Chapitre 1
Hermione valsait avec élégance et souplesse dans la petite cuisine de son appartement en plein centre de Londres. Attrapant une manique, elle ouvrit la porte du four, saisit le plat fumant qui se trouvait sur la grille et l'en sortit pour le déposer sur la cuisinière. Avec une cuillère elle goûta la sauce du rôti du bout des lèvres, sourit puis jeta la cuillère dans l'évier et attrapa une autre manique.
— À table ! s'exclama-t-elle en déposant le plat sur un dessous-de-plat au milieu de la table de la salle à manger.
Avec un grand bruit comme si on avait brisé en même temps de dizaines de branches sèches, quatre personnes apparurent autour de la table en transplanant. Il y avait un homme aux cheveux bruns coupés courts et un jeune homme aux cheveux noirs plus longs qui tenait par les mains deux fillettes aux cheveux bruns qui sourirent à Hermione dans un même mouvement : des jumelles.
— Tu nous as fait quoi, aujourd'hui ? Ça sent super bon ! demanda le jeune homme en humant la fumée qui s'élevait du plat.
— Rôti de porc aux pommes de terre, répondit Hermione. Les assiettes. Et vous savez que je ne veux pas que vous transplaniez dans la maison, bon sang !
Quatre plats se tendirent en même temps et Hermione attrapa une fourchette et une cuillère. Elle servit à la chaîne les quatre assiettes puis se servit et s'assit.
— Bon appétit ! s'exclama alors la famille d'une voix.
.
Jetant son torchon sur le plan de travail, Hermione soupira. Elle venait de finir la vaisselle, il était treize heures trente. Juste à temps pour le feuilleton de l'après-midi. Oui, le feuilleton Moldu de l'après-midi, à la télévision Moldue.
— Fini ?
Hermione se retourna et sourit à l'homme qui avait passé la tête par la porte battante de la cuisine. Il lui sourit puis entra et vint l'enlacer. Il l'embrassa amoureusement et ce faisant, ses mains se glissèrent sous la tunique à fleurs de la jeune femme. Hermione sourit contre les lèvres de son époux puis elle recula et souleva sa tunique. Son ventre rond et tendu apparut et les mains de l'homme caressèrent la peau satinée.
— J'ai hâte qu'il vienne au monde, fit-il.
— Il ? Pourquoi pas elle ?
— Je prendrai ce qui vient, ma chérie, tu le sais, dit l'homme en souriant.
— Où sont les enfants ? demanda la brunette en souriant.
— Jason est parti avec des copains et les jumelles sont devant un DVD en haut dans notre chambre.
— Dans notre chambre ? Quel dommage, j'avais envie d'un câlin... geignit Hermione faisant une grimace. Tant pis, ce sera pour plus tard...
— Non, non, il y a la chambre d'amis, tu sais... dit l'homme avec peut-être un peu trop d'ardeur.
— Avec les petites qui regardèrent un film au-dessus ? Chéri, ce ne serait pas raisonnable.
— Vraiment pas ?
— Vraiment pas.
— Beuh...
Hermione sourit. Elle embrassa son mari sur la joue puis elle attrapa la mallette noire ultraplate posée sur le bar et la lui colla dans les bras.
— De toute façon, il est l'heure d'aller travailler... dit -elle. Bonne après-midi, mon amour.
— Beuh, répéta l'homme.
— Je t'aime, dit Hermione avec un sourire amusé.
— Moui... soupira son mari, visiblement très déçu.
Il transplana alors et Hermione émit un petit rire. Elle termina de ranger la cuisine puis alla se vautrer dans le canapé pour son feuilleton.
.
Quand Lewis, l'époux d'Hermione, rentra de son travail, il était dix-huit heures passées. Jason rentra quelques secondes après son père et Hermione les accueillit tous deux d'un baiser sur la joue.
— Vous avez passé une bonne journée, tous les deux ? demanda-t-elle en récupérant la veste de son mari.
— Super cool ! répondit Jason en agitant la tête, faisant voler ses mèches sombres qui lui arrivaient un peu plus bas que les épaules.
— Attache-moi ces cheveux, gronda Hermione en claquant des doigts.
Un élastique se noua autour des cheveux de son fils et il le retira aussitôt.
— Mais m'man, c'est la mode... marmonna-t-il.
— Mode ou pas, le professeur McGonagall ne voudra jamais que le fils de son élève préférée ressemble à un épouvantail.
Jason sursauta.
— Épouvantail ? Maman...
— Attache tes cheveux, dit Lewis sur un ton légèrement grondant.
Le jeune homme soupira, noua l'élastique autour de ses cheveux en quelques mouvements puis il monta dans sa chambre passer les quelques heures de vacances qui lui restaient encore, tranquillement.
— Jason est trop gâté, chérie, soupira Lewis en aidant sa femme à mettre la table pour le dîner.
— Je sais, je n'aurais pas dû l'habituer au monde Moldu...
— Mais nous y vivons, il est compliqué de l'empêcher de se mêler à eux, répondit Lewis. À moins que tu tiennes à ce qu'il nous en veuille pour le restant de nos jours.
Hermione pinça les lèvres.
— Voilà pourquoi dès demain, il repart avec moi à Poudlard.
— Tu es certaine de vouloir reprendre le travail dans ton état ?
