Première danse

Le lendemain matin mon réveil ne sonne pas et je suis donc carrément à la bourre. J'attrape mon sac enfourne une tartine dans ma bouche, je dis au revoir à ma mère et me dirige vers la porte. J'attrape le premier métro et arrive 20 minutes en retard. Une main se pose sur mon épaule, je me retourne et aperçois Éden le sourire aux lèvres. Je lui rend son sourire et nous piquons un sprint vers la classe. Lorsque nous arrivons, le prof détache ses yeux de son bouquin presque collé à son visage et soupire :

- Encore vous Éden...

Éden rougit puis ricane.

- Vous savez monsieur, j'ai vraiment une excuse cette fois- ci , mon frère s'est enfermé dans la salle de bain et je me disais que c'était bête de ne pas se laver vous ne trouvez pas ?

Le prof lui lance un regard noir et montre du doigt sa place.

La classe explose de rire, je ris à mon tour. Il me lance un regard complice et va rejoindre sa place. Il me fait signe de m'assoir à côté de lui. J'hésite et contemple la classe, toutes les filles sont tournés vers moi attendant la moindre erreur de ma part, elles plissent même les yeux. Pendant tout le cours Éden s'amuse à bouger ses sourcils tout en cherchant mon regard. Je me retiens de rire. Il me donne des petits coups de coudes dans les côtes qui me fait pousser un petit "Aïe". Il rit et gagne un ébouriffement sur ses cheveux. Il remet ceux-ci en place de façon caricaturale en se pavanant. Je ne peux m'empêcher de glousser. Le cours se finit et il s'empresse de ranger ses affaires avant de filer.
Étonnée je le suis des yeux et ignore les regards noirs des filles de ma classe. Je rejoins Jenny qui m'adresse un clin d' oeil, nous sommes vite rejoints par Harry souriant comme toujours. Je cherche Eden du regard mais il s'est volatilisé.

Ce soir là, je passe la soirée avec Harry et Jenny qui nous a invité chez elle. Nous rions, la soirée part même en vrille avec une bataille de coussins et les conneries d' Harry qui cours partout danse, se déguise, oui je confirme il a beaucoup bu.

Les jours suivants Éden ne vient pas en cours. Je me surprend à le chercher dans les couloirs. La place vide à côté de moi en histoire me rend mélancolique. Un sentiment étrange s'allume en moi. Ce garçon m'attire comme un aimant mais les rêves ne s'estompent pas de mon esprit. Je veux lui faire confiance mais qui est-il vraiment ?

Ce soir est une soirée particulière, une soirée a été organisé par un ami de Jenny où la moitié du lycée sera présent. Jenny m'oblige à venir, elle dit que je vais m'éclater. Elle insiste pour choisir ma tenue, elle me propose ensuite de l'essayer chez elle. Elle me choisit une jolie robe rouge assortie à des talons de la même couleur mais je rajoute ma touche personnelle mon collier fétiche; un tigre doré. Ma mère me l'a offert des années après le départ de mon père, j'avais à peine 2 ans. Je me sens belle pour une fois. Jenny, elle, est radieuse , elle porte une un haut vert et une jupe blanche.

- Jenny tu es superbe! Je m'écrie.

Elle rougit. Elle se dirige vers la porte et me tend la main. Je me mords la lèvre.

- Allez ! Ça va être génial !

Je souris et la rejoins. Nous sommes déposées par l'un de ses amis. Une fois arrivées, Jenny s'engouffre dans la soirée où la musique hurle dans les enceintes, tout le monde danse. Mais ce que je remarque tout de suite c'est la quantité impressionnante de bracelets fluorescents dans les mains de chaque personne de la foule. Tout le monde est dans le noir, les seules lumières existantes sont les corps fluorescents qui se tortillent dans tous les sens. J'éclate de rire. C'est magnifique! Je pose un regard circulaire sur la pièce et aperçois Jenny qui m'invite à venir danser avec elle d'un signe de main. Je m'engouffre dans la foule noire de monde et danse comme une folle.

J'allais me chercher un verre d'eau lorsque je tombe nez à nez avec Eden, un gobelet dans la main, un sourire malicieux aux lèvres. Deux réactions se sont superposées dans ma tête : la surprise et la joie.

Je ne pensais pas du tout le voir dans ce genre de soirée, surtout que cela fait une semaine qu'il n'a pas pointé son nez en cours. Je ne peux m'empêcher de penser :

"Qu'il est mignon quand même ! " Mais la peur et l'effroi de mon rêve refont vite surface.

