Chapitre 6

       Je ne sais pas où ils m'ont emmenée. Pour la première fois depuis ma captivité, j'ai chaud. Mes yeux sont bandés et mes poignets se retrouvent ligotés au-dessus de ma tête. Les attaches me font mal. Je suis installée sur ce qui ressemble à un matelas. Je me redresse pour essayer d'enlever le tissu qui m'empêche de voir, au moment où je parviens à le toucher, j'entends la porte s'ouvrir. Mes muscles se pétrifient et je n'ose plus bouger.

Sentant quelqu'un s'approcher, j'ai un mouvement de recul. Cependant, cela est inutile. Je reste statique tandis qu'un linge humide frôle ma peau lésée avant de s'atteler sur mon crâne. Les gestes sont doux et son parfum si reconnaissant embaume mes sens. C'est celui d'Ulrik. Mes jambes se tétanisent lorsque ses mains viennent les écarter. Son corps est désormais collé au mien. La chair de poule m'envahit à son toucher lorsque ses doigts se posent sur mon visage.

— Ulrik, soufflé-je en même moment où le tissu qui me couvrait la vue disparait.

La lumière me brûle la rétine au point de m'obliger à baisser la tête.

— Regarde-moi.

Je relève les yeux vers lui, désorientée. Cela est certainement dû à la commotion cérébrale qu'ils m'ont infligée, mais je le trouve vraiment séduisant à cet instant. Je dois me reprendre, mon cerveau me joue des tours, c'est un putain de tortionnaire. Bien que ma bouche soit sèche, j'articule :

— Qu'est-ce que tu attends de moi ?

Le sourire qu'il affiche me fige, je suis incapable de pouvoir lire dans son esprit et c'est ça qui me fait peur. Pourquoi fait-il ça ? Avec une grande attention, il ouvre une bouteille et l'apporte à mes lèvres.

— Bois, m'ordonne-t-il.

Assoiffée, je le laisse déverser le liquide soigneusement dans ma bouche. J'avale gorgée par gorgée, sans pour autant détourner mon regard de ses iris bleutés.

— Doucement, il ne faudrait pas que tu t'étouffes, ironise-t-il en reposant l'eau.

— Tu ne vas pas me faire croire que mon sort peut t'émouvoir.

— Bien au contraire, réplique-t-il en promenant son pouce sur la commissure de mes lèvres, tu es bien plus précieuse vivante que morte.

— Pourquoi, qu'est ce tu attends de moi ?

— Du får vite det snart.

— Tu te caches derrière une autre langue, pesté-je irritée, c'est pathétique.

Sans que je m'y attende, il se colle contre ma poitrine, son bras passe derrière mon dos pour me rapprocher le plus possible. Cette promiscuité me rend mal à l'aise, je n'ai aucune idée de ce qu'il compte me faire. Je suis persuadée qu'il peut entendre les battements de mon cœur tambouriner surtout quand son souffle chaud me caresse.

— L'impertinence ne te sauvera pas, me susurre-t-il au creux de l'oreille.

Néanmoins, je prends sur moi pour ne pas le laisser discerner l'emprise qu'il a sur moi.

— Je n'ai pas peur de mourir, protesté-je sur le même ton qu'il emploie.

Un courant électrique me parcourt lorsque sa main se pose sur mon décolleté.

— Pourtant ton cœur palpite d'une telle intensité, c'est comme s'il voulait que je plonge dans ton thorax pour l'arracher de sa cage.

Son visage est si près du mien que son haleine effleure mes lèvres. Nos yeux ancrés l'un dans l'autre, seule notre respiration perturbe le silence qui règne. Délicatement, il remonte ses doigts le long de mon bras me provoquant des frissons. Un cliquetis se fait entendre et subitement mes poignets se retrouvent libérés.

— Maintenant, que vas-tu me faire ? formulé-je sans être vraiment sûre de souhaiter connaitre la réponse.

Son regard de braise parcourt ma mâchoire, ma bouche, avant de se reconcentrer sur mes iris.

