Chapitre 20 : Souvenir
Dans ce chapitre, un nouveau personnage entre ! Seulement, vous allez vite vous rendre compte d'un problème XD Donc pour que tout soit ok, cette personne est bien un homme, et vous saurez plus tard dans l'histoire pourquoi il est désigné sous "elle" au lieu de "il".
Sur ce, n'hésitez pas à commenter et à donner vos avis, car je sais pas pourquoi, mais vous ne le faites pas sur cette fic :/ je commence à croire qu'elle ne plaît pas ^^'
Bisous ~
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Hé bien, on peut clairement ressentir que l'été a touché à sa fin et que l'automne à pointé le bout de son nez. L'air est devenu nettement plus frais, alors que les hautes températures en plein soleil se sont évaporées pour laisser place à une dizaine de degrés en moins. Passer de trente-cinq à vingt degrés, autant dire que ça se ressent. J'ai bien fait de prêter une veste ainsi que des chaussures au gamin – même si le passage « chaussure » avait été compliqué, sans oublier son léger complexe qu'il a ensuite eu, suite aux hématomes encore bien visibles sur son visage.
Traversant diverse rues et ruelles dont je connais plus que bien l'environnement, nous nous dirigeons vers l'association où Lisa nous attend. Je n'ai pas encore dit à Jungkook que nous y allons avant d'aller au poste de police, ni la raison d'ailleurs. Je l'ai simplement avertie que je devais faire un petit détour afin d'aller chercher quelque chose, ni plus, ni moins. Je préfère qu'il soit au courant au dernier moment – soit lorsque nous y arriverons – plutôt que de subir un interrogatoire de plusieurs longues minutes sur le pourquoi du comment. Voir même éviter de subir un flot de paroles péjoratifs de sa personne. Je commence à connaître son manque de confiance en lui.
Le sentant glisser quelque peu, je réajuste ma prise sur ses cuisses, m'aidant d'un petit saut sur place avant de reprendre ma marche. Comme vous vous en doutez sûrement, puisque Jungkook ne peut pas se déplacer et qu'il n'a encore pas de fauteuil roulant, j'ai dû le mettre sur mon dos. Je ne pouvais pas nous promener en le poussant sur ma chaise de bureau tout de même ... Jungkook n'était clairement pas pour cette option, mais c'était la seule que l'on avait, alors il s'est laissé sans trop rien dire, si ce n'est quelques soupires grognon adorable.
Après quelques minutes de marche silencieuse, je ressens la prise de ses bras se resserrer un peu plus autour de mes épaules, me faisant lâcher un rictus affectif.
– Ne t'inquiète pas, je te tiens bien, tu sais.
Son geste à dû être instinctif, le faire sans réellement s'en rendre compte, puisqu'à la suite de ma phrase, je sens la pression de ses bras faiblir.
– Excuse-moi. Souffle-t-il doucement.
Au vu de sa faible voix, et de son excuse, je comprends tout de suite sans peine que quelque chose cloche. Si je ne lui demande pas, je sens qu'il va encore se renfermer sur lui-même et broyer du noir dans son coin. Du moins, si j'ai vu juste ! Si ça se trouve, il est juste gêné de la situation, à devoir être porté de la sorte, sur mon dos.
– Tu vas bien ?
– Oui, c'est juste que ... Enfin ... Non c'est rien, laisse tomber. Je panique encore pour rien, comme tu me fais comprendre à chaque fois. Dit-il, finissant par un rictus jaune.
J'arque un sourcil à ses dires. Je ne comprends pas sa réaction et encore moins pourquoi il semble irrité par mes précédents actes de par ses peurs. Je sais bien qu'il ne l'a pas mal pris, mais qu'avouer qu'il panique ainsi est dérangeant et donne un coup à sa fierté en quelque sorte. En tout cas, vu ce qu'il vient de me sortir, il n'a plus qu'a me cracher le morceau !
– Là mon gars, tu viens de te vendre tout seul. Tu n'as plus qu'à me dire ce qui te tracasse et crois-moi, même si tu penses paniquer pour rien, comme tu sais si bien le dire, sache que c'est normal. C'est humain après tout.
Je l'entends soupirer longuement, tentant sûrement de se donner courage, avant de finalement aller droit au but – pour une fois.
– J'ai peur de croiser mon père. S'il me voit maintenant, sachant que j'ai fugué, ça va mal se passer ...
