18 | Chantage

Elle a des sentiments, juste quelques sentiments... C'est certain. Et puis moi aussi même si je n'ai pas osé lui dire que Félicie s'en doute également.
Alors on fait quoi ? On continue comme si de rien n'était ? Compliqué... Mais pas infaisable, en tout cas pour le moment.
Je préfère profiter de l'instant présent et nous verrons un peu plus tard ce que nous ferons.

Et si c'était elle, la femme de ta vie ?

Difficile à dire pour l'instant. C'est encore trop tôt. Si ça se trouve mes sentiments ne sont pas assez forts, ne vont pas durer.
La seule chose qu'on puisse faire c'est attendre de voir où ça nous mène.

En attendant, je fouille dans sa cuisine en espérant trouver un certain objet... Ah parfait !

Je me dirige ensuite vers Coralie dont le visage est tourné vers moi. Quand elle voit l'objet, elle écarquille les yeux sachant très bien à quel point cela va faire mal.

J'attache ensuite ses poignets ensemble et lui demande son safeword pour être sûr qu'elle n'oublie pas son existence, en particulier dans ce genre de situation.

Je caresse ses fesses d'une main et de l'autre je tiens fermement la petite planche à découper en bois qui, contrairement à certaines, possède comme un manche. Cela la rend alors très pratique ici...

« - Tu vas recevoir dix coups. À la fin tu me remercieras pour la punition et tu iras t'allonger sur le canapé sur le ventre. »

Je lui donne un premier coup qui je sais est plutôt fort. Elle crie et gesticule mais ne prononce pas un mot.

S'enchaînent ensuite quatre autres coups, toujours sur la même fesse. Elle crie et me supplie.

Les autres coups, un peu plus forts, s'abattent sur son autre fesse. Je l'entends pleurer mais elle n'a pas prononcé son safeword.

Je la détache puis je l'entends me remercier, lentement. Je l'aide ensuite à se redresser et à s'allonger sur le canapé. Je pars chercher une pommade apaisante et l'applique délicatement sur ses fesses. Elle gémit de nouveau de douleur mais ne dit rien.

~

On peut dire que cela m'a bien calmé... Je n'ai pas pu bouger de toute la soirée et impossible de dormir autrement que sur le ventre tellement j'avais mal à mon fessier.

Monsieur est parti une heure plus tard, une fois qu'il était sûr que j'allais mieux. Il a caressé mes cheveux pendant un moment, et cela m'a fait le plus grand bien.

Je lui envoie tout de même un message pour le remercier et m'excuser de nouveau pour mon comportement de la veille.

Puis je reçois un message d'Irène.

" Tu es libre à midi ? J'aimerais te parler... "

~

Je ne comprends toujours pas ce qui m'a poussé à accepter son rendez-vous dans ce restaurant... Peut-être la curiosité ?
C'est bien la première fois qu'elle m'invite quelque part.

« - Coralie ! Je suis là. »

Je repère très vite sa table, avec sa voix si particulière et ses mains qui se balancent dans les airs.
J'ai honte... Tout le monde nous regarde !
Je m'assois en face d'elle et grimace de douleur. Mes fesses sont toujours douloureuses mais je tente de faire comme si de rien n'était.

« - Salut. Alors, qu'y a-t-il de si urgent ?

- Euh... On commande à manger avant ?

- D'accord mais vite car je ne veux pas être en retard au boulot.

- Justement à ce sujet je... vais partir. »

Partir ?! Pour aller où ?

« - D'accord, pour quelles raisons ?

- Écoute Coralie, si tu as le moindre problème au travail tu peux m'en parler. Je t'assure que je comprendrais, si tu vois ce que je veux dire... »

Non je ne vois pas du tout...

« - Le conservateur est-ce qu'il... Avec toi est-ce que... Oh c'est si difficile. »

Elle se met à pleurer et je ne sais vraiment pas quoi faire pour l'aider. Je me place à côté d'elle et lui caresse l'épaule, ne sachant pas quoi dire ni quoi faire d'autre, à part attendre qu'elle continue.

« - Je n'ai aucun problème avec le conservateur si c'est ta question. »

Elle se calme doucement puis me sourit.

« - Tant mieux. Je suis contente pour toi mais j'avoue que du coup je me sens un peu seule... Je ne sais pas si j'aurai la force d'aller porter plainte.

