Chapitre 48
Harry apparut en transplanant et se retrouva coincé entre le frigo et un placard, encombré par d'énormes sacs de provisions.
- Drago ! appela-t-il aussitôt. Viens m'aider !
Le blond dévala l'escalier et stoppa net en voyant son compagnon planté là. Il se mit alors à rire et s'appuya sur le bar en se tenant le ventre.
- T'as l'air malin ! Si tu voyais ta tête ! s'exclama-t-il.
- Viens... m'aider... dit alors Harry, qui ne trouvait pas ça drôle du tout.
Le blond sursauta soudain.
- Hey ! s'exclama-t-il. Je croyais qu'on avait dit que tu n'avais pas le droit de te servir de ça ! dit-il en serrant son poing droit.
- Alors viens m'aider. Tout le monde va arriver dans deux heures et rien n'est prêt.
- Ok, ok...
Malefoy alla prendre deux sacs des mains du Gryffondor qui le remercia et pu enfin aller déposer les deux sacs restants sur le bar. Malefoy entreprit alors de tout déballer et Harry l'aida en rangeant au fur et à mesure. C'était sa cuisine et il aimait bien ranger lui-même les choses afin de toujours savoir où elles étaient.
- Et ça ? demanda le blond en tirant une boîte du fond du sac. C'est quoi ? Des médicaments ?
- Ah ouais... Donne... C'est pour mon dos...
- T'es allé chez un médecin Moldu ? dit le blond en regardant l'ordonnance. Et depuis quand tu as mal au dos ?
- Ouais... Comme je suis allé faire les courses au supermarché, c'était plus simple que d'aller à St-Mangouste... Allez, donne ça et va mettre la table. Et pour info, il y a plusieurs semaines que j'ai mal...
Malefoy pinça les lèvres et hocha la tête. Il donna le papier à son amant et se dirigea vers un minuscule vaisselier qui, contrairement aux apparences, contenait largement assez de vaisselle pour assurer un dîner de réveillon de Noël avec la moitié du corps enseignant de Poudlard plus une demi-douzaine de gamins.
Rajoutant manuellement les rallonges de la lourde table qui trônait au centre la pièce, Malefoy plissa le nez.
- Ça ne suffira pas, si ? fit-il.
Harry, depuis la cuisine, regarda la table.
- Non, fit-il. Il va manquer des places... Deux rallonges encore, ça devrait aller, dit-il en regardant à son énorme cocotte qui bouillonnait doucement.
Le Serpentard hocha la tête. Il tira sa baguette magique et dupliqua une rallonge deux fois. Utilisant un Wingardium Leviosa sur la vaisselle, Malefoy dirigea une à une les assiettes et les disposa autour de la table, d'abord les grandes, puis les moyennes, et enfin les petites. Trois verres, en cristal s'il vous plait, rejoignirent les assiettes, un petit pour l'eau, un plus grand pour le vin, et une flûte pour le champagne.
Drago regarda ensuite les couverts, qui sautillant sur son manche en ivoire, qui sur ses dents en argent, prendre place, au nombre de trois de chaque, de part et d'autre des assiettes, une fourchette pour l'entrée, une pour le plat froid et une pour le plat chaud, ainsi qu'un couteau à poisson, un à viande, et un pour le fromage. Une fourchette à deux dents et une cuillère rejoignirent leurs compagnons au sommet des assiettes, près des verres.
- C'est superbe, mon amour, dit Harry en passant derrière le blond pour déposer au centre de la tableau deux dessous de plat, un en forme de feuille d'érable, l'autre de coquillage, qu'il avait achetés la veille.
Malefoy sourit. Harry l'embrassa alors brièvement et regarda la baie-vitrée.
- Ce vent... dit-il comme la fenêtre tremblait sous les assauts de la tempête. Il vient de face, c'est comme ça depuis une semaine, c'est dingue...
Drago hocha la tête. La porte sous l'escalier s'ouvrit soudain et une grande femme tout vêtue de rouge et or apparut.
- Ah ! Narcissa, donnez ! dit Harry en se précipitant sur la femme qui semblait en difficultés entre le plat qu'elle portait et sa robe accrochée à la poignée de la porte.
- Merci Harry...
- Vous n'auriez pas dû faire un tel dessert, dit le Gryffondor en humant la délicieuse odeur du Tiramisu qu'il avait dans les mains. Bon sang, cela me donne faim !
Il se hâta d'aller le déposer dans le frigo et Narcissa sourit à son fils.
