7.
— Rob, on peut discuter.
Il l'évite. Ça fait des jours qu'il l'évite. Il lui en veut pour les conséquences de son acte. Vie privée supprimée. Absence de nouvelles de son blond. Couple qui battait clairement de l'aile. Amitié quasi terminée avec le brun.
— Rob !
Pas cette fois. Il n'arrive pas à l'éviter. Bloqué au milieu du couloir.
— Il faut qu'on discute.
Joues d'un blond qui rougissent fortement.
— De ce qu'il s'est passé ce soir-là.
Pause marquée. Légère insécurité.
— J'ai bien vu que tu m'évitais. Alors que je me suis excusé...
Regard chocolat posé sur eux au loin. Fais chier !
— Pas maintenant Joshua.
— Pourquoi tu m'en veux ? C'est bon, j'ai compris que t'étais pas intéressé. Je me suis excusé, je pensais que tu étais intéressé et je... Je suis vraiment désolé Rob.
Voix qui claque quand même dans le couloir. Incompréhension du gosse. Il n'arrive pas à s'en débarrasser. Pas cette fois. Il souffle fortement. Le fusille du regard.
— On a été vus.
Choc sur le visage du gamin.
— Vus ? Par... Par qui ? Ils vont parler ? Ils te font... chanter ?
Peur sur le visage. Il était mignon comme ça. S'il n'y avait que ça.
— Par Mario. Et Marco...
Cœur qui se serre.
— Oh ben c'est bon alors, c'est tes potes, ils vont pas parler.
Rire las. Si innocent. Si naïf. Si à côté de la plaque.
— Non Joshua, c'est pas bon. C'est pas bon, pour la simple et bonne raison que Marco n'est pas mon pote mais mon petit-ami et qu'il refuse de me parler depuis que tu as décidé de m'embrasser ce soir-là.
Voix cassante. Bouche ouverte, fermée, ouverte, fermée. Il le voit bloqué.
— M...
Hésitation. Incompréhension.
— T'as fait exploser mon couple Joshua. Alors tant que je ne l'aurais pas récupéré, ne t'attends pas à un super accueil de ma part.
Visage déconfit du petit.
— Mais Rob, t'étais pas responsable.
Rire sarcastique. Éclairs dans le regard.
— Et comment tu l'expliques à quelqu'un qui refuse de te parler et filtre tes appels ce genre de choses ? Et quelles preuves j'en ai ? Il est à l'autre bout de l'Allemagne le cœur brisé et Mario est tellement de son côté qu'il refuse de me laisser m'expliquer. Comment tu ferais toi dans cette situation-là ? J'attends une idée.
Il avait tout perdu. Tout. A cause de lui. Larme qui roule sur sa joue lentement écrasée.
— Je suis désolé Rob.
Murmure.
— Je ne savais pas que t'étais en couple.
x x x
— Vous pourriez avoir la décence de ne pas vous draguer devant moi.
Ça claque. Colère grondante dans la voix normalement si douce. Regard qui le fusille.
— Mario...
Il n'arrivait pas à discuter. Il le fallait pourtant.
— Tu peux m'écouter.
Réponse qui fuse.
— T'as cinq minutes Robert. Pas une de plus.
Robert ? Sérieusement ? Pas de surnom, pas de gentillesse.
— Viens.
Brun attrapé par le bras. Tiré dans le salon privé. Porte reclaquée.
— Je ne l'ai pas trompé. Je ne le ferai jamais. J'étais juste énervé de vous voir ensemble et je sais pas pourquoi il l'a fait. C'est lui qui m'a embrassé.
Moue de l'autre. Il ne l'avait pas convaincu. Il le connaissait suffisamment pour le savoir.
— De quoi vous parliez alors ?
Yeux levés au ciel.
— Tu vas me fliquer à ce point ? Il voulait comprendre pourquoi je l'ignorais depuis la soirée malgré ses excuses. Tu peux lui demander confirmation si c'est ce que tu veux, je l'ai directement repoussé ce soir-là.
Grimace de l'autre.
— Tu me crois au moins Mario ?
Soupir.
— La question n'est pas de savoir si moi je te crois, mais de si tu vas réussir à le convaincre lui.
Il se lève. Léger sourire. C'était pas terminé. Il lui en voulait encore. Il ne le croyait qu'à moitié. Il ne savait pas comment s'en tirer.
x x x
— Mario, est-ce que tu aurais cette photo en bonne qualité ? Je sais que c'est toi qui l'as prise et...
Regard flamboyant.
