4 | Proposition

« - Ce que je veux c'est un dominant, un vrai. »

Je ne m'attendais pas à autant de franchise, je ne sais alors pas quoi lui répondre tellement cela me prend de court.

Voyant que je ne dis toujours rien, elle se lève et commence à s'habiller.

« - Attends, qu'est-ce que tu fais ?

- Ça se voit non ? Je pars. Ce n'est apparemment pas ici que je trouverai ce dont j'ai besoin. Et pardon si vous avez pensé à autre chose.

- Là je ne pensais qu'à flirter et prendre mon pied, comme toi. Et je ne suis vraiment pas déçu de cette rencontre, au contraire, j'aimerais qu'on se revoit.

- Mais vous avez entendu ce que j'ai dit ?

- Oui et je suis content que nous soyons sur la même longueur d'onde. »

Elle s'arrête alors, surprise et seulement vêtue de ses sous-vêtements.

« - Vous me faites marcher ? »

Voyant qu'elle se méfie, et je peux le comprendre, je me lève et lui demande son numéro de téléphone.

« - Je t'enverrai un contrat à lire tranquillement chez toi. Tu pourras ensuite décider si l'on peut se revoir ou non. »

Au mot "contrat" elle écarquilla grand les yeux.

« - Tant pis si au final ça ne marche pas, mais en tout cas, moi, j'ai vraiment envie d'essayer avec toi. Sache que j'aime vraiment ton corps ainsi que ta personnalité. Je ne rigolais pas lorsque j'ai dit que je te trouvais magnifique, dans tous les sens du terme. »

Je m'approche un peu plus et me penche pour l'embrasser. Elle se laisse faire et semble même apprécier au vu des gémissements qu'elle pousse lorsque j'entre ma langue dans sa bouche.

Je la laisse ensuite se rhabiller et partir tout en espérant qu'elle fasse ce que je lui ai demandé.

~

Une fois dans ma voiture, je me dépêche d'appeler mon meilleur ami pour éviter qu'il ne s'inquiète.

« - Ah enfin ! Tout va bien ?

- Oui très bien ne t'en fais pas.

- Super. Tu vas le revoir ?

- Je pense oui... Enfin, tout dépend ce qu'il a à me proposer.

- Attends, tu veux dire que c'est...

- Un dominant, ayant un minimum d'expérience je pense.

- C'est ce que tu voulais, n'est-ce pas ?

- Oui mais ça me stresse quand-même un peu.

- C'est normal, mais il faut que tu tentes. On ne sait jamais. »

Je sais très bien qu'il a raison mais c'est souvent plus facile à dire qu'à faire.

Je lui souhaite ensuite une bonne nuit avant de rentrer chez moi retrouver ma tendre Féline.

~

À mon réveil une notification apparaît sur mon téléphone. Un message d'un numéro inconnu suivit d'un document numérisé.

C'est Lui, c'est sûr.

Avant d'ouvrir le document je lis les quelques lignes qu'il a rédigé.

" Ce contrat te permettra de savoir ce que j'attends de notre relation, enfin évidemment si il y a relation Ds entre nous, et puis si tu as des questions n'hésite pas à m'appeler pour les poser. "

Je crois bien que c'est la première fois que je vais lire un contrat, un vrai, qui a pour but de lier un.e soumis.e à sa/son dominant.e... Diego ne fonctionnait pas ainsi, il préférait qu'on discute régulièrement et non qu'on note sur un bout de papier.

Mais je dois avouer qu'une fois le document ouvert, je le trouve vraiment bien écrit et complet. Tout y figure, en tout cas tout ce dont il est d'accord de faire.

Je décide ensuite de l'imprimer, ce sera plus simple alors de le compléter.

Une fois les feuilles de papier dans mes mains, je relis de nouveau le contrat entièrement.
Apparemment il me suffit de barrer tout ce que je considère comme mes limites et de signaler en face de chaque pratique et objet le taux de plaisir ainsi que de douleur que cela me procure. Je décide d'utiliser un code couleur, sortant mes crayons et m'amusant à faire des petits cercles colorés. J'utilise des verts plus ou moins foncés pour le plaisir et du rouge pour la douleur.
Il y a d'ailleurs pas mal de notions avec du rouge... Est-ce un sadique ? Quelque chose me dit que je le saurai bientôt.

Ensuite le bleu signifie que je n'ai jamais essayé (et que je ne serais pas contre).

J'indique une petite légende en bas de la page avant de m'apercevoir qu'il fallait tout indiquer avec des chiffres et des lettres... Tant pis, les couleurs c'est plus visuel et amusant !

J'espère cependant qu'il ne va pas trop me prendre pour une gamine. Enfin je veux dire une personne aimant, sexuellement, se comporter comme une enfant. Car ce n'est pas d'un Daddy dont j'ai besoin.
Mais d'après ce que je lis, ce n'est pas ce qu'il aime non plus.

Je reviens ensuite aux premières pages expliquant les règles et je consente à toutes, absolument toutes, mais sachant très bien que je risque d'en oublier certaines au début tellement il y en a.
Je dois par exemple l'appeler Monsieur alors que j'ai toujours eu l'habitude de "Maître".
Et je ne peux l'appeler par son prénom que s'il me l'y autorise en amont. Donc même en public je devrais dire "Monsieur" ? C'est vrai que ça reste tout de même plus discret que "Maître".

Son prénom...
Je reviens sur la première page que j'avais à peine lue et le voit, enfin : Léandre.

Pourquoi autant de cachotteries pour un prénom aussi beau ? Et dire que je ne pourrai pas le prononcer, ou très rarement, c'est vraiment dommage.

Je m'apprête ensuite à signer quand mon téléphone se met à sonner.

« - Alors comme ça on lâche un "vu" à, peut-être, son futur maître ?

- J'allais vous répondre, une fois que j'aurai fini de lire et, peut-être, de signer.

- Je vois... Mais prends le temps de bien réfléchir avant. Ne le fais pas sur un coup de tête pour ensuite regretter. Si tu le fais juste par manque de sexe ce n'est pas une bonne idée et tu sais au fond ce que ça implique une telle relation.

- Oui, je le sais...

- Alors prends le temps de réfléchir davantage, ne te presse pas. Et même si tu es déjà sûre de toi, profite encore de quelques instants de liberté.

- Vous dites ça alors que vous avez tout rédigé cette nuit.

- C'est vrai ! Je ne voulais juste pas te laisser m'oublier avant d'avoir pu lire ceci.

- D'accord, mais vous en trouverez une autre de soumise sinon.

- Pas sûr. »

Je ne pensais pas qu'il lui était si difficile de trouver une soumise qui lui correspond un minimum.
Il a tellement l'air sûr de lui et ouvert d'esprit, et il est si simple de discuter avec lui.

« - Bon, je vais réfléchir encore. Mais est-ce qu'on peut continuer à se voir en attendant ?

- Mon bar est toujours ouvert pour toi, même après la fermeture. »

Je comprends très vite ce qu'il insinu et je projette déjà d'aller lui rendre une petite visite dans la soirée.

« - Tu sais que tu peux me tutoyer, maintenant que tu connais mon prénom.

- C'est vrai. Et vous... Enfin TU as un très beau prénom.

- Pas autant que le tiens, mais merci.

- Avec plaisir, Léandre. »

Je sais qu'il sourit, c'est certain.

« - Allez je te laisse, j'embauche dans peu de temps. À bientôt Coralie.

- À bientôt Léandre, à très bientôt... »

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