CHAPITRE IV
Andrew et Sally étaient positionnés l'un en face de l'autre, deux doigts frôlant la goutte sur la planche de Ouija. Une petite lampe était allumée dans un coin de la pièce pour rester dans l'obscurité,Sally avait affirmé à Andrew que c'était mieux s'il faisaitsombre. Lui, pensait surtout à tous ces films qu'il avait pu voir qui ne finissaient jamais très bien lorsque des adolescents jouaient à un jeu dit interdit comme le Ouija. Sally lui avait demandé de poser la question à Jane car c'était lui qu'elle suivait, Andrew regarda autour de lui avant de poser la question comme s'il avait peur d'apercevoir quelque chose ou quelqu'un.
— Euh... Jane,est-ce que tu es là ? demanda-t-il d'une faible voix.
Sally le fixa longuement l'air déconcertée.
— T'es sérieux ?
—Quoi?
— Euh...Jane, est-ce que tu es là ? l'imita Sally en faisant la grimace.
Andrew ignora son imitation médiocre, il était convaincu qu'il ne parlait pas de cette façon. Il se redressa et reposa la question, deux fois avant que la goutte ne bouge toute seule. Tous les deux posèrent leurs yeux sur celle-ci. Elle bougea doucement jusqu'au OUI.
Sally et lui se jetèrent un regard, l'air autour d'eux devint plus froid et un frisson parcourut l'échine du blondinet. Sally non plus ne semblait pas rassurée. C'était totalement irréel, est-ce qu'ils communiquaient réellement avec le fantôme de Jane ? Une vague d'émotion envahit Sally mais elle préféra ne rien montrer. Quant à Andrew, cela ne faisait que confirmer son ressenti depuis tous ces jours.
— Et maintenant, je demande quoi ? s'enquit le jeune homme.
— J'en sais rien ! T'as qu'à lui demander pourquoi elle te suit.
Andrew posa cette question, la goutte bougea toute seule sur plusieurs lettres, doucement pour qu'ils puissent comprendre ce que cela voulait dire, mais au lieu d'avoir une réponse, ce que Jane avait épelé était : A.I.D.E.Z.M.O.I
— Andrew, c'est toi qui fait bouger ce truc ?
—Je t'assure que non.
— Crétin! Je parie que oui, tu te fous encore de moi, c'est ça ? C'est vraiment pas drôle !
— Je te dis que non ! cria-t-il d'une lourde voix tout en la foudroyant du regard.
Il n'était pas le genre de garçon à rigoler de ce genre de choses, pour lui, on devait respecter les morts. Sally prit une grande inspiration et reposa ses doigts sur la goutte, Andrew demanda à voix haute ce qu'ils devaient faire pour l'aider, la goutte bougea à nouveau. Malgré tout, Sally restait suspicieuse,elle peinait à croire qu'elle avait réussi à entrer en contact avec son amie décédée.
Jane ou plutôt le fantôme, répondit une fois de plus à côté de la plaque, ce n'était jamais en rapport avec la question. Elle épela à nouveau la même chose, aidez-moi. Sally et Andrew se jetaient sans arrêt des regards perplexes, il était difficile de comprendre ce qu'il se passait, tout comme il était difficile de s'avouer que ce jeu fonctionnait réellement.
— Pourquoi veux-tu qu'on t'aide ? demanda Sally à haute voix.
La goutte glissa de nouveau sur la planche, plus vite cette fois.
—J'ai fait une erreur... lit Andrew à voix haute en regardant Sally.
— Quelle erreur, Jane ?! s'exclama la jeune fille.
Tout cela devenait de plus en plus effrayant. La goutte glissa encore une fois, toujours plus vite que les fois précédentes. Il était difficile de suivre l'objet des yeux mais ils réussirent à lire ce que Jane venait d'épeler : J.E.N.E.S.U.I.S.P.A.S.S.E.U.L.E
Juste après qu'Andrew l'ait dit à voix haute, la goutte fut propulsée contre le mur. Sally se leva d'un bond en poussant un cri, elle se frotta les bras, elle avait la chair de poule. La fenêtre s'ouvrit toute seule, ce qui lui valut un nouveau cri. Andrew aussi s'était levé, effrayé de la situation mais il essayait de le garder pour lui, même si l'expression qui marquait son visage et ses cheveux hérissés sur sa tête, prouvait le contraire.