Mon sourire s'évanouit quelques instants. Il semble le remarquer puisqu'il me regarde d'un air perplexe.

-Tout va bien ? Il me demande.

- Oui très bien . Je réponds sèchement.

-En voilà une qui est contente de me voir dit donc ! Il ricane.

C'est craquant .

Je souris poliment. Mais au fond je suis paralysée.

- Tu t'amuses ? Il me demande

-Au début oui mais maintenant plus trop et toi ?

- Bof .

Il hoche les épaules, et sourit timidement. Il rougit.

Il y a un moment de silence.

J'en profite pour le contempler, peut être que se n'était pas lui dans mon rêve.

Il rompt le silence :

- Tu veux danser ?

Je regarde autour de moi, des filles sont fixées sur lui, se mordant la lèvre,souriant bêtement , j'aperçois même une belle blonde tournée de trois quart vers lui mordillant une paille, elle cherche son regard.

Une main vient attraper la mienne.

- Viens, ne prête pas attention aux autres !

Et il m'entraîne dans la foule. Je souris. Une musique entraînante sort des enceintes. Il commence à se tortiller de façon très sexy. Je ris mais peut être un peu trop fort. Il s'avance me prend les mains et me fais tourner, il me fait danser, valser.

Jenny me regarde d'un œil discret, elle est souriante et ahurie en même temps. Elle danse avec un garçon aux cheveux blonds, musclé et beaucoup plus grand qu'elle. Elle me lève les pouces en l'air et rit. Éden la remarque et rit à son tour.

Nous dansons toute la nuit. La dernière danse est un solo. Il s'écarte , me contemple d'un air très sérieux, fais une révérence et annonce d'une voix claironnante :

- Madame, m'accordez vous cette danse ?

J 'éclate de rire. Et réponds :

- Bien volontiers mon seigneur !

Il m'enlace et m'agrippe par la taille. J'enlace mes bras autour de son cou.

Et nous dansons . Les autres danseurs se sont regroupés par couple et dansent doucement au rythme de la musique, des gens s'embrassent, d'autres se regardent...

Je remarque que les yeux gris mystérieux d'Éden sont figés vers moi. Nous nous regardons comme des chiens de faïence pendant un moment qui me semble durer une éternité. Puis il contemple un couple à notre droite, ils s'embrassent férocement.

Et soudain il murmure :

- Luna ...

Tout d'un coup, je sens ses lèvres sur les miennes, elles sont chaudes. Il embrasse très bien.

Je lui rend son baiser et il m'embrasse fougueusement. Je m'agrippe à ses cheveux et l'embrasse encore et encore. J'oublie mon rêve, il est là , il m'aime, je l'aime...

Au bout d'un moment la chaleur et le bruit deviens insupportable, il me prend la main et m'entraîne vers la sortie. Éden me fait pivoter et m'embrasse. Il me murmure :

- Je t'aime tellement ... Depuis le premier jour je t'aimais.

Je m'écarte.

-Éden ?

- Oui ? demande t-il en me contemplant avec intrigue.

- Je dois te dire quelque chose ...

- Je t'écoute. dit-il en m'embrassant dans le cou et en souriant.

- Tu apparais dans mes rêves ...

- C'est plutôt une bonne chose non? dit -il en ricanant.

- C'est plus compliqué que ça...

Et je me livre à lui, je lui raconte tout, le moindre détail. Je n'ai pas habitude de délivrer mes rêves encore moins à quelqu'un que je connais à peine. Pourtant j' ai l'impression qu'on se connait mutuellement par cœur. Que nous avons entamés cette relation depuis deux ans.

Les beaux yeux gris m'ont ensorcelés. Je ne peux pas sortir de cette emprise je l'aime trop pour ça.

- Me connais- tu vraiment ?

Son visage se décompose. Il baisse la tête et fixe ses chaussures.

- Éden regarde moi ! Dis moi la vérité ! Tu peux me parler!

Il soupire, se passe la main dans les cheveux et cherche une issue de secours. Il se tourne vers moi.

- Tu me connais depuis le début.

Il a du mal à prononcer ces mots.

Il reprend.

- On m'a menacé de plus t'approcher. Je n'ai pas pu supporter cela. On était très proches. Et puis il y a eu l'accident. Un homme voulait que tu m'oublies. Mes yeux représentaient le mal, le diable. Nous étions à une fête, nous nous sommes disputés. Tu t'es enfuis en courant. Et puis j ai essayé de te rattraper mais une ombre m'a assommé. Quand je me suis réveillé, ta mère m'a appelé et m'a tout raconté. Je suis arrivée à l'hôpital en courant. Tu avais perdue la mémoire. Tu me fixais comme un inconnu, toute effrayée. Tu avais des blessures partout . Et puis un jour tu es tombée dans le coma, subitement. Tu étais trop blessée, ton corps ne supportait plus. Je t'ai veillé chaque jour, je te racontais nos histoires. Puis un jour ta mère m'a ordonné de dégager et de partir à jamais , sinon elle enverrait quelqu'un régler mon compte.

