Chapitre 50
- Et voilà. Le dernier est parti.
Harry s'effondra dans le canapé, les bras au-dessus de la tête.
Retirant ses bottines, Narcissa soupira en faisant quelques pas sur l'épais tapis qui ornait le salon. Malefoy sourit à sa mère et, debout derrière le canapé, posa ses mains sur les épaules de son compagnon qui le regarda d'en bas et lui sourit.
- Allez, dit Hermione en récupérant son fils des bras de Maya. Allons nous coucher...
- Je vais vous montrer la chambre, dit Harry en se levant.
- Descend nos affaires, dit Malefoy.
- Yep.
- Professeur, Maya, les Weasley, venez, je vous accompagne, dit ensuite le blond.
- Je termine de ranger et j'arrive, dit Narcissa.
- Laissez, répondit Harry depuis l'escalier. Je le ferais demain.
- Bon, comme vous voudrez...
La femme récupéra ses bottines puis suivit toute la troupe qui s'engageait dans l'étroit escalier de bois menant à son appartement.
.
Harry, lui, poussa la porte de la troisième chambre que comportait l'étage de sa maison. Lewis y entra et fit apparaître un berceau pour y déposer Alexandre après l'avoir magiquement mis en pyjama. Hermione, elle, alla voir ses filles, Harry sur les talons.
- Dis-moi Harry...
- Oui ?
La brunette éclaira le lit avec sa baguette magique et hocha la tête en voyant ses jumelles et Kezra couchées toutes les trois côtes à côtes, couvertes jusqu'au menton.
- Tout à l'heure, Mrs Malefoy a dit que les filles dormaient dans ta chambre et les garçons dans celle de Malefoy, mais...
- Nous ne partageons pas nos nuits, dit le brun en baissant le nez.
- Pas du tout, du tout ?
Harry secoua la tête.
- Mais je sais pourquoi. Il a peur de la magie noire en moi. Mione, elle a déjà brisé notre vie, elle nous a séparés pendant un quart de siècle...
- Je sais...
- D'autant plus que depuis plusieurs semaines j'ai terriblement mal au dos à cause d'elle, ajouta Harry comme Hermione regardait son fils et Rodolphus profondément endormis dans le lit de Drago, face à face dans la même position.
- Mal au dos ? dit Hermione en tirant la porte. Comment cela ?
Ils chuchotaient très bas tous les deux mais dans le silence de la maison, ils n'avaient aucun mal à s'entendre.
- La magie noire doit s'adapter à un nouveau corps, bien plus petit que celui que j'ai eu pendant tant d'années. Les pouvoirs de Voldemort sont colossaux, Hermione, mais j'arrive à maintenir un filet magique qui les confine dans un coin de mon abdomen, d'où cette marque sur mon ventre.
- Ton espèce de tatouage, là ?
- Oui. Je devais l'avoir quand j'étais encore un monstre, et même quand j'étais un loup, mais entre la peau noire du premier et la fourrure du second, je n'avais jamais remarqué ce dessin... Mon filet doit donc s'adapter à mon corps d'humain et cela me provoque donc des douleurs lombaires. Quoi qu'il en soit, si Drago ne veut pas coucher avec moi c'est à cause de la magie noire. Il en a peur...
- C'est compréhensible, tu sais...
Harry hocha la tête.
- Mais tant qu'il reste près de moi, je pourrais attendre dix ans que cela me serait égal, fit-il.
Hermione sourit. Ils retournèrent vers la chambre d'amis et Harry se glissa dans la salle de bains commune qui se trouvait sur le palier bien que chaque chambre ait son coin douche et lavabo. Le brun y récupéra la brosse à dents de son compagnon et la sienne ainsi que leurs pyjamas et, les vêtements sur le bras et les brosses à dent dans la main, il souhaita la bonne nuit à Hermione et Lewis en leur signalant qu'ils avaient tout à disposition dans la salle de bains et l'armoire.
Lorsqu'il redescendit au rez-de-chaussée, Harry trouva Malefoy en train de déplier le lit du canapé convertible. Le blond lui sourit en le voyant approcher.
- Tout le monde est installé ? demanda-t-il. Mes enfants dorment ?
- Oui, oui, répondit Harry.
Il se rendit dans les toilettes non loin de la porte menant à l'appartement de Narcissa et déposa sur le panier à magazines les deux pyjamas et les brosses à dents. Malefoy le rejoignit alors et le regarda un instant via le miroir.
- Ce n'est pas à cause de la magie noire que je ne veux pas coucher avec toi, Harry, tu sais... dit-il finalement.
Harry le regarda par le biais du miroir puis se retourna.
- Tu as entendu, dit-il en baissant la tête.
- Harry...
Malefoy lui releva la tête de sa main et le brun le regarda.
- J'ai certes très peur de ce que tu héberges en toi, avoua alors le Serpentard. Mais je sais que tu ne la laisseras jamais me faire du mal. Quant au fait de coucher ou non avec toi, c'est à cause de moi que depuis quatre mois nous vivons platoniquement dans des chambres séparées.
- C'est l'ombre de Segma qui te hante ? demanda Harry.
- Un peu, mais c'est surtout parce que cette situation est sans précédent pour moi... dit le blond. Et ce que nous avons vécu du temps de Poudlard n'a rien à voir, dit-il comme Harry ouvrait la bouche pour parler. C'est vrai, je le reconnais, que j'aurais couché avec toi ce fameux soir... si tu n'avais pas utilisé ta magie noire pour nous téléporter à Gryffondor. Nous l'aurions fait dans la Bibliothèque, très certainement, mais je ne me serais pas défilé.
