Échauffement de l'autre côté. C'était étrange de le voir en face. Le rouge ne lui allait pas très bien. Dernières directives du coach. Portable qui vibre avant qu'ils ne quittent le vestiaire. 

Attends-moi dans le vestiaire à la fin. 

Sms trouvé. Il sourit. 

Main qui glisse dans la sienne. Doux contact. Un poil trop long. Regards qui se croisent sur le terrain. Sourires impossibles à contenir. Yeux bleus amoureux. Match qui se déroule sans encombre. 

Match encore perdu. Un de plus. Un de trop. Visages fermés dans le vestiaire. Classement en chute libre.

x x x

T-shirt plié et déposé à côté du sac. Chaussures en train d'être attachées. Cheveux encore humides. Vestiaire qui commence à se vider. 

— Qu'est-ce que tu fais là gros traitre ? 

Voix d'un coéquipier. Tête relevée. Lui qui lui sourit. 

— Je venais faire un coucou. 

Il trainaille. Ça discute plus loin. 

— Incroyable d'être aussi lent Marco. 

Porte reclaquée derrière l'avant dernier. 

— Enfin seuls. 

Léger rire. Corps enveloppé. Étreinte partagée. 

— Tu m'as manqué. 

Lèvres kidnappées le temps d'un long baiser. Air qui vient à manquer. Ça s'éloigne. Caresse d'une main sur la joue. 

— T'as tellement bien joué. T'étais si beau Coco. 

Il se glisse dans les bras. 

— Je pourrai te regarder jouer pendant des heures. 

Cœur qui bat à tout rompre sous les compliments d'un homme éperdument amoureux. 

— Tu n'étais pas mal non plus.

Éclats de rire. 

— J'espère que vous allez remonter la pente. Vous le méritez. 

Mots gardés pour lui. Pour éviter une dispute. C'était facile à dire quand on était celui qui était parti. Il se recule. 

— Pour toi. 

T-shirt offert. Léger baiser déposé. 

— Merci. 

Il l'attire à lui. Corps pressés, câlin prolongé. 

— Je vais devoir y aller. Ils m'attendent. 

— Je sais. 

Il s'éloigne. 

— Est-ce que je peux avoir ton sweat Robi ? 

Malice dans les iris bleutés. Pull enlevé. 

— Tu seras tenu responsable si je tombe malade. Et je t'en voudrais beaucoup. 

Inspiration une seconde de l'odeur de lessive. Haut glissé dans le sac. 

— Tu ne m'en veux jamais. 

Mains liées entre eux. Dernier baiser d'adieu. 

Main sur la hanche, ils trainent. Pas qui les rapprochent de la fin. Couloir inoccupé. Quelques mètres avant le vide, avant de se retrouver une nouvelle fois seuls. Corps plaqué contre le mur. Lèvres accolées. Cheveux décoiffés. Départ impossible à accepter. 

— Je t'aime Coco. A bientôt. 

Bouche déposée sur le front. Il s'éloigne avant de ne plus y arriver.

x x x

— Tu viens ce week-end vu que tu joues pas ? 

Voix chantante. Prunelles pétillantes. Il viendrait. Jamais il n'en doutait. 

— Si j'arrive vendredi soir c'est bon ? 

Sourire installé. 

— J'ai hâte. 

Il n'attendait que ça. Pouvoir se glisser dans ses bras auxquels il n'avait pas eu le droit depuis plus d'un mois.

x x x

Balle qui se crashe avec force dans le but. Dribbles parfaitement exécutés. Entrainement parfait. Il volait. 

— Eh ben Marco. T'es en forme aujourd'hui. 

Épaule enveloppée. Corps un instant comprimé. 

— Ça ne serait pas lié à un certain polonais ? 

Rire qui s'envole. Joues qui rougissent. 

— Je le savais. 

Regard étonné. 

— T'es un livre ouvert blondinet. 

Regard qui se porte au loin. Nuages une seconde observés. 

— Il rentre à la maison vendredi. 

Il avait tant attendu. Il l'avait tant attendu. Cri qui s'élève à côté d'eux. 

— Vous avez entendu les gars, personne ne se pointe chez Reus à l'improviste ce week-end, son mec sera là. 

