Chapitre 4 : Indigestion mal tombé

Bon dieu que ça fait du bien d'avoir le ventre plein ! Bon, je risque d'avoir un peu mal au ventre vu la vitesse à laquelle j'ai mangé ... En même temps, j'ai mis trois plombs à faire mes ramens parce que j'avais pas vu que le tuyau reliant le gaz à la gazinière s'était décroché ... Oui, je sais ce que vous allez dire ... « Encore des ramens ? » Hé bien oui. Disons que je n'ai que ça pour l'instant dans mes placards car c'est ce qu'il y avait de moins chère en magasin – En plus, il y avait des promos. Tout ça pour dire que, je me retrouve avec juste assez de temps pour me préparer et me rendre dans la rue du gamin. Enfin, j'ai encore un peu de temps puisqu'il n'est que 13h30, mais je préfère prendre mes précautions. Et puis si ça se trouve, je fais vraiment tous ça pour rien, mais j'ai tout de même envie de savoir si ma théorie est juste ou non !

C'est donc sans attendre que je prends ma veste, enfile mes baskets et me rend dehors ! Je me retrouve devant chez moi et me surprend à courir jusqu'à l'intersection de cette fameuse rue. Inconsciemment, je me sens comme euphorique à l'idée de savoir si mon raisonnement est bon, ou si c'est juste moi qui déraille. Je ralentis ma course, étant arrivé à destination, et me mets directement à regarder vers la fenêtre du gamin, se trouvant cinq maisons plus loin. Pour l'instant, elle est fermée. Je regarde mon portable 13h45. Si mon hypothèse est juste, c'est tout à fait normal.

Me foutant royalement du regard des autres, je me mets assis sur le trottoir en tailleurs, croisant mes bras sur mon torse et posant mon dos contre la façade de la première maison de la ruelle, formant l'angle de ma rue. Bah quoi, je vais pas attendre debout quand même ? En plus comme j'ai mangé un peu trop vite, je ressens une gêne au niveau de mon estomac. Alors autant se mettre à l'aise.

Au bout de quelques minutes d'attentes, je vois le même homme que la dernière fois – celui que je soupçonne être le père du gamin – sortir de la maison, fermant la porte avant de faire de même avec le portail et de se diriger ... dans ma direction. Oups. Sans perdre un instant, j'avale ma salive et me remet sur mes deux jambes avant de prendre appuis avec mon dos contre le mur, mais du côté de ma rue cette fois. Je sors mon portable pour constater qu'il est 13h55. Tiens ? Il me semble que s'était l'heure à lequel je l'avais croisé le dernier coup.

Puis, sans m'en rendre compte, il passe à côté de moi, me faisant sursauter. J'étais tellement dans mes pensées que je ne pensais pas qu'il serait déjà à mon niveau. Voyant qu'il a donné un coup d'œil dans ma direction – suite à mon sursaut –, et qu'il semble me reconnaître, je le salue poliment en me courbant, puis il me répond dans un léger sourire avant de se courber légèrement à son tour et de reprendre sa route. Pourquoi j'ai eu peur moi ? Je suis vraiment con sérieux ! En plus, finalement, il ne me semble pas si méchant que ça. Je pense que j'avais vu juste le dernier coup. Il devait être dans son mauvais jour, ça arrive ! Bon, je ne suis pas là pour parler de lui, ce qui m'intéresse, c'est le gamin !

Lorsque je m'aperçois que son père n'est plus à porter de vue, je me mets à regarder vers sa fenêtre. Elle n'est toujours pas ouverte ... Je la fixe pendant plusieurs minutes, mais toujours rien. Je me serai trompé ? Tout en regardant sans cesse sa fenêtre, je pose ma main lentement sur mon ventre, sentant une fine douleur venir peu à peu. Je crois que manger trois boites de ramen en 20 minutes ne me réussit pas ... J'avais tellement faim que j'ai mangé sans trop faire attention, mais là ... Enfin, je ne vais pas en mourir non plus, mais c'est assez désagréable comme sensation.

Seulement, alors que j'allais me remettre assis au sol, un bruit venant du fond de la rue retenti ... Je lève la tête dans la direction et un sourire ne peut qu'apparaître sur les lèvres. J'aperçois au loin, la fenêtre s'ouvrir de l'intérieur, commençant par le côté droit avant d'ouvrir également le côté gauche, laissant la fenêtre grande ouverte. Il va enfin sortir !

