Chapitre 2 : Don et deuxième rencontre
Ça fait déjà trois jours que j'ai déménagé dans mon appartement, et je viens seulement de finir de ranger mes cartons. Du moins, ceux de ma chambre, de la salle de bain et de la cuisine. À savoir que la cuisine ne fut pas bien compliquée puisqu'il y avait uniquement le carton d'alimentation, plus les trucs que j'avais acheté le dernier coup. Pour la salle de bain bah ... Pareil en fait. Juste une dizaine de serviette et de gant de toilette et ... mon unique gel douche ainsi que mes produits de beauté. Mais ce dernier cas son déjà dans des trousses ou dans des boites, donc bon ... Ne vous méprenez pas, je ne suis pas un travelo ! J'aime juste prendre soin de mon apparence, et un coup de fond de teint ainsi qu'un léger crayon afin de souligner le regard n'a jamais tué aucun homme ! Mais là n'est pas la question.
Le plus long fut ma chambre, avec mes fringues et accessoires en tout genre. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne pensais pas en avoir autant, alors bien évidemment, quand j'ai vu le nombre de carton où Namjoon avait indiqué « Vêtement du prince », je prenais ça à la rigolade, jusqu'à ce que je les ouvre pour les ranger.
Avec ma légendaire chance, je n'avais bien sur, pas assez de place pour tout mettre, alors j'en ai profité pour faire un tri. C'est de cette façon que je me retrouve avec douze gros sacs poubelles remplies de vêtement en tout genre, passant aux quatre saisons, intérieur/extérieur, soirée etc ... Je compte en faire don à une association humanitaire, sachant que la plus proche est une association qui aide les enfants et adolescents de Chine se trouvant dans une famille si pauvre, qu'ils ont à peine de quoi se nourrir. Au moins, mes fringues serviront à des personnes dans le besoin, plutôt que de moisir dans les placards que j'avais pas. Ah oui, je tiens ce genre de pensée – concernant le don, pas mes placards – des personnes qui m'ont élevé. Ils m'ont toujours appris à aider mon prochain et de ne pas être égoïste. On ne se rend jamais compte de la chance que l'on a pour chaque objet que l'on possède. Il y a toujours quelqu'un dans ce monde qui aimerait avoir cette chose qui nous parait si insignifiante à nos yeux. Comme quoi ? Hum ... De simple chaussette par exemple, ou encore un drap et autre. Enfin, je m'égare ...
Je fixe la pile de sac poubelle et souffle. Faut que je me débarrasse de ça maintenant, je ne veux pas que ça me reste dans les pattes. Je regarde l'heure sur ma montre pour constater qu'il n'est que 13h40. L'association a ouvert il y a tout juste une dizaine de minutes, cool ! Bon bah, let's go. Je prends un sac sous chaque bras avant d'en reprendre un dans chacune de mes mains.
– Pourquoi j'ai pas encore de voiture ...
Je souffle.
Non mais c'est vrai ! J'ai passé mon permis – grâce à Namjoon qui m'a aidé financièrement –, mais je n'ai pas encore pu m'en acheter une, et maintenant que Namjoon n'est plus avec moi, je ne peux plus emprunter sa voiture ... Je soupire. Bon, c'est parti pour trois allers et retours. Aller ! Le sport, c'est bon pour la santé !
C'est ainsi que je me retrouve dans la rue, juste après avoir mis mes baskets. Je n'ai pas pris ma veste, car il ne fait pas trop froid ou du moins, il n'y a pas de vent et mon simple pull me suffit ! Et puis, nous sommes au printemps donc ça passe. Tout en me dirigeant dans les rues, j'ajuste régulièrement mes sacs se trouvant sous mes bras lorsque ces derniers glissent, jusqu'à ce que j'arrive à l'intersection menant au raccourci que j'avais découvert il y a quelques jours.
À vrai dire, j'ai pris désormais mon habitude à passer ici. Non seulement parce que c'est bien plus cours – fainéantise, bonjour ! – mais aussi parce que ce garçon m'avait bien fait rire le dernier coup ! Malheureusement, je n'ai jamais pu le revoir depuis. Pourtant, je passe dans cette rue tous les jours alors que je recherche un job – que je n'ai toujours pas trouvé au passage ...
