Chapitre 59 - FINAL
Tapant sur les coussins des divans, la femme blonde, qui avait revêtu pour le réveillon ses plus beaux atours, stressait tout le monde. Harry avait en effet reçu une lettre le matin-même, au petit-déjeuner, qui l'informait de la venue, dans la journée, de quatre Aurors et du Ministre, accompagnés de Lucius Malefoy désormais complètement libre.
- Cessez de frapper ces coussins, mère, gronda Drago en jetant des bûches dans le feu de la cheminée. Ils ne vous ont rien fait, si ?
- Non, bien sûr que non... dit la femme en se tordant les doigts.
Elle portait une belle robe de soie verte ornée d'or à la taille sous forme d'une ceinture de velours, et de fourrure beige au bout des manches et autour du col au décolleté vertigineux pudiquement caché part une pièce de dentelle blanche. Un fichu de grosses mailles blanc entourait ses épaules et était noué sur ses reins.
- Merlin, que font-ils ? demanda-t-elle en s'approchant de la baie vitrée comme s'ils avaient l'intention d'arriver par la plage.
- Calmez-vous, dit Harry. Ils ne vont plus tarder maintenant.
Jetant un œil sur l'horloge, la femme constata qu'il était quatorze heures et que le réveillon du nouvel an étant le soir même, peu de monde allait traîner au bureau jusqu'à pas d'heure ce soir-là, le Ministre encore moins.
Soudain, il y eut une formidable flambée dans la cheminée et Drago, accroupi sur le tapis, fut renversé en arrière sous la surprise. Il se releva en se hissant sur le canapé et les flammes verdirent aussitôt.
- Tenez, qu'est-ce que je disais, dit Harry en s'approchant. Ça va, Drago ?
- Oui, plus de peur que de mal, répondit le blond en se levant.
Il s'approcha de sa mère et Harry repoussa d'un geste de la main, la table basse en verre. Il eut raison car la cheminée éjecta ses voyageurs à l'endroit même où se trouvait le petit meuble fragile.
- Monsieur le Ministre ! s'exclama le brun. Ravi de vous revoir !
- Moi donc, Mr Potter, dit l'autre en lui serrant vivement la main. Voici comme convenu votre nouvel hôte...
Narcissa tremblait de tous ses membres et Drago avait pâlit. En face d'eux deux se trouvaient quatre Aurors qui encadraient un homme au visage dissimulé sous un grand capuchon noir. Les mèches de cheveux blonds qui en dépassaient ne laissaient aucun doute sur l'identité de l'homme.
- Papa... dit alors Drago en contournant le divan.
Lucius eut un bref sursaut. Il releva la tête et un Auror repoussa le capuchon. Narcissa fondit aussitôt en larmes et se rua sur l'homme en bousculant tout sur son passage.
- Lucius ! s'écria-t-elle en se suspendant à son cou. Lucius ! Mon époux ! Enfin tu m'es rendu ! Oh Merlin !
Après un moment d'hésitation, Lucius agrippa sa femme par le dos de sa robe et la serra brutalement ente ses grands bras.
- Je vous le laisse, dit le Ministre à Harry en lui donnant un portefeuille de cuir. Ici se trouvent son passeport, divers papiers personnels et une lettre pour Mr Ollivander afin que Mr Malefoy puisse se faire faire une nouvelle baguette magique. Le peu d'affaires lui appartenant ont été envoyées dans sa maison du Wiltshire.
- Merci, Mr le Ministre, répondit Harry en prenant la pochette.
Il serra vivement la main de l'homme qui lui souhaita une bonne année avant de transplaner, suivi par ses Aurors. Le silence revint alors et Harry s'approcha de Drago. Il lui sourit, lui prit la main et y mêla ses doigts en disant :
- Vous devriez aller en bas en attendant qu'arrivent nos invités...
- Tu es sûr ? Je pourrais rester et...
Harry sourit. Il embrassa doucement le blond sur la joue et soudain la voix profonde et chaude, quoiqu'un peu rocailleuse, de Lucius s'éleva.
- Drago...
Le blond tourna la tête.
- Mon fils, tu es... un homme...
Le Serpentard sourit. Il hocha la tête à l'intention de son amant puis, prenant un bras de son père, Narcissa étant solidement cramponnée à l'autre, il entraîna ses parents à l'étage inférieur.
Quand ils eurent disparu, Harry soupira profondément et s'assit sur un des tabourets du bar. Il se frotta le visage puis se secoua et continua de tout préparer pour le réveillon du nouvel an.
.
Harry avait passé les quelques heures restantes de la nuit et une bonne partie de la matinée du lendemain enfermé dans sa chambre, complètement seul à l'étage de la maison. Les invités de la veille, Rogue, Maya, Lupin, McGonagall, Hagrid, Hermione, Lewis, Ron et Annabelle, n'étaient pas restés cette fois-ci et Drago avait probablement passé la nuit à discuter avec son père...