Harry serra les mâchoires violemment. Il fronça les sourcils et se détourna. Malefoy passa alors ses bras autour de son torse et l'embrassa sur la nuque en disant :
- Tu ne dois pas t'en vouloir, d'accord ? Nous sommes ensemble maintenant, et ce pour de très longues années parce que pour rien au monde je ne te quitterais pour une femme dorénavant.
Harry soupira avec à-coups et se retourna. Dos au lavabo, il planta son regard dans les iris gris de son compagnon et appuya son front contre le sien.
- Faisons-le cette nuit, dit-il alors.
Malefoy redressa sa tête.
- Harry...
- Chéri, je t'en prie... Voilà quatre longs mois que je m'efforce de contenir mon désir grandissant pour toi mais chaque jour c'est de plus en plus dur... À chaque baiser que nous échangeons, je prends le risque de...
Harry se tut brusquement. Malefoy déglutit. Il serra les lèvres et inspira profondément. Ses mains survolèrent la délicate chemise de soie blanche du Gryffondor et jouèrent un moment avec le nœud papillon défait qui pendait autour du cou du brun.
Patient, Harry ne bougeait pas et ne disait plus rien. Il savait pertinemment que son amour était en train de prendre une grave décision et il se concentra sur les mains du Serpentard qui s'affairaient à jouer avec un bouton de sa chemise.
Au bout d'un long moment qui parut une éternité, Malefoy se redressa et regarda Harry qui accrocha son regard au sien.
- Je t'aime Harry, fit-il. Je suis amoureux de toi depuis plus de vingt-cinq ans et...
Il sourit alors et Harry n'eut aucun besoin d'en entendre d'avantage. Il sourit à son tour largement et sauta au cou de son amant qui le serra contre lui. Il le repoussa ensuite et l'embrassa doucement, comme un premier baiser. Tout s'enchaîna alors rapidement et, avant de comprendre, Harry se retrouva vautré sur le canapé-lit, sous Malefoy qui lui dévorait le cou.
- Attends... Att... Chéri, les enfants... dit le brun en ayant du mal à contenir ses gémissements.
- Tout le monde dort, ne t'en fais pas...
Harry secoua la tête et attrapa sa baguette magique. Il murmura un sort et une bulle translucide enveloppa le lit-canapé et le couple enlacé. De cette manière, quiconque descendrait dans la nuit pour X raison, ne verrai dans le lit-canapé, qu'un couple d'amoureux profondément endormis et étroitement enlacés.
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Drago se réveilla en sursaut. Il était allongé sur le dos et le plafond qu'il voyait, avec ses énormes poutres en bois sombre n'avaient rien à voir avec celui, lambrissé de sa chambre chez Harry, ou de sa chambre chez lui dans le Wiltshire. La mémoire lui revint alors et il se souvint de tout.
Rougissant, il se frotta le visage de ses mains et essaya de bouger mais son corps était raide et douloureux. Il se rendit alors compte qu'il était nu et que le drap qui le recouvrait ne cachait pas grand-chose. Le pauvre convertible était du reste littéralement dévasté...
Reprenant ses esprits, le Serpentard regarda l'heure sur l'horloge au-dessus de la cheminée. Les aiguilles phosphorescentes indiquaient quatre heures et demie du matin. La clarté d'une lune invisible dessinait des ombres terrifiantes sur les murs et Malefoy s'assit avec milles précautions en grimaçant. Il regarda alors Harry qui dormait sur le ventre, le drap le recouvrant jusqu'au milieu des reins. Il ne se souvenait pas de s'être endormi, mais leurs culbutes qui avaient précédé, il s'en souvenait parfaitement et il en éprouvait une légère honte...
Quittant le lit en silence, faisant jouer les multiples ressorts du matelas trop mou, Malefoy enfila un bas de pyjama et se glissa dans la minuscule toilette du rez-de-chaussée. Il éclaira après avoir fermé la porte et se regarda dans le petit miroir rond accroché au-dessus du lavabo.
- Merlin... fit-il.
Il se passa une main sur le visage en se remémorant les sensations éprouvées pendant les quelques minutes magiques que Harry et lui avaient partagées. Soudain deux bras le ceinturèrent et le blond regarda son amant par le biais du miroir.
- Qu'est-ce que tu fais là ? dit le Gryffondor d'une voix endormie en s'appuyant sur le dos du blond. Reviens te coucher...
Malefoy se retourna.
- Harry, je... commença-t-il.
- Il est inutile d'en parler, surtout maintenant. Allez, viens te coucher, d'accord ?
- Bon...
Ils retournèrent dans le canapé en remettant les couvertures d'aplomb et Harry brisa le sortilège qui avait protégé le reste de la maisonnée de leurs gémissements amoureux. Se rallongeant sur le dos, Malefoy soupira et Harry se serra contre lui. Il lui caressa le ventre et le torse, sa tête au creux de son épaule et chuchota :
- Est-ce que je pourrais emmener moi-même tes affaires dans ma chambre, demain ?
- Harry, je...
Le brun se releva sur un coude.
- Quoi ? fit-il. Qu'est-ce qu'il y a ? Tu regrettes ?
- Non... Non, je...
- Alors n'en parlons plus d'accord ?
Malefoy eut un bref soupir.
- Entendu, fit-il.
Il sourit légèrement et Harry se rallongea contre lui. Il rabattit les couvertures sur eux et Morphée eut tôt fait de les reprendre dans ses bras.
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