Chapitre 18


Magnus avançait prudemment dans l'entrepôt désaffecté. Habillé d'une simple chemise en flanelle bleue et d'un jean, il pensa qu'il aurait dû prendre une veste, ça lui aurait évité d'être gelé de la tête aux pieds. Il sentait la présence de Catarina de plus en plus forte au fur et à mesure qu'il approchait. Au bout de plusieurs minutes à marcher dans cet entrepôt glacial, où on pouvait encore sentir l'odeur des poissons qui y étaient entreposés des années plus tôt, à l'époque où New York n'était pas celle qu'elle était aujourd'hui, il trouva enfin la sorcière à la peau bleue. Elle avait acculé Maryse Lightwood dans un coin. Celle-ci était dans un état pire que la dernière fois où Magnus l'avait vue. Il aurait pensé qu'elle se serait fait une beauté depuis, mais visiblement, elle n'en avait soit, pas eu le temps, soit pas les moyens. Elle avait attaché ses cheveux en un chignon négligé, ses vêtements étaient troués à certains endroits et elle avait des plaies sur les bras et le visage qu'elle n'avait pas la dernière fois qu'il l'avait croisée. Peut-être était-ce la bataille qu'avait donnée Valentin dans le sous-sol de l'Institut qui l'avait mis dans cet état, mais il ne lui semblait pas qu'Isabelle ait mentionné sa mère prenant part à la bataille. Elle avait juste disparu, enfin c'est ce qui avait été dit. Il l'entendit sangloter: « mes enfants, je veux juste retrouver mes enfants... s'il vous plaît... ». Catarina, qui avait dû sentir la présence du sorcier, tourna la tête vers lui.

- Que sait-il passé ? Demanda Magnus à la sorcière, qui haussa les épaules pour toute réponse.

Maryse ne sembla pas remarquer la présence du sorcier, qui pourtant s'était ostensiblement rapproché.

- Qu'as-tu en tête Bane ? Pourquoi mens-tu à tes amis chasseurs d'ombres ? Le questionna Catarina. Et plus important encore, pourquoi tu lui mens à lui ?

- Tu veux la vérité ?

- Je préférerais oui ! J'aime savoir à quel genre de problème je vais devoir me confronter pour toi !

- Je voulais la tuer !

- Mauvaise idée ! Tu romprais les Accords !

- Je sais ! J'ai dit « je voulais » pas je veux !

Maryse, repliée sur elle-même continuait de sangloter, que pouvait-il lui être arrivé ? Magnus sentit son téléphone vibrer dans la poche de son jean. Il ferma les yeux un instant, il se doutait un peu de qui l'appelait. Alec devait être furieux, et encore le mot était faible. Il savait qu'il lui devrait des explications et l'idée de la confrontation avec le néphilim l'angoissait au plus haut point. Quelques minutes plus tard, c'est le portable de Catarina qui sonna. Elle le sortit et regarda l'identité de l'appelant qui s'affichait sur l'écran.

- Ton chasseur d'ombres ! Annonça-t-elle à Magnus.

Oui, forcément, Magnus disparu, Alec appelait Catarina pour le retrouver. Il s'en doutait un peu. Il fit signe à la sorcière de ne pas répondre.

- Il m'a laissé un message !

Catarina consulta sa messagerie et mit le haut-parleur pour que Magnus entende : « Catarina, viens tout de suite à l'Institut ! ». La voix de son fils sortit Maryse de sa torpeur. Elle remarqua enfin la présence du sorcier et se jeta sur lui. Magnus, perturbé lui aussi par la voix d'Alec, réagit trop tard, Catarina avait déjà plaqué Maryse contre le mur.

- Pas bouger ! Lui dit-elle. Puis se tournant vers Magnus : Vous avez la même faiblesse on dirait !

- Va à l'Institut, je m'occupe d'elle !

- Tu vas faire quoi ? Lui demanda-t-elle, l'air suspicieux.

- Discuter...