— Et ? Pour quelles raisons est-ce que tu la veux ?
Doigts triturés.
— Tu m'en veux toujours ?
Hochement de tête. Cœur blessé.
— Mais...
Regard dur.
— Rien ne t'empêchait de tenter de le retrouver plutôt que d'aller te plaindre à Joshua et te jeter dans ses bras. Et tu ne t'es toujours pas excusé pour m'avoir taclé à l'entrainement parce que t'étais jaloux. On était amis bien avant que vous vous mettiez en couple.
Colère qui gronde, qui agresse. Vague qui le frappe de plein fouet.
— J'ai le droit de passer du temps juste avec lui, comme avant, sans t'avoir dans les pattes. C'est mon meilleur ami et ça faisait des semaines que je l'avais pas vu. Jusqu'à preuve du contraire, il y a quelques temps quand il venait à Munich pour me voir tu faisais pas un tel raffut. C'était pas toi qui disais toujours in-dé-pen-dan-ce ? La vérité, c'est que tu flippes tellement qu'il arrête de t'aimer depuis que t'es plus à ses côtés et que ça te fait tellement mal d'être éloigné de lui que tu débloques complètement. Mais c'est toi qui as voulu partir je te rappelle. Toi qui l'as abandonné et lui as brisé le cœur en le faisant.
Il le déteste. Il le déteste de taper où ça faisait mal. Il le déteste d'avoir autant raison. Et il le déteste d'être aussi proche de Marco. Parce que s'il ne l'était pas ce soir-là, il n'aurait pas cru que Marco l'avait remplacé par lui.
— Tu devrais savoir qu'il t'aime plus que tout depuis le temps. Même sans nouvelles parfois pendant des jours il dit rien, il est pas jaloux, parce qu'il te fait confiance, lui. Mais oui, c'est évident, si j'avais voulu le draguer, je l'aurais fait devant tous les participants d'une soirée où je savais très bien que tu te pointerais. T'es vraiment débile parfois. Et tu collectionnes quand même les conneries avec lui depuis quelques mois.
Il baisse la tête. Il n'avait pas vraiment tort. Il aurait pu le retrouver. Il aurait dû le retrouver. C'était évident qu'ils l'auraient accueilli. Mario n'avait jamais été un ennemi. Il était le troisième membre du trio. Impardonnable oubli.
— Je suis désolé pour cet entrainement là tu sais... Tu vas m'en vouloir encore longtemps ?
Petit sourire. Regard pétillant.
— Tu le sauras suffisamment tôt.
Et il le laisse seul.
x x x
— Mario. Par rapport à ma photo...
Soupir.
Il ne lâchait pas l'affaire.
— J'ai pas eu le temps.
Envoyé bouler. Entrainement qui commence.
x x x
— Il te parle toujours pas ?
Regard qui se lève au ciel. Ils se donnaient le mot les deux ? Entre celui qui prenait des nouvelles d'un sujet dont il ne voulait pas parler. Surtout pas avec lui. Et celui qui refusait de lui donner cette photo et l'empêcher d'avancer.
— Non !
Conversation rompue.
— Rob. Tu vas me faire la tête encore longtemps ? Je me suis déjà excusé plein de fois. Je savais pas pour Marco sinon j'aurais jamais tenté.
Tête secouée.
— J'en sais rien.
Enfant laissé en plan. Conversation suivie de loin par un gamin brun.
x x x
— Et du coup Mario...
Rire de l'autre.
— J'ai pas eu le temps, je le fais ce soir en rentrant.
Corps pris contre le sien. Baiser sur la joue.
— Merci, merci !
x x x
Va faire un tour dans ta boite mail. Bon courage pour récupérer le blond.
Tu veux pas m'aider ? Lui parler avant ? Déminer un peu la situation ?
Non.
Mario, s'il te plait...
Non. Tu as préféré Joshua à lui ce parce que t'étais jaloux et que tu nous faisais pas confiance. Tu te débrouilles pour le reconquérir sans celui qui était soi-disant en train de te voler ton petit-ami ce soir-là et que tu as cherché à blesser en représailles.
Portable balancé. Il le détestait. Parce qu'il l'aurait écouté. Il l'aurait écouté et il l'aurait cru. Il le croyait toujours. Et aussi parce qu'il avait raison. Naïveté d'avoir cru que le brun l'aiderait. Il voulait le voir ramer. Jalousie jusqu'alors inconnue qui lui avait joué des tours.
pas le chap dont je suis la plus fière.
suite lundi normalement :)
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