– Alors déjà, tu n'as pas fugué, tu t'es enfui pour sauver ta peau. En plus, je ne pense pas qu'il va remettre ses pieds en ville tout de suite et crois-moi que même s'il venait à le faire, en espérant qu'il ne soit pas aussi con, jamais il ne prendrait le risque de venir t'agresser en ville pleine de vie, qui plus est en plein jour.
Il ne me répond rien. Sachant qu'il va devoir parler de son père et de ce qu'il a vécu lorsqu'on sera au poste de police tout à l'heure, je ne vais rien ajouter de plus pour le moment. Le mieux et de le laisser parler uniquement s'il en a envie. Je n'ai aucunement envie de le bloquer pour ce moment important.
– Jimin, je peux te poser une question ?
– Hum ? Oui, vas-y. Dis-je en continuant de regarder le macadam grisonnant face à moi.
Comme prévu, il va parler de lui-même. Rien ne sert à le forcer pour le moment.
– C'est ... un truc par rapport à toi.
Tiens, il change de sujet finalement ? Pourquoi pas, c'est peut-être même mieux à dire vrai. D'ailleurs, maintenant que j'y pense, le gamin est vraiment du genre curieux à mon égard. J'ignore si c'est du fait qu'il ait été en quelque sorte « coupé du monde » durant plusieurs années, mais il est souvent aux aguets au moindre de mes faits et gestes et dès qu'il le peut, me pose des questions. Étrangement, c'est loin d'en être dérangeant lorsque ça me concerne, car je suis heureux de constater qu'au fond, il s'intéresse également à ma personne. Par contre, je désapprouve lorsque ces questions sont du type « Pourquoi tu aides quelqu'un comme moi ? ». Enfin ... Écoutons ce qu'il a à nous demander. Même s'il change de sujet, il est normal qu'il se pose beaucoup de questions concernant la plainte, ou encore sur le pourquoi de notre détour auprès de Lisa.
– Tu es catholique ?
Je manque de me stopper à sa soudaine demande, mais reprends bien rapidement mon rythme de marche. Alors là, je ne m'attendais pas à ce genre de question pour être honnête. Qu'est-ce qu'il a encore derrière la tête ?
– Pourquoi tu me demandes ça ?
– Tu as une croix en bois posé sur le meuble de ta chambre.
Ah, oui, ce fameux objet auquel je tiens tant. C'est vrai que je l'ai mise là, sur un socle, afin que peu de gens ne la voie, mais j'avais oublié que le gamin séjournait dans ma chambre en ce moment.
– Oh ça, c'est une longue histoire, mais je ne suis pas catholique. À vrai dire, je ne crois en aucun dieu ou quoi que ce soit, mais je respecte les croyances de chacun. Tu l'es toi ?
– Non, je suis comme toi. Je crois en rien...
Sa voix paraît un peu mélancolique et lointaine lorsqu'il dit ça, mais je peux comprendre. Il a dû tout essayer pour s'en sortir, même à en arriver à prier les dieux.
– Je vois... Ça te dérange qu'elle soit dans la chambre ?
Je sais que certaines personnes peuvent se retrouver mal à l'aise avec ce genre d'objet ou de pratique, alors je préfère lui demander. S'il s'avère que c'est le cas, je la déplacerai dans une autre pièce ou la cacherais en attendant.
– Non non, ne t'en fais pas.
Il a rapidement repris contenance et une certaine assurance en me répondant. D'ailleurs, c'est avec ce même entrain qu'il enchaîne.
– On est bientôt arrivé à l'endroit où tu voulais aller ?
– On a encore un petit bout de chemin à faire, pourquoi ?
Bon sang, il a une de ses manies de passer d'une conversation à une autre ... J'en viens presque à avoir du mal à suivre.
– Dans ce cas, tu as le temps de me parler de ta « longue histoire » concernant ce truc en bois !
Mon dieu, ce gamin ... Il ne perd vraiment pas le nord. Moi qui me demandais pourquoi il me demandait ça ... Il s'avère qu'il se sert de sa tête un peu trop curieuse, afin de se renseigner sur moi.
– Déjà, ce n'est pas un « truc » en bois, mais une croix, s'il te plaît. Et sinon, comme tu ne me laisses apparemment pas trop le choix, je vais t'expliquer. Je te dois au moins bien ça, après toutes les choses que tu m'as racontées. Chacun son tour, comme ont dit.
– Oui. Du coup, je t'écoute.
Ce gosse n'est absolument pas impatient ... Notez l'ironie, bien entendu.
– Alors, par où commencer ...
– Par dire ce que sait peut-être ?
– Ne commence pas à me couper la parole, alors que je n'ai encore rien dit !