- Magnus, écoute bien ce que je vais te dire ! Ton néphilim ne te pardonnera jamais si tu la tues ! Et moi je ne te le pardonnerais pas non plus si je me retrouve avec une armée de chasseurs d'ombres en colère aux fesses à cause de toi !

- Je ne vais pas la tuer ! S'il te plaît va à l'Institut, distrais les !

- Distrais les ?! Et je lui dis quoi à ton chéri ?

- Rien ! Tu lui dis que tu ne sais rien !

- Il ne me croira pas !

Elle relâcha son emprise sur Maryse, qui s'écrasa au sol, telle une poupée de chiffon. Ignorant ses lamentations, les deux sorciers continuaient leur discussion.

- Alors retiens-le ! Le plus possible...

- J'espère que tu ne prépares pas un sale coup Bane !

Elle se tourna pour créer un portail, lui lança un dernier regard suspicieux et traversa. Magnus se retrouva seul avec Maryse. Il se pencha vers elle. Celle-ci eut un mouvement de recul, mélangé à du dégoût.

- Ne me touche pas ! Lui cracha-t-elle au visage.

- Je vois que nos rapports sont toujours aussi amicaux !

- Tues moi! Vas-y !

- Ce n'est pas mon intention... enfin plus maintenant en tout cas !

- Alors pourquoi es-tu là ?!

- Que t'es t-il arrivé ?

- Tu crois que vais te répondre Sorcier ? Je n'ai aucune raison de répondre à tes questions !

Magnus leva la main et Maryse fut soulevée du sol, les mains plaquée sur sa gorge. Elle semblait avoir des difficultés à respirer.

- Et maintenant ? Tu n'es pas en position de force, alors je te conseille de me répondre avant que je ne perde patience !

- Lâ...che...moi.... Arriva t-elle à articuler.

- Seulement si tu réponds à mes questions ! On est d'accord ?

- Oui...

Le sorcier la relâcha. Maryse se mit à tousser, reprenant difficilement son souffle.

- Tu as une tête à faire peur, je t'ai connue plus...disons... classe !

- Je... je fuis Valentin.. .

- Vraiment ? C'est pourtant lui qui t'a sauvé non ?

- Non... il était venu chercher Jace ! Il ignorait dans quelle cellule il était et en le cherchant il... il est tombé sur moi...Je lui ai fait croire que je voulais rejoindre ses rangs... je ne voulais pas être bannie... j'avais peur de ne plus jamais revoir mes enfants... Il a ouvert la cellule, mais à ce moment-là, Isabelle et la fille Morgenstern sont arrivées... Valentin a plongé les cellules dans le noir et j'ai entendu Jace crier et après...

Maryse secoua la tête.

- Je me suis enfuie... j'en ai profité pour m'échapper mais Valentin a fini par me retrouver... il... il a ce démon avec lui qui nous fait voir ce qui nous fait le plus peur...mes enfants... mes enfants... ils étaient morts... j'ai cru que...que c'était la réalité.

Elle sanglotait de plus en plus et Magnus fut touché par sa détresse. Il savait qu'elle aimait ses enfants plus que tout, mais malheureusement, elle les traitait en soldat la plupart du temps et se montrait dure avec eux. Isabelle avait été celle qui en avait le plus souffert. Elle avait dû supporter les critiques de sa mère qui n'était jamais satisfaite, à longueur de journée. Bien entendu, Alec était le dernier en date à avoir subi l'amour étrange de sa mère, elle qui avait tenté de tuer son petit ami car il ne convenait pas à son « haut rang ». Mais Magnus était persuadé, à présent, qu'il y avait plus que cela qui suscitait la haine de cette femme envers lui.

- Ils vont bien... tes enfants vont bien....

- Vraiment ?

- Oui...Que sait-il passé ensuite ?

- Valentin m'a abandonné au milieu de nulle part... disant que j'étais tombée bien bas... qu'il se fichait de mon sort...

- Il y a quelque chose que je ne comprends pas... pourquoi ne t'es-tu pas ralliée à lui ?