- J'aurais aimé que ton père soit avec nous ce soir... dit-elle en regardant le gros sapin dans le coin près de la cheminée, en lieu et place du poste de télé qui avait migré dans la chambre de Harry pour la durée des festivités.
- Moi aussi maman, mais au moins sera-t-il avec nous pour la nouvelle année, dit Drago en souriant.
Sa mère lui caressa la joue et soudain on sonna à la porte.
- J'y vais ! claironna Narcissa en se précipitant sur la lourde porte en bois. Ah, miss Granger ! Mr Gaspard ! Entrez, entrez !
Toute excitée, Narcissa surpris Hermione. La brunette avait le souvenir d'une femme austère et pète-sec mais apparemment, les fêtes de Noël avaient une certaine influence sur son caractère... à moins que ce soit de vivre loin de sa maison du Wiltshire ou chaque centimètre carré de moquette lui rappelait son mari enfermé en prison depuis presque trente ans ?
Narcissa avait emménagé chez Harry quelques semaines après que celui-ci ait acheté la maison. Drago, lui, n'y vivait pas encore à temps plein, alternant des séjours de deux ou trois jours chez son compagnon, avec le reste du temps dans sa maison du Wiltshire, même si ses enfants ne vivaient plus avec lui, mais à Poudlard.
Harry avait proposé à Narcissa de venir vivre dans sa maison à la campagne pour qu'elle puisse se remettre tranquillement loin de tout ce qui pourrait lui rappeler son mari emprisonné, et cela avait plutôt bien fonctionné. Pensant partager la petite maison avec le Gryffondor, Narcissa avait été agréablement surprise en constatant que son « logeur » lui avait aménagé un appartement entier sous sa propre maison, creusant dans la colline, prolongeant les murs, perçant des fenêtres, etc... La femme blonde n'avait plus eu qu'à décorer sa nouvelle maison de deux chambres et d'une vaste pièce comportant salon, salle à manger et cuisine.
- Bonsoir, dit Malefoy en déposant un chandelier sur la table. Vous êtes les premiers, dit-il en plantant sur ledit chandelier une des bougies qui flottait autour de lui.
Hermione sourit au blond. Elle retira son manteau et Lewis le luit prit. Il le pendit à une patère libérée des affaires des deux garçons pour la soirée, puis s'occupa de ses filles pendant qu'Hermione émigrait vers la cuisine, humant l'air en gourmande.
Il ne fallut même pas cinq minutes pour que les invités arrivent, et en masse. La moitié du corps professoral se pointa par la cheminée, les uns après les autres.
- Entrez, entrez ! dit Harry en voyant McGonagall sortir des cendres. Joyeux Noël !
La vieille sorcière s'écarta du foyer comme rugissaient des flammes vertes, et regarda autour d'elle.
- C'est très joli, ici, dit-elle comme Harry prenait son manteau. J'ignorais que vous aviez un tel goût pour la décoration intérieure, monsieur Potter.
- Mes amis m'ont aidé, dit le brun en souriant à Hermione qui surveillait un énorme chapon en train de cuire dans le four.
Un craquement se fit soudain entendre et Hermione bondit de surprise. Entre le placard et le frigo, Rogue et Maya apparurent, serrés l'un contre l'autre.
- Donne ta main, dit Hermione à Maya à qui elle décocha un sourire.
- Merci, répondit la jeune femme en se dégageant des bras de son compagnon. Ouf ! C'est très étroit cette aire de transplanage.
Elle regarda alors autour d'elle et des étoiles s'allumèrent dans ses yeux.
- Oooh ! dit-elle, ravie. Comme c'est joli ! Severus, je veux la même maison !
Rogue regarda sa compagne de travers. Allons bon ? Voilà qu'elle voulait une maison...
- On verra, marmonna le sombre professeur.
Hermione sourit à son ancien compagnon et prit les manteaux des deux sorciers pour aller les suspendre, Harry s'occupant des hôtes arrivant par la cheminée et Malefoy finissant de dresser la table.
Alors que tout le monde était entassé dans le salon qu'Harry avait exceptionnellement déplacé sur la véranda nouvellement installée pour l'occasion, et que tous buvaient un apéritif en discutant joyeusement, le brun s'affairait en cuisine.
Malefoy le rejoignit pour lui apporter un verre de champagne au kirsch et il l'enlaça tendrement en posant son menton sur son épaule. Il le regarda un moment en train de décorer des petits gâteaux fourrés que Florian Fortarôme avait fait livrer quelques heures plus tôt, et il dit :
- Tu te donnes vraiment du mal pour cette fête...