Le dîner avait été magnifique, animé et joyeux, comme tout repas de fête. La présence de Lucius avait causé un vif émoi, surtout pour Rogue qui avait été si fidèle à ses visites pendant tant d'années. Et pour la première fois de sa vie, Harry avait vu les larmes briller dans les yeux sombres de son ancien professeur tandis que Lucius et lui s'enlaçaient solidement, une fois la surprise du face à face passée.
Assis dans le canapé, les jambes repliées sous lui et au chaud sous une épaisse couverture polaire, Harry buvait un peu de thé, histoire de digérer tout ce qu'ils avaient empilés lors du repas. Il était plus de midi et il semblerait qu'il soit l'unique personne déjà debout. Un bruit à l'étage inferieur lui signifia que non et il sentit l'aura de Lucius Malefoy quelques secondes plus tard.
- Bonne Année, Mr Malefoy, dit le brun en se retournant.
L'homme blond le regarda un moment, une main sur la table, hésitant à s'approcher. Il inclina alors la tête et dit :
- Merci, Potter... Je ne saurais comment vous remercier de m'avoir sorti de cet enfer, je...
- Cessez de vous répandre ainsi, dit Harry en levant une main. Venez plutôt vous installer, nous allons discuter un peu de ce qu'il va se passer désormais.
L'homme obéit. Il s'assit dans le fauteuil en face de Harry, un peu raide, et le brun l'observa un instant.
- Vous n'avez pas tellement changé, fit-il. Vous n'avez même pas maigri...
Lucius haussa un sourcil.
- Le sortilège que les prisonniers subissent est une sorte de Stupéfix, vous savez... Il nous fige dans l'état que nous sommes à notre arrivée, pas besoin de manger, pas de besoin de se laver ni d'aller aux commodités... Le seul ennui est l'engourdissement, et personnellement, une semaine ne m'a pas été de trop pour que mes vieilles articulations daignent fonctionner sans grincer...
Il étendit le bras et ouvrit sa main plusieurs fois. Harry sourit.
- Que se passe-t-il quand vous êtes dans cet état statufié ? demanda-t-il.
- Pour les autres je ne sais pas, mais moi je me suis construit un monde dans lequel j'évoluais mentalement et qui me permettait d'oublier que j'étais en prison.
Le brun hocha la tête et se redressa.
- Bien, désormais, Narcissa vous l'a peut-être expliqué, mais vous allez vivre ici, fit-il.
- Oui, nous avons beaucoup discuté cette nuit... Vraiment beaucoup...
Harry baissa le nez.
- Puis-je vous demander ce que vous savez ? demanda-t-il. Avant que cela ne crée un conflit familial...
- Drago m'a parlé, et c'est normal, je suis son père, même si j'ai été absent pendant longtemps, répondit Lucius. Et je ne vous cache pas que j'ai été horrifié d'apprendre son divorce, mais encore plus en découvrant les machinations de sa femme.
Harry hocha la tête, du même avis.
- Quand je me suis étonné de le trouver ici, et surtout quand il m'a dit vivre ici, et non pas chez sa mère mais à l'étage, donc chez vous, Mr Potter, je n'ai pas eu besoin de demander pourquoi. Je l'ai su tout de suite. Drago est mon fils, je l'ai élevé, je sais quand il ne me dit pas des choses et...
- Mr Malefoy, dit alors Harry. Quoi que vous pensiez présentement, je n'ai en rien interféré dans la vie de votre fils, du moins pendant qu'il était marié. Avant, je l'admets, après, aussi, mais pendant les vingt-trois ans qu'a duré son mariage, je n'étais pas là...
- Oui, je le sais, j'ai dévoré tous les journaux des dernières années, vous avez, vous aussi, vécu un enfer, mais à la différence que moi, j'étais inconscient de mon entourage...
Harry passa sa langue sur ses lèvres.
- Tout ceci pour en revenir à mon fils... reprit Lucius. Oui, je sais que vous et lui faites plus que partager cette maison, et croyez-moi, après ce que j'ai entendu de la vie qu'il a eu avant vous, je préfère le savoir avec vous, Mr Potter. De toute façon, mon nom est déjà assuré puisque Rodolphus est l'aîné.
- Votre femme m'a dit la même chose, dit Harry avec un sourire. Mais ais-je votre bénédiction ?
Lucius haussa un sourcil interrogateur avant d'incliner la tête avec un petit sourire.
- Oui, vous l'avez, fit-il.
Harry sourit et remercia l'homme d'un mouvement de la tête. Il entreprit ensuite de lui expliquer les quelques règles à respecter durant son séjour chez lui, règles données par le Ministre en personne.
- Voici votre passeport magique, dit le brun en tendant un petit carnet violet de la taille de la paume. Vous êtes à nouveau dans le circuit, Mr Malefoy.
- Merci... Et pour ma baguette magique ?
- J'ai ici un bon à remettre à Mr Ollivander, qui se fera une joie de vous en refaire une, à mes frais, bien entendu. C'est convenu ainsi.
- Vous être bien trop généreux, Mr Potter, ceci vous perdra, un jour, dit Lucius en prenant la pochette en cuir contenant ses papiers. En parlant de générosité...