Visage qui vire rouge tomate. Joues qui le brulent un instant. Il aimerait disparaître. 

— Fais pas trop de folies avec ton Lewy chéri. 

Regard énervé qui se tourne vers le confident. 

— Je te promets que ce n'est pas moi qui aie vendu la mèche cette fois. 

Ça s'esclaffe à côté. Défenseur droit qui n'arrive pas à garder son sérieux. Regard plus que malicieux.

— C'est moi, après vous avoir trouvés en train de vous embrasser dans le couloir de l'Allianz alors que je venais te chercher.

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Tu crois que ça lui plairait ? 

Sms envoyé au meilleur ami. Réponse immédiate. 

J'essaie de le sonder. Sinon c'est quoi tes autres idées ? 

Ça enchaine. Le téléphone vibre continuellement. Écran qui s'allume trop régulièrement. Doigts qui survolent habillement la surface rectangulaire. 

— Tu veux bien laisser ton Robi une minute, on joue au Uno là. 

Haussement d'épaules. 

— C'est Mario. 

Leur ami à eux aussi. 

— Ce qui vaut pour ton mec vaut aussi pour ta sangsue de meilleur ami. Incroyables ces deux-là. Ils n'avaient qu'à rester s'ils tenaient tant à te parler. 

Portable déposé. Petit sourire. 

— Vous pensez que ça lui plairait d'aller faire de l'escalade ? 

Rires qui s'élèvent en retour. 

— Contre-uno Marco ! 

Visage qui se déforme. 

— Ton homme a le vertige, tu ignores encore des choses sur lui. 

— Je pense que je le connais un peu mieux que toi, et Rob n'a pas le vertige. C'est juste qu'il ne voulait pas t'aider à ramasser tes cerises ce jour-là. 

Vannes qui tombent immédiatement. 

— Prends quand même tes deux cartes Marco ! 

Main qui les récupère dans la pioche.

x x x

Message envoyé à l'amant. L'absence de réponse est dure à encaisser. Petit brun qui sourit à côté de lui. Ça pianote sur l'écran. Nom qui s'affiche en grand. Une fois. Deux fois. Trois fois. 

— Avec qui tu parles depuis tout à l'heure ? 

Téléphone ramené à sa poitrine. Écran inaccessible à ses yeux. Colère qui s'empare une seconde de son cœur. L'ami avait le droit aux messages et pas lui. Sms un poil trop cachés. Et si ?

x x x

— Allo Coco ? 

Sourire qui s'étire. 

— T'arrives à quelle heure ? T'es en train d'attendre ton avion ? 

Doigt qui plonge dans la pâte du gâteau qu'il était en train de préparer. Doigt porté à sa bouche. Goût chocolaté parfait.

— Je vais pas pouvoir venir. On a un imprévu et... 

Cœur qui se brise. 

— Mais... 

Il se bat contre ses sentiments. 

— Je suis vraiment désolé Marco. Moi aussi je voulais rentrer mais on a eu un entrainement de rajouté. 

Paupières qui contiennent des larmes. Gorge bien trop nouée. 

— Marco, dis quelque chose. 

Regard qui se pose sur la préparation devant lui, sur le plat déjà prêt à être enfourné. 

— Bon entrainement. 

Il raccroche. 

x x x 

Je sais que c'était pas prévu mais est-ce que je peux venir ce soir ? 

Fais comme chez toi. 

Silence quand il entre dans la maison. Sourire de façade qui s'effrite rapidement. Yeux verts perdus dans le vide. Boissons rapidement ingurgitées. Il tente sans succès de suivre les conversations. Questions non posées, il ne les remercierait jamais assez. 

— Tu peux dormir dans la chambre d'ami si tu veux pas rentrer. 

Hochement de tête. 

— Merci. 

— Ça va aller. Vous allez vous retrouver. 

Soupir désespéré. Tête enfouie dans le torse de l'ami. 

— Tu peux rester manger demain midi si tu veux, ça dérangera pas Cathy. 

Etreinte prolongée. Il est bien dans les bras accueillants. Mais ils étaient bien moins bien que ceux dans lesquels il aurait dû être glissé à cette heure-là de la nuit s'il était venu.

— Merci. Bonne nuit Mats. 

— À demain Marco.