— Tellement de choses.

Je me rapproche d'un coup vers lui. Mon nez se trouve contre le sien et il n'y a qu'un ridicule écart qui sépare nos lèvres.

— Je t'arracherai les yeux avant même que tu puisses tenter quoi que ce soit.

— Tu ne sais pas y faire, petit frère, éclate de rire Balder en pénétrant dans la pièce.

Immédiatement, je me décale d'Ulrik pour me coller au mur. Mon sang se glace en l'entendant, il est revenu. Il l'a appelé petit frère... Déconcertée, mon regard fait des va-et-vient entre les deux hommes. Maintenant, les similarités des traits de leurs visages me frappent de plein fouet. Ulrik ne dit rien et se lève, me laissant à la merci de Bader.

Je suis tétanisée face à l'homme qui s'approche de moi, un sourire sadique scotché sur ses lèvres. Mon cerveau me hurle de m'enfuir, mais mes membres refusent de m'obéir. D'un coup sec, il me tire les chevilles, basculant lourdement le haut de mon corps sur le matelas. Aussitôt, il me grimpe dessus m'empêchant de bouger. D'un geste brusque, il déchire les pauvres lambeaux de tissu qu'il me reste.

Un frisson de dégoût s'empare de moi en sentant ses lèvres se poser dans mon cou. J'ai envie de vomir. Je prends sur moi et ne lui laisse pas le plaisir de m'entendre le supplier d'arrêter. Mon visage se tourne vers Ulrik, debout, à quelques mètres de nous, son attention est fixée sur moi.

Mon esprit essaie d'omettre la main de Balder qui agrippe mon soutien-gorge pour libérer mon sein. Cependant, face à ma passivité, un grognement d'agacement sort de sa bouche. D'un geste violent, il me fait pivoter la tête pour me regarder droit dans les yeux.

— Tu vas réagir ! fulmine-t-il, baiser un cadavre n'a aucun intérêt.

— Ne compte pas sur moi pour te supplier et encore moins pour pleurer. Viole-moi autant de fois que tu le veux, je ne te ferai pas ce plaisir.

— Ce ne sont que des paroles.

Il se lève brusquement et aboie des mots étrangers aux gardes qui se dépêchent de sortir. Je me relève précipitamment et me rhabille, craignant la suite des évènements. Un frisson d'horreur parcourt mon échine quand j'entends des hurlements de filles grandir dans notre direction.

Lorsque Lars rentre dans la pièce, je me dresse sur mes pieds. Il ne me laisse pas le temps de m'éloigner de lui qu'il agrippe mon avant-bras afin de me le tordre derrière mon dos.

— Si tu te débats, il a ordre de te le briser, m'avertit Balder.

Pour appuyer ses propos, Lars n'hésite pas à renforcer sa prise, provoquant une douleur irradiante. Mon cœur rate un battement lorsqu'une pauvre fille terrifiée et toute tremblante se fait escorter par un autre garde. Ses joues sont recouvertes de son mascara qui a coulé dû à ses larmes. Ses cheveux châtain clair sont sales et emmêlés, tandis que sa robe noire est déchirée.

— Je vous promets que je ne dirai rien, laissez-moi partir, bafouille-t-elle en sanglots, pitié, je ferai tout ce que vous voulez.

— Je te présente notre nouvelle pensionnaire, précise Balder avant de se tourner vers elle, comment tu t'appelles ma jolie ?

Elle est si paniquée qu'elle n'arrive pas se calmer et à force de pleurer elle s'étrangle presque. Agacé devant son silence, Balder met un coup de poing sur son pauvre visage. Sous le choc, elle s'effondre sur le sol. Vu l'hémorragie qui jaillit de son nez, je suis sûre qu'il lui a brisé.

— J'ai horreur de devoir me répéter, alors pour la dernière fois, quel est ton prénom ? lui redemande-t-il en essuyant les éclaboussures de sang sur sa main.

— Moïra, gémit-elle, apeurée.

