11 | Tristesse
Je mange... Non, je DÉVORE les sushis ! Mais quel délice... Cela faisait si longtemps que je n'en avais pas mangé.
« - Hé calme-toi, prends ton temps. Personne ne va te les piquer. »
Je m'efforce de ralentir, non sans peine, et me sens un peu mal vis-à-vis de mon comportement. Ce n'est vraiment pas classe...
« - Fais pas la tête... Ce n'est pas grave. Je suis même ravi de voir que ça te fait tant plaisir.
- Oh ça oui, c'est délicieux.
- Oui j'ai remarqué, et si tu pouvais m'en laisser j'en serais très honoré. »
C'est alors que je me rends compte que j'ai déjà avalé près de la moitié de l'assortiment qu'il nous a commandé.
Heureusement qu'il y a vraiment peu de monde et qu'il nous a installé à une table un peu à part. J'aurais vraiment honte sinon...
« - Pardon Monsieur. Je vous laisse manger, je prendrai le reste.
- D'accord. »
Je l'observe attraper un maki avec ses baguettes mais, au lieu de l'apporter à sa bouche, il me le tend.
« - Ouvre.
- Qu... Mais... C'est pour vous, je...
- Coralie... Ce n'est pas parce qu'on est dans un lieu public que tu ne dois pas m'obéir.
- Bien Monsieur. »
Je ne voulais pas vraiment lui désobéir, juste j'ai plus mangé que lui donc ce n'est pas équitable. Mais bon, s'il veut quand-même me faire manger encore davantage, tant pis pour lui.
Je savoure cette fois-ci ce qu'il me donne et j'avoue que j'aurais dû prendre le temps de savourer dès le départ. C'est meilleur.
Enfin bon, tant pis.
~
« - Ça t'a plu ?
- Oui beaucoup, c'était très bon. Merci Monsieur.
- Avec plaisir. Et puis ça faisait longtemps aussi que je n'en avais pas mangé non plus. »
On monte ensuite dans sa voiture, direction ma maison.
Une fois arrivés, je prends Féline dans mes bras.
« - Oh ma beauté ! On t'a pas trop manqué j'espère. »
Elle m'adresse alors un miaulement pour toute réponse. J'observe ensuite son bol et comprends ce qui la manque vraiment... La nourriture.
Enfaîte... Nous sommes pareilles : de véritables gourmandes.
Puis, quand je me tourne vers Monsieur, il me souhaite une bonne nuit.
« - Vous ne restez pas dormir ?
- Ce n'était pas prévu à la base.
- Euh oui, c'est vrai. Mais j'aimerais beaucoup. »
Il s'approche puis place sa main dans mes cheveux avant de tirer pour faire basculer ma tête en arrière.
« - Si je m'allonge avec toi, dans le même lit, tu risques de ne pas trouver le sommeil avant un moment.
- Ça m'est égal.
- Petite excitée. »
Il mordille ensuite mon lobe d'oreille ce qui m'arrache un gémissement de plaisir et de désir.
Sa main descend lentement la bretelle de ma robe puis il dépose des baisers dans mon cou puis sur mon épaule dénudée.
Nos corps sont collés l'un à l'autre et je peux facilement sentir la bosse dans son pantalon.
Mais il s'éloigne ensuite de moi et relâche mes cheveux.
« - Nous avons tous les deux du travail demain. Il faut qu'on se repose.
- S'il vous plaît.
- Non Coralie. Tu as besoin de repos, d'une nuit complète après une journée pareille. »
Je suis déçue, frustrée, mais évidemment je ne peux pas lui en vouloir. Il fait ça pour mon bien.
« - Bien Monsieur. Mais avant est-ce que... est-ce que vous pourriez me remettre mon collier vous-même ?
- Bien-sûr. »
Une des règles du contrat est que je dois porter le plus possible ce collier et si possible aussi la nuit. Évidemment il m'autorise à le retirer si jamais il me gêne pour dormir.
Ce soir est la première, je verrai si cela me gène trop ou pas du tout.
