Chapitre 44
Harry était en train d'enfiler un t-shirt après avoir pris une douche pour la première fois depuis vingt-cinq ans, quand la porte de l'Infirmerie s'ouvrit à la volée. Le battant frappa le mur avec une force surprenante et un bruit sourd résonna dans les murs avant qu'un autre bruit, un hurlement cette fois-ci, ne transperce Harry de part en part.
- HARRYYYYY !!!!
Le martèlement de plusieurs paires de chaussures dont une paire de bottines retentit juste avant qu'une masse brune ne se jette sur le Gryffondor en l'étouffant à moitié.
- Ha...r...ry... sanglota Hermione dans le torse de son meilleur ami. Har...ry...
- Harry mon vieux, dit une voix rauque.
- Ron... Hermione, parvint à dire Harry malgré les solides bras d'Hermione qui lui broyaient les côtes. Hermione, doucement, je ne suis plus indestructible...
- Par...don, dit la brunette dans un sanglot en s'éloignant. Oh Merlin tout puissant, Harry...
Les larmes sur son visage redoublèrent et le Gryffondor lui sourit.
- Je suis heureux de vous revoir mes amis... D'être enfin de nouveau comme vous deux.
- Et nous donc, répliqua Ron. Vingt-cinq ans Harry... Tu vas mettre pas mal de temps à te réhabituer à avoir la taille d'un humain, plus de griffes ni de fourrure...
- Pour la fourrure, pas de soucis, ça ne fait que depuis décembre que je l'ai, souviens-toi. Pour les griffes et la taille par contre... Je crois que je vais me baisser pour passer les portes pendant encore longtemps...
Regardant ses poings serrés, le brun déplia les doigts et contempla ses ongles courts pensivement. La voix enrouée d'Hermione s'éleva alors :
- Harry... Regarde...
Elle recula et le Gryffondor leva la tête. Il vit alors celui pour qui son âme vibrait, planté sur le seuil de l'Infirmerie, abasourdi, incapable de faire un pas de plus.
- Hey... fit-il. Malefoy...
Harry repoussa la couverture que Pomfresh avait placée sur ses jambes puis il posa ses pieds nus sur le sol de pierre et fit un pas en avant. Il assura son équilibre, hochant la tête en direction de Ron qui avait tendu les bras instinctivement – déformation familiale, réflexe pour rattraper sa fille qui marchait à peine, probablement –, puis il se dirigea vers Malefoy en ouvrant ses bras. Le blond sembla soudain se prendre un coup de jus et il rejoignit Harry en trois pas. Les deux garçons se jetèrent dans les bras l'un de l'autre et leurs torses se heurtèrent avec un bruit sourd qui fit grincer Ron et Hermione.
- Potter... Potter, nom d'un chien... T'es redevenu humain...
Se redressant, Harry regarda le blond dans les yeux. Il lui sourit et remarqua les yeux rouges et les traces brillantes sur les joues.
- Malefoy... dit-il en reprenant son accolade, encore plus solide qu'au début. Merlin que je suis content... Je peux te serrer dans mes bras à nouveau sans risquer de te lacérer le dos avec mes griffes...
La gorge du Gryffondor se serra soudain et il ne put empêcher les larmes de jaillir de ses yeux. Son étreinte se resserra et Malefoy agrippa le t-shirt de son ami, n'ayant aucune envie de le lâcher. On se racla soudain la gorge et Harry ouvrit les yeux. Il entrevit la silhouette de McGonagall au milieu des larmes et s'éloigna de Malefoy sans toutefois le lâcher.
- Moi aussi je suis contente de vous avoir retrouvé Potter, mais n'oubliez pas que vous allez devoir rester un moment tranquille... Si vous voyez ce que je veux dire...
- Professeur ! aboya Hermione, les sourcils froncés. On ne peut pas lui reprocher d'aimer nous prendre dans ses bras alors qu'avant il ne pouvait pas le faire de peur de nous poignarder !
- Non, non, bien sûr...
La vieille femme sourit puis elle jeta un baluchon à Harry qui l'attrapa d'une main.
- Au moins, j'ai conservé mon adresse, dit-il avec un sourire. Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il.
- D'anciennes affaires de mes fils quand ils avaient votre âge. J'ai pensé que vous en auriez besoin étant donné que ce que vous portiez sous votre forme de loup est désormais exclu.
Les affaires de cuir trônaient sur une chaise près du lit et le Gryffondor plissa le nez.
- Je les rangerais soigneusement en souvenir, fit-il. Et puis qui sait, peut-être que je peux encore devenir un loup...