— Jane ?! Jane,tu es là ? Fais nous un signe ! cria-t-il la voix aiguë sous la panique.
Jane était toujours assise face à la planche, devant elle se tenait l'ombre, celle-ci ne semblait pas avoir apprécié la confession de Jane disant à ses amis qu'elle n'était pas seule.Cette ombre l'avait prouvé en produisant ce que Sarah appelaient des poltergeists. En était-ce un ? Probablement était-ce pire...
L'ombre s'approcha d'elle, Jane recula à l'aide de ses mains et de ses pieds puis elle se leva et se poussa sur le côté au moment même où l'esprit voulut se jeter sur elle. Elle se précipita vers la porte, cette fois-ci elle n'hésita pas une seule seconde à passer à travers celle-ci sans même faire attention à la sensation que cela pouvait bien procurer. Elle sprinta dans le couloir et elle descendit les marches de l'escalier à toute vitesse, l'ombre à ses trousses.
Elle sortit dehors et courut dans la rue, la sensation que les battements de son cœur de morte résonnaient dans ses oreilles, ce qui lui rappelait lorsqu'elle était vivante, mais ce n'était pas le cas et elle était poursuivie par un fantôme. Comment le semer ? Elle entra dans une maison au hasard et elle se colla contre un mur dans une jolie cuisine parfaitement aménagée avec un îlot central, une femme y cuisinait.
Le menton de Jane tremblait et elle sentait des larmes lui noyer les yeux, Sarah avait raison, elle lui avait dit la vérité et Jane s'en voulait d'avoir joué la sourde oreille à propos de ses menaces. Elle était tellement obsédée à l'idée de ne pas pouvoir faire passer son message à sa famille, résultat,elle s'était attirée des ennuis. Elle entendit l'ombre, ce bruit étrange comme un vent sifflant. Lorsqu'elle se retourna, l'esprit se tourna vers elle, Jane poussa un cri et se jeta sans même réfléchir sur la femme qui coupait ses légumes en rondelles. Celle-ci se redressa aussitôt et Jane put voir à travers ses yeux. Elle se tourna alors vers l'endroit où était l'ombre, elle avait disparu.Elle regarda ses mains, puis sa tenue, elle toucha ses cheveux, son visage... elle s'approcha d'un miroir et elle poussa un cri d'effroi en découvrant qu'elle était dans le corps d'une mère de famille.
—Nom de Dieu ! Qu'est-ce que j'ai fait ? Je veux sortir de là ! Je veux sortir de là ! hurla-t-elle à voix haute en secouant ses mains qui n'étaient pas les siennes pour se ventiler.
Ce n'était même plus sa voix, c'était une voix plus mûre, plus cassée aussi et moins aiguë. Quelqu'un tira sur le pull large qu'elle portait,elle se retourna brusquement et fit face à un enfant.
— Maman,on mange quand ? demanda-t-il d'une petite voix.
Jane le fixa un long moment sans dire un mot, que devait-elle faire ? Surtout,comment allait-elle faire pour sortir de ce corps qui n'était pas le sien ? Elle n'avait rien contrôlé, il fallait qu'elle apprenne àmaîtriser tous ces pouvoirs de fantôme, c'était effrayant et les accidents comme celui-ci pouvaient arriver n'importe quand. La preuve avec cette pauvre femme.
— Euh... ta maman va revenir, déclara-t-elle en lui tapotant l'épaule.
Le visage du petit garçon se décomposa. Sur ces mots, Jane lui tourna le dos et monta en vitesse les marches des escaliers. Dans le couloir, elle croisa ce qui semblait être son mari qui l'arrêta en lui adressant un large sourire. Il ne manquait plus que ça ! Il avait les cheveux grisonnants, les yeux bleus océan, arborant une carrure d'athlète. C'était un bel homme.