- Non! Jamais ! Mes enfants... à l'époque je voulais un monde meilleur pour Alec tu le sais... mais je me suis rendu compte que Valentin était en train de faire tout le contraire... il était allé trop loin !

- ... j'ai une autre question : pourquoi me détestes-tu autant ?

- Pour la même raison que tu me détestes Magnus !

- Je ne comprends pas...

- Alec...

- Comment ça ?

- J'ai fait des choses horribles à l'époque du Cercle ... tu es rattaché à cette époque... tu t'es battu contre nous... je me souviens de cette nuit-là, avec la petite loup garou ! Je ne voulais pas ça... s'était aller trop loin !

- Et donc ?

- J'ai vu ton regard... tu nous aurais tués si Valentin ne t'avait pas blessé !

- Peut-être oui...

Magnus lui cacha la véritable raison qui l'avait empêché de tous les réduire en poussière. Après tout, ce n'était pas une mauvaise chose qu'elle ne connaisse pas tous les détails.

- J'ai lu la haine dans tes yeux... alors quand je t'ai vu avec mon fils... j'ai eu peur que tu ne le tournes contre moi, que tu te serves de lui... que tu lui fasses du mal, que tu te venges ! J'ai voulu le protéger ! Sanglotait-elle.

- Je ne ferais jamais de mal à Alec...Tu l'as bien vu non ?! Je l'ai soigné quand il a été blessé!

- Oui, mais tu l'as éloigné de moi ensuite ! Tu m'as interdit de l'approcher !

- J'avais besoin d'être près de lui...

Magnus comprenait à présent son erreur. Lorsque Alec avait été blessé, paniqué à l'idée de le perdre, il l'avait gardé près de lui et avait rejeté Maryse. Celle-ci , persuadée que le sorcier voulait du mal à sa famille du fait de leur lourd passé commun, en avait vu là, la preuve que ses craintes étaient fondées.

- C'était une raison pour me tuer ? Alec en aurait été détruit !

- Je n'ai pas réfléchi... J'ai été aveuglée par ma haine envers toi !

- Et voilà le résultat...

- Je veux juste protéger mes enfants !

- Je ne représente aucun danger pour eux Maryse... Je mourrais pour Alec !

- Moi aussi...

- On n'est peut-être pas obligé d'en arriver jusque-là.... Alec nous aiment tous les deux et...

- Non... non il me déteste ! Je l'ai lu dans ses yeux ! Le coupa-t-elle.

- Non.. tu es sa mère... malgré tout... rien ne redeviendra comme avant mais rien n'est perdu pour autant...

- Vraiment ?

Magnus lut de l'espoir dans ses yeux, là où auparavant, il n'y avait vu que de la haine.

- Vraiment...

Ils entendirent des pas qui approchaient et des voix indistinctes parvinrent jusqu'à eux. Maryse, paniquée, essaya de se relever mais retomba lourdement au sol, gémissant de douleur.

- Valentin !

Magnus sentit l'inquiétude le gagner. Si vraiment c'était Valentin qui arrivait, ils allaient avoir un gros problème. Il attrapa Maryse, l'a remis sur ses pieds et l'appuya sur lui.

- Allez on y va, avant qu'une armée de fou furieux nous tombe dessus!

Les pas se rapprochèrent et il entendit une voix qu'il connaissait bien l'appeler.

- Et merde... je crois que j'aurais préféré que ce soit Valentin, tout compte fait !

Maryse lui jeta un regard d'incompréhension et il allait la reposer au sol quand Alec les aperçut. Il du croire que sa mère s'était jetée sur le sorcier car il hurla « Éloigne toi de lui tout de suite ! »

Maryse jeta à Magnus un regard entre la déception et la colère.

- Tu disais quoi déjà ? Il ne me déteste pas?! Lui dit-elle d'un ton dédaigneux.

- En ce moment ? Je pense qu'il me déteste plus que toi ! Puis, se tournant vers un Alec à la fois inquiet et furieux : Tout va bien Alec !

Celui-ci l'écarta de sa mère et lui jeta un rapide un regard, sûrement pour vérifier qu'il n'avait rien et se pencha sur sa mère.