Face à Balder qui s'agenouille, elle protège sa tête avec ses bras redoutant un nouveau coup, mais il se contente de lui prendre les poignets pour les écarter.

— Souhaites-tu vivre ?

— Pitié, j'ai un petit garçon qui m'attend à la maison, il s'appelle Ulyss, il n'a que moi. Je vous en supplie, ne le privez pas de sa mère. Il n'a que cinq ans.

— Vois-tu Moïra, ce choix ne m'appartient pas.

Presque délicatement, il vient lui retirer les cheveux qui couvrent son visage puis pose ses mains sur chacune de ses joues. Il l'oblige à regarder dans ma direction avant de prononcer :

— Ta vie incombe à Peyton.

Mon souffle se coupe devant ses yeux larmoyants qui me fixent. Amusé, Balder se relève tandis que cette pauvre fille commence à ramper vers moi.

— Pitié, je ferai tout ce que tu désires, s'il te plait, je souhaite le voir grandir.

Je me mords la joue pour ne pas laisser sortir mes sanglots. C'est ça qu'il veut. Je n'arrive pas à la regarder, c'est trop dur.

— Tu ne trouves pas cela pathétique, ricane Balder en attrapant sa chevelure pour lui forcer à lever la tête.

D'un geste de dégoût, il passe sa main sur son visage pour essuyer le sang mélangé au mucus qui s'échappe de ses narines.

— Alors qu'est-ce qu'on va faire de cette pitoyable créature ?

— Qu'est-ce que tu veux exactement ? demandé-je, la gorge serrée.

Je refoule mes larmes qui menacent de couler. Il prend une profonde inspiration, sa voix résonnant d'une lueur d'émotion.

— Sauve-la, prononce-t-il en récupérant les larmes qui roulent sur sa joue avec sa langue, enfin, si tu peux.

Avant que je puisse réagir, Balder brise la fermeture éclair de sa pauvre robe. Il la bloque contre le sol, appuyant son genou sur son dos pour l'empêcher de se débattre tandis qu'il lui arrache son soutien-gorge sous ses sanglots. Au moment où il agrippe sa culotte, je tente de m'interposer.

— Arrê... Aïe !

Lars ne me laisse pas le temps de bouger le moindre centimètre. La tension qu'il exerce sur mon bras devient insupportable. Le dernier tissu qui recouvre cette pauvre fille finit par lui être retiré de force sous ses hurlements de terreur. À l'instant où Balder enlève son genou, elle essaie en vain de se relever pour s'enfuir, mais il l'en empêche en la plaquant de nouveau contre le béton.

J'ai des frissons d'horreur lorsque je le vois baisser sa fermeture éclair. Je ne peux pas le laisser faire ça ! Je m'en fiche de la douleur stridente qui m'assaille, je me débats dans tous les sens.

— Ne la touche pas !

Balder lève les yeux vers moi, un rictus sadique dessiné sur ses lèvres. D'un geste brutal, il lui écarte les cuisses. Aussi fort que possible, j'écrase le pied de Lars. Immédiatement, il me lâche, me donnant une chance de me jeter sur Balder, mais avant que je puisse le frôler, on me saisit par la gorge.

Il comprime mon aorte. Il presse si fort que j'ai l'impression qu'il peut me briser le cou. Je lance un regard de désespoir vers Ulrik, celui-ci se contente de toiser la scène qui passe sous ses yeux avec nonchalance.

— Oh, Peyton, tu n'es pas joueuse, je ne me suis même pas encore amusé avec elle, objecte-t-il avant de claquer ses fesses, lui laissant l'empreinte rouge de sa main.

— Je... vais... te... tuer, articulé-je malgré la pression sur ma trachée.

— Comme tu le souhaites, lâche-t-il en se levant.

Il fait un signe de tête à Lars qui desserre aussitôt sa prise. J'inspire de grandes bouffées d'air malgré la gorge qui me tiraille. Je lance un regard d'imploration en direction d'Ulrik, mais il se contente de me fixer sans la moindre expression.

— À toi l'honneur petit frère, prononce Balder dos à moi.

