Chapitre 24
À son grand étonnement, quand il entra dans l'immense espace boisé au centre duquel se trouvaient une grande fontaine et un terrain de jeu muni d'un bac à sable, le Gryffondor ne vit pas la tête blonde de Kezra, la fille de Drago Malefoy. Il repéra cependant sa Gouvernante, assise avec ses collègues.
- Bonjour, Gouvernante Malefoy, dit-il en s'accroupissant devant elles. Mesdames...
- Oh tiens donc, Monsieur le Loup... dit la femme rousse bien portante.
- Kezra n'est pas là ?
- Non, pas aujourd'hui, ses parents l'ont conduite dans une pension de jeunes filles où elle ira à la rentrée scolaire.
- Une pension ? Bah, ces sang-purs ! grogna le brun. Pourquoi pensent-ils que la meilleure éducation doit être faite dans un endroit loin de sa famille ?
- Allez savoir. Cela me plait autant qu'à vous, sans cette gamine, je perds mon travail, répondit la Gouvernante, soudain grognon.
- Monsieur Malefoy vous renverrait juste pour cela ? demanda le Gryffondor.
- Lui non, il m'aime bien. Sa femme par contre...
- Ah, Segma Malefoy... J'en ai entendu parler...
- Moi aussi, intervint une autre Gouvernante, brune aux cheveux courts. Non seulement elle s'affiche publiquement avec son amant mais en plus, elle se permet de dire à tout le monde qu'elle aime son mari. Une vraie Harpie !
- Je me demande pourquoi ils ne se séparent pas... dit une troisième Gouvernante en faisant aller et venir un landau en osier pour endormir le poupon qui s'y trouvait.
- Je pense que ce serait trop lourd pour la petite Kezra, dit la Gouvernante Malefoy. Autant son frère le supportera sans problèmes, il a des différends avec ses parents, mais la petite aime tellement son père que vivre seule avec sa mère lui serait fatal. Mais ce serait peut-être mieux pour tout le monde, en effet...
Harry haussa un sourcil. Il croisa les bras, le buste droit et la gouvernante des Malefoy se tourna vers lui. Elle baissa sensiblement la voix en jetant des regards autour d'elle puis elle dit :
- Il y a plusieurs années, on a prêté une aventure à Monsieur Malefoy, vous savez ? Quand il était encore à Poudlard...
- Ah oui ? Je l'ignorais, répondit Harry. Il y a pourtant plusieurs années que je suis parmi les sorciers, mentit-il, soudain intéressé. La connaît-on ?
La Gouvernante Malefoy secoua la tête.
- Quand il était à Poudlard, Mr Malefoy avait toute une pléthore de donzelles éperdument amoureuses de lui, mais les mauvaises langues disaient qu'on lui prêtait aussi des aventures masculines...
- Quoi ! dit Harry, faussement choqué.
Son exclamation fit bondir les Gouvernantes. Elles lui lancèrent des regards noirs et la femme rousse reprit :
- Je sais que je ne devrais pas parler ainsi de mon patron, mais... Vous savez, avant que le petit Potter ne disparaisse de la circulation, on les disait un peu trop proches...
Harry sentit son sang ne faire qu'un tour. Il grogna puis dit :
- Ce ne sont que des âneries voyons. Comment un jeune homme aussi civilisé que lui s'amuserait à cela ? Et Potter ? Allons, ils étaient ennemis...
- Qu'en savez-vous ? Dans vos montagnes, vous ne devez pas avoir le journal ou la radio... gronda une autre Gouvernante aux yeux gris.
- Figurez-vous que si... Rappelez-vous, ma mère était sorcière...
La Gouvernante Malefoy plissa le nez comme sous l'assaut d'une odeur pestilentielle puis elle secoua la tête et Harry comprit.
Au cours de ses visites sur le Chemin de Traverse, devenant un habitué, notamment du Parc et de la petite boutique de Florian Fortarôme, il en était venu à distiller morceau après morceau des pans de sa vie inventée. Il improvisait au fur et à mesure qu'on lui posait des questions et remerciait de ce fait sa mémoire infaillible...
- Elle vivait avec les loups volontairement, dit le brun en sortant de sa réflexion. Mon père l'a sauvée de la noyade alors qu'il chassait. Il pensait que c'était une biche et quand il l'a tirée sur la berge il s'est rendu compte qu'elle n'avait rien d'un herbivore et pis qu'elle était encore vivante. Il l'a ramenée à son campement et s'est occupée d'elle, elle avait une grave blessure à la tête et une jambe cassée. Si les autres loups de la meute et le chef ne la voyaient pas comme une menace, quand je suis né par contre... On m'a permis de rester avec ma mère jusqu'à ce que je sois capable de chasser seul, ensuite on m'a mis dehors... Depuis, je navigue entre ici et les forêts qui entourent Londres, menti Harry avec désinvolture. Tout cela pour vous dire que oui, j'ai été au courant de plusieurs faits dans le monde sorcier grâce à ma mère qui ramenait le journal régulièrement lorsque le besoin de voir des humains se faisait sentir.
Les trois femmes pincèrent les lèvres puis Harry, passablement agacé, leur souhaita une bonne journée et transplana non loin de Poudlard.