Je regarde ma montre 14h02. J'avais raison ! Sans savoir le pourquoi, je suis heureux. C'est de savoir que j'avais raison, ou ... de le voir ? Je ne sais pas trop à vrai dire.

Je continu à fixer la fenêtre, mais il ne se montre pas ... Bah ! Il attend quoi pour se poser, comme à son habitude ? Ah, j'ai rien dit en fait. J'aperçois ces mains se poser l'une après l'autre contre le rebord de la fenêtre, puis sa tête apparaît quelques secondes – du moins ses cheveux – avant de disparaître, laissant juste ses mains apparentes. Mais qu'est-ce qu'il fait ?

Tout en tenant mon ventre avec l'une de mes mains – sentant la douleur commencer à devenir un peu plus désagréable – je m'avance de quelques pas dans la rue afin de mieux le voir. Cependant, afin qu'il ne me voit pas tout de suite, et qu'il ne prenne peur, je me cache derrière les grandes poubelles jonchant le bord du trottoir de sa rue. Oui, c'est cliché, mais il n'y a que ça ici pour me faire discret ... Je lève de nouveau le regard vers la fenêtre.

Je ne sais pas ce qu'il fait, mais ... c'est vraiment étrange. Il vient de retirer une de ses mains pour laisser place à son bras entier. On dirait qu'il prend appui sur sa fenêtre pour s'aider à monter sur le rebord. Et finalement, ça semble être le cas, lorsque je vois sa tête apparaître d'un coup. Il relâche ses bras dans le vide alors que son torse se pose négligemment sur le rebord. Il semble galérer à monter, c'est mignon. Il est petit ? À moins que se ne soit la fenêtre qui est trop haute. Dans tous les cas, il est vraiment adorable. Je lâche un long souffle, causé par la douleur que m'offre mon estomac, alors que j'appuie un peu plus fort dessus et que je retourne à mon observation.

Il remonte ses bras, posant ses coudes sur le bord de pierre, mur de sa maison, avant de déposer sa tête dans ses mains. Je souris en voyant son visage enfantin parcourir la rue, avant de s'attarder, comme à chaque fois, sur le bout de la rue menant au centre-ville. Je me demande vraiment pourquoi il aime regarder de ce côté. Ça m'intrigue, je dois dire. Et son expression ... pourquoi semble-t-il si ... Je ne sais même pas comment le dire. Il n'a jamais d'expression, mise à part lorsqu'il se retrouve en face d'une personne. C'est d'ailleurs l'expression la plus mignonne que je n'ai jamais vu. Je pense qu'il est ainsi uniquement lorsqu'il est dans ses pensées. Ou du moins, il doit être dans des pensées bien peu joyeuses.

Dans tout les cas, je ne peux m'empêcher de le détailler. Il a la peau ni trop claire, ni trop foncé. Je veux dire par là qu'il n'est pas blanc comme un cul ni métissé. Il a de magnifiques cheveux noirs corbeau et a de fines lèvres rosées. Tellement adorable.

Cependant, ma contemplation est interrompue par mon ventre que ne semble décidément pas avoir apprécié mon repas. Une douleur plus brutale m'envahis, me faisant lâcher un gémissement alors que mes jambes me lâchent, me retrouvant à genoux sur le sol bétonneux. La douleur est telle qu'un mal de tête m'assahie doucement. Merde ! Pourquoi maintenant ... Par réflexe, je passe une de mes mains sous mon menton et constate qu'une fine pellicule d'eau est en recouvert. Je transpire ? Je dépose rapidement ma main sur mon front et me rend compte qu'une fine chaleur est perceptible. J'ai de la fièvre. En même temps, avec cette douleur, ça ne m'étonne même pas ... En parlant d'elle, elle revient à grand pas, me faisant de nouveau lâcher un gémissement, un peu trop fort cette fois.

I-Il y a ... quelqu'un ... ?

Malgré la douleur, je me paralyse, mettant ma main devant ma bouche. Quelqu'un m'a entendu ? Je croyais que personne ne passait ici ! Et puis, la voix ... on dirait que cette personne a peur. Ne me dites pas que cette petite voix fluette était celle du gamin ?! Tout en grimaçant à cause de la douleur, je bascule légèrement en avant afin de voir si le gamin et toujours à sa fenêtre. Et c'est le cas. Il est toujours là, tournant sa tête de mon côté. Je peux voir à son expression qu'il cherche d'où vient ce qu'il a entendu – en l'occurence, moi. Heureusement, il ne semble pas m'avoir remarqué. Mais c'est sans compter sur mon estomac qui revient à la charge, me rappelant a qu'elle point je souffre. Une envie de vomir me survient rapidement, alors qu'un énième gémissant sors d'entre mes lèvres.