Il attrape le collier laissé sur la table puis s'approche. Mais, au lieu de me le mettre, il me plaque contre le mur. Sa main libre attrape ma mâchoire et il me tourne la tête sur le côté. Un partie de mon cou lui est offerte et il en profite pour y déposer de nouveau des baisers avant d'y planter doucement ses dents.
Il me fait alors un suçon et je ne peux m'empêcher de gémir, tantôt de douleur, tantôt de plaisir.
Mon corps prisonnier entre le sien et le mur et ma mâchoire tenue avec force par sa main me rendent folle. J'aime tant ce pouvoir qu'il a sur moi, que ce soit avec de simples mots ou avec son corps. Toute cette domination m'excite et m'apaise. Je me sens bien, à ma place.
Lorsqu'il me relâche, il m'observe quelques secondes puis m'embrasse avant de caresser sa marque sur ma peau.
Il attend un peu puis m'entraîne devant un miroir.
« - Tu aimes ? »
Je regarde la tache rouge sur mon cou qui, je sais, deviendra bientôt violette.
« - Oui Monsieur.
- J'en suis ravi, car ce ne sera pas le dernier. À chaque fois que la marque partira je t'en ferai une autre, pas forcément au même endroit si tu ne veux pas. Ça te va ?
- Parfaitement Monsieur.
- Bien. Comme ça, chaque fois que tu la verras, tu te rappelleras que tu es à moi.
- Je ne peux l'oublier Monsieur. Mais je suis très heureuse de porter votre marque.
- Bien. À qui es-tu ?
- À vous... Monsieur. »
Il me remet ensuite mon collier puis me souhaite une bonne nuit.
Une fois parti, je me déshabille entièrement et enfile mon pyjama, toujours sans culotte. Mais c'est alors que les larmes viennent.
Assise sur le lit, je laisse toute la douleur refaire surface et mes larmes couler. Féline grimpe sur le lit et s'installe sur mes cuisses. Je souris alors tout en la caressant.
« - Si seulement tu pouvais parler ma belle, me dire quoi faire. J'en ai marre d'appeler toujours Éthan à la rescousse. Il a une vie lui aussi, une famille, il ne peut pas toujours s'occuper de moi quand ça ne va pas. »
Mais j'attrape tout de même mon téléphone, par habitude. Je pourrais également rappeler Léandre, le supplier de rester cette nuit. Mais il faudrait que je lui explique la situation... Et comment connaître sa réaction ? Est-ce qu'il va être compatissant ou énervé ?
Il faut lui en parler.
Ah oui ?! Et qu'est-ce que je pourrais lui dire... " Bonjour Monsieur, désolé je crois que finalement c'est encore trop tôt pour moi, je me suis un peu emballée, je n'aurais jamais dû accepter. Tout simplement car dès que je dis que je vous appartient ou que vous me dites que je vous appartient je me sens mal vis-à-vis de quelqu'un qui n'est même plus de ce monde ! J'ai en permanence l'impression que je lui appartiendrait toujours, à Lui, et non à vous... Alors on fait quoi ? On arrête et je retourne dans ma tristesse infinie dont Éthan a eu tant de mal à me sortir ? En même temps je ne peux pas vous demander de me sauver, ce n'est pas votre rôle, ce n'est même pas celui d'Éthan non plus normalement. Je dois me débrouiller, ce que je n'ai au fond jamais vraiment réussi à faire, vous l'avez bien vu sur mon poignet... "
Effectivement... Pas sûr qu'il réagisse bien.
Honnêtement j'en sais rien, si ça se trouve il va m'aider à définitivement tourner la page et avoir confiance en l'avenir. Ou alors il va m'abandonner. Et franchement je comprendrais. Qui voudrait d'une soumise qui n'arrête pas de penser à son ancien maître ?
Tu as des circonstances atténuantes.
Oui mais ça ne change rien d'un point de vue extérieur... Je suis fichue, pour toujours, et dans ma peine j'entraîne le pauvre Léandre.
Il va donc finalement vraiment falloir que je lui parle, et vite. Mais pas ce soir...
Je repose alors mon téléphone et tente de m'endormir. Mais c'est finalement une nuit blanche qui m'attend.
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