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Sirius fronça les sourcils, sa voix douce mais insistante :
— Qu'est-ce que tu racontes, Mus ? Tu n'es pas un monstre, tu es Remus, le garçon le plus gentil, calme, attentionné que je connaisse.

Remus secoua la tête, incapable de soutenir son regard.
— Tu ne comprends pas, Sirius. Je... Tu... Tu ne peux pas comprendre, murmura-t-il en baissant les yeux.

Sirius s'approcha, déterminé. D'une main, il releva doucement le menton de son ami pour qu'il le regarde.
— Non, je ne comprends pas comment toi, mon Mumus, tu peux dire une chose pareille, dit-il, le ton doux et presque suppliant.

Remus le fixa, les yeux humides. Il était tellement beau, pensa-t-il. Tellement proche. Avant même qu'il ne comprenne ce qui se passait, Sirius s'était penché et avait posé ses lèvres sur les siennes.

Remus sentit son cœur exploser dans sa poitrine. Il était partagé entre le bonheur intense de ce baiser et la douleur insupportable de sa réalité. Oui, Sirius ne savait rien. Sirius était en danger à cause de lui. Lentement, il posa ses mains sur les épaules de son ami et le repoussa délicatement. Il baissa à nouveau la tête, les larmes menaçant de tomber.
— Sirius, je...

— Je suis amoureux de toi, Remus, lâcha Sirius, la voix vibrante d'émotion. Si tu savais comme je suis dingue de toi... Je ne peux rien y faire. Quand je te vois, je perds la tête, j'ai l'impression que je pourrais m'envoler et toucher mon étoile... Remus...

— Je... Moi aussi, Sirius, balbutia Remus, la voix brisée. Mais je ne peux pas... Je suis tellement désolé...

Et avant que Sirius n'ait le temps de réagir, il s'enfuit en courant, les larmes coulant sur ses joues.

Sirius resta figé, le regard perdu vers la porte que Remus venait de franchir. Il ne comprenait pas.
Pourquoi disait-il qu'il l'aimait, mais qu'ils ne pouvaient pas être ensemble ? Pourquoi se disait-il monstrueux ? Les pensées tournaient dans sa tête alors qu'il s'effondra sur son lit, la gorge nouée.

James et Peter finirent par entrer dans le dortoir quelques minutes plus tard.

— Sirius... commença James.

— Hum... Oui ? répondit Sirius, la voix éteinte.

James fronça les sourcils et s'avança.
— Je me demandais... Qu'est-ce qu'il se passe avec Remus ?

Sirius se redressa légèrement, la mâchoire serrée.
— Rien qui te regarde, lâcha-t-il, sur la défensive.

— Arrête de te buter, Sirius ! s'exclama James. Je te signale que si, ça me regarde. Remus et toi, vous êtes mes meilleurs amis, et...

— Et quoi ? grogna Sirius.

James prit une grande inspiration, comme s'il pesait ses mots.
— Et je me demandais si ça n'avait pas un lien avec les sentiments que tu ressens pour lui.

Sirius soupira profondément. James savait tout. C'était même presque lui qui avait ouvert les yeux à Sirius sur ses propres sentiments pour Remus.

— Hum... Oui, peut-être, admit-il à voix basse.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé, alors ?

Sirius hésita un moment, puis finit par lâcher :
— Je... Je l'ai embrassé.

James écarquilla les yeux, feignant d'être vexé.
— Quoi ?! Tu m'as rien dit ?! Je suis profondément blessé, Sirius !

— Arrête tes bêtises, marmonna Sirius, un sourire timide apparaissant brièvement.

Mais James redevint sérieux.
— Oh... Non, attends. C'est pas réciproque ? Pourtant, j'étais sûr que...

— Je ne sais plus, James, avoua Sirius. Il m'a dit qu'il m'aimait, mais que ce n'était pas possible, qu'il était désolé... Et...

— Et quoi ?

— Et qu'il est monstrueux, souffla Sirius, son regard se perdant dans le vide.

— Quoi ?! s'exclama James, abasourdi. Mais il faut vraiment que tu lui parles, Siri.

— J'ai essayé. Mais il m'évite...

James tapota l'épaule de son ami.
— T'inquiète pas, mon vieux. Tu vas bien finir par y arriver.

— Si tu le dis... murmura Sirius avant de fermer les yeux, épuisé.

Remus :

Ça y est. C'était aujourd'hui. La pleine lune approchait. Remus remplissait silencieusement son sac : un survêtement de rechange, une gourde, des bandages. Beaucoup de bandages.

Avant de sortir, il s'arrêta un instant pour regarder Sirius, profondément endormi dans son lit. Il dormait paisiblement, un léger sourire sur les lèvres. Qu'est-ce qu'il est mignon quand il dort... pensa Remus tristement. Mais il l'était tout le temps. Et il ne le méritait pas.

Jamais.

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