Tout ça pour dire que je passe de nouveau dans cette rue, apercevant au loin la fenêtre encore fermée du gamin. Bon, bah c'est tout. Alors qu'il ne me reste que quelques mètres avant de passé devant sa maison, un homme d'une cinquantaine d'année en sort. Cette personne est peut-être son père, je n'en sais rien. Je l'aperçois fermer la porte avant de passé sur le petit chemin séparant le mur de sa maison aux grilles menant vers l'extérieur, se retrouvant lui aussi dans la rue. Il ne semble pas m'avoir remarqué, mais étant polie – surtout que je suis maintenant juste à ces cotés – Je le salue, me courbant légèrement. L'homme sursaute à l'entente du son de ma voix avant de se retourner brusquement vers moi, les yeux aussi ronds que des billes. Bah quoi ? Il n'a jamais vu un beau gosse ? Ou c'est le magnifique son de ma voix qui le trouble ? Mais qu'est-ce que je dis, moi ... Je soupire avant de sourire.
– Excusez-moi, monsieur, je ne voulais pas vous effrayez.
– Que faites vous ici ? Me répond-il, d'un ton neutre, presque froid.
Ok, amabilité, zéro ...
– Euh ... Je ne fais qu'emprunter ce chemin pour me rendre au centre-ville.
J'essaie d'être le plus calmement possible. Le respect et la politesse envers ses aînées, avant tout ! Même si ce sont de vieux pépé capricieux.
– Vous pouvez pas passer de l'autre côtés, comme tout le monde ! Plus personne ne passe ici, je leur ai bien fait comprendre. Annonce-t-il, élevant un peu plus la voix.
– Excusez-moi, monsieur, mais ... c'est une voie publique, donc autorisé à tout public.
– Tch ... Les jeunes ... Vous êtes tous aussi insolant les uns que les autres ! Plus personne ne passe ici, alors vous allez me faire le plaisir de ne pas revenir, si vous ne voulez pas avoir de mes nouvelles ! Maintenant, partez ! J'ai assez de problème comme ça !
Après sa tirade, il me lance un regard noir avant de partir à mon opposé, là où je viens de passer en fait.
Hé bah ... Il ne semblait pas être dans son meilleur jour. Mais je lui pardonne, après tout, il nous arrive tous d'avoir un jour comme ça, et puis ... de ce qu'il a dit, il semble avoir plusieurs problèmes donc bon ... Ahhh ... Je suis trop gentil ... Bon, direction l'association.
Au bout de quelques minutes de marche, j'y arrive. Ayant l'habitude d'y venir, je sais où je dois me rendre, alors je me dirige vers la salle de don. Je toque à la porte, cette dernière est déjà ouverte, mais par respect, je signale ma présence. Une voix que je connais maintenant assez bien, me répond.
– Entre Jimin ! Me dit-elle
– Tiens, comment as-tu su que c'était moi ?
J'arque un sourcil, étant surprit.
– Il n'y a que toi qui toques sans passé ta petite tête par la porte ou qui rentre direct ici, même lorsqu'elle est ouverte, comme maintenant.
Elle sourit.
– Bah, oui. On sait jamais, tu peux faire des choses que tu n'as pas envie que quelqu'un voie, Lisa.
– Et que veux-tu que je fasse, Jimin ? Je ne peux que travailler ici !
Elle me sourit une nouvelle fois tout en finissant de plier un t-shirt qui se trouvait devant la montagne de vêtement mis ... en merde, faut le dire.
– Tu fais peut-être des choses pas très catholiques lorsque tu es seule ? Dis-je d'une voie mielleuse, relevant plusieurs fois mes sourcils dans le même temps.
– Hé ! Je m'appelle pas Jimin moi !
Tout en criant, elle m'envoie un pantalon qu'elle allait plier sur ça pille de vêtement. Je rigole, puis elle reprend.
– Sinon, que m'apportes-tu cette fois ? Je te vois bien charger.
– Ah oui, dis-je en déposant les sacs sur sa table, m'appuyant dessus. J'ai déménagé et j'ai dû faire le tri dans mes fringues car comme tu peux l'imaginer, j'ai pas encore assez de meuble pour tout ranger. Donc j'ai pensé à vous !
– Oh, tu es vraiment gentil, comme d'habitude. Je les prends volontiers ! Beaucoup de jeune vont pouvoir être habiller avec tout ça !
Tout en finissant sa phrase, elle prend l'un des sacs afin de le poser derrière elle.
– T'emballe pas Lisa, tu vas avoir beaucoup de boulot pour ranger ! J'ai encore deux aller-retours à faire, il reste huit sacs.
– Oh ! Tu te reconvertis en nudiste ou ... Me demande-t-elle, choquée.
– Hé hé, pourquoi pas ! Non, sérieusement, il me reste encore, à quelque chose prés, la même quantité !
– Je vois, dit-elle en lâchant un fin sourire. Bon, je te laisse me ramener ce qui va m'occuper toute l'après-midi, je pense.