Derrière le jeune néphilim, se tenaient Jace, Isabelle et Clary. Les jeunes chasseurs d'ombres leur jetaient des regards inquiets.

- Où est cette traîtresse de Catarina ? Demanda Magnus en la cherchant des yeux.

Alec, qui avait entrepris de tracer des Iratzes sur les plaies de sa mère, tourna un regard furieux vers lui !

- De vous deux, le traître ce n'est pas elle !

- Alec... dit le sorcier en avançant une main vers lui, mais le néphilim se dégagea et se releva, sa mère dans les bras.

- Jace, emmène la à l'Institut, elle a besoin de soin ! Puis appelle l'Inquisitrice, informe la qu'on l'a retrouvée !

- Alec, tu devrais attendre avant de l'appeler ! Lui dit Magnus.

- Et pourquoi ça ?

- Je t'expliquerai... fais-moi juste confiance !

- Confiance ? Te faire confiance à toi ? Plus jamais de ma vie !

Ses mots blessèrent le sorcier. Il savait qu'il avait pris un risque en trahissant Alec mais il savait aussi qu'il avait pris la bonne décision.

- Écoute au moins ce que j'ai à te dire et décide ensuite !

Alec qui tenait toujours sa mère dans ses bras, la reposa au sol et Jace vint la soutenir, aidé par Isabelle. Magnus créa un portail et le petit groupe le traversèrent. Maryse fut emmenée à l'infirmerie, et des gardes furent placés devant sa porte. Alec n'appela cependant pas l'Inquisitrice. Il avait décidé d'écouter ce que le sorcier avait à dire. Mais il voulait les deux versions, il resta donc auprès de sa mère et Magnus rentra seul à son appartement. Jace lui tomba dessus au moment où il allait franchir la porte de l'Institut.

- Tu vas passer une mauvaise soirée ! Je te préviens, Alec est furieux !

- Merci je sais, j'avais remarqué !

- Bonne chance mec ! Lui dit Jace en lui donnant une tape sur l'épaule.

Appartement de Magnus

Cela faisait des heures que le sorcier tournait en rond dans son appartement . Il regardait son portable toute les deux minutes, espérant des nouvelles d'Alec. Il avait fait disparaître les menottes dans la chambre, mais avait remarqué du sang dessus. Il s'en voulait mais il n'avait pas eu le choix et il espérait qu'Alec le comprendrait. Mais il l'avait trahi et il savait que son amant donnait sa confiance difficilement. Il avait failli l'appeler une bonne dizaine de fois mais s'était ravisé au dernier moment. Le harceler n'était pas la solution. Soudain, il entendit la porte claquer. Son cœur s'accéléra, il ne sentait pas très bien cette discussion : il n'eut besoin que d'un seul regard vers son amant pour s'apercevoir qu'Alec avait enfilé sa carapace de protection. Son regard était froid, indifférent, et tout dans son attitude empestait l'arrogance. Ce n'était pas Alexander Lightwood que le sorcier avait en face de lui, mais le chasseur d'ombres. Alec s'appuya contre la porte d'entrée et croisa les bras.

- Alors, ton explication ?

- Je....

Magnus ne savait pas trop quoi dire. Alec n'avait jamais employé cette attitude avec lui. Aucun sentiment n'émanait de lui, c'était un véritable glaçon. Il avait l'impression d'être une créature obscure interrogée par un chasseur d'ombres et pas Magnus Bane devant donner des explications à son petit ami.

- Je voulais que cette situation avec ta mère cesse. Au début, j'ai voulu la tuer, mais ensuite j'ai compris que tu ne souhaitais pas sa mort, que ça te détruirait. Puis plus je réfléchissais, plus je me disais que le fait que je sois une créature obscure et qu'elle ne m'aimait pas beaucoup, n'était pas une raison suffisante pour expliquer ses actes. Je voulais une explication, je voulais comprendre... Je savais que tu ne me laisserais pas faire, même si je te l'expliquais... je me suis dit qu'il y avait peut-être une solution pour qu'elle ne soit pas condamnée à l'exil... que tu puisses continuer à voir ta mère...Tout ça, c'était entre elle et moi depuis le début.... C'était à moi de régler cette histoire !