— Tu te sens bien, chérie ? Demanda-t-il.
— Oui,oui, tout va bien, je vais me rafraîchir un petit peu.
—Tu sens ? lui demanda-t-il en reniflant l'air.
Jane huma l'air à son tour, les sourcils froncés.
— Non... quoi ?
— Ça sent le cramé.
— Le cramé... ?
— T'as laissé la viande sur le feu ! s'écria-t-il en descendant les escaliers rapidement.
Jane poussa un profond soupir et se renferma dans la salle de bains. Elle se posta devant le miroir,c'était dur de ne pas voir son propre visage mais surtout, d'être enfermée dans le corps de quelqu'un d'autre. Des larmes coulèrent de ses yeux, elle les essuya aussitôt d'un revers de la manche et renifla tout en se regardant dans la glace.
— Mais qu'est-ce queje vais faire maintenant... marmonna-t-elle sans que ses larmes ne cessent de couler.
Quelqu'un frappa à la porte de la salle de bains,Jane sursauta et se tourna vers celle-ci tout en essuyant les larmes qui dégringolaient sur ses joues comme une cascade.
— J-J'arrive ! balbutia-t-elle.
Elle entendit le mari de cette femme soupirer puis finalement, il sembla la laisser tranquille. Elle souffla longuement et s'assit sur le rebord de la baignoire. Elle attrapa sa tête entre ses mains, serrant des touffes de cheveux entre ses doigts. Comment pouvait-elle sortir de ce corps ? Mais surtout comment était-elle entrée à l'intérieur ? Elle espérait ne pas avoir blessé cette pauvre femme, elle n'avait rien demandé à personne.
Finalement, après avoir sangloté comme une enfant, elle sortit de la salle de bains. Évidemment, son mari l'attendait derrière la porte. Elle l'ignora et descendit les escaliers en attrapant un manteau au hasard. Son mari la suivait de près, elle l'enfila et se tourna rapidement vers lui, il manqua de peu de lui rentrer dedans.
— Tu veux bien me laisser tranquille ? J'essaye d'arranger les choses, alors évite de trop me coller, enfin de la coller, enfin tu m'a compris ! Ta femme va revenir, j'en ai pour deux minutes, donne à manger à tes enfants et couche-les, elle sera revenue à ce moment là.
Il la toisa les yeux grands ouverts et la bouche béante, aucun mot n'en sortait. Jane soupira et se retourna, elle quitta le domicile sans se retourner. Il faisait un froid de canard. Elle ne pouvait pas le ressentir en tant que fantôme, mais cette femme grelottait.
Soudain, elle se sentit vidée de toute énergie, sa respiration s'accéléra, elle s'arrêta en plein milieu de la route et posa sa main sur sa poitrine comme si elle suffoquait, alors qu'elle voulut se redresser, son fantôme fut comme expulsé hors du corps de son hôte. Jane toussa et se retourna vers la femme qui retomba mollement sur le sol, inconsciente. Son mari sortit en trombe de la maison et courut jusqu'à elle où il se laissa tomber à genoux près de son corps.
— Je suis désolée...murmura Jane sans que personne ne puisse l'entendre.
Elle erra dans la rue durant de longues heures. Elle s'assit sur un trottoir devant une maison tout en se remémorant tous les bons moments de sa courte vie. Comme son seizième anniversaire par exemple, elle avait eu une fête surprise, elle en avait pleuré,elle avait pu voir son oncle et sa tante, des personnes qu'elle n'avait pas vu depuis des années, Sally était présente aussi. Elle se souvenait bien de son cadeau ce jour-là, ses parents lui avait offert un polaroid, cet appareil lui avait servi pour tout, elle avait usé toutes sa réserve de papiers pour photographier des choses sans importance, comme son petit frère, une goutte d'eau sur une feuille, un papillon posé sur une fleur. Elle aimait ces moments, lorsqu'elle était seule avec son appareil et qu'elle photographiait chaque petit détail insignifiant de la vie. C'était les plus beaux clichés, les détails que l'on ignorait, les détails auxquels nous ne faisions pas attention, Jane elle, y faisait attention et cela faisait toute la différence.