- Non, Mr Malefoy, dit Harry en le stoppant net d'un geste de la main. Oui j'ai payé pour vous sortir de prison, cher, je vous l'avoue, mais non je ne vous dirais jamais le montant. Même Drago ne le sais pas.
- De quoi donc ?
La voix traînante du Serpentard dit tourner la tête à Harry qui lui décocha un sourire.
- Qu'est-ce que je ne sais pas ? dit le blond en regardant son amant.
Il l'embrassa furtivement en guise de bonjour puis se vautra sur le canapé en passant par-dessus le dossier et Harry dit :
- Combien j'ai dû payer pour sortir ton père de prison...
- Ah oui, non je l'ignore, père... Il n'a rien voulu me dire.
- Et je ne te dirais rien jusqu'à ma mort.
Le blond haussa les sourcils.
- Ça peut s'arranger, tu sais ?
Un sourire carnassier apparut sur son visage comme il tirait sa baguette magique.
- Allez, dit le brun en le repoussant, souriant largement. On n'est pas mariés que tu veux déjà me supprimer pour toucher l'assurance ? T'es gonflé quand même.
Malefoy pouffa. Lucius laissa échapper un petit sourire. Il allait lui falloir un peu de temps pour remettre à jour sa base de données personnelle, et surtout pour se faire à l'idée que son fils aimait désormais un garçon et que ce garçon était le sorcier le plus puissant d'Angleterre...
***
- Et voilà, la maison est à nous désormais...
Malefoy posa son manteau sur une chaise. D'un geste machinal, maintenant, Harry l'envoya sur la patère et signala qu'il montait s'occuper des chambres. Le blond hocha la tête et se vautra dans un divan en soupirant.
Tous deux revenaient de la gare où ils avaient accompagné Rodolphus et Kezra pour la rentrée de janvier et, après avoir laissé Lucius et Narcissa à Londres pour la journée, ils étaient rentrés se mettre au chaud.
Regardant la cheminée qui flambait paresseusement, Malefoy se mordit la lèvre inférieure. Il n'arrêtait pas de revoir dans sa tête les images de la nuit passée avec Harry, la nuit de Noël, si proche et en même temps si loin d'aujourd'hui tellement il s'était passé de choses en une semaine.
Décidant qu'il était temps pour eux d'avoir une franche discussion sur le sujet, et profitant de la maison vide pour être tranquilles, Malefoy s'expédia à l'étage et trouva Harry dans sa chambre, en train de retirer les draps de son lit.
- Harry...
- Hum ? dit le brun en tournant la tête. Qu'y a-t-il ?
Le blond passa sa langue sur ses lèvres et Harry fronça les sourcils.
- Drago ?
- Je... Je crois qu'il est temps pour nous de parler franchement, dit le Serpentard en entrant dans la chambre.
Il referma la porte dans son dos et ajouta :
- De parler à propos de ce qu'il s'est passé la nuit de Noël...
Harry hocha la tête.
- Parlons alors, fit-il.
Il montra un petit salon de deux fauteuils et d'un guéridon, installé près de la fenêtre. Ils prirent place en silence et Malefoy se racla la gorge.
- Harry, je ne suis ni venu te dire que je rompais, ni qu'il n'y avait aucune chance pour qu'on ne recouche pas ensemble, mais... Avant... Avant je voudrais parler, un peu...
- De quoi, chéri ? dit le brun en rapprochant ses sourcils, comme inquiet. Tu sais que tu peux tout me dire... Je suis toujours Harry Potter.
- Je sais ça, seulement... Je me sens mal à l'aise vis-à-vis de Segma... Je sais ! Je sais, je ne lui dois plus rien, dit le blond rapidement comme Harry ouvrait la bouche pour parler.
Harry sourit. Il déplaça son fauteuil vers celui du blond et le prit dans ses bras en disant :
- Je sais ce que tu veux dire et j'attendrais aussi longtemps qu'il le faudra, mais pas trop longtemps quand même, hein ? Je t'aime, Drago Malefoy, et j'ai bien l'intention de t'épouser et de finir ma longue vie à tes côtés, comme deux vieux fossiles à longue barbe blanche et aux mains tremblantes.
- L'image ne me donne pas envie... dit le blond avec une grimace. Je t'aime aussi, dit-il néanmoins.
Le brun l'embrassa alors tendrement et, le faisant lever, il l'entraîna sur le lit sans draps où ils se câlinèrent un long moment, appréciant d'être dans les bras de l'autre sans qu'aucun ne tente d'approche plus directe ni qu'ils ne soient dérangés par qui que ce soit...
Fin !
———————
Je tenais à vous dire merci à tous ! Cette histoire a été écrite en très peu de temps à l'époque et j'ai adoré l'écrire. J'ai été très étonnée par la facilité avec laquelle je l'ai écrite !
Je voulais donc tous vous remercier pour les vues, les commentaires et les votes, so...
THANK YOU ALL!
Taery
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