Au bord de la crise de nerfs, la jeune femme se dresse sur ses pieds. Chaque centimètre de son corps tremble comme une feuille, elle ne va pas tenir encore longtemps.

— Pitié, laissez-moi partir, je veux rejoindre mon fils, pleure-t-elle, je ne dirai rien, je vous donne ma parole.

Ma tension artérielle chute d'un coup en apercevant le brillant d'un couteau.

— Ne fais pas ça !

Avant que j'aie la possibilité de m'opposer, Ulrik fait deux pas vers elle et la poignarde sans ménagement. Je n'arrive pas à réagir face à son acte. Mon corps est pétrifié vis-à-vis de la scène macabre qui se déroule devant moi. La lame est entièrement rentrée en elle, seul le manche tenu par Ulrik dépasse. Celui-ci tourne le couteau dans la plaie faisant jaillir du sang puis le retire. Moïra entreprend inutilement de placer sa main sur la blessure.

— Non..., murmuré-je en pleurs.

Lars finit par me lâcher alors que Balder se met derrière elle et la transperce deux fois de suite. Mes muscles semblent enfin réagir au moment où Lars compte à son tour la poignarder. Je fonce sur lui pour l'empêcher. Je parviens à repousser Lars, mais mes efforts sont vains et son couteau s'enfonce dans sa peau, en m'écorchant le bras au passage. Balder laisse sa victime qui s'écroule lourdement au sol. Enragée, je lui saute dessus, mais il m'esquive aisément et m'attrape les poignets. Sans grande difficulté, il me fait reculer jusqu'au mur.

— Je vais te massacrer, hurlé-je à plein poumon, je te préviens, je vais t'arracher les tripes.

Je me débats avec toutes les forces qu'il me reste, mais il ne bouge pas d'un pouce, comme si je n'étais qu'un moucheron devant lui.

— Jolie promesse, mais tu oublies vite la belle Moïra.

Aussitôt, la haine que je ressens pour eux s'évapore pour laisser la place à un intense désespoir. Lorsqu'il me lâche, je me précipite sur son corps gisant au sol. Je pose mes mains sur ses lésions pour stopper l'hémorragie, rien n'y fait. Son sang ne cesse de se répandre sur le béton. Ses blessures sont trop larges, trop profondes, mes doigts ne font que s'enfoncer dans sa plaie béante.

— Je... je ne veux pas... mourir, pleure-t-elle en s'étouffant dans son propre liquide écarlate.

— Je ne sais pas quoi faire pour te sauver, bredouillé-je tétanisée.

Ma vue se brouille, je n'arrive plus à distinguer que ce rouge. L'odeur du fer a inondé la pièce tout comme le silence glaçant. Seul le bruit de quelques sanglots perce le calme, mais ce ne sont pas les siens.

— Ulyss, murmure-t-elle avant que sa poitrine s'arrête de bouger.

Ses paupières sont grandes ouvertes, mais aucune lueur ne transperce ses yeux. Ils sont vitreux, sans aucune émotion. Je ne perçois plus les mouvements de sa respiration. Non, non, non. Tu ne peux pas abandonner.

— Reste avec moi s'il te plait, je t'en supplie.

Je suis désemparée face à son corps inerte, mes larmes s'écrasent sur sa peau. Résignée, je ferme ses paupières tout en murmurant :

— Je suis désolée.

Mon estomac se remplit de spasmes en regardant mes mains imprégnées de son hémoglobine. Mon cœur s'emballe lorsque Balder s'accroupit devant moi, le couteau avec lequel il a tué Moïra entre ses doigts.

— Tu aurais dû me laisser la prendre.

Une rage qui m'était encore inconnue s'empare de moi. Sans réfléchir, je bondis sur lui. Ne s'attendant sûrement pas à ma réaction, il perd l'équilibre et chute. Telle une furie, je ne me contrôle plus et plante mes ongles dans sa chair. Je profite de son étonnement pour saisir son arme qu'il a lâchée. Au moment où je m'apprête à le poignarder, on m'agrippe. Je tombe de plein fouet sur le sol, mon bras se retrouve cloué par la main tatouée d'Ulrik. Il est sur moi, son poids m'empêche de me débattre.