– Ah oui, excuse-moi « le vieux » de t'avoir manqué de respect. Je t'en pris, continue.
Et il ose se moquer de moi en plus. Mon dieu, j'y crois pas ... Néanmoins, le voir aussi heureux sur le présent n'est pas plus mal. Le calme avant la tempête comme on dit, autant en profiter dans ce cas.
– Cette croix, c'est un cadeau que m'a donné une nonne après mon départ du couvent.
Je le sens se pencher légèrement sur mon côté droit, jusqu'à apercevoir sa tête surprise après avoir tourné mon regard vers lui.
– Euh ... T'es sûr que t'es pas croyant ? Non parce que là, excuse-moi, mais ce que tu me dis fait plutôt penser au contraire !
Je ne peux empêcher un éclat de rire sortir d'entre mes lèvres, tout en repositionnant le gamin correctement sur mon dos. Il est vrai que dit de cette façon, ça pourrait porter à confusion, d'autant plus qu'il ne connaît pas toute l'histoire, donc je peux amplement comprendre sa réaction.
– Attends, laisse-moi éclairer ta lanterne. Dis-je en reprenant mon sérieux. Pour faire simple, j'ai été en quelque sorte recueilli et adopté par une église catholique alors que je n'étais encore qu'un nourrisson. Le curé de cette église m'a alors emmené dans l'un des couvents auquel il vouait une confiance inimaginable, et j'ai ainsi grandi, élevé par des nonnes.
– Alors, tu es ... orphelin ?
– Je ne me considère pas vraiment comme tel à vrai dire, puisque je ne sais toujours pas si mes parents biologiques sont encore vivants ou non. Tout ce que je sais, c'est qu'ils l'étaient bels est bien lorsqu'ils m'ont déposé sans remords devant l'hôtel de l'église. Malheureusement, le curé n'a pas pu les retrouver car même s'il les a vu me déposer, il était trop loin pour définir un quelconque trait.
– Oh ...
Le fond de sa voix fait ressentir une certaine pointe de mélancolie. Il ne doit pas me plaindre ou avoir une quelconque réaction de ce genre. Il a déjà ses propres problèmes, alors s'il décide de se baisser le moral par mon histoire ... Penser à ce que ressentent les autres dans sa situation, le monde court à sa perte.
– Ne t'en fais pas, je le vis très bien ! Je n'ai manqué de rien et j'ai eu tout l'amour qu'une mère pouvait donner à son fils. Même si ça ne venait pas de ma mère biologique, c'était tout comme.
Oui, je pense que je n'aurais pas pu avoir mieux en termes d'amour maternel et d'apprentissage. C'est à elle que je dois tout, mon éducation, ma sagesse – quand ma crétinerie ne prend pas le dessus –, ma générosité auprès des plus démunies... Bref, en quelque sorte les règles du catholicisme. Cependant, ils ne m'ont pas fait un lavage de cerveau à m'apprendre la bible ou autres, ils m'ont élevé dans leurs règles certe, mais de façon à ce que je choisisse mon orientation de religion – qui s'est avéré être non croyant au final, quelle ironie du sort !
– Mais ... Normalement, les hommes ne sont pas interdits dans ce genre de lieux ? Je comprends pas ...
Étrangement, je l'imagine bien me dire ça avec une moue d'incompréhension totalement adorable. Cependant, je dois bien avouer qu'il n'a pas totalement tort dans ce qu'il vient de me dire, mais ce n'est pas pour autant qu'il ait raison.
– Disons qu'il y a des exceptions, et j'en étais un. Ils ne pouvaient pas laisser à l'abandon un nourrisson et le laisser dépérir. Et à ce qu'il paraît, Jin a eu une sorte de compassion immense à mon égard dès qu'elle a croisé mon regard, alors elle s'est mise à faire tout son possible pour me prendre en charge.
– Jin ? Me demanda le gamin.
Il est vrai que je n'avais pas encore précisé, étant trop absorbé par mon passé et mais souvenir qui remonte peu à peu. Dire son prénom était juste naturel.
– Oui, c'est la nonne qui s'est occupé de moi.
– D'accord. Et du coup, tu étais le seul garçon là-bas ?
– À vivre là-bas, oui, mais il y avait d'autres jeunes enfants, garçons et filles, qui venaient chaque week-end au couvent pour passer une journée à jouer avec des objets que les nonnes avaient réparées ou crée avec du matériel de récupération. D'ailleurs, je me souviens que je m'entendais très bien avec l'un des adultes qui les accompagnaient, mais après qu'il m'ait appris quelques trucs, je ne l'ai plus revu.