- Tu aurais pu te faire tuer... si Valentin avait été là... tu serais probablement mort à l'heure qu'il est !

- Je sais, j'en ai conscience. Mais je devais prendre le risque! Ton bonheur passe avant tout le reste... même avant ma haine pour ta mère...

- Bien...

Alec se détacha enfin de la porte et déposa une clé sur la table du salon. Magnus comprit, à la seconde où le néphilim se dirigeait vers la sortie, ce qu'il était en train de faire.

- Alec, non ! Ne fais pas ça !

- Tu m'as trahi... j'avais confiance en toi et...

Le sorcier se mit face à lui et tendit la main, mais pour la deuxième fois, le jeune homme s'écarta.

- Alec, je te demande pardon ! Je ne voulais pas... je n'avais pas le choix !

- Pas le choix?! On a toujours le choix ! C'est ce que tu me disais non ?

- Dans ce cas j'ai fait le choix de risquer ma vie pour ton bonheur ! Oui j'ai trahi ta confiance, mais je ne l'ai pas fait contre toi !

- Peu importe pourquoi tu l'as fait, tu... tu as brisé toute les promesses que tu m'avais faite! Tu avais juré de ne jamais me faire de mal ! Résultat, j'ai failli me rompre le cou parce que tu m'as balancé à travers un portail, je me suis ouvert les poignets parce que tu m'avais attaché pour pouvoir filer en douce ! Tu m'avais juré de ne jamais me mentir, pourtant tu m'as regardé droit dans les yeux en me jurant que tu ne t'en mêlerais pas, tu... tu as risqué ta vie alors que tu savais que j'en mourrais s'il t'arrivait quelque chose, et tout ça en une seule journée ! Comment veux-tu que j'ai confiance en toi après ça ? Et une relation ne marche jamais sans confiance ... tu devrais le savoir mieux que moi, c'est toi le plus âgé de nous deux !

Magnus n'arrivait pas à détacher son regard de son amant. Son costume de chasseur d'ombres avait enfin disparu pour laisser place à son Alec. Bien que les mots du jeune homme lui firent mal, il était heureux de le retrouver. Lorsque Alec lui parla de la blessure à ses poignets, il se rappela du sang sur les menottes. Son regard descendit alors vers les mains de son amant mais la tenue de combat qu'il portait l'empêchait de voir l'étendue des dégâts. Il s'avança doucement et prit la main du jeune homme. Celui-ci allait se dégager à nouveau, mais Magnus le retint.

- Laisse-moi voir tes poignets... s'il te plaît...

Alec accepta d'un signe de tête et le sorcier releva la manche de son poignet droit. Il laissa échapper un gémissement. Il s'attendait à trouver une simple cicatrice, pensant qu'Alec aurait soigné sa blessure avec une Iratze, mais au lieu de ça, il trouva une plaie d'où du sang s'écoulait encore légèrement. Il fit jaillir des étincelles bleues dans sa main et la passa délicatement au-dessus de la blessure. Il fit de même avec l'autre poignet.

- Tu n'aurais pas dû essayer de te détacher !

- Tu n'aurais pas dû m'attacher ! Lui rétorqua le jeune homme en se dégageant.

Alec contourna le sorcier et sortit de l'appartement. Magnus le rattrapa alors que celui-ci ouvrait la porte du hall de l'immeuble. Il lui barra la route, refermant la porte d'un coup sec.

- Ne pars pas, s'il te plaît !

- Magnus, bouge de là !

- Non !

- Magnus....

- Je ne veux pas que tu partes ! Je veux que tu remontes, que tu reprennes ta clé et que tu restes avec moi !

- Ouais et ben moi j'aurais aimé que tu m'écoutes et tu n'ailles pas te jeter dans la gueule du loup ! Tu vois, on n'a pas toujours ce que l'on veut !

