvres.
— Je veux que tu me regardes, m'ordonne-t-il contre ma bouche.
Mes paupières s'ouvrent et ses iris intensément bleus me percutent. Nous sommes tous les deux en sueur, essoufflés.
— Utseendet ditt er fantastisk i dette øyeblikket, soupire-t-il en Norvégiens.
L'entendre parler dans sa langue, avec cet accent incroyablement sexy, m'excite encore plus. Je refuse qu'une autre puisse partager cette intimité avec lui.
— Tourne-toi, me murmure-t-il, son pouce effleurant mes lèvres. Je te veux contre moi.
J'obéis, appuyant mon dos contre son torse alors qu'il s'allonge derrière moi. Ses bras m'emprisonnent doucement contre lui. Sa chaleur m'enveloppe, et je sens son souffle régulier contre ma nuque. L'une de ses mains presse délicatement mon cou, pendant que l'autre explore mon clitoris.
Sa cadence s'intensifie, son rythme s'accélérant graduellement. Chaque pénétration devient plus profonde, plus urgente, tandis que la jouissance monte en crescendo en moi. Ses caresses sont un tourbillon de sensations, me poussant toujours plus près du bord. Mes soupirs se mêlent à l'air chargé de désir. Soudain, une vague de plaisir m'envahit, me faisant arquer le dos contre lui.
— Ul.. rick, haleté-je submerger par ses assauts.
Mon ongle se plante dans la chair de son bras. Mon vagin se serre autour de sa verge à plusieurs reprises. Il atteint son apogée, je sens son corps se tendre derrière moi, un râle s'échappant de ses lèvres tandis qu'il marque un dernier coup profond. Juste à cet instant, je me laisse aller, les vagues de l'orgasme déferlant sur moi, écrasante et libératrices. Mes muscles paraissent cette transformée en coton. Toujours sur lui, mes yeux se posent sur Ulrik. Son regard est fixé sur le plafond, mais dès qu'il aperçoit que je l'observe, il tourne lentement la tête vers moi. Ses iris plongent dans les miens, chargés d'une intensité qui semble sonder mon âme. Sa main caresse ma joue endolorie avec tendresse. À cet instant, je comprends que Candace avait raison : les sentiments que j'éprouve pour lui dépassent de loin ce que le syndrome de Stockholm pourrait expliquer. Je suis en train de tomber amoureuse de lui. Non, je ne peux pas, ce n'est pas normal. Ce n'est plus seulement une question de survie ou de manipulation ; c'est une attirance réelle, ancrée dans quelque chose de bien plus profond et compliqué. L'angoisse m'envahit et mon corps encore sous l'effet de l'orgasme se met à trembler.
— Qu'est-ce qui t'arrive ? demande Ulrik, inquiet, en me bousculant délicatement à côté de lui.
— Rien.
Je baisse la tête, mais Ulrik ne l'entend pas de cette façon. Ses doigts glissent sous mon menton, me forçant doucement à lever le visage vers lui. Son toucher est à la fois ferme et tendre, et l'intensité de son regard est inévitable. C'est comme s'il cherchait des réponses en moi, refusant de me laisser me cacher.
— Qu'est-ce que signifie, Uh... utsee... ditt... er fan... fantastik... øyeblikk, bafouillé-je peu certaine de ma prononciation ni même des mots.
D'ailleurs, à en juger par le rictus railleur qui se dessine sur ses lèvres, j'ai dû faire plein d'erreurs. Au moins, cela a permis de changer de sujet.
— Répète après moi, murmure-t-il sensuellement, Utseendet.
— Utseendet, dis-je, essayant de reproduire la sonorité parfaite, tandis que sa main caresse lentement mon bras.
— Ditt er fantastisk, susurrer-il avec une séduction à peine voilée, son visage s'approchant un peu plus.
— Ditt er fantastisk.
Il incline sa tête, et ses lèvres frôlent mon oreille. La chaleur de son souffle sur ma peau me fait frissonner.