Des mots sortent enfin de ma bouche

-Ma mère ?

Il secoue la tête.

- Ta vrai mère ...

-Quoi ?!

Ça fait trop de choses à digérer.

-Je l'ai écouté et je suis parti mais j ai laissé discrètement des photos de moi pour qu'un jour tu te souviennes de moi. Tous les jours je te chuchotais dans ton oreille:

"Souviens toi de moi , de nous "

Il reprend:

-Nous étions que des gamins. Ta mère pensait que je t 'avais fait ça.

Ça suffit. Je ne veux plus rien entendre. Plus rien.

Qui suis je alors ? Les sanglots remplissent mes joues.

- Elle...

- Ça suffit !! Je hurle.

- Luna , je suis désolé...

Il me prend dans ses bras. Je le repousse mais il est trop fort alors je cesse de résister.

- Qui suis -je alors ? Je murmure entre deux sanglots.

Je me dégage de son étreinte et lui demande de me ramener à la maison.

Il obéit. Pendant tout le trajet personne ne parle, je regarde par la fenêtre et essaye d'ignorer ses coups d'œil inquiets. Comment m'a-t-il retrouvé?

Qui voulait le tuer?

Trop de questions se chamboulent dans ma tête.

Une fois arrivée il se penche pour m'embrasser, je le repousse et rentre en trombe dans la maison. Je monte les escaliers menant à ma chambre quatre à quatre et m'effondre sur mon lit. Les larmes remplissent mon visage.

Je m'endors d'épuisement.

Le lendemain je décide de ne pas aller en cours, ni le jour suivant.

Ma mère s'inquiète pour moi, mais je ne l'a regarde plus de la même façon à présent. C'est une imposteur.

Ce soir là, je m'apprête à éteindre la lumière lorsque des cailloux frappent à ma fenêtre. Je m'avance vers la terrasse. Lorsque j'ouvre les portes l'air frais s'engouffre dans mes cheveux et me donne un sentiment de liberté. J ai la surprise de constater qu' Éden se tient là, les cheveux en bataille, l'air sauvage, il est beau.

- Luna, je dois te parler je ne peux pas supporter une journée sans te voir surtout après ce que j ai fait. Cette soirée c'était la plus belle depuis longtemps.

- D'accord. Je veux bien te parler mais raconte moi comment tu m'as retrouvé et pourquoi ?

- Asseyons nous. Il dit en regardant autour de lui .

Je pivote et pénètre dans ma chambre, suivis de très près par Éden. Il sourit.

- J'adore ta chambre !

Je lui souris quelques secondes puis redevient sérieuse.

Ma chambre est remplie de posters, de livres, de photos de vacances, de ma famille, de photomaton notamment avec Jenny - c'est un genre de rituel chez moi, j'adore les photos-.

Il s'assoit sur mon lit et me fais signe de le rejoindre en tapotant sur la place vide à côté de lui. Je m'assois sur le lit et plonge mon regard dans le sien.

- Un peu par hasard, ma mère a décroché un job ici, beaucoup mieux payé que le précédent. Mon frère voulait changer d'école et ma mère a penser que se serait un bon argument pour venir s'installer ici. Le lendemain j'étais déjà inscrit sur la liste du lycée, qui est le plus prestigieux du coin visiblement. Le jour où je t'ai vue j'ai failli ne pas croire que c'était toi. Tu avais tellement changé.

- Ah bon ? Je ricane.

Il m'adresse un sourire malicieux.

- Et ...

- Oui ? continue... Je l'encourage.

- Ce n'est pas facile à dire...

- Vas- y !

- Moi aussi je faisais des rêves, mais pas agréable. Ça risque de ne pas te plaire...

- Dis moi tout, j ai besoin de savoir.

-Tu étais en danger, je te cherchais partout dans la nuit noire, tu étais introuvable. Et d'un coup je me retrouve face à un homme, il tenait deux gros bergers allemands aux crocs acérés attachés en laisse, prêt à attaquer. Tu étais derrière, terrifiée. L'homme se tourne vers toi et te lance un sourire sinistre.

- Qui était-ce ?

- Ton père Luna...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top

Tags: #ado#amour