— Quoi ? Je ne suis qu'enceinte, et je te rappelle que j'ai travaillé jusqu'au dernier moment quand j'attendais les filles... et aussi quand j'attendais Jason.
Lewis eut un sourire un peu forcé. Il aimait sa femme de tout son cœur et son être mais la savoir confrontée à des élèves surexcités toute la journée alors qu'elle était fatiguée par une grossesse, l'angoissait quelque peu. Il ne dit cependant rien car il savait que la jeune femme se braquait rapidement. En huit ans de mariage, il avait expérimenté les bouderies d'Hermione plusieurs fois. Il savait à présent les choses à éviter à tous prix, surtout s'il n'avait pas envie de passer la nuit sur le canapé du salon...
.
La soirée était bien avancée et Jason était affalé sur son lit, à plat ventre, en train de gigoter des chips, le téléphone portable crocheté à l'oreille.
— Mec, mes parents sont en train de baiser... grommela-t-il, la bouche pleine.
— Ah ouais ? répondit une voix dans le téléphone. Ta mère n'est pas enceinte ?
— Ça ne les gêne pas, je peux te le dire...
Jason grimaça de dégoût.
— Je suis grave déprimé quoi... marmonna-t-il. Un pensionnat ? Sérieux...
— Tinquiète pas mec, on se reverra, tu ne pars pas toute l'année si ? répondit Karl, son meilleur ami depuis la maternelle.
— Jusqu'aux vacances de Noël, dit le jeune homme en se tournant sur le dos, allongé sur son lit. Et merde, pas de télé, pas de musique, pas de téléphone portable, pas d'ordi ni de console, la totale loose...
— Tu vas t'emmerder grave, pote, dit Karl. Je te plains...
— Bof ! Ma mère a l'air d'être super contente de bosser là-bas... Moi je serais bien resté dans notre bahut mais bon... Apparemment, selon ma mère, j'ai l'âge pour entrer dans son collège...
— C'est où ce bahut ?
— Quelque part en Ecosse...
— Ouah la vache, ça fait une trotte ! Vous y aller comment déjà ?
— En train... Ça fait sept ou huit heures de train... Galère...
— Je t'enverrais des lettres pour pas que tu te sentes trop seul, mec ! Ça me fera écrire à la main, vu que ma mère râle sans arrêt que je suis vissé à mon téléphone toute la journée !
Jason rigola et s'étouffa avec une chips. Il toussa et se remit sur le ventre.
— Sympa, mec. Bon aller, il est onze heures, je vais me pieuter sinon ma mère va me faire tout un foin demain pour que je me lève. Et bon, comme elle est enceinte, je ne voudrais pas qu'elle s'énerve de trop, je serais mal s'il arrivait un truc au bébé parce qu'elle m'a crié dessus...
— Tu m'étonnes... Bon aller, bonne nuit, mec, à la prochaine.
— Salut...
Jason ferma le portable et laissant tomber son bras engourdi sur le matelas. Il tendit l'oreille et ne perçu que le silence. Dans la chambre au-dessus de la sienne, ses parents avaient terminé leur câlin et cela l'arrangea.
Se levant de son lit, le jeune homme s'approcha de la grosse malle en bois recouverte de cuir et ferrée, posée sous la fenêtre. Ouverte, elle laissait voir son contenu hétéroclite composé d'un chaudron, de piles de livres reliés de cuir de plusieurs couleurs, de plusieurs dizaines de rouleaux de parchemins, le tout perdu au milieu d'une pile de robes de sorciers noires, d'un chapeau pointu, d'un sac contenant des affaires de toilette, et d'une pile monstrueuse de chaussettes et de slips.
Jason soupira. Il était clair qu'il n'avait aucune envie d'aller à Poudlard. Il se souvenait cependant avoir beaucoup aimé aller rendre visite à sa mère quand il était un peu plus jeune, mais ce n'était que pour un ou deux jours et ensuite, son père et lui revenaient à la maison et il retrouvait ses jeux-vidéo, sa musique et ses copains. Mais là, il allait y passer quatre mois et demi dans un premier temps, puis six mois d'un coup. Et ce, pendant les sept prochaines années de sa vie.
D'un côté, il comprenait l'amour que sa mère et son père portaient pour cette école dont tous les sorciers vantaient la supériorité et son enseignement prestigieux. Mais d'un autre côté, même si être un sorcier lui plaisait énormément, il aimait aussi beaucoup Karl et la dizaine de copains, tous des Moldus, qui traînait toujours avec eux depuis qu'ils s'étaient rencontrés en maternelle, et les laisser comme ça sans avoir le droit de leur dire la vérité l'énervait pas mal.
Grognon, il quitta ses vêtements et, en slip, il se jeta sur son lit sans même l'ouvrir. Il faisait bien trop chaud pour enfiler ne serait-ce qu'un t-shirt et encore plus, s'enfiler sous les draps. Après quelques secondes de réflexion le jeune homme se débarrassa de son slip et se mit sur le dos.
De l'air frais entra par la fenêtre grande ouverte. Il sentit un frisson lui caresser le corps et il soupira en regardant les étoiles phosphorescentes collées à son plafond. Les mains sous la nuque, il se tourna sur le côté et ferma les yeux. En quelques secondes, il dormait.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top