— I dette øyeblikket, glisse-t-il avec un sourire en coin, ses yeux brillants d'amusement.
— I dette øyeblikket, terminé-je, mon attention entièrement fixée sur lui, savourant chaque syllabe que je prononce, et qu'est-ce que cela veut dire ?
— Utseendet ditt er fantastisk i dette øyeblikket, ton regard est magnifique à cet instant.
Sa voix basse et envoûtante accompagne ses caresses délicates sur ma joue.
— Maintenant, dis-moi la vérité.
— Comptes-tu coucher avec Candace ?
Il semble surpris par ma question. Un sourire en coin apparaît sur ses lèvres, et il secoue légèrement la tête, amusé.
— Pourquoi me demander ça ?
— Ce n'est pas une réponse, répliqué-je en m'asseyant.
Je me mets à triturer nerveusement la pointe de mes cheveux, une boule d'angoisse se formant au creux de mon ventre. L'incertitude me ronge, et je lutte pour maintenir mon calme face à lui.
Ulrik s'avance légèrement, son regard toujours fixe sur moi, mais il semble intrigué par ma réaction plutôt que troublé.
— Les camés et les filles faciles ne m'intéressent pas.
Je hoche la tête, peu rassurée. Sa réponse aurait dû me soulager, mais une autre question me taraude l'esprit. L'inquiétude continue de grandir en moi. Mes pensées s'embrouillent, partagées entre le désir de savoir et la peur de découvrir quelque chose que je préférai ignorer.
— Est-ce que je suis la seule ? demandé-je d'une voix si faible que je ne suis même pas sûre qu'il m'ait entendue.
— Qu'est-ce que cela te ferait si ce n'était pas le cas ?
Je tourne la tête vers lui, décontenancée par sa réponse. Face à son visage fermé, je me lève et m'éloigne, blessée. Je ramasse mes vêtements éparpillés sur le sol, répliquant avec plus de virulence que j'aurais due ;
— Cela ne me ferait rien.
— Serais-tu jalouse ? demande-t-il avec une pointe de moquerie dans la voix.
— Pour être jalouse, il faudrait que je ressente autre chose que de la haine pour toi.
Il semble amusé par ma réponse et finit par se lever, un sourire narquois sur les lèvres. Il reprend son short et l'enfile. Je passe devant lui et me dirige vers la chambre sans lui jeter un regard. Il a laissé son pantalon dans la salle de bain, et ses clés de voiture doivent être dans sa poche. Je dois les récupérer rapidement ; sans qu'il s'en aperçoive.
Alors que j'atteins la porte, Ulrik m'interpelle :
— Tu es la seule qui m'intéresse.
Je m'arrête, touchée plus que je ne l'aurais imaginé par ses mots. Je reste figée un instant, tiraillée entre l'envie de fuir et celle de lui faire confiance. Lentement, je me retourne vers lui, cherchant une réponse dans ses yeux.
— Est-ce que tu pourrais me protéger de tes frères ? Lui demandé-je le cœur serré.
La peur et l'espoir se mêlant dans ma voix. Ulrik reprend son sérieux et s'approche de moi.
— S'ils osent ne serait-ce que t'effleurer, je m'occuperai d'eux, comme je l'ai fait pour Balder, le dealer, ou l'autre Drittsekk*. Personne ne te touchera sans risquer sa vie. *Connard*
Son ton calme, menaçant, est glaçant, tout comme le regard qu'il a en cet instant. Pendant un instant, j'ai envie de le croire, mais le doute m'envahit. Est-ce une erreur de tenter de m'enfuir cette nuit ? Si Ulrik le découvre, je crains le pire pour Candace et moi. Si, en essayant de la sauver, je la conduis droit vers sa mort...
— Et pour Candace ?
Face au silence terrifiant d'Ulrik, je comprends. Il ne fera rien. Quoi que je décide, Candace est condamnée, et c'est de ma faute.
A suivre...
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