Je suis Ève
Je suis Ève. J'en suis certaine.
Je suis Ève. Je suis comme un miroir. Je ne dit que la vérité. Tout ce qui sort de ma bouche est justifié. Je ne dit rien si je n'en suis pas certaine.
Je suis Ève. Mais y a d'autres personnes comme moi. En revanche, il y a surtout des miroirs déformés. Ils renvoient une image qui n'est pas exacte, qui se rapproche mais qui n'est pas tangible. Mais moi je suis sûre de ce que je dis.
Je suis Ève. Je ne parle pas beaucoup mais je suis fiable. Je me contente de sourire, doucement, lentement, affichant une mine énigmatique.
Je suis Ève. Je voit que le monde va mal et je voit aussi la tristesse dans les cœurs perdus de tous ces adultes et adolescents qui sont encore des enfants.
Je suis Ève. La journée, je me cache, comme tous le monde, dans les sous sols peu sûrs que nous avons trouvés.
Je suis Ève. La nuit, je sort de notre cachette avec d'autres Éclaireurs, j'arpente la ville tombée en ruine pour me rendre dans les derniers endroits où nous pouvons trouver de la nourriture.
Je suis Ève. Je réchauffe contre moi les enfants pratiquement gelés par le froid et chantonne de douces mélodies qui n'ont pas de paroles fausses ni de blessures.
Je suis Ève. J'ai peur quand le soleil se lève quand j'entend le bruit de la mitraille et j'ai peur de la nuit quand nous nous faisons surprendre.
Je suis Ève. J'ai confiance en les Éclaireurs, même quand je ne suis pas de service, car nous sommes une famille.
Je suis Ève. Oui, j'ai une famille. Toutes les personnes qui sont dans les sous-sols sont ma famille et elle est écartelée, détruite, trouée, mais nous tenons bon.
Je suis Ève. Dans mes yeux gris, je sais que l'on voit toutes les âmes que j'ai tant aimer sans pouvoirs les sauver.
Je suis Ève. Je sent que mes larmes salées en disent long sur la cruelle réalité.
Je suis Ève. Je suis une Éclaireuse de première ligne. Dans quelques jours, je serais d'Avant-Garde.
Je suis Ève. J'ai appris aux chiens qui surveillent l'entrée du sous-sols à détecter des intrus mais je sais qu'ils ne feront pas long feu au vus de leur maigreur et de nos espoirs qui ne sont plus que des lueurs.
Je suis Ève. J'ai dix-huit ans, sans parents mais avec des frères et des sœurs même si nous ne sommes pas liers de sang.
Je suis Ève. J'ai appris à fabriquer des grenade à dix ans, quand la lutte contre les Destructeurs à commencé.
Je suis Ève. J'avait neuf ans quand un chef a décidé de se prendre en main et de nous aider.
Je suis Ève. Je me bat contre des injustices, contre des hommes sanguinaires, contre des robots qui font plus qu'attentions.
Je suis Ève. Et j'ai le cœur brisé sous le poids des morts que je dois contrôler.
Je suis Ève. Je me souviens parfaitement de mon meilleur ami, de ce garçon qui m'a toujours aidé, qui m'a promi que jamais on ne se séparerais, qu'on vivrais mais qui s'est tromper.
Je suis Ève. Mes amis me manquent. Mes parents aussi. Je suis seule, si seule, luttant contre ce monde si injuste, mais à la fois si empli des vies qu'il y a autour de moi.
Je suis Ève. Je ne connaît pas toutes les personnes qui vivent avec moi, dans ce sous-sols qui peut s'effondrer à tous moment mais je donnerais ma vie pour leur sécurité.
Je suis Ève. Je suis en mission.
Je suis Ève. Je vais bientôt tirer.
Je suis Ève. Il y a une embuscade.
Je suis Ève. Je ne vais pas m'en sortir.
Je suis Ève. La grenade va exploser.
Je suis Ève. Je vais périr mais ce sera pour la bonne cause, pour la liberté.
Je suis Ève. Je vais entraîner dans ma chute de nombreux ennemis.
Je suis Ève. Je lutte pour mon pays.
Je suis Ève. Et je le resterais jusqu'à ma mort.
Je suis Ève. Et je suis...
Morte... ?
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