- Alors je ne bougerai pas de là avant de l'avoir obtenu !

- Va te faire voir Bane !

- Alec, je t'aime !

- Que... quoi ?

Alec sentit sa colère retomber d'un coup. Certes, ce n'était pas la première fois que le sorcier le lui disait, mais il ne s'attendait pas à ce qui le lui dise en cet instant.

- Je t'aime ! Je n'ai jamais ressenti des sentiments aussi forts pour quelqu'un auparavant ! Je refuse que nous deux ça se finisse comme ça ! Pas après les moments qu'on a passés sur cette île...

Les souvenirs de leur « week-end » aux Bahamas, bien qu'écourté, revinrent à l'esprit d'Alec. Le sorcier et lui n'avait jamais été aussi proche, une confiance aveugle s'était installée entre eux là-bas...

- Oui mais on est rentré maintenant et... et t'as brisé cette confiance que j'avais envers toi !

- Alec, tu peux toujours me faire confiance ! Je ne te trahirais jamais... sauf si tu me demandes de faire quelque chose que je juge aller à l'encontre de ton bonheur ou de ta sécurité ! Bon sang, crois-moi s'il te plaît ! Ne vois-tu pas que tout ce que je fais, je le fais pour toi ! Mon monde tourne autour de toi, il n'y a plus que toi qui comptes ! Te mentir m'a fait mal, te blesser m'a fait mal, mais... mais je ne voulais pas que tu ais à faire le deuil de ta mère à cause de moi ! Alors oui, un instant j'ai pensé à la tuer mais je ne l'ai pas fait... j'ai laissé vivre la femme qui a massacré les miens pendant des années et qui était prête à me jeter en enfer, pour toi ! Parce que tu es ma vie ! Ma vie pour la tienne Alec...

Le jeune homme fut touché par les paroles du sorcier . Il s'assit sur les marches de l'escalier menant à l'appartement, la tête dans les mains.

- Pourquoi est-ce toujours aussi compliqué entre nous ? Tout était si simple là-bas, alors pourquoi on n'y arrive pas ici ?

Magnus s'avança vers le jeune homme, s'agenouilla près de lui et posa une main sur sa joue, le faisant relever la tête vers lui.

- C'est le monde dans lequel on vit qui est compliqué, pas notre relation Alec...

Magnus posa son front contre celui de son amant.

- Reste...

Alec le serra dans ses bras. Il sentit que le sorcier s'accrochait à lui comme s'il avait peur qu'il s'en aille. Mais le néphilim n'avait plu l'intention de s'en aller. Une fois de plus, la force de l'amour qui le liait à lui, était plus fort que tout !

- Ne me refais jamais ça Magnus ! Jamais ! J'ai tellement eu peur de... de te retrouver blessé ou...

- Chut, n'y pense plus ! Je n'ai rien ! Tout va bien, c'est fini !

- Il reste le procès....

- Oui, mais je ne témoignerai pas contre elle !

- Tu pourrais ! Ce serait ton droit, puis elle doit assumer les conséquences de ses actes !

- Alec, as-tu parlé à ta mère ?

- Non, elle dormait... je suis sorti faire un tour avant de venir ici...

- Tu devrais avoir une discussion avec elle... vraiment !

- Ok...

- On rentre ?

- Oui...

Magnus lui prit la main et l'entraîna à l'intérieur de l'appartement.

- Au fait, je n'ai pas eu l'occasion de te le dire, mais j'ai beaucoup aimé notre petit moment dans la douche de tout à l'heure....

- Ah oui ?

- Oui et il me semble que tu n' étais pas contre le fait de recommencer, si mes souvenirs sont bons...

- Oui, mais il me semble t'avoir aussi dit qu'il fallait que je dorme....

- Tu dormiras plus tard...