– Attends, arrête-toi deux secondes, j'ai trop de questions là ! T'es resté jusqu'à quel âge ? Il t'a appris quoi comme « truc » ton gars ? Et pourquoi ne l'a pas revu si tu l'aimais bien ?
Je sais qu'il me demandait de me stopper dans mes dires, mais sous ses nombreuses questions – et manque de tact –, c'est ma marche que je stoppais avant de tourner légèrement la tête sur le côté droit afin d'apercevoir un minimum le gamin. Vous vous en doutez bien, mais je ne peux encore pas faire un trois-cent-soixante degrés avec cette dernière.
– Et ton respect, tu l'as oublié sur le trottoir d'en face ou quoi ? Je prends la peine de te raconter des choses sur moi, et toi tu me parles de « mon gars ». Je soupire, amusé par sa franchise maladroite. Et la curiosité est un vilain défaut !
– Oui, oui, pardon. Alors ? Me répond-il, pressé d'avoir les réponses à ses questions.
Quant à moi, je reprends notre marche, replaçant de nouveau Jungkook par un petit saut. On ne va pas se mentir, au bout d'un moment, il fait son poids. Pas qu'il soit lourd, mais le porter sur une longue durée commence à m'engourdir les bras. De toute façon, nous sommes bientôt arrivés à l'association où travail Lisa.
– J'ai passé littéralement toute mon enfance dans le couvent au côté de Jin. Pour être honnête, je me plaisais bien là-bas, car j'avais l'autorisation à faire pas mal de chose, tout ce que ferait un jeune à vrai dire : sortie, rendez-vous, achat divers et varié ... mais j'ai dû quitter le couvent à mes dix-huit ans, car je savais qu'aucun homme majeur n'avait le droit de résider là-bas. Venir pour quelques jours est autorisé, mais sans plus. Du coup, bien que l'on ne m'ais pas dit de partir, c'est moi qui ai pris cette décision. Je connaissais leurs règles et je ne voulais pas leur causer de problèmes et en voyant mon entêtement, même face à leur demande de rester, Jin m'a aidé à trouver un appartement et c'est à ce moment que j'ai pu rencontrer Namjoon, le coloc avec qui j'ai passé plusieurs années avant de déménager dans l'appartement que tu connais. Ça va, tu es toujours avec moi ?
Comme il ne m'a étrangement pas coupé la parole, je préfère être sûr et lui demander, en cas où il se serait endormis. On ne sait jamais. Heureusement, il me répond par un faible « hum », certainement trop concentrer sur mes paroles. Je continue donc.
– Ensuite, concernant « mon gars », c'est lui qui m'a appris à me défendre suite à ma demande.
– Te défendre ? Te défendre de quoi ?
Je m'attendais à ce qu'il me pose cette question. Inconsciemment, bien que je ne vais pas entrer dans les détails la dessus, je souris pas la nostalgie.
– J'ai été agressé il y a longtemps dans la rue à cause d'un gars qui voulait me racketter et comme j'étais jeune et con à cette époque, j'avais refusé de lui donner ce qu'il voulait. Autant dire qu'il n'avait pas été très heureux de ma réaction. C'est pour cette raison que je lui avais demandé de m'apprendre deux ou trois petites technique de défenses, sachant qu'il faisait de la boxe thaïlandaise.
– C'est pour ça que tu m'avais dit que tu saurais gérer si mon père ...
– Oui. Malheureusement, je l'ai perdu de vus après avoir quitté le couvent. Et pour ne rien arranger, il a été muté dans un pays voisin...
– C'est con ... J'espère que tu le retrouveras un jour. Tu sembles vraiment apprécier les personnes que tu as connues là-bas.
– C'est peut de le dire.
Je le remercie silencieusement de son soutien. Il est vraiment adorable dans ses moments, dommage qu'il n'ait pas sa langue dans sa poche ! Ses paroles franches ont tendance à me déstabiliser, mais je sais qu'il ne pense pas à mal. Tournant une nouvelle fois dans une rue sur ma droite, j'aperçois, non loin de moi, l'objet de notre détour.
– On est arrivé. Dis-je afin de le prévenir.
Je le sens bouger, sûrement entrain de regarder à droit, à gauche afin d'identifier le lieu.
– Hein ? Mais, le seul bâtiment qu'il y a c'est ... Pourquoi on vient là ?
– Tu verras !