Ayant besoin de se calmer un peu, le Gryffondor alla se défouler sur un des gros arbres de la Forêt Interdite. Ses coups de griffes attirèrent rapidement Hagrid muni d'une arbalète...
- Ah, c'est toi, Harry... dit -il en baissant son arme dans un gros soupir. Un peu plus et tu te retrouvais avec un carreau dans les côtes... Tu en fais un foin, qu'est-ce qui t'arrives ? Il t'a contrarié cet arbre ?
- Non, grogna le Gryffondor.
- Bah, bah, bah... Aller viens, grosse peluche, le thé est prêt.
Harry leva les yeux au ciel en soupirant. Il suivit cependant son ami dans sa cabane de pierres à ses dimensions et se percha sur un tabouret pendant que le professeur de Soins aux Créatures Magiques vidait la moitié de la théière dans une tasse ayant la taille d'un seau.
- Alors ? Que se passe-t-il ? demanda le demi-géant.
- J'étais sur le Chemin de Traverse... J'ai enfin réussit à convaincre Miss Maya de venir boire le thé avec moi, ce soir...
- Le thé, hein... Tu l'as fait exprès avoue. Tu connais l'emploi du temps de Rogue par cœur...
- Un peu, avoua le brun en montrant les dents dans un sourire peu avenant. Mais il faut bien que je la brasse un peu. Elle est tellement mignonne...
- Hé, ne va pas tomber amoureux d'elle hein... Elle n'est pas pour toi.
- Aucun risque, répondit le Gryffondor. Je n'aime pas les blondes...
- Mouais...
- Quoi ?
- Tu n'aimes pas les blondes, hein ?
- Blon-des, Hagrid, insista Harry. Pas blonds...
Hagrid eut un reniflement bruyant.
- Je te conseille vivement de laisser ton attirance pour le fils Malefoy de côté. Il a suffisamment de problèmes avec Segma... dit-il.
- Hagrid, voyons... Qui pourrais-je séduire avec cette apparence ? Je suis un loup...
- Justement... Un loup humanoïde particulièrement attirant, dit le demi-géant. De plus, tu as choisi la seule créature au monde suffisamment discrète pour que tout le monde soit à tes basques dès que met le museau hors de Poudlard...
- Je n'en savais rien, et c'est la vérité... se renfrogna Harry. En quatre mois, j'ai dû apprendre toute la vie de mes amis et du monde sorcier en général... Me réhabituer à recevoir et lire le journal tous les matins, me réhabituer à vivre avec quelqu'un, à manger avec des gens et à ne plus chasser moi-même mon dîner... de temps en temps.
- Oui, je comprends que tu peux être un peu perturbé, mais j'insiste, reste loin de Malefoy, répondit Hagrid en jetant quatre sucres dans son thé. Même si je ne vois aucun inconvénient à ce que tu sois attiré par lui, après tout c'est un très bel homme... Mais méfie-toi de sa femme, une vraie Harpie.
- Encore !
L'aboiement fit sursauter Hagrid qui regarda Harry de travers.
- Hein ? demanda-t-il sans comprendre. Comment ça, encore ?
- J'étais au parc du Chemin de Traverse tout à l'heure et les Gouvernantes des enfants avec qui je m'amuse quand j'y vais, l'ont aussi traitée de Harpie... Elle est si vicieuse que cela ?
Hagrid serra les mâchoires et hocha la tête.
- On dit qu'elle a fait renvoyer toutes les femmes de l'entourage immédiat de son mari afin de lui éviter la moindre tentation...
- C'est l'hôpital qui se fiche de la charité, là... marmonna Harry.
- Je pense aussi, mais elle est puissante, encore plus que Narcissa...
Hagrid secoua la tête.
- Que devient-elle, la pauvre ? demanda Harry.
- Oh... Elle survit. On la voit de temps en temps à Londres ou au Ministère, elle s'accroche comme elle peut à ce qui lui reste...
- Personne ne l'aide ?
- Elle ne veut pas d'aide. Elle veut son mari...
- C'est compréhensible... Hier soir, Rogue est retourné à la prison, vous savez...
Hagrid soupira.
- Oui, c'est toujours le même jour du mois qu'il y va, mais cela ne sert pas à grand-chose... Lucius Malefoy est prisonnier de son propre corps...
Harry serra les mâchoires. Il braqua soudain son regard lumineux sur Hagrid assit en face de lui.
- Dès que j'aurais retrouvé mon apparence humaine et les sorciers auront retrouvé leur Héros, je ferais en sorte que ce traitement des prisonniers soit aboli. C'est immoral !
- Je suis d'accord, mais le Ministre a toute autorité sur Azkaban...
- Je lui pourrirais la vie jusqu'à ce qu'il cède, vous savez de quoi je suis capable, Hagrid.
- Oh ça oui...
Harry hocha la tête puis il but son thé en silence, un sourd grondement roulant dans sa poitrine.
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Psst ! Si les chapitres sont trop long à lire sur un téléphone ou une tablette, dites-le, hésitez pas, je mords pas. Je publie depuis l'ordinateur donc je ne me rends pas forcément compte... Sorry !
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