- C'est normal, c'est notre premier Noël ensemble, répondit Harry en le regardant du coin de l'œil. Et puis tu sais à quel point je suis content d'avoir retrouvé les miens, d'être à nouveau un humain et de pouvoir faire ce que je veux sans risquer d'effrayer les gens ou leur faire du mal.
Malefoy sourit. Il libéra son compagnon de ses bras et retourna avec les convives au salon qui discutaient de tout et de rien.
- Quand les enfants doivent-ils arriver ? demanda-t-il à McGonagall.
- Dès que les colles de certains seront terminées... dit la vieille sorcière en regardant Rogue.
- Qu'a-t-il encore fait ? dit Hermione en fronçant les sourcils.
- Selon lui, une des statues du couloir du troisième étage l'aurait attaqué...
- Ben voyons... Et c'était pour justifier... ?
- Le fait que la statue ait le nez cassé et un morceau du genou en moins... soupira Rogue. La pauvre Fée est tombée face contre terre, bousculée par Jason et quatre de ses camarades qui chahutaient dans ledit couloir. Elle va mettre des semaines à s'en remettre...
Hermione leva les yeux au ciel.
- Harry, tu as besoin d'aide ? dit-elle alors.
- Non, c'est bon, il ne me reste plus grand-chose à faire, répondit le brun.
- Ok... Ça a l'air d'aller bien tous les deux, dit alors la brunette en regardant Malefoy assis près de sa mère.
- Ça va, oui...
- Mon fils et Harry s'entendent parfaitement bien, dit Narcissa en souriant largement. Je dois dire qu'au début je n'étais pas très d'accord que mon fils s'éprenne d'un homme mais quand j'ai eu connaissance de toute l'histoire, j'ai donné ma bénédiction. Je ne pouvais rien faire contre un amour vieux de plus de vingt-cinq ans...
Malefoy rougit légèrement en souriant. Soudain la cheminée s'énerva et Hagrid apparut, géant se dépliant lentement dans le petit salon, et trois jeunes sorciers apparurent derrière lui, agrippés au vaste manteau en poils de taupe.
- Ah, voilà les enfants ! dit Hermione en se levant lestement du canapé.
- Maman !
Jason sauta dans les bras de sa mère qu'il n'avait pas vue depuis plusieurs semaines, la jeune femme n'ayant toujours pas repris son poste de professeur à Poudlard.
- Bonsoir, les enfants, dit Malefoy en embrassant sa fille sur le front.
- Bonsoir père, répondit Rodolphus en se redressant.
Parfaitement Malefoy, le garçon, pourtant âgé de quinze ans, se tenait droit, le menton haut et le torse bombé. Sa sœur, elle, par contre, se rua sur le dernier fils d'Hermione à peine son père l'eût-il lâchée... avant de se mettre en tête de jouer avec les jumelles de la Gryffondor.
- Allez jouer en haut, les filles, dit Harry en les poussant vers l'escalier de bois. Il y a tout ce qu'il faut.
Il agita sa baguette magique et les trois fillettes se mirent à rire et montèrent l'escalier dans un boucan terrible. Rodolphus resta là, lui, mais Malefoy réussi à le pousser en haut, avec Jason, afin qu'ils s'occupent comme ils le désirent.
- Nous sommes au complet, dit alors Harry en s'installant sur l'accoudoir du canapé, près de Malefoy qui lui sourit. Je suis très content que vous soyez tous là. La maison est un peu étroite pour un tel rassemblement mais c'est ce qui est amusant.
Les autres se sourirent entre eux puis Harry invita tout le monde à passer à table. Quand ses convives quittèrent la véranda, il remarqua que le pied du sapin était surchargé de paquets de toutes formes et de toutes couleurs, et cela le fit largement sourire. Il n'avait absolument pas été question de cadeaux à apporter, quels qu'ils soient, néanmoins, outre le pied du sapin bien garni, Harry avait trois bouteilles de vin, deux bouteilles de Firewhisky, une splendide Forêt Noire faite par Annabelle, la femme de Ron, dont la fille malade et contagieuse était malheureusement restée chez ses grands-parents maternels, ainsi qu'un Tiramisu gigantesque confectionné avec soins par Narcissa.
Harry avait ignoré que la femme savait cuisiner jusqu'à ce qu'elle s'installe dans sa maison, certes au rez-de-chaussée, et qu'elle décide du jour au lendemain et d'elle-même, de s'atteler à préparer tous les repas. Un moyen pour elle d'oublier l'absence de son mari, probablement.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top