Chapitre 4

Quand la Salle des Trophées fut vide, Hermione s'assit sur les marches d'une des colonnades et Jason s'approcha.

— Alors mon cœur, comment ça va ? Pas trop stressé ?
— Plus maintenant... Tu sais dans quelle maison j'ai atterrit ? demanda le jeune garçon avec un sourire.
— Non...
— Serpentard.
— Hum, pas étonnant, dit la brunette en hochant la tête.
— Comment ça ? Tu es de Gryffondor et papa aussi non ?

Hermione déglutit. Elle prit les mains du garçon debout devant elle et serra les doigts.

— Justement, au sujet de papa...
— Ne te fatigues pas maman...

La brunette regarda son fils avec surprise.

— Hein ? Pourquoi tu dis ça ?
—  Papa n'est pas mon papa, hein ? C'est ça ?
— Mais que... ?

Sous le choc, Hermione ne savait plus quoi dire. Elle regarda autour d'elle puisse reprit.

— Ok, dit-elle alors. C'est vrai. Celui que tu appelles « papa » depuis que tu sais parler n'est pas ton vrai papa, avoua-t-elle alors. Ton vrai papa, c'est un collègue de travail avec qui j'ai vécu pendant un peu plus de six ans. Il vit ici et il ne t'a pas vu depuis que tu avais trois ans...

Jason se redressa et haussa les sourcil.

— C'est qui ? Je peux le voir ?

Hermione hésita.

—  Tu veux vraiment le rencontrer ? Maintenant ?
— C'est possible ?
— Cela le devrait... Mais avant, dis-moi depuis quand tu sais que Lewis n'est pas ton vrai papa...
— Depuis pas longtemps, quelques semaines... En cherchant quelque chose dans ton bureau, à la maison, j'ai trouvé des photos de papa et toi, tu m'avais dans les bras, mais j'avais déjà trois ans je pense. J'ai regardé d'autres photos mais je n'ai pas trouvé une seule photo où j'étais tout bébé, rien de ma naissance, comme pour Karen et Emy, à l'hôpital... Et puis ce matin, tu m'as dit que j'étais né à Poudlard...
— Et tu as compris... soupira Hermione. Je suis bête...

Jason hocha la tête.

— Et puis, avec mon grand nez et mes cheveux noirs, je ne ressemble pas à papa... dit -il.

Hermione eut un sourire puis elle prit l'enfant dans ses bras et il fourra son visage dans son cou.

— Je ne t'en veux pas maman, tu avais sûrement une bonne raison pour ne pas me dire qui est mon vrai papa... dit-il doucement.

Hermione repoussa son fils. Les larmes aux yeux elle lui caressa le visage puis elle l'embrassa et Jason passa ses mains sur ses joues.

— Tu m'emmènes le rencontrer ? demanda-t-il.
— Ce soir, tu es sûr ?

L'enfant hocha la tête.

— Très bien, dit la brunette en se levant.

Jason glissa sa main dans la sienne puis tous deux prirent la direction des cachots.

— Attends-moi deux minutes, je vais voir s'il est là, dit Hermione quand ils furent devant la porte des appartements de Rogue.

L'enfant hocha la tête et Hermione frappa. Elle entra sans attendre la réponse et la porte se referma sur elle, plongeant le couloir dans une semi obscurité qui dit frémit Jason.

— Severus ?
— Je suis dans la chambre...
— Tu peux venir, s'il te plait ?

Hermione entendit un soupir puis Rogue apparut, les sourcils froncés.

— Qu'y a-t-il ? demanda-t-il à la Gryffondor. J'étais occupé, Hermione...
— Jason est dans le couloir, dit-elle simplement.
— Pardon ?
— Jason est dans le couloir, il veut te rencontrer, répéta la jeune femme.
— Tu lui as dit ?
— Il l'a deviné.
— Comment ?
— Je t'expliquerai plus tard, tu veux bien ? Est-ce que je peux aller le chercher ?

Rogue hocha lentement la tête, silencieux. Il passa une main dans ses cheveux noirs puis Hermione lui fit un signe de tête et alla ouvrir la porte à l'enfant qui entra en plissant les yeux sous l'assaut de la luminosité.

— Jason... Entre, chéri...
— Maman ?

Hermione posa une main sur son épaule puis elle le poussa vers Rogue qui se baissa devant lui en s'asseyant sur une chaise.

— Jason, je te présente Severus Rogue... Ton vrai père... dit-elle dans un souffle.