– Ah ça, c'est sur, rigolais-je. Bon, je reviens !
C'est ainsi que je me retrouve à faire le sens inverse, arrivant finalement devant la rue de ce fameux gamin aux cheveux noirs, ou je viens tout juste de voir la personne qui semble être son père, si je ne me trompe pas. Je fais quoi ? Je passe ou pas ? Et merde ! Depuis quand on interdirait les gens de passer dans une rue ? Et puis, je ne pense pas qu'il soit déjà revenu, donc c'est bon. Je commence à marcher, puis me stoppe.
– Puis même s'il est revenu, j'y passe quand même ! Je vais pas me taper quatre fois le tour de la ville juste pour lui ! Dis-je à voix haute, reprenant ma marche.
Je regarde, instinctivement vers la fenêtre ou j'avais vu le garçon il y a quelques jours. Mon sourire revient à la charge, rien qu'en le revoyant se vautrer ! Tiens ! Il est là, à ça fenêtre exactement de la même façon que la dernière fois. Il est encore pensif, le regard neutre, fixant le côté de rue ou je vais me rendre. Il ne m'a donc encore pas vu. J'espère ne pas lui refaire peur, bien que c'était assez drôle à voir.
Soudain, son regard se tourne en ma direction, lorsqu'il entend mon pied rapper au sol. Oui Jimin ... Il faut lever les genoux pour marcher ... Curieux, je regarde directement son expression et ... Ses yeux se transforment de nouveaux en bille, montrant d'abord sa surprise de me voir, puis vire lentement au rouge, regardant partout, comme s'il cherchait quoi faire. Un fin rire m'échappe puis, naturellement, je lui dis :
– Hé, ne panique pas, je vais rien te faire, je passe juste. Dis-je en rigolant de la scène.
Accompagnant mes dires, je continue ma marche, me rendant de nouveau chez moi. Je perturbe ce gosse j'ai l'impression. Mais mon dieu qu'il est drôle et ... mignon. Oui je devais l'avouer. Personnellement, trouver un garçon mignon ne me choque absolument pas, puisque je connais mon attirance envers les hommes. Bref, là n'est pas le problème. En vrai, je n'ai pas voulu qu'il retombe ou autre par ma faute, alors je suis parti afin de ne pas le troubler davantage. Et puis, je vais de nouveaux passé dans même pas cinq min. Tiens, quelle heure est-il d'ailleurs ? Je sors mon portable qui m'indique « 14h02 ».
J'espère qu'il sera encore présent et qu'il ne se braquera pas une nouvelle fois en me voyant. Ce gamin et soit un grand sensible, soit un trouillard, soit ... Je ne sais pas, mais ses réactions me font bien rire et sont adorablement mignonnes.
Je me retrouve donc chez moi, prenant de nouveau quatre sacs, et me redirige vers l'association. Inconsciemment, je me mets à courir jusqu'à la rue ou se trouve ce gamin et un soupir de soulagement sort de ma bouche. Honnêtement, je ne serais dire pourquoi je suis assez soulagé de le voir au loin, toujours à sa fenêtre. Je ne sais pas ... la curiosité, peut-être ? Enfin, dans tous les cas, je suis content qu'il ne soit pas rentré. Si ça se trouve, il pensait que je n'allais pas repasser. Hé bah si c'est le cas, il se trompe le gamin, car je dois passer encore trois fois, en comptant celle-ci.
Je me dirige donc dans cette même ruelle, mais cette fois, j'éclate de rire. Non mais ... Ahhh, j'en peux plus de ce gamin, pensais-je en rigolant. Il regardait dans ma direction depuis le début et lorsqu'il a vu que je repassais bel et bien par ici, il se recula un peu de la fenêtre. Jusque-là, ça allait. Je ne voyais que ses mains s'agrippant au rebord du contour en PVC, montrant qu'il se penchait en arrière afin d'éviter que je ne le voie. Je souriais à cette vue, puis je le vois pencher de nouveaux sa tête, sûrement pour voir ou j'en étais dans ma marche.
Cependant, il ne pensait pas que j'étais déjà aussi proche, et lorsque nos regards se sont croisés, il devint de nouveau rouge avant de mettre précipitamment ces mains devant son visage, se cachant de ma vue. C'est là que je n'ai pas résisté. Non mais, ce gosse ! Ha ha. Je passe devant lui, mes sacs en mains tout en le regardant. J'aperçois régulièrement ces doigts s'entrouvrir pour me regarder avant de les refermer précipitamment et ceux, jusqu'à ce que je quitte la rue. Mon dieu, ce gamin ... J'espère le voir plus souvent, car on peut dire, qu'il égaye mes journées !
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