-5-
Alors que je me réveillai, une sensation étrange m'envahit. Quelque chose de doux sous moi... Mais où étais-je ?
— Ah ! Vous voilà enfin réveillé, déclara la voix familière de Madame Pomfresh.
Je fronçai les sourcils, tentant de remettre de l'ordre dans mes pensées.
— Mais... J'ai dormi ici ?
— Oui, bien sûr, répondit-elle avec un sourire réconfortant. Je vous rassure, vous n'avez rien de grave, seulement une cicatrice sur le torse qui, je le crains, ne partira jamais.
Une cicatrice ? Je sentis une boule se former dans ma gorge.
— Mais... Je ne comprends pas. J'étais très blessé ?
Elle acquiesça d'un air grave.
— Oh oui, vous étiez salement amoché. Mais, fort heureusement, votre ami était là pour vous.
Je la regardai, pris de panique.
— Mon ami ?
— Ah, je vois, vous ne vous souvenez plus de rien ! Monsieur Sirius Black vous a amené ici.
Les mots me frappèrent de plein fouet. Je secouai la tête, refusant d'y croire.
— Quoi ? Non... Ce... ce n'est pas possible...
Les larmes me montèrent aux yeux. Pourquoi Sirius ? Pourquoi m'avait-il vu comme ça ?
Madame Pomfresh s'empressa de me rassurer :
— Oh ! Ne vous inquiétez pas, il va bien. Le brave petit vous a veillé toute la nuit. Il a même fallu que je le menace pour qu'il aille en cours ! Il m'a dit qu'il passerait vous voir à midi.
Je déglutis difficilement.
— Je... S'il vous plaît, Pomfresh, j'aimerais rester seul aujourd'hui.
Elle hésita un instant, puis acquiesça.
— Très bien. Si tout va bien, vous pourrez sortir demain matin.
Je la remerciai d'un faible sourire et me laissai retomber contre l'oreiller, le cœur lourd.
Le lendemain, lorsque je quittai l'infirmerie pour aller en cours, je fis tout pour éviter les garçons. Surtout Sirius.
En entrant dans la salle de classe, j'entendis sa voix derrière moi :
— Remus ! Tu viens ?
Je l'ignorai et me dirigeai vers une place libre à côté de Lily. Elle fronça les sourcils, étonnée.
— Remus ? Tout va bien ? Tu ne t'assois pas avec Sirius ?
Je fis semblant de sourire.
— Non... J'ai juste envie d'un cours tranquille pour une fois.
— Oh, d'accord... Je comprends, répondit-elle doucement.
Je détournai la conversation.
— Et toi, ça va avec Sévi... Severus ?
Elle baissa les yeux.
— Je ne sais pas trop. Il passe beaucoup de temps avec ses amis de Serpentard...
— Oh... Je suis désolé, murmurai-je.
Mais à peine avais-je terminé que le professeur entra et tapa dans ses mains pour imposer le silence.
— Très bien, bonjour à tous. Aujourd'hui, nous allons étudier une nouvelle espèce d'animaux. Comme d'habitude, je vais vous donner cinq indices et vous me direz de quel animal il s'agit. Prêts ?
La classe répondit d'une seule voix :
— Oui, monsieur !
Le professeur énonça les indices d'une voix grave :
— Il est notre pire cauchemar étant enfant... Il est le plus dangereux un soir par mois... Il est la monstruosité incarnée... Il tuerait sans remords... Et enfin... Une seule chose à vous dire : Gare à vous !
Mon sang se glaça. Non... Non, ça ne pouvait pas être ça. Je vis Lily lever la main.
— Les loups-garous, monsieur ?
— Très bien, Mlle Evans. Cinq points pour Gryffondor. Maintenant, nous allons étudier les pires désastres qu'ils ont causés...
À ce moment-là, Sirius leva la main.
— Monsieur ?
— Oui, Monsieur Black ?
— Puis-je donner mon point de vue sur les loups-garous ?
Le professeur sourit avec un air condescendant.
— Très bien. Nous serons passionnés de vous entendre, j'en suis sûr.
Sirius se leva, ses yeux flamboyant de détermination.
— Pour moi, un homme devient loup-garou non pas par choix, mais par malchance. Qui voudrait s'infliger, chaque soir de pleine lune, des douleurs atroces, par peur de faire du mal ? Un loup-garou n'est pas une bête monstrueuse. C'est quelqu'un de bien, à qui il est arrivé de mauvaises choses. Ce n'est pas parce qu'une fois par mois, il n'est plus lui-même, qu'il n'est pas honnête, sage, et... humain.
Le professeur fronça les sourcils.
— Monsieur Black, je ne vous permets pas d'insinuer de telles sornettes !
La pièce tournait autour de moi. Je ne pouvais plus respirer.
— Monsieur..., murmurai-je faiblement.
— Quoi ?
— Puis-je aller à l'infirmerie ? J'ai mal à la tête.
— Très bien. Que quelqu'un l'accompagne.
Alors que je me tournais vers Lily, une main attrapa la mienne. Sirius.
Je la retirai brutalement et partis en courant dans le couloir.
— Remus ! Attends ! hurla-t-il derrière moi.
Je savais où il était parti. La tour d'astronomie. C'était l'endroit où on se réfugiait quand ça n'allait pas. Je grimpai les marches quatre à quatre et entendis des sanglots.
— Remus...
— Laisse-moi, Sirius. S'il te plaît...
Je m'approchai lentement.
— Mus, pourquoi tu ne m'avais rien dit ?
— Ça paraît évident, non ? Soit tu me détestes et je te dégoûte... et ça, je ne pouvais pas le concevoir. Soit tu réagissais comme ça... Et tu serais en danger. Il étouffa un sanglot.
— Mus...
— Laisse tomber, Sirius. Maintenant que tu sais mon secret... Je te demanderai juste de ne rien changer. Et si... si tu ne veux plus être mon ami, je comprendrai...
Les larmes ruisselaient sur ses joues. Je m'avançai et l'enlaçai fermement.
— Hé... Remus. Jamais, tu m'entends ? Jamais rien ni personne ne pourra me séparer de toi.
Il releva la tête, surpris.
— Et... Et quoi ?
Je souris tendrement.
— Et je t'aime, Mus.
Ses lèvres tremblèrent.
— Moi aussi... Sirius... Mais...
— Mais quoi ?
— J'ai trop peur de te faire du mal. Ma mère... Ma mère est morte à cause de blessures que je lui ai infligées. Il éclata en sanglots.
Je restai figé, puis murmurai :
— Remus... Tu ne peux peut-être pas aimer un humain... Mais dans ce cas, je changerai pour toi, Mus. Pour nous.
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