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— Je... je... je peux pas... ça fait trop mal... je comprends même pas...
La voix de James tremblait, brisée par la douleur, et il passa une main sur son visage, comme pour essayer d'éloigner les pensées qui l'envahissaient. Ses yeux semblaient vides, comme s'il n'arrivait pas à saisir ce qui se passait autour de lui.
— James... je peux t'aider... dis-moi...
Sirius s'approcha doucement, son regard rempli d'inquiétude. Il sentait que James était à la limite, mais il ne savait pas comment le toucher, comment l'aider à sortir de cette spirale de souffrance.
— Je... enfin voilà... je...
James hésita, son regard fuyant. Les mots se perdaient avant même de franchir ses lèvres. Il semblait chercher dans sa tête la meilleure façon d'exprimer ce qu'il ressentait.
— C'était avant les vacances... je ne parlais plus à Lily... Parce que tu sais... Je... je me suis dit que si elle ne m'aimait pas... Eh bien, autant la laisser... Ça faisait déjà deux ans...
Les mots sortirent d'un coup, précipités, comme si une barrière venait de se briser. James évita le regard de Sirius, ses yeux fixés sur le sol, son visage marqué par l'angoisse.
— Je sais... Je sais aussi que ça fait deux ans que tu prends sur toi...
Sirius hocha la tête, les sourcils froncés. Il comprenait, il savait ce que ça faisait d'être dans l'attente de quelque chose qui n'arriverait peut-être jamais. Mais entendre James parler de cela ainsi, avec cette douleur palpable, lui fit mal au cœur.
— Mais... l'autre fois, je... Éloïse... Éloïse Parkinson est... est venue me voir et m'a dit que Lily lui avait dit qu'elle pensait avoir des sentiments pour moi...
James marqua une pause, ses mains tremblant légèrement. Le souvenir de cette rencontre avec Parkinson semblait encore lui peser lourdement.
— PARKINSON, la petite amie de Severus ! Tu te fous de moi ! Tu l'as pas écoutée, j'espère !
Sirius éclata, son ton vif et agacé. L'idée même que Parkinson puisse être celle à apporter des nouvelles de Lily semblait totalement absurde à ses yeux. Il ne pouvait pas croire que James ait pris au sérieux cette rumeur.
— Tu sais, quand il s'agit de Lily...
James baissa la tête, le regard perdu. Il comprenait les réactions de Sirius, mais quand il s'agissait de Lily, tout devenait flou, irrationnel. Il avait déjà trop souffert en silence pour oser affronter la réalité.
— Tu es amoureux...
Sirius dit cela d'une voix calme mais perçante, comme une évidence. Il avait vu James souffrir à distance pendant des mois, et il comprenait tout de suite ce qui se passait. James ne pouvait plus le cacher, même à lui-même.
— Ah bon ! Mais c'est que tu es de plus en plus perspicace, mon cher Sirius ! Bien sûr que je suis amoureux ! Je suis fou d'elle...
James laissa échapper un petit rire nerveux, ses yeux s'assombrissant de plus en plus. Il soupira lourdement, comme si avouer enfin ce qu'il ressentait ne faisait qu'alourdir encore plus son cœur.
— Ça ne me dit pas pourquoi tu es rentré en pleurant...
Sirius se pencha un peu en avant, le visage toujours marqué par l'inquiétude. Il ne comprenait pas tout, mais il sentait que quelque chose de terrible venait de se passer.
— En fait, trois... ou quatre jours plus tard... Je suis allé voir Lily... Et je lui ai demandé si elle voulait m'accompagner à Pré-au-Lard... Et...
James marqua une nouvelle pause, la gorge nouée. Ses mains tremblaient plus fort. Chaque souvenir semblait l'envahir à nouveau, et il avait du mal à le revivre.
— Et... Et elle s'est mise à me hurler dessus en pleurant...
James baissa la tête, la douleur sur son visage évidente. Le simple fait de repenser à la scène lui déchira le cœur. Il ne comprenait toujours pas pourquoi Lily avait réagi de cette manière.
— Ah... qu'est-ce qu'elle t'a dit ?
Sirius s'approcha de lui, ses yeux pleins de perplexité. Il redoutait la réponse, mais il savait qu'il devait savoir pour pouvoir comprendre ce qui se passait.
— Elle... elle m'a dit que j'étais un cognard, que personne ne me méritait, que j'étais répugnant, et que surtout... je ne devais plus lui parler, l'approcher ou même prononcer son nom...
Les mots sortirent de la bouche de James comme des couteaux. Chaque phrase semblait plus douloureuse que la précédente. Il fixa le sol, son cœur serré.
— Je comprends pas, Sirius, je ne lui ai rien fait... Je ne l'ai même pas invitée une seule fois à Pré-au-Lard en trois ans...
Ses yeux étaient remplis de confusion, comme s'il avait besoin de se convaincre lui-même qu'il n'était pas responsable de ce qui venait de se passer.
— Je te crois, James... On va trouver... On va lui prouver que tu n'as rien fait...
Sirius posa une main rassurante sur son épaule, déterminé. Il savait que James n'était pas coupable. Mais il sentait qu'il devait agir, et vite, pour prouver à Lily qu'elle se trompait, ou qu'il y avait quelque chose de plus sombre derrière tout ça.
Sirius s'éloigna un peu, son esprit en effervescence. Il pensait à tout ce qui s'était passé ces derniers jours, à la rencontre avec Éloïse Parkinson et la prétendue révélation qu'elle lui avait faite. Tout cela n'avait pas de sens. Il savait que quelque chose clochait.
Il devait comprendre. Il devait savoir pourquoi cette histoire se déroulait ainsi, et pourquoi Lily semblait le rejeter si violemment.
Il n'y avait pas de coïncidences, pas avec Parkinson. Il ne croyait pas à ce genre de hasard.
Un sentiment de méfiance grandissait en lui, mais il savait que le moment était mal choisi pour explorer trop profondément. L'urgence, pour l'instant, était James. Et peut-être plus tard, il s'occuperait de tout le reste.
Il devait résoudre ça, pour James... et pour lui.
4o mini
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