Elle esquissa un léger sourire en y pensant, sa vie n'avait jamais été nulle, loin de là. Sa vie avait été parfaite, du début à la fin. Elle avait eu une famille parfaite, une meilleure amie parfaite. En fait, Jane était une fille heureuse, du moins jusqu'à sa mort. Pourquoi ?C'était la question qui résonnait en boucle dans sa tête, pourquoi elle ? Ce soir là, elle n'avait rien demandé, elle disait simplement au revoir à Ellen, la fleuriste de la ville. Puis elle avait traversé la route en commençant à enfiler ses gants etc'était à cet instant qu'un crissement de pneus lui avait fait lever la tête, les phares l'avaient d'abord éblouie et la voiture l'avait alors heurtée sans avoir le temps de s'arrêter. Elle avait été éjectée quelques mètres plus loin, l'arrière de son crâne cognant violemment le béton. Elle avait perdu la vie la seconde qui avait suivi. C'est alors que son sang avait tâché de rouge la neige si blanche du mois de février, laissant son empreinte dans l'hiver,ses longs cheveux bruns faisant contraste sur le manteau blanc de la route.
Une larme coula sur sa joue lorsqu'elle se remémora sa mort. Elle la laissa rouler sur sa joue et disparaître dans les airs, puisque rien n'était réel, pas même l'eau de ses yeux.
— C'est énervant de déprimer, pas vrai ? lança quelqu'un à ses côtés.
Elle sursauta et tourna vivement la tête vers cette voix. Un garçon était assis à côté d'elle. Il ne devait pas avoir plus de vingt ans, il était brun aux yeux noisettes, le teint pâle. Il lui sourit poliment.
— On dirait que t'as vu un fantôme, blagua-t-il.
Jane leva les yeux au ciel et regarda droit devant elle. Qui était ce garçon et qu'est-ce qu'il lui voulait ? Elle était bien toute seule, elle n'avait pas besoin de sa compagnie, et surtout, elle ne savait pas ce qu'il était. Depuis cette ombre, depuis que les menaces de Sarah résonnaient dans sa tête, elle n'arrivait plus vraiment à savoir si elle devait adresser la parole aux morts qu'elle croiserait durant sa longue éternité à errer à la recherche de la paix.
— T'es pas bavarde on dirait.
— Je ne te connais pas.
— Je m'appelle Allan.
— Jane...
— T'es assise devant ma maison, Jane. C'est pour ça que je suis venu te voir.
Elle se retourna vers la maison, c'était une jolie demeure, elle semblait grande et spacieuse, elle pouvait voir une famille dîner par la fenêtre sous la lueur du lustre qui les surplombait.
— C'est ta famille à l'intérieur ?
Allan haussa les sourcils.
— Tu rigoles ? T'as vu ma dégaine ? Je suis mort il y a des années ! Eux, c'est les nouveaux locataires,mais ils ne feront pas long feu avant de péter les plombs et de déménager.
— Qu'est-ce que tu veux dire ?
— T'es en train de me dire que t'as encore jamais essayé ?
— Essayer quoi ? Grommela Jane.
— De faire peur aux gens ! s'exclama-t-il comme si c'était une évidence.
— Non, jamais.
— T'as pas l'air très amusante...
— Tu fais peur à cette famille alors qu'ils ont des enfants ? Tu trouves ça amusant, peut-être ?
— Les enfants, c'est encore mieux.
Jane haussa les sourcils, ce type n'avait aucune empathie pour les habitants de cette maison.
— Ça me donne de la force et pour être honnête, si je ne fais rien, je m'ennuie. Puis c'est ma maison. Je suis coincé ici alors bon, autant s'occuper comme on le peut.
— Tu ne peux aller nulle part ailleurs ? S'enquit Jane.
— Non,j'ai jamais essayé de franchir cette pelouse en réalité. Ici c'est chez moi, un point c'est tout. Je vois pas pourquoi je devrais aller ailleurs, sans but précis. Ce serait pire...
— Pourquoi tu leur fais peur ?