- Attends... QUOI ?! Qu'est-ce qui se passe ?

- Parle moins fort ! On dirait moi. »

Elle se met à rire doucement puis commence son récit, les yeux dans le vide.

« - Il y a un an il m'a fait des avances et j'ai, il se peut, succombé à son charme. Oh certes il a une dizaine d'années de plus que nous mais il reste vraiment charmant. On a couché ensemble, c'était incroyable, vraiment. Ça a duré plusieurs mois ainsi, juste du sexe. Mais moi ce n'est pas ce que je veux, moi je veux fonder une famille. Alors je me suis inscrite sur des sites de rencontre, et oui il se peut que je me sois mise à draguer aussi sur mon lieu de travail et ce n'est pas très professionnel... Et, quand il a appris tout ça, il s'est mis en colère et il... »

Elle se tut quand le serveur arriva avec nos commandes. Je me rassis en face d'elle et l'incita à continuer.

« - Il a commencé à devenir violent et je lui ai dit d'arrêter, que sinon j'arrêterai de coucher avec lui. Il m'a dit que si je faisais ça j'étais virée. »

Elle se mit à pleurer une nouvelle fois, alertant au passage le serveur qui lui demande si tout va bien. Mais ne sachant que faire, il lui passe simplement un mouchoir.

« - J'ai donc décidé de partir de moi-même même si... Même si c'est toute ma vie ce travail ! Adolescente, je me suis fâchée avec ma famille car ce n'était pas un boulot assez important pour eux. Ils m'ont laissé à la rue, sans argent pour mes études, et j'ai donc travaillé dur pour arriver ici. Ils auraient préféré avoir un médecin ou une avocate plutôt qu'une simple bibliothécaire. Mais j'aime mon métier, je suis passionnée par ça ! Et là ce gros con me menace et me dit qu'il fera en sorte que je ne retrouve plus aucun travail, qu'il va me pourrir la vie. Oh Coralie... J'ai vraiment peur. »

Sa confession me touche et m'attriste énormément. Et jamais je n'aurais imaginé le conservateur ainsi, lui qui est d'apparence si doux avec tous les autres collègues. J'ai encore du mal à croire ce qu'elle me dit mais je sais qu'elle n'a aucune raison de mentir sur une telle chose. Et cela se voit qu'elle a besoin d'aide, de soutien.

Mais a-t-il vraiment assez de pouvoir pour l'empêcher de retrouver du travail ? J'en doute... Il faut qu'elle tente, qu'elle dépose son CV rapidement dans toutes les bibliothèques municipales qui l'intéressent, et si ça signifie déménager je l'aiderai. Plus elle sera loin de lui, mieux ce sera.
Et évidemment porter plainte est important, si ça se trouve il l'a menace juste par peur de perdre un procès... Alors on ne sait jamais, il faut tenter, on ne peut pas le laisser gagner. Il pourrait même recommencer avec n'importe qui d'autre.

Je lui fais part de mes pensées et elle me promet d'y réfléchir.
C'est ensuite avec une énorme boule au ventre que je pars travailler, priant pour ne pas le croiser, ne sachant pas vraiment comment me comporter.

~

À la fin de la journée, la nuit est déjà bien tombée et je me dépêche de sortir mais le conservateur arrive pour... "discuter" dit-il.

« - Vous avez des nouvelles d'Irène ? »

A-t-il vraiment compris ce qu'il se passe ?

Reste calme et ça ira. Sois comme d'habitude.

« - Euh non. Mais vous savez déjà que nous ne sommes pas très proches.

- Pourtant vous avez mangé ensemble ce midi. »

Oh misère... Alors en plus il la suit ? Mais quel genre de personne est cet homme ?!

« - Elle avait besoin de parler, sur le fait qu'elle voulait partir. Et qu'elle en était triste.

- Et j'imagine qu'elle a dû vous dire pourquoi.

- Non, comme je vous l'ai dit, nous ne sommes pas très proches.

- Vous savez Coralie, je vous apprécie beaucoup, vraiment. Mais je n'aime pas qu'on me mente aussi ouvertement. J'espère donc sincèrement que vous arriverez à trouver un nouveau travail.

- Comment ça ?

- Vous êtes virée. Sur ce, bonne continuation. »

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