— Je vais tous vous tuer, hurlé-je à pleins poumons.

Balder, n'ayant plus du tout ce sourire taquin, se relève, agacé. Plusieurs entailles sanguinolentes lui marquent le visage et le cou.

— Tu veux t'amuser, alors on va jouer, enrage-t-il en remplaçant ses cheveux en arrière, emmenez-la dans l'agora.

À peine Ulrik se dégage que Lars et un autre garde me forcent à me lever. Fermement, ils me tirent hors de la pièce, ne me laissant même pas le temps de reprendre ma respiration. Je lance une dernière œillade sur le cadavre de Moïra baignant dans son sang. Ils me traînent au milieu des cellules, attirant les regards terrifiés des détenues.

— Votre attention, mesdemoiselles ! beugle Balder, veuillez toutes approcher.

Des dizaines de filles s'amassent devant leurs grilles. Toutes m'observent avec appréhension et tristesse comme si elles savaient ce qui m'attend.

Je panique en voyant qu'on m'amène à une sorte de grappin suspendu, je tente de m'échapper, mais rien n'y fait. Ils m'attachent les mains sans que je puisse faire quoi que ce soit. Ils placent le lien sur le crochet, puis tirent sur la corde pour me contraindre à lever les bras au-dessus de ma tête. Seule la pointe de mes pieds touche le sol.

Je suis à leur merci, couverte de sang. Lorsqu'Ulrik s'approche de moi, je n'ai qu'une envie, lui rompe le cou avec mes jambes comme dans ces films d'action que je regardais en boucle. À chaque fois, l'héroïne forte s'en sortait sans la moindre égratignure, j'aimerais revenir à cette époque.

— Mords là-dedans, exige-t-il en me tendant une sorte de morceau de bois.

— Va te faire foutre.

Ma réponse lui fait esquisser un sourire, tandis que sa main frôle ma mâchoire. Brusquement, il resserre sa prise, enfonçant ses doigts dans ma dentition. La pression est telle que j'ouvre par mégarde les lèvres, il en profite pour poser le bâton.

— Mords ! Mieux vaut ça que ta langue.

Je lui obéis et aussitôt un goût sucré envahit ma bouche. Une douce chaleur inonde mes muqueuses. Mon corps se relâche et je laisse faire Ulrik lorsqu'il dégage mes cheveux emmêlés de mon dos.

— Sois forte, souffle-t-il avant de s'éloigner.

Je me retrouve en face des filles, dont Cyriane. Ses yeux me fixent sans aucune émotion, tandis que ses lèvres remuent. Cependant, je ne suis pas certaine que ses mots soient pour moi. Je ne suis même pas sûre que des paroles s'échappent de sa bouche.

Sentant un liquide froid atterrir sur mon crâne, je lève la tête vers la toiture. Les quelques trous de rouille me laissent apercevoir le ciel obscur. Les nuages noirs ont pris place, menaçant à chaque instant de déverser leur pluie.

Je me reconcentre sur ce qui m'entoure en entendant une sorte de claquement de fouet à côté de moi. Alors, il compte me flageller. J'inspire lentement en tentant de calmer mon corps. Ça va aller, je peux le supporter, je suis plus forte que ça. Je mords aussi fort que je le peux dans le bout de bois, espérant réellement que cela puisse m'aider, mais au moment où la lanière s'abat, je hurle. La douleur est atroce. Elle me scie le dos. Des larmes jaillissent de mes yeux.

Il ne me laisse pas le temps de reprendre mon souffle que je ressens une deuxième marque me brûler, malgré la souffrance de ma peau, je me sens partir. Mon corps me parait peser des tonnes. Au troisième fouet, je lâche le bâtonnier. Tout se met à tourner autour de moi, un brouillard m'enveloppe et au moment où un énième coup bat l'air, tout devient noir.  

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top