Sans perdre plus de temps, je me dirige vers l'entrée du bâtiment avant de traverser les nombreux couloirs que je connais que trop bien, arrivant finalement dans le bureau de Lisa. Vu l'heure qu'il est, elle doit être ici. Par habitude, je toque trois coups à sa porte, avant d'entendre sa voix au travers du pan de bois, m'invitant à rentrer. Ne voulant pas lâcher l'une des jambes de Jungkook, j'ouvre la porte à l'aide de mon coude.
– Salut Jimin ! Ah, bonjour ... heu ... Jungkook, si mes souvenirs son bon. Jimin m'a parlé de toi. Dit-elle, toujours aussi souriante qu'a son habitude.
Pour seule réponse, Jungkook hocha la tête, certainement intimidé. C'est même sûr qu'il l'est puisqu'il ressert un peu plus ses bras autour de mes épaules. D'ailleurs, il n'a pas non plus bronché mots depuis notre entrée. Satisfaite de ne pas s'être trompé, Lisa se redresse – ayant précédemment penché le haut de son buste afin de mieux apercevoir le gamin sur mon dos – avant de taper dans ses mains.
– Bien, je suppose que tu es ici pour venir chercher le ...
Avant qu'elle ne dise le mot trop vite, je la coupe en lâchant finalement la jambe droite de Jungkook, plaquant mon index sur mes lèvres. Elle rigole et reprend, pendant que j'attrape de justesse la jambe du gamin qui commençait à glisser sur mon flan.
– Je vais le chercher. Par contre, dit-elle tout en se déplaçant vers la pièce voisine, je suis désolé mais celui que j'ai trouvé, je peux vous le prêter que pour quelques jours uniquement car il s'agit une demande qui a été faite depuis un moment pour un enfant malade en Chine. Il doit partir dans une semaine.
– Ah ...
Je n'avais pas prévu ça, mais ce n'est pas trop grave. Pour le moment présent, nous en aurons un, et ce sera bien plus pratique, autant pour lui que pour moi. Nous nous débrouillerons plus tard pour le reste.
– Ce n'est pas grave Lisa, il nous en fallait au moins un pour aujourd'hui.
Cette dernière revint quelques secondes plus tard, accompagnée de l'objet que je convoitais.
– Et voilà !
Lorsque le fauteuil se stoppa à mon niveau, je vis le bras de Jungkook passer sur ma gauche, pointant en sa direction, suivit d'un bafouillage mignon de sa part. Je laisse échapper un fin rire, tout comme Lisa à sa réaction.
– Oui, c'est pour toi. Ce sera bien plus agréable pour toi, ainsi que pour mon dos ! Aller, on change de monture !
Ajustant mes gestes à mes paroles, je me tourne dos au fauteuil, de façon à y déposer plus facilement Jungkook. Je le lâche lentement, le faisant glisser délicatement de mon dos avec l'aide de Lisa afin de le déposer sur son nouveau moyen de déplacement – provisoire pour le moment, cela dit. Seulement, alors que je m'attendais à une quelconque réaction de la par du gamin, l'inverse se produit. Il ne bouge pas et semble fixer ses pieds posés sur les socles du fauteuil roulant Il est si gêné et intimidé que ça ? Non, ça ne doit pas être ça. Il ne sait sous doute pas comment réagir je pense, du moins, jusqu'à entendre un léger reniflement de sa part.
– Jungkook ? Dis-je en m'abaissant à sa hauteur, accroupie face à lui.
Lorsque mon visage arrive face au sien, je suis pris de cours. Je ne m'attendais pas à une telle réaction de sa part.
– Juste ... merci. Réussit-il à dire faiblement, pris par l'émotion.
Le voir ainsi m'attendris au plus au point et si je m'écoutais, je le prendrais dans mes bras. Seulement, je me contente de lui ébouriffer affectueusement les cheveux. Il ne pleure pas à chaude larmes, au contraire, il arbore un fin sourire de reconnaissance, mais quelques gouttes ont tout de même parlé sur ses joues entre deux reniflements, qu'il s'est bien évidement empressé de sécher.
– Jimin, concernant un fauteuil définitif, j'ai lancé une demande de don. Je te préviendrais quand les fonds nécessaires seront regroupés et que le nouveau fauteuil sera disponible. J'aurais voulu également le faire avec des bouchons, mais en récolter entre trente à quarante tonnes, c'est plutôt long, alors c'était la seule option disponible côté rapidité.
– Ne t'inquiète pas Lisa, ce que tu fais, c'est déjà beaucoup, crois-moi. Merci énormément, pour le gamin.
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