Magnus poussa son amant contre la table du salon et déposa un baiser dans son cou. Le jeune homme s'assit et rejeta la tête en arrière pour lui donner un meilleur accès. Le sorcier se plaça entre ses jambes, les deux mains sur ses cuisses, tout en continuant ses baisers. Il fit remonter ses mains le long des cuisses de son amant et ses mains passèrent sous son tee-shirt, rentrant en contact avec sa peau . Alec enleva sa veste et colla ses hanches un peu plus contre le sorcier qui lui enleva son tee-shirt. Il fit ensuite descendre ses lèvres sur son torse puis elles remontèrent pour se poser sur celles du néphilim. Alec passa une main dans les cheveux du sorcier et gémit son nom. L'entendre ainsi de la bouche de son amant, fit monter le désir de Magnus. Il lui enleva son jean en cuir, tenue de combat officielle, et caressa ses cuisses du bout des doigts, déviant progressivement vers l'intérieur. Il le sentit frissonner sous ses caresses. Sa langue descendit sur son cou puis toujours plus bas, la peau d'Alec laissant un goût sucré sur les lèvres du sorcier. Celui-ci déposa un coup de langue sur le sexe du néphilim.

- Putain... Magnus...

- Oui mon ange ?

- Tu me fais faire n'importe quoi, tu le sais ça ?!

Magnus sourit. Si on lui avait dit un jour que le petit garçon dont Maryse lui parlait il y a 16 ans, un Lightwood, serait à moitié allongé et nu sur la table de son salon, il l'aurait certainement pris pour un fou. Mais bon dieu, comme il aimait ça.

- Je n'ai pas pu te faire l'amour sur la table de la villa des Bahamas comme je te l'avais promis alors... je le fais ici...

Alec rougit et Magnus captura ses lèvres.

- Si beau... lui murmura-t-il le faisant rougir de plus belle.

- On n'est pas à égalité là ! Dit Alec, en enlevant les vêtements de Magnus. Maintenant, oui !

Magnus déposa d'abord une légère caresse de sa main sur l'intimité de son amant, puis sa main se fit plus pressante, effectuant dessus des vas et vient de plus en plus rapides. Alec attrapa le bord de la table , les yeux fermés, la bouche légèrement ouverte laissant échapper des gémissements de plus en plus forts. Magnus alla à nouveau à la rencontre de ses lèvres.

- Magnus... s'il te plaît... maintenant !

Le sorcier allongea le néphilim sur la table et celui-ci enserra ses jambes autour de la taille de Magnus, le collant à lui. Le sorcier le pénétra doucement puis ses coups de reins furent de plus en plus forts. Il sentit les mains d'Alec glisser dans son dos et caresser sa nuque et il le sentait mouvoir ses hanches à chacun de ses mouvements en lui. Il trouva le regard bleu océan du chasseur d'ombres, qui mit sa main dans la sienne. Magnus sentit le plaisir venir et de sa main libre, il reprit les caresses sur le sexe de son amant tout en lui donnant un grand coup de rein qui le fit hurler de plaisir. Le jeune néphilim se tendit, libérant sa jouissance en même temps que le sorcier.

- Waw...dit Alec à bout de souffle.

- Waw, répéta Magnus en riant.

Ils reprirent doucement leurs esprits et Magnus entraîna Alec jusque dans leur lit. Il le serra contre lui alors que le néphilim nichait sa tête dans son cou, s'enivrant de l'odeur du sorcier. Il se sentait tellement bien quand il était dans ses bras. Magnus lui déposa un baiser sur le front et Alec sentit ses paupières se faire lourdes. Il tenait quand même à préciser une chose au sorcier avant de s'endormir.

- Si quand je me réveille, tu m'as attaché, je te jure que cette fois je te tue !

- Ne t'inquiète pas... la prochaine fois que je t'attache, ce sera pour te faire l'amour...

Il prit un poignet de son amant et déposa un baiser à l'endroit où, quelques heures auparavant, une plaie s'y trouvait.

- Je suis désolé, je ne voulais pas que tu te blesses...

Alec posa sa main sur la joue du sorcier et l'attira à lui pour l'embrasser.

- N'y pense plus... j'ai connu pire ! Juste, si tu comptes vraiment me faire l'amour comme ça, prends-en des plus confortables !

- Promis ! Lui dit Magnus en riant.

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