Chapitre 19 : Incompréhansion

Pour me faire pardonner du retard, voici un chapitre de 4000 mots ~ 

Bonne lecture !

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Un peu moins d'une heure s'est écoulé depuis que j'ai laissé le gamin tout seul dans la salle de bain. Je sais qu'il s'en sort plutôt bien, puisque je suis venu à plusieurs reprises devant la porte afin d'écouter le moindre bruit. Je sais, si jamais il l'apprend, il prendra plus peur qu'autre chose, mais je préférais m'assurer que tout aille aux mieux pour lui. Je veux bien admettre qu'il tienne à sa fierté et qu'il préfère faire un certain nombre de choses – pour ne pas dire tout – seul, mais il devra finir par mettre ça de côtés et se faire à l'idée qu'un peu d'aide pourra lui faciliter grandement la vie.

Pendant qu'il prenait sa douche, j'ai eu, comme prévu, le temps de faire un peu de ménage et je dois avouer que se sentir au propre chez soi est bien plus agréable. Pour ce qui est de Lisa, lorsque je l'ai contacté, elle m'a simplement dit de passer avant de me raccrocher au nez de venir la voir avant de partir au poste de police. Comme vous l'avez sûrement remarqué, oui, je l'ai mise au courant de notre situation puisqu'elle ne m'a absolument pas laissé le choix ... Les filles et leur pouvoir de vous tirer les vers du nez ! Par contre, ce n'est clairement pas le cas pour moi, car je n'ai pu tirer aucune information. Elle ne m'a pas précisé si elle avait ou non ce dont j'avais besoin, alors je vous avoue être légèrement impatient. Je ne sais pas trop comment je vais bien pouvoir faire sinon. Je soupire. On verra bien au moment venu ...

Jimin !

Entendant le gamin m'appeler, je sors de mes pensées tout en me dirigeant vers la salle d'eau, me trouvant encore dans le salon.

Jimin, t'es là ?

Oui, j'arrive, attend deux secondes.

S'entend une légère inquiétude dans sa voix, je décide de parcourir les derniers mettre me séparant de ma destination en trottinant. Arrivant dans la salle de bain, après avoir ouvert la porte, j'aperçois le gamin assis au même endroit où je l'avais laissé il y a un peu plus d'une heure soit, sur la lunette des toilettes. Lorsqu'il me voie, j'aperçois ses épaules s'affaisser alors que chaque muscle de son corps semble se relâcher, comme s'il semblait soudainement rassurer et apaisé. Il était apeuré ?

Ça va ?

Oui, oui. T'inquiète pas ... J'ai fini.

Bon, s'il le dit... Je ne vais pas chercher plus loin pour le moment, bien que je trouve sa réaction assez suspecte. J'ai bien une hypothèse sur la raison et je mettrai ma main à couper qu'il pensait se retrouver seul, sans l'avoir averti de mon départ. Cependant, ses derniers mots dites de façon enfantine, me fait sourire.

Je me doute bien. Tu ne m'aurais pas appelé sinon.

Ouais, bas si tu ne m'aurais pas porté et que j'aurais pris ta chaise, j'aurais pu sortir tout seul.

Mon dieu, qu'est-ce qu'il peut être chiant quand il s'y met... Il a toujours besoin de montrer qu'il peut tout faire seul, alors que je me doute très bien que certaine chose lui sont difficiles.

Au moins de cette façon, tu demandes enfin un peu d'aide.

À ma dernière remarque, il abandonne en à peine quelque seconde son expression perdu avant de lever un regard noir en ma direction. Je me doutais bien que ma façon de faire pour lui faire prendre conscience de son attitude n'allait pas lui plaire, mais il faut qu'il se fasse une raison. Je ne compte pas non plus à ce qu'il se repose entièrement sur les autres, mais j'aimerais qu'il sache demander de l'aide lorsqu'il en a besoin.

