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Cela faisait presque un an que Sirius et Remus étaient en couple... J'avais bien remarqué qu'ils me cachaient quelque chose. Mais, après tout, ils étaient ensemble. Je pouvais comprendre qu'ils aient besoin de leur espace. Pourtant, je sentais que cette fois, ce n'était pas rien. Ça me rongeait, ce silence, ce secret. C'était important. Alors, j'avais pris la décision de faire quelque chose à propos de ça.
J'avais passé des semaines à créer une carte. Une carte magique, du château, avec un sortilège de trace... Un sortilège compliqué à maîtriser, mais je l'avais fait. J'avais prévu de l'activer à la rentrée, mais pour l'instant, je me concentrais sur autre chose. Oui, c'était les vacances d'été. Bientôt la 3ème année, un tournant dans nos vies, et j'avais l'impression que tout allait changer.
Alors que je m'installais dans le jardin, un livre de Quidditch à la main, j'entendis un bruit étrange. Un "flop". Je levai la tête. Il n'y avait rien... ou presque. Juste un bruit de quelque chose qui tombait, et puis un corps. Je n'hésitai pas une seconde. Je me levai et courus vers l'origine du bruit.
C'était Sirius. Il était là, à terre, le t-shirt ensanglanté. Mon cœur s'arrêta un instant. Je paniquai.
— Maman !! Vite ! criai-je.
— Oui... mon... Par Merlin... Ma mère arriva en courant, comme une tornade, et sans perdre une seconde, elle utilisa un sortilège pour faire léviter Sirius. Elle le transporta directement dans ma chambre. Une fois allongé sur mon lit, elle murmura des incantations, soignant et bandant les plaies.
Elle sortit de la pièce après avoir terminé et je la suivis.
— Maman... c'est grave ? dis-je, les yeux embués de larmes.
Elle me regarda, son visage marqué par la tension, et je vis ses propres yeux briller.
— Oui, mon chéri... J'ai bien peur qu'il se soit fait... torturer. Mais... il va s'en sortir, James. Il faut y croire. Dit-elle en essuyant les larmes qui commençaient à couler.
Je pris une grande inspiration. C'était un choc. Sirius... torturé. Ce n'était pas juste une simple blessure. Il y avait quelque chose de bien plus profond, de bien plus sombre.
— Je... Je vais aller le voir, maman... Merci... Merci d'avoir sauvé mon meilleur ami. Dis-je en la prenant dans mes bras, mes larmes se mêlant aux siennes.
— C'est normal, mon chéri. Mais... tu sais... il n'est pas seulement ton meilleur ami, n'est-ce pas ?
Je me figeai un instant, une étrange chaleur envahissant mon ventre.
— Oui... Mais pas comme tu le penses. C'est comme un frère pour moi... Je ne me vois plus vivre sans lui... Et puis... Il est avec Remus... Et moi...
— Et toi ? dit-elle, un sourcil levé, la lueur d'un sourire espiègle sur son visage.
Je soupirai.
— Et moi... Elle ne veut pas de moi... Bon, je vais voir Sirius...
Elle me prit doucement par le bras.
— Tu es sûr que ça va, James ? Tu n'as rien dit à propos des vacances...
Je ne voulais pas en parler. C'était trop douloureux. Mais je n'avais pas le courage de lui dire. Alors, je me contentai de hocher la tête.
— Oui... Oui, je vais voir Sirius. Dis-je précipitamment.
Je partis en courant vers ma chambre, laissant ma mère derrière moi. En effet, je n'avais pas dit un mot de mes vacances, pas un mot sur ce qui s'était passé entre Lily et moi. C'était simple, vraiment : mon cœur était en morceaux.
Je me souvenais encore de ses mots... ceux qu'elle m'avait dit, ce jour-là :
— Mais James ! Jamais je ne voudrais venir avec toi ! Tu n'es qu'un idiot prétentieux et mesquin et... je te déteste !
Quand je suis entré dans ma chambre, Sirius était réveillé. Il me regarda, ses yeux rouges, une expression de douleur marquée sur son visage. Je fonçai vers lui, ne pouvant pas m'empêcher de l'engueuler. C'était plus fort que moi.
— Mais t'es taré ! Tu m'as fait la peur de ma vie ! Comment j'aurais fait sans toi, moi ?!