J-je sais qu'il y a quelqu'un. Partez d'ici ... S'il vous plaît ...

Tch, saleté de douleur ... Tiens, il me semble plus sûr de lui dans ses paroles. Mise a part la fin de sa phrase. Il aurait donc vraiment peur des gens ? Mais je ne lui ferais rien ! Surtout dans mon état. Bon, je ne vais pas rester là et mourir de douleur ... Il faut que je rentre. C'est donc en grimaçant et en soufflant afin de canaliser ma douleur, que je me relève, mes bras en croix contre mon ventre.

Je savais qu'il y avait quelqu'un ! S'exclame-t-il en me voyant. Partez, s'il vous plaît.

Je relève la tête, et comme un con, je m'avance dans sa direction qui est pourtant l'opposé à celle que je voulais prendre. Il ... m'attire ? Oui, je pense que je peux dire ça comme ça. Je me retrouve rapidement devant lui, la grille de son terrain nous séparant. Et heureusement j'ai envie de dire et ce, pour deux raisons. La première parce que de cette façon, il ne peut pas voir grâce aux grilles qui délimite son terrain, que je me tiens le ventre. Ainsi, je peux cacher un minimum mon mal être. La deuxième, je peux prendre appuis sur le bord du petit muret se trouvant juste en dessous des grilles, les surélevants.

Je le regarde, et un nouveau sourire né aux coins de mes lèvres lorsque je l'aperçois avec une main cachant sa vue, l'autre tenant le bord de la fenêtre. Mais ce fut de courte durée ... mon sourire se fane rapidement lorsqu'une douleur encore plus violente me frappe à l'estomac, me faisant une nouvelle fois gémir.

Malheureusement pour moi, mon envie de vomir s'amplifie et je n'ai que le temps de me retourner et de me précipiter vers les poubelles où j'étais précédemment caché, une main sur ma bouche, l'autre sur le ventre avant de vider le contenu de mon estomac sur le sol. Mon estomac se tord encore et encore allant au rythme de ma cage thoracique qui se contracte irrégulièrement, me donnant des crampes afin de faire sortir le liquide visqueux de ma bouche. Tous ces gestes incontrôlés amplifient un peu plus mes douleurs, sans compter sur mon mal de crâne qui augmente également. Mes jambes me lâchent pour la deuxième fois et me voilà à dégueuler à quatres pattes devant une poubelle. Plus glamour, tu meurs ...

Super Jimin ... Déjà que le gamin semble avoir peur des gens et en plus, toi, tu le traumatises un peu plus à vomir devant lui ... Enfin, ça va, j'ai eu le temps de m'éloigner de sa maison. Je n'allais quand même pas gerber juste devant l'entrée de sa maison ...

Après que la crise me semble passé, je me relève difficilement. Là, tout de suite, j'ai qu'une envie et c'est de prendre une douche et de me mettre confortablement dans mon lit. Je dois être un minimum en forme pour demain. J'ai quand même la remise de diplôme ...

Ça va ?

Je me retourne en entendant la voix du gamin. Bon sang que sa voix est magnifique ! Lorsque nos regards se croisent, je peux voir qu'il semble tout de même inquiet, juste avant qu'il ne prenne une teinte rosâtre et qu'il remette sa main devant ses yeux. Ah la la, trop mignon ce gamin. Par respect et par politesse, je décide tout de même de lui répondre.

C'est rien ... ça va passer ...

Je lui répond difficilement, ma douleur étant encore présente. Puisqu'il ne me répond pas, je continue.

Excuse-moi, je ne voulais pas ... te faire peur... je vais partir. Salut.

A peine ai-je finis ma phrase, que je me retourne et m'empresse de regagner mon appartement. Je suis vraiment désolé de devoir le quitter comme ça, mais là, je ne peux vraiment pas ... J'ai trop mal. Dommage, on aurait pu parler un plus ... Merde ... J'ai trop mal ... mon estomac est moins douloureux mais mes côtes et ma tête le sont encore. Finalement, je pense aller directement au lit, même s'il n'est que 14h30 ... Je ne tiendrais jamais dans la douche.

Tant pis, je la prendrai demain.

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