Le père et le fils se regardèrent un moment, cherchant peut-être les traits de l'autre dans leurs visages respectifs et soudain, Jason prit la parole.

— Vous êtes mon père alors ?
— Eh bien, il semblerait que oui, dit Rogue. J'ai cet honneur.
— Il me ressemble beaucoup, dit le garçon en se tordant le cou vers sa mère. J'ai l'impression de me regarder dans le miroir...
— Avec quelques années de plus, dit Rogue avec un sourire. Mais j'ai la même impression... fils.
— Ça fait bizarre, dit Jason en regardant de nouveau Rogue.

Celui-ci se releva et le garçon ajouta :

— Je vais être aussi grand que toi ?

Hermione se mit à rire. Elle porta une main à sa bouche et son rire se mua en sanglots.

— Maman, pourquoi tu pleures ? demanda Jason, surpris.

Au milieu des sanglots, Hermione sourit et prit le garçon dans ses bras.

— Je pleure parce que je suis contente, dit-elle. Je suis contente que tu n'aies pas mal prit le fait que Lewis ne soit pas ton vrai père.
— Pleure pas maman, dit alors le garçon en l'embrassant sur la joue.

La jeune femme l'embrassa sur les deux joues puis elle se redressa et appela un Elfe de Maison.

— Mery, raccompagne Jason jusqu'à Serpentard, tu veux bien ?
— Oui, professeur Granger, dit l'Elfe en s'inclinant. Venez Jason Gaspard, suivez Mery. Venez...
— Bonne nuit maman, bonne nuit... Maman ? Comment est-ce que je dois l'appeler ?

Rogue eut un sourire.

— Appelle-moi Severus, fit-il. Mais uniquement quand il n'y a personne d'autre, d'accord ? Autrement, ce sera professeur Rogue et quand tu seras prêt, je serais honoré que tu m'appelles « Père ».
— Pareil pour moi, pas de « maman » en classe, dit Hermione. Allez, file te coucher, il est tard.

Jason hocha la tête puis il suivit Mery dans les couloirs du château. Quand il fut loin, Hermione soupira.

— Tout va bien ? s'inquiéta Rogue.
— Oui... Cela ne s'est pas tout à fait passé comme je l'avais prévu, mais bon...
— L'essentiel c'est que Jason sache la vérité. Maintenant que c'est fait, il faut qu'il l'accepte, même si j'ai l'impression qu'il y a pas mal de temps qu'il s'est fait à l'idée de ne pas être le fils de Lewis...
— On dirait, dit la brunette en pinçant les lèvres.
— Tu devrais aller te reposer maintenant... Je vais te raccompagner chez toi.

Hermione hocha la tête brièvement et Rogue endossa une cape. Les quelques centaines de mètres qu'ils firent côte à côte furent silencieuses, chacun songea au tournant que venait de prendre leur existence.

— Hermione ?
— Oui ?

Rogue pinça les lèvres. Il dit alors :

— Est-ce... Est-ce que tu as toujours une dent contre moi malgré les années ?

La jeune femme baissa la tête. Elle s'arrêta de marcher et Rogue se tourna vers elle.

— Non, dit-elle. Je n'ai pas le droit de t'en vouloir pour quoi ce soit, tu es le père de mon fils, Severus, et ça, quoi que je fasse, je ne pourrais jamais le changer.
— Tu le voudrais ?
— Non, jamais. Malgré la différence d'âge qu'il y avait entre nous, je t'ai aimé plus que la vie elle-même et je me voyais finir mes jours à tes côtés. La vie n'a pas été aussi clémente, elle nous a séparés pour un différend qu'au fond de moi je savais arriver.
— Tu savais alors que Jason risquait d'avoir la marque ? Et tu m'as quitté quand même ?
— Je ne l'ai réalisé que bien des années après et j'étais déjà mariée avec Lewis.
— Si tu avais l'opportunité de recommencer, tu le ferais ?
— Recommencer quoi Severus ? Nous nous sommes séparés en bons termes, nous nous entendons bien, ton fils te reconnaît et je ne vais pas l'empêcher de te voir quand il le voudra. Par ailleurs, j'aime Lewis, je vais lui donner un autre enfant sous peu, j'ai tourné la page et tu devrais en faire autant.
— Je l'ai fait, rassure-toi, je posais simplement la question, dit Rogue.

Hermione hocha la tête puis elle dit :

— Pourquoi avons-nous cette conversation alors que nous nous sommes vus chaque jour pendant dix ans depuis notre séparation ?

