2.
Hey ! Comment tu vas ? Tu viens bientôt à la maison ?
À la maison. C'était pas sa maison. Ça serait jamais sa maison. Ils l'avaient ici leur maison. Portable laissé en plan. Réponse non donnée. Il traine. Ça fait des jours qu'il traine. Il fallait qu'il comprenne. Ça fonctionnait dans les deux sens.
Sac récupéré. Voiture allumée. Départ pour l'entrainement. Sourire plaqué. Fallait pas que ça se voit sur les photos. Jamais.
— Depuis quand tu lui réponds plus ?
Rire de l'ami.
— Il s'est sérieusement plaint auprès de toi ?
Sourire malicieux. Corps attiré contre l'autre. Il cherche à lui échapper. Trop puissant.
— J'attends une réponse.
Ça se débat. Coup de coude. Corps un peu plus comprimé. Léger gémissement.
— Désolé. Mais sinon ?
Regard inquisiteur. Inquiétude qui y luit.
— Je lui réponds.
Défenseur peu convaincu.
— Vraiment.
x x x
— Ton téléphone sonne Rob.
Verre à la main. Portable levé au loin. Ecran illuminé.
— C'est qui ?
Curiosité. Pourtant il sait. Ça ne pouvait être que lui.
— Marco.
Signe négatif de la tête. Téléphone redéposé par le coéquipier.
— T'es sérieux Robert ? Tu préfères vraiment faire la fête que de lui parler ?
Ami fusillé du regard.
— Mêle toi de ce qui te regarde.
Joues qui rougissent. Regard qui s'assombrit. Tempête qui s'installe chez l'ami.
— C'est mon meilleur ami et tu lui fais mal. Ça me regarde. C'est pas de ma faute si t'es incapable de faire face à ce que t'as fait quand il pleure au téléphone.
Poignard qui s'enfonce au plus profond de son cœur. Il avait raison. Il avait toujours raison. Il ne supportait pas la situation. Il l'avait créée et refusait de l'assumer.
— Il va pas bien et tu fais rien pour qu'il aille mieux. C'est comme s'il était seul avec un mec comme toi.
Accusation des plus violentes. Gorge nouée. Vue brouillée. Larmes essuyées. Ça craque.
— Je sais pas faire.
Il se sent être attiré dans les bras du plus jeune.
— Parfois, tu sais, c'est pas mal de réfléchir aux conséquences que ça aura sur sa vie privée avant de prendre une telle décision.
Rire léger dans le creux de l'oreille.
— Ça va aller. Vous allez réussir. Faut juste que vous vous habituez à la situation.
Prise augmentée sur le corps plus petit. Il se recule. Main qui glisse sur sa joue.
— Mais appelle-le Rob. Pas aujourd'hui t'es clairement pas en état. Mais demain. Il en a besoin et toi aussi d'ailleurs.
x x x
Appel qui tombe sur répondeur. Cœur qui se serre. Jamais il décrochait. Jamais. Il tente une autre fois.
Et puis la vidéo. Celle des coéquipiers. Et il est là. Plus beau que jamais. Ça implose. Certainement trop occupé. Trop occupé pour penser un minimum à lui. Pour lui mettre juste un message disant qu'il rappellerait plus tard. Portable qui vole. Ça se crashe sur le canapé. Cœur complètement brisé. Douleur bien trop dure à supporter.
Ça sonne une fois. Deux fois. Il décroche à la cinquième tentative d'appel.
— T'as fini de t'amuser alors tu te souviens que j'existe ?
Colère dans la voix.
Ça claque de l'autre côté. Énervement fort présent.
— Je suis désolé.
Excuse idiote. Il savait pas. À l'oral. Il voulait ses bras. Le serrer contre lui. L'avoir contre son cœur. Sentir son odeur. Glisser ses doigts dans sa tignasse.
— J'ai besoin de toi Marco. Quand est-ce qu'on se voit ?
Besoin de plus en plus présent. Noyade sans lui.
— Je sais pas.
Cette voix. Tristesse qu'il ressent à distance. Ça bat de l'aile. Il le sait. Il le ressent au plus profond de lui. Il fallait qu'il le retrouve. Ils étaient en train de se perdre. Il était en train de le perdre. Et c'était de sa faute. C'était à lui de se bouger.
— Le week-end dans deux semaines, ça t'irait ?
Il cède. Immédiatement. Aucun temps de réflexion.
— Oui.
Besoin vital de le retrouver. De se sentir vraiment aimer. Ses doigts. Ses lèvres. Sa bouche. Son odeur. Son corps. Sa voix. Il voulait tout ça. Le plus vite possible. Il voulait ses bras. Il voulait sa force. Il voulait son amour. Et il ne l'avait plus.
— Tu viens ou je viens ?
Bonheur entendu. Chaleur dans la voix.
— Je pourrai te faire visiter si tu veux.
Proposition tentante. Et puis il était aussi là-bas. Meilleur ami au loin. Pierre deux coups.
— Je te tiens au courant.
Il irait. Il trouverait un moyen. Cœur un peu rassuré. Il était prêt à tout pour ses bras. Conversation qui s'enclenche. Vies racontées. Légères retrouvailles enclenchées. Cœurs semi-réparés.
Doigt sur le téléphone rouge. Raccrocher ? Pas raccrocher ? Il attend qu'il le fasse.
— Je t'aime.
C'est dit rapidement. Quasi murmure. Cœur qui fait un bond. Immense soulagement. Vague de bonheur. Ça faisait des jours entiers qu'il ne lui avait pas dit. Pas écrit. Réponse qui finit par tomber.
— Moi aussi je t'aime.
Il raccroche avant de ne plus y arriver. Il raccroche avant que les larmes ne se mettent à couler. Il finit par craquer. Nez enfoui dans un de ses pulls. Gouttes salées qui se mettent à rouler. Il allait encore devoir compter les jours qui les séparaient. Il allait encore devoir attendre en espérant voir son téléphone sonner. Le vide était impossible à combler.
j'espère que vous avez passé une bonne lecture. bon courage pour ce nouveau confinement si vous êtes impactés, c'est pas le cas ici !
la suite certainement en fin de semaine.
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