- Et pourquoi ferais-tu une chose pareille ? demanda Malefoy, un sourcil dubitatif haussé.
- Ma fille va me casser les pieds parce que sa peluche favorite ne viendra plus... dit Ron.
Malefoy haussa l'autre sourcil en direction du rouquin puis il soupira.
- Désespérant, fit-il.
Harry lui effleura la joue et le blond le regarda du coin de l'œil.
- Allez, dit soudain McGonagall. Laissez-le se remettre un peu. Au moins cette nuit.
- Nous allons rentrer chez nous, dit Hermione en s'approchant. Je n'ai pas dit à Lewis que je venais ici... Il va s'inquiéter s'il se réveille et que je ne suis pas là.
- Annabelle aussi, dit Ron. Aller Harry, mon vieux. On reviendra te voir un prochain jour.
Harry hocha vivement la tête puis ses deux amis l'enlacèrent d'un même mouvement, manquant l'étouffer une seconde fois, avant de le quitter en lui adressant de grands sourires.
- Monsieur Malefoy, pas longtemps, dit McGonagall en tournant les talons à son tour.
Le blond fit un signe de tête et la vieille sorcière disparu dans le couloir. Il se tourna alors vers Harry qui le dévisageait :
- Quoi ? demanda-t-il.
- Tu es beau, Malefoy...
- C'est fini oui ? dit le blond en sentant ses joues s'échauffer.
- Nan je suis sérieux... T'es vraiment devenu très beau en vieillissant... Comme ton père...
- Mon père... Mon père crève à Azkaban, Potter...
Harry serra les mâchoires. Ses doigts qui tenaient le baluchon de vêtement se serrèrent et soudain il dit :
- Demain... Demain je me montre au grand jour et je demande au Ministre de faire libérer ton père.
- T'es con tu sais ? Ça fait vingt-cinq ans qu'il moisi là-bas...
- Rogue a été libéré, dit Harry. Et puis...
- Et puis ?
- Et puis je veux faire quelque chose pour toi.
- Et en quel honneur ?
- Parce que tu es là ce soir et que pendant vingt-cinq ans, tu ne m'as jamais enterré alors que tant d'autres l'on fait...
Malefoy haussa les sourcils puis il détourna la tête et s'obstina à regarder vers un autre lit. Le bruit mat d'un sac en tissu que l'on lâche sur le sol attira son oreille puis deux bras se nouèrent sur son cou et il tourna la tête.
- Je t'aime tant Malefoy... Si tu savais à quel point il m'a été dur de vivre loin de toi tout ce temps... Seul dans ma grotte... À ressasser encore et encore les souvenirs, à me mutiler mentalement...
Le blond ferma les yeux. Il appuya son front sur celui du brun et soupira :
- T'es qu'un idiot Potter... Et je crois bien que c'est pour ça que je t'aime aussi...
Harry sourit. Il laissa courir sa joue contre la tempe du Serpentard puis posa son menton sur son épaule et resserra son étreinte.
- Aller mon garçon, dit soudain la voix chaleureuse de Pomfresh. Il est plus de minuit, au lit maintenant...
Harry recula à regret. Il détacha son regard de celui de Malefoy puis tourna la tête vers Pomfresh et demanda :
- Encore cinq minutes ?
- T'es un vrai gosse ! dit soudain Malefoy le repoussant. File te reposer, triple buse.
- Mais je ne suis pas fatigué...
- Tu parles ! Regarde, tu trembles comme une feuille, dit Malefoy.
- Oups...
Le brun tituba alors jusqu'à son lit et le blond le suivit, histoire de s'assurer que son âme sœur ne se viande pas avant d'arriver sur le lit.
Une fois le brun couché, Pomfresh donna congé au Serpentard et se tourna vers Harry en lui tendant une fiole :
- Buvez ça, vous aller dormir comme une souche.
- Même pas droit aux beaux rêves ?
- Oh non, pas cette nuit, monsieur Potter, sourit Pomfresh. Minerva m'a dit que vous deviez vous reposer au moins cette nuit, seul, et qu'après, vous pourrez faire ce que vous voudrez.
Allongé sur le côté, Harry hocha la tête. Il coinça son bras sous l'oreiller et dit en baillant :
- La potion fait déjà effet...
- Hein ? Mais vous ne l'avez même pas bue... Oh, il dort... Bon tant pis.
Pomfresh haussa les épaules, mit la fiole dans une poche de son tablier puis éteignit les lampes et alla elle-même se coucher.
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