Rogue esquissa un sourire.

— Je l'ignore... Peut-être pour meubler le silence pesant de ces couloirs.

Hermione sourit.

— Nous sommes arrivés, dit-elle en tournant le dos à une porte où miroitait une plaque en or gravée à son nom. Je te souhaite une bonne nuit, Severus.
— À toi aussi, Hermione, dit l'homme avec un signe de tête.

Il l'embrassa sur la joue puis tourna les talons et sa cape virevolta dans les ombres du couloir.

Hermione s'adossa à sa porte. Elle secoua la tête avec un soupir puis rentra dans son appartement et alla se préparer pour la nuit.

.

Les dernières semaines de sa grossesse passèrent si vite qu'Hermione fut surprise de sentir, un jour en plein cours, précisément le trente-et-un septembre, les premières contractions.

— Professeur ? dit une fille de Pouffsouffle en se levant lentement, regardant la jeune femme appuyée sur son bureau, une main crispée sur le côté de son ventre. Professeur, tout va bien ?

Hermione secoua la tête.

— Oui, dit-elle ensuite. Tout va bien, mais je vais couper le cours ici...
— C'est votre bébé, professeur, hein ? Vous allez avoir votre bébé ?
— J'ai encore quelques heures, mais oui, dit Hermione en souriant. Allez, retournez dans vos dortoirs jusqu'à la sonnerie, et dites à Mrs Pomfresh de me rejoindre chez moi.

La fille hocha la tête puis les élèves sortirent lentement, se demandant s'ils devaient ou non laisser leur professeur toute seule. Finalement, deux filles restèrent et elles aidèrent Hermione à retourner dans ses appartements et restèrent près d'elle jusqu'à l'arrivée de l'Infirmière.

— Miss Granger ! gronda la femme en entrant chez Hermione.
— Ah non ! répliqua la jeune femme. Vous n'allez pas m'engueuler si ?
— Mais ? Hum, filez de là vous deux, dit ensuite l'infirmière en agitant une main vers les deux jeunes filles. Elle a besoin de calme.

Après un regard en direction d'Hermione qui hocha la tête, les deux filles partirent et Pomfresh examina aussitôt Hermione.

— Ça va, vous êtes au début, mais restez couchée à partir de maintenant. Quand avez-vous perdu les eaux ? demanda-t-elle.
— Ce matin en me levant.
— Quoi ?? croassa l'infirmière. Et vous n'avez rien dit ?
— Eh quoi, je ne vais pas crier au meurtre simplement parce que j'ai perdu les eaux, il y a deux heures, Poppy ! répliqua Hermione en serrant les dents comme une contraction la faisait souffrir. J'ai eu deux grossesses avant dont une gémellaire, je sais parfaitement que je ne vais pas poser le bébé dès la perte des eaux, encore heureux !
— Vous aller me rendre chèvre, dit l'infirmière en soupirant. Allez, prenez ceci, et reposez-vous, je reviendrais dans une demi-heure voir où vous en êtes.

Hermione prit le gobelet que lui tendait la femme, le but puis soupira en hochant la tête.

— Vous m'avez donné quoi ? demanda-t-elle.
— Un calmant pour la douleur, vous ne l'avez jamais très bien supportée...

Hermione hocha la tête. On frappa soudain à a porte de la chambre et Jason apparut, suivit de Rogue et McGonagall.

— Alors miss Granger, vous nous faites des frayeurs ? demanda la sorcière.
— C'est-à-dire ? demanda la jeune femme. Je vais très bien...
— Maman, je vais envoyer un message à papa, d'accord ? dit Jason en s'approchant du lit.
— D'accord, mais dis-lui de laisser les filles chez la voisine s'il vient me voir, dit la Gryffondor en souriant à son fils.

Jason hocha la tête puis il se détourna et Rogue posa une main sur sa tête quand l'enfant passa près de lui. Celui-ci lui décocha un sourire et Rogue dit :

— Cette situation me ramène onze ans dans le passé, Hermione, tu sais ?
— Et moi donc, dit la jeune femme, allongée sur son lit, sur le flanc.

McGonagall eut un faible sourire et elle demanda :

— Vous savez ce que c'est au fait ?
— Non... Surprise.

Une contraction crispa les traits de la jeune femme et la porte de la chambre se rouvrit soudain sur Pomfresh qui chassa les deux professeurs de la chambre sans ménagement.

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