C'est vraiment puéril de ta part de profiter de mon handicap comme ça !

Je fronce les sourcils à la seconde même où sa phrase me parvient. D'où il me sort ça, encore ?

Qu'est-ce que tu me racontes ? Je profite pas de ton handicap ! En quoi je le ferais ? Je ne veux que t'aider.

Un rictus mauvais se forme sur son visage, alors qu'il laisse un souffle s'échapper de son nez. Je sens que je ne vais pas apprécier ce qui va venir...

M'aider ? Tu comptes le faire sans rien me laisser pour me déplacer ? Je t'ai fait la promesse de ne plus ramper au sol, alors je ne le fais pas, mais tu me mets limite de côté en agissant ainsi !

Le ton de sa voix monte au fur et a mesure de ses dires pourtant, je peux y entendre une légère pointe de tristesse se mélanger en arrière plan. Je note en tout cas, qu'il est du genre à tenir ses promesses, et je dois avouer que cela me fait plutôt plaisir. Si on omet la dernière partie de sa phrase.

Mais non, Jungkook ... Je ne le fais pas pour te mettre de côté. Je le fais pour te montrer que recevoir un peu d'aide d'autrui ne te tuera pas, au contraire. Et sache que, tout comme toi, je tiens mes promesses. Je t'ai bien promis de rester avec toi tant que tout ne sera pas réglé, non ? Alors tu peux être sûr que je ne te mettrais pas de côté.

Je vois ses yeux bouger rapidement, passant son regard un peu partout dans la pièce. Réaction normale lorsque nous ressentons un stress, une colère ou une gêne importante. Pour son cas, je pense qu'il doit y avoir un mélange de ses trois choses ... N'importe quelle personne qui vivrait ce que je vis avec lui, après ses paroles, ses actions et ses gestes, arriverait sans mal à comprendre qu'il lui faudra beaucoup du temps. Du temps pour comprendre, se reconstruire et chassez ses démons. Je soupire faiblement face à son silence.

Bon, tu veux rester là ou t'accepte mon aide pour te déplacer ?

T'es vraiment un ...

Il serre les dents quelque instant avant de finir par soupirer à son tour. Je ne sais pas ce qu'il allait dire, mais je me doute que le mot manquant n'allait pas être d'une douce symphonie dans mes oreilles.

Ouais, vas-y. J'ai pas le choix de toute façon, gros malin.

Finalement, il ne semble pas avoir tant mal pris notre petite altercation, ou du moins, il ne le montre pas. En tout cas, j'espère avoir fait un pas en avant avec lui pour ce qui est de se laisser aider quelques fois.

Ayant enfin son accord, je m'approche de lui et me courbe légèrement en avant afin de me faciliter la prise de son corps. Seulement, alors que je me retrouve à seulement quelque centimètre de lui, je me retrouve quelque peu surpris et désorienté lorsque deux bras viennent s'enrouler entour de ma nuque. Un fin sourire vient déformer mes lèvres en comprenant que Jungkook à lui-même prit l'initiative de venir s'accrocher à moi. Bien que mon cœur se trouve sur le point de lâcher à ce simple contact ... Savoir que ce geste vient de lui viens de me faire perdre tous mes moyens, alors qu'un frisson vient de prendre possession tout le long de ma colonne vertébrale.

Bah alors, qu'est-ce que tu fais ? Tu comptes rester bloqué comme ça longtemps ?

La voix moqueuse du gamin me ramène rapidement à la réalité. Il est vrai que son geste m'ayant quelque peu surpris, j'avais stoppé tout mouvement durant plusieurs secondes... Il faut dire que je ne m'attendais absolument pas à ce genre d'initiative ... Je souris en coins.

Ne vous inquiétez pas sergent, je reprends mon travail !