Il esquissa un petit sourire malgré tout, les yeux remplis de larmes.
— Hum... Heureux de t'avoir manqué... dit-il d'une voix faible.
Je m'assis à côté de lui, les mains tremblantes, mais je ne pouvais pas le laisser dans cet état.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé, Sirius ? dis-je en lui prenant doucement la main.
Sirius ferma les yeux un instant, comme si l'évocation de ce qu'il avait traversé lui faisait mal. Puis il parla, sa voix brisée.
— Je... Je ne pouvais pas te dire. C'était trop... compliqué.
Je lui pris doucement le visage dans mes mains.
— C'est tes parents... C'est eux qui t'ont fait ça, n'est-ce pas ?
Il baissa les yeux, un silence lourd planant entre nous. Puis, enfin, il souffla :
— Je... Oui.
Je posai ma main sur son bras, cherchant à le réconforter.
— C'est fou... Tu penses à Remus avant toi... dis-je en souriant légèrement.
— Je ne pouvais pas... ne pas lui en parler. Je voulais lui épargner ça... Tu sais bien qu'il a déjà suffisamment de choses à gérer avec la pleine lune...
Je soupirai, mais il fallait qu'il parle. Il ne pouvait pas continuer à porter tout ça tout seul.
— Sirius, tu dois lui dire... Remus, c'est ton meilleur ami, avant d'être ton petit ami... Tu ne peux pas le laisser dans l'ignorance.
Il secoua la tête.
— Non, je ne veux pas... Je ne veux pas qu'il souffre à cause de moi...
Je le regardai, ne sachant pas quoi répondre. Mais avant que je puisse répliquer, il leva les yeux vers moi, un air plus sérieux sur le visage.
— James... Je peux te poser une question ? dit-il en hésitant.
— Pff... Oui, vas-y, je t'écoute.
Il prit une grande inspiration avant de parler, ses yeux cherchant les miens.
— Est-ce que tu penses que... enfin, je veux pas déranger, mais... tu penses que je pourrais venir chez toi pendant les grandes vacances ? Je... Je resterai au château pendant l'année... Mais...
Je ne dis rien, et sans réfléchir, je partis en courant. Dix minutes plus tard, je revins dans la chambre, un trousseau de clés dans les mains. Je les lui tendis.
— Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda-t-il, un air confus sur le visage.
— Ça ! C'est la clé de ta nouvelle maison, Sirius...
— Ah bon... Mais où ça ?
— Mais ici, Sirius ! Tu es comme mon frère, Sirius ! Alors maintenant, tu habiteras ici avec moi !!
Sirius me regarda, les yeux écarquillés, avant de fondre en larmes. Il se jeta dans mes bras.
— Merci, James... Vraiment... Je suis tellement heureux de t'avoir rencontré...
Je le serrai contre moi, aussi ému que lui.
— Moi aussi, Sirius... Mais...
Il s'écarta légèrement de moi, et son regard devint plus intense.
— Mais comment comptes-tu cacher tes cicatrices à Remus ?
Je n'avais jamais posé la question, mais maintenant, je me demandais comment il comptait faire. Avec Remus, tout était simple, jusqu'à ce moment-là. Mais les choses allaient changer.
— Je... Comme je l'ai toujours fait... dit-il d'une voix plus faible.
— Sirius... S'il te plaît... Tu ne vas pas me faire croire que tu ne vas rien faire avec lui... Pour... Pour tes cicatrices.
Il soupira profondément, baissant les yeux.
— Arrête, James... Et puis de toute façon, je ne pense pas qu'il en ait envie...
Je le regardai, incertain, avant de répondre doucement :
— Sirius... Il en a autant envie que moi d'être avec... Moi je vais y aller...
Avant que je puisse réagir, Sirius me coupa.
— James, tu ne m'as pas parlé de ce qui s'est passé ce jour-là... Tu es juste rentré en pleurant...
Je me figeai.
— Non, c'est bon... Je n'ai pas envie d'en parler...
Il insista, la voix ferme cette fois.
— James, on vient littéralement de parler de mes plans avec Remus. Alors si je pense que tu peux... que tu dois ! m'en parler...
Je soupirai, résigné. Très bien, il voulait savoir. Et il méritait de savoir.
— Je... Très bien... En gros...
La suite au prochain chapitre... 😁😏
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