— Leurs peurs, c'est mon carburant et j'aime quand je sais que j'ai gagné,quand ils partent car ils n'en peuvent plus des horloges qui s'arrêtent, des portes qui claquent, des objets qui disparaissent et des apparitions fantomatique...
— T'es un poltergeist ? demanda Jane peu rassurée.
— Appelle-moi comme tu veux mais je préfère Allan. Donner des noms aux fantômes,trop peu pour moi.
Jane s'écarta du jardin, tout en toisant Allan d'un œil méfiant. Il se leva à son tour, tout en rigolant,comme si le comportement de Jane l'amusait.
— C'est bon, je ne te ferai pas de mal si tu te demandais. On peut dire que je suis un peu comme Casper, je suis gentil, tu vois ?
— Rien à faire, j'en ai assez vu pour aujourd'hui !
— Tu ne veux pas venir essayer ?
— Essayer quoi ?! Couina-t-elle.
— Les poltergeists.
— Je n'ai pas assez de force pour faire ce genre de conneries !
— T'inquiète pas ça va venir. À te voir comme ça, t'es morte il n'y a pas si longtemps et si tu veux, je peux t'apprendre ? Ça te permettra d'oublier tous tes soucis, au moins pour quelques temps.
— Il est hors de question que je m'en prenne à cette famille.
Allan arbora une moue agacée tout en soupirant.
— Je ne t'ai pas demandé de t'en prendre à cette famille mais de t'amuser un petit peu. Allez, rentre avec moi, j'ai vu que t'étais triste et je parie que je suis capable de te faire sourire.
Jane porta son attention sur la grande maison qui les surplombait de toute sa hauteur. Elle était imposante, plutôt impressionnante mais n'avait pas l'allure d'une maison hantée. Hésitante, elle fit un pas en avant en regardant son interlocuteur, méfiante. Il lui sourit à nouveau, il avait vraiment le teint cadavérique, il avait même des cernes sous les yeux, il était presque effrayant et pourtant sa voix restait chaleureuse, tout comme son doux regard qui inspirait confiance. Il lui tendit la main.
— Accepte ça comme un cadeau de bienvenu de ma part.
— Pourquoi ? Pourquoi tu veux m'aider ?
— T'apprendras qu'on est parfois sociable avec les autres fantômes.
— Oui,mais moi je ne suis pas comme toi et les autres, je ne veux pas faire du mal autour de moi.
— Non,toi tu erres, c'est bien pire. Dans quelques mois, peut-être quelques jours, tu deviendras une pauvre épave, tu arpenteras les rues sans rien faire d'autre, tu n'auras aucun but dans ta vie de fantôme, en fait t'auras complètement perdu la boule, tu seras comme la plupart des fantômes dans cette ville, un résidu d'âme qui ne fera rien de sa vie. Tu ne pourras même plus communiquer avec les autres fantômes et encore moins avec les vivants. En fait, Jane,tu seras morte. Pour de bon. Coincée dans ton propre enfer. Celui de ta mort.
Elle le regarda droit dans les yeux, et lui aussi, il ne baissait pas le regard, il semblait sincère, ce qui était d'autant plus effrayant. Peut-être qu'elle allait perdre la tête si elle ne devenait rien. Du moins, c'était ce qu'il semblait vouloir lui faire comprendre.
— Alors, je dois devenir quoi ? S'enquit-elle.
— Je ne sais pas vraiment ce que tu dois devenir, tu es la seule qui puisse le savoir. Mais je t'avoue qu'être un poltergeist t'assure la sécurité puisque tu ne quittes pas le lieu que tu hantes. Pour le moment, tu ressembles seulement à un zombie, ou une dépressive qui écoute en boucle la chanson Zombi de Cranberries...
Elle hésita un moment, mais finit par poser sa main dans la sienne qu'il tendait depuis cinq bonnes minutes. Allan sembla ravi d'avoir un petit peu de compagnie tandis que Jane se demandait si elle faisait réellement le bon choix. Peut-être faisait-elle la pire erreur de sa vie ou peut-être sauvait-elle ce qu'il en restait.
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