Dis-je en passant mes bras sur le dessous de ses cuisses avant de le soulever et de le prendre entièrement contre moi. Cette fois, je fais bien attention à ne pas lui faire mal et m'arrange à le porter assez haut de façon à faire passer son poids au niveau de ses cuisses et non de son dos. Je l'entends emmètre un rictus à la suite de ma réponse.

T'as raison, vénère-moi.

Bien évidemment ...

Je roule des yeux à sa bêtise. Croyez-moi, il porte bien son surnom de gamin ! C'est fou comme il peut changer de comportement et d'attitude en à peine quelque seconde ! Moi-même, j'ai du mal à le suivre et à savoir quand il est sérieux ou non. Il peut me cacher des choses – et je suis sûr qu'il le fait – mais il ne devrait pas garder tout pour lui ... Enfin, j'ai de la chance, certaine choses se voie très bien chez lui, ce qui nous permet d'avancer bien plus rapidement.

Le tenant dans mes bras, les siens toujours accrochés à mon cou, je sors enfin de la salle de bain, me dirigeant vers le canapé du salon ou je l'y dépose. J'observe son œil encore un peu gonfler, ainsi que la plus grosse trace se trouant sur sa joue.

Tu as mis de la crème ?

Il encre son regard dans le mien et acquiesce.

Visage et torse.

J'avais dit que je t'aiderai pour le reste !

Bah il te reste le dos, c'est bon ... Je suis pas trop du genre à me faire tripoter, tu sais.

Oh ... C'est plutôt mauvais signe quant à sa sexualité ça ...En même temps, chaque mec que je croise ne peut pas avoir les mêmes attirances que moi ...

Enfin, à cause de tout ça ...

Un rictus marque mon visage. Pourquoi j'ai pensé à ça directement ? Il est vrai que dans son cas, je serais certainement pareil. Pour le reste, on verra en temps et en heure, car ce l'instant présent, nous avons des choses bien plus importante à faire ! Et puis, il ne faut pas que j'oublie qu'il a une façon de parler assez franche et qu'il ne dit pas forcément les choses comme il voudrait les dires. Enfin ... Il est temps de bouger !

Je vois son regard suivre mes déplacements lorsque je m'éloigne de lui afin de me rendre dans le couloir et d'y revenir, une paire de basket en main. Je viens m'accroupir face à lui, posant les chaussures sur le sol afin de prendre l'une de ses chevilles de ma main gauche et de la soulever légèrement. Seulement, il se met à paniquer, reculant comme il le peut jusqu'au dossier du canapé, avant de finir par donner des coups à l'aide de ses mains sur la mienne tenant encore sa cheville.

Qu'est-ce que tu fais ?! Crie-t-il.

Surpris par ses gestes, je le lâche et me recule un peu, posant un genou au sol. Je ne comprends aucunement le pourquoi de sa réaction. Il se trouve être encore paniqué et je suis sûr que s'il le pouvait, il plierait et porterait ses jambes contre son torse, en signe de protection.

Hé, calme-toi...

Il me regarde toujours de façon apeurée, tremblant légèrement. Mince ... J'ai sûrement été un peu trop vif dans mes mouvements et je dus l'effrayer. Il n'empêche que, une fois encore, je n'allais pas lui faire le moindre mal.

Excuse-moi, je n'ai pas voulu te faire peur ...

Seul sa tête allant de droite à gauche assez rapidement, me sert de réponse. Ce n'est pas ça ? Alors quoi ? Je tente de nouveau.

Je t'ai fait mal ?

Encore le même geste de sa part. Je ne comprends pas ce qu'il a, et son mutisme ne fait qu'augmenter mon inquiétude.

Non ? Alors qu'est-ce que tu à ?

M-mes jambes ...

J'ignore s'il le fait instinctivement, mais il vient porter ses mains tremblantes au niveau de ses genoux et se mets a les serrer au travers de son pantalon.

Hé bien quoi ?

Je le vois soupirer longuement, essayant sûrement de reprendre contenance. Pour ma part, je ne bouge pas