Sirius :

Alors que je commençais à sombrer dans le sommeil, un bruit léger me réveilla. J'entrouvris les yeux. Dans la pénombre du dortoir, je distinguai Remus, debout près de son lit, en train de préparer un sac. Je plissai les yeux, intrigué. Ses gestes étaient calmes, mais empreints d'une étrange urgence, comme s'il s'apprêtait à partir pour un long moment.

Puis, il s'immobilisa. Depuis la porte, je sentis son regard se poser sur moi. Il me regardait... comme si c'était la dernière fois. Et dans un souffle à peine audible, j'entendis :
— ...Je t'aime...

Mon cœur se serra. Moi aussi, je t'aime, Remus... pensai-je. Mais pourquoi ? Pourquoi dis-tu ça maintenant ? Pourquoi pars-tu avec un sac ? Où vas-tu ?

Il sortit doucement et referma la porte derrière lui. Un frisson d'inquiétude me parcourut. Je ne pouvais pas rester là sans savoir. C'était impossible. J'avais besoin de comprendre. Je pris la cape d'invisibilité de James – une chance qu'il l'ait laissée traîner près de son lit – et me levai sans un bruit.

Je descendis rapidement dans la salle commune, le cœur battant. La pièce était sombre et silencieuse, mais je vis la porte se refermer derrière lui. Sans perdre une seconde, je le suivis.

Dehors, le froid mordant de la nuit me frappa, mais je n'y prêtai pas attention. Je vis Remus, une silhouette solitaire dans l'obscurité, traverser le parc à grandes enjambées. Je fronçai les sourcils en le voyant s'arrêter près du Saule Cogneur. Quoi ?! pensais-je, stupéfait. Il va sous le Saule Cogneur ? Mais comment... ?

Je m'approchai prudemment. L'arbre géant se balançait dangereusement, ses branches fouettant l'air avec violence. J'avais déjà entendu dire que cet endroit était dangereux, mais Remus semblait savoir exactement où aller. Je ne pouvais pas le laisser disparaître comme ça.

Arrivé à bonne distance, je dégainai ma baguette, inspirai profondément et murmurai :
— Immobulus.

L'effet fut immédiat. Les branches de l'arbre s'immobilisèrent dans un craquement sinistre. Le silence retomba autour de moi. Remus venait de disparaître dans un passage au pied du Saule Cogneur, et je savais que je n'avais plus qu'une chose à faire : le suivre.