-7-
Je le regardai, mon cœur battant la chamade. Il était là, devant moi, les yeux pleins de larmes, et j'avais envie de le prendre dans mes bras, de le rassurer. Mais il semblait si perdu, si brisé... Je voulais lui dire tout ce que je ressentais, mais les mots se coinçaient dans ma gorge.
— Remus... murmurai-je, mes mains tremblantes.
Il leva les yeux vers moi, son regard plein de confusion et de douleur. C'était presque insupportable de le voir comme ça, mais je savais que c'était la seule chose à faire. La seule chose qui pourrait nous permettre d'avancer.
— Salut, Moony... dis-je, un sourire timide sur les lèvres.
Il secoua la tête, comme s'il essayait de comprendre ce qui se passait, mais il n'y arrivait pas. Ses larmes continuaient de couler, et je sentis une boule dans ma gorge.
— Mais... je... Qu'est-ce que tu as fait, Sirius ? dit-il finalement, les mots brisés par les sanglots, les larmes ne cessant de couler sur ses joues.
Je fermai les yeux un instant, priant pour avoir le courage de lui expliquer. Puis je pris une profonde inspiration, et, d'une voix presque tremblante, je lui répondis.
— Je... Je suis devenu Animagus... soufflai-je, mes yeux fuyant les siens. Pour toi, Moony... Pour pouvoir être avec toi les nuits de pleine lune, sans risquer de me faire tuer...
Il se laissa tomber sur un genou, la tête basse, se repliant presque sous le poids de mes paroles.
— Mais... Mais pourquoi... je... je comprends pas... dis-il, sa voix déraillant, une douleur profonde dans les mots.
Je m'approchai doucement de lui, me baissant pour le regarder droit dans les yeux, posant une main sur son épaule tremblante.
— Pour toi, Remus, parce que je ne veux plus te voir souffrir seul... Parce que je t'aime... De tout mon cœur... J'ai besoin d'être là pour toi, même si ça veut dire prendre des risques.
Ses yeux brillèrent encore plus, les larmes se mêlant à la pluie qui tombait silencieusement autour de nous. Puis, sans prévenir, il me sauta dans les bras, et je l'enserrai fermement, mon cœur se gonflant d'une émotion nouvelle.
— Je t'aime tellement, Sirius... dit-il dans un souffle, la tête enfouie dans mon cou, ses larmes chaudes éclatant sur ma peau.
Je fermai les yeux, sentant son cœur battre contre le mien, et murmurai :
— Moi aussi, Moony... Moi aussi...
Il se recula lentement, me regardant avec ses yeux encore remplis de larmes.
— Moony ? murmura-t-il, sa voix faible, hésitante.
Je frémis, incertain de ce qui allait suivre, mais je me sentais prêt à tout, prêt à tout pour lui.
— Ça ne te plaît pas... ? demandai-je, le regard un peu perdu.
Il hocha la tête, mais avec une légère hésitation, puis un petit sourire se dessina sur ses lèvres, malgré les larmes.
— Si, bien sûr que si, mais alors seulement si... Si je peux t'appeler Padfoot...
Mon cœur s'emballa, et je me rapprochai de lui, un sourire large illuminant mon visage.
— Avec joie, mon Moony... répondis-je, presque sur un ton moqueur, en m'approchant pour l'embrasser.
Mais il baissa la tête, l'air soudainement plus sérieux, et me détourna de mon élan.
— Sirius... Je peux te poser une question... ? dit-il, d'une voix plus faible.
J'hochai la tête, incertain de ce qu'il voulait dire. Il avait l'air d'hésiter, comme si quelque chose le bloquait. Il chercha ses mots avant de les lâcher, tout tremblant.
— Pourquoi tu m'aimes... ?
Je frissonnai, déstabilisé par la question, mais je n'allais pas me dérober. Je plongeai mes yeux dans les siens, cherchant les mots justes, les mots qui pourraient enfin lui montrer à quel point je l'aimais.
— Pourquoi tu m'aimes, moi... et pas... je sais pas, une fille ou un autre gars qui ne sont pas... dangereux, ni recouverts de cicatrices, et...
Je l'interrompis en posant mes doigts sous son menton, le forçant à me regarder dans les yeux. Il baissa le regard, visiblement gêné.
— Et quoi, Moony... ? dis-je doucement, presque amusé par son inquiétude.
Il rougit légèrement, mais continua.
— Et qui ont déjà eu un(e) petit(e) ami(e)... ?
Je souris, sentant mon cœur fondre à l'idée de ce qu'il pouvait penser. Puis je me penchai, murmurant avec toute la tendresse que j'avais pour lui.
— Parce que les autres ne sont pas toi, Moony... Ils ne sont pas incroyablement courageux, intelligents, et surtout, ils ne sont pas la personne la plus adorable que je connaisse. Je m'en fiche que tu n'aies jamais été en couple... Je serais honoré d'être le premier ! Et tes cicatrices n'y changent rien... À vrai dire, je ne trouve pas ça choquant du tout.
Je marquai une pause, jetant un regard en biais, avant de penser :
— J'ai l'habitude des cicatrices... j'en ai dans tout le dos... mais ça... personne ne sait... même James ne sait pas... il sait que je souffre, mais pas à ce point...
Il resta un moment silencieux, me fixant avec intensité, comme s'il lisait dans mon âme. Puis, il me fit sortir de mes pensées en posant sa main sur mon bras.
— Sirius... dit-il doucement.
Il me fit un léger sourire et s'approcha lentement. Je le sentais un peu plus apaisé, mais sa question suivante me fit à nouveau plonger dans une brume de doutes.
— Quand tu dis que ça ne te choque pas... tu en as...
Je soupirai, un peu gêné, mais je savais que je ne pouvais pas lui mentir davantage. Alors, je me contentai de lui répondre, cette fois sans détour :
— Je... Non... Non, ne t'inquiète pas...
Il sembla hésiter, mais il s'approcha de moi. Ses lèvres effleurèrent les miennes, d'abord timidement, puis plus fermement. Ses mains se glissèrent autour de mon cou, et je répondis à son baiser, mon cœur battant à tout rompre.
— Je t'aime, Padfoot... murmura-t-il, le souffle court, contre mes lèvres.
Je souris contre sa bouche, le cœur débordant de bonheur.
— Moi aussi, mon Moony... répondis-je, tout contre lui.
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