-10-
Sirius :
Je passai la fin de mon été à essayer de comprendre pourquoi Lily s'était mise dans un tel état. Il y avait quelque chose que je n'arrivais pas à saisir, quelque chose qui m'échappait complètement.
Arrivé à la gare, je cherchai Remus du regard, mais je ne le vis pas. Je montai dans le train, suivi de James, et une fois à bord, Peter était déjà assis dans notre compartiment.
— Salut !
Je saluai Peter en m'installant à côté de lui.
— Oh... Salut Sirius ! Salut James !
Peter me répondit d'un ton enjoué, comme toujours. Il avait l'air soulagé de voir qu'on était tous là.
— Dis... Tu n'aurais pas vu Remus... Je ne l'ai pas vu...
Je posai la question, l'espoir qu'il ait simplement pris du retard, mais je sentais qu'il y avait quelque chose d'étrange dans l'air.
— On parle de moi ?
J'entendis une voix familière derrière moi, puis des bras se glissèrent autour de ma taille. Je me retournai et vis Remus qui me souriait.
— Tu m'as tellement manqué.
Je ne pus m'empêcher de lui dire cela en le prenant dans mes bras, avant de l'embrasser. La chaleur de sa présence me réconfortait un peu.
— Toi aussi... Mais... Pourquoi tu n'as pas répondu à mes lettres...
Il se détacha légèrement de moi, son regard sincère mais teinté d'inquiétude. C'était typiquement Remus, toujours soucieux des autres, même quand lui-même avait des choses à cacher.
La vérité... C'était que dans ses lettres, il me demandait comment se passaient mes vacances et moi, je n'avais pas la force de mentir, ni de lui expliquer ce qui se passait réellement.
— Eh... Je... Je ne les ai pas reçues...
Je répondais en me forçant à paraître détaché. Un mensonge, certes, mais je ne pouvais pas lui dire la vérité, pas encore.
James me lança un regard appuyé.
— Vraiment... Bizarre... Mais bon, l'important c'est que maintenant on est ensemble.
Remus sourit doucement et prit ma main, comme pour m'assurer que tout irait bien.
— C'est sûr...
Je lui répondis, un peu plus distrait, alors que mon esprit vagabondait déjà vers d'autres préoccupations.
— Bon alors ! Comment se sont passées vos vacances ?
Remus chercha à détourner la conversation, en espérant qu'on allait tous bien. Je savais que sa question était sincère.
— Je...
James semblait hésiter avant de répondre, comme s'il cherchait encore ses mots.
— Très bien ! Mon père et ma mère ont bien voulu se reparler sans risquer de se jeter à la gorge l'un de l'autre.
Peter, tout excité, lança cette réponse pleine de fierté. C'était toujours amusant de l'entendre parler de ses parents, comme si tout allait bien dans sa vie, même quand ce n'était pas toujours le cas.
— Ah... Oui... Eh bien... Tant mieux alors,
Remus lui répondit d'un ton compatissant, même si j'avais l'impression qu'il se forçait un peu.
— Et toi James ?
Remus tourna la tête vers James, qui semblait encore hésitant.
— Je... Moi... Bien... Enfin... Je vais te le dire, je l'ai dit à Sirius... En fait, je suis... Un peu déprimé... Mais ça va...
James soupira, en baissant les yeux. Il était évident que ce n'était pas "juste un peu", mais il ne voulait pas en dire plus.
— Un peu ! Tu rigoles !
Je lançai cela avec un sourire un peu ironique. Puis je racontai à Remus ce qui s'était passé avec Lily, et comment James et moi avions échangé des lettres.
— C'est vrai... C'est bizarre... Surtout que tu ne fais plus rien en rapport avec elle ou Severus... Et toi, Pad's ?
Remus fronça les sourcils, semblant percer à jour les tensions. Puis il se tourna vers moi, toujours avec son air de détection aiguisée.
— Moi... Eh... Rien...
Je me forçai à répondre d'un ton qui semblait un peu trop calme. Un regard noir de James me fit comprendre qu'il n'appréciait pas trop cette discussion.
— Rien ?
Remus répéta, surpris, en levant un sourcil. Il attendait probablement plus de ma part, mais je n'avais pas l'intention de m'étaler sur mes propres affaires.
— Enfin, je veux dire que je n'ai rien fait en particulier.
Je me sentais coupable de ne pas être plus transparent, mais je savais qu'il fallait parfois garder des choses pour soi.
James, visiblement agacé, se leva brusquement.
— Bon ! Moi je vais aller essayer de trouver la sorcière aux bonbons, il semblerait qu'elle nous ait oubliés !
Il lança cette remarque avec un air distrait, avant de quitter le compartiment.
— J'arrive !
Peter se leva aussi, suivant James sans hésiter.
Une fois les garçons partis, la porte du compartiment se referma, et je me tournai vers Remus, une question me brûlant les lèvres.
— Ça va... Je veux dire la... Pleine... Enfin, tu vois...
Je commençai à parler, cherchant à aborder un sujet qui me tenait à cœur.
— Oui... Bah... C'était assez horrible... Surtout quand tu n'es pas là,
Remus posa doucement sa tête sur mon épaule, comme si son propre poids était trop lourd à porter seul.
— Je suis désolé... J'avais prévu de transplaner pour venir, mais j'ai eu un imprévu.
Je soupirai, tentant de m'expliquer, bien que ça ne suffise pas à effacer la culpabilité que je ressentais.
— Ce n'est pas grave... Mais je croyais qu'il ne s'était rien passé de spécial,
Il sourit légèrement, ses yeux pétillant de malice, mais je pouvais sentir qu'il ne me croyait pas entièrement.
Comment lui dire... La vérité, c'est que cette nuit-là... Ma... Génitrice était en train de me torturer... Je ne pouvais pas lui dire ça, pas encore. Pas alors qu'il me regardait ainsi, avec cet air de confiance.
Voyant que je commençais à réfléchir, il ajouta, avec un sourire pour alléger l'atmosphère :
— C'est bon, je rigole... Mais tu es sûr que ça va ?
Sa voix était douce, pleine de sollicitude.
— Je... Oui, oui... Bien sûr.
Je me forçai à sourire, mais je savais que ça ne passait pas. Remus avait vu juste.
— Mouais... Tu sais que tu peux tout me dire... Ce n'est pas comme si tu ne connaissais pas mes secrets,
Il dit cela en caressant mes cheveux, toujours avec ce sourire rassurant.
— Je... Non, ça va,
Je répondis en me forçant à sourire de nouveau, mais je savais que Remus n'était pas dupe.
Pov Remus :
Je n'étais absolument pas convaincu. Il y avait quelque chose qui n'allait pas. Je le sentais, mais je ne pouvais pas forcer Sirius à tout me dire. J'avais bien vu son air lointain, sa posture tendue. Mais je savais qu'il viendrait à moi quand il serait prêt.
— Très bien,
Je caressai doucement ses cheveux, essayant de le rassurer. Je savais que, même s'il ne me disait pas tout, il m'aimait. Et c'était ce qui comptait le plus.
— Mais tu peux me parler quand tu veux, d'accord ?
Je lui souris légèrement, espérant qu'il se sentirait un peu plus libre de partager.
— Oui... Je t'aime, Moony.
Il me répondit enfin, un sourire doux sur les lèvres. Et ce simple "je t'aime" suffisait à me rassurer un peu.
— Moi aussi je t'aime,
Je lui dis, avant de l'embrasser doucement, en sachant que tout ça finirait par s'arranger. Mais je sentais qu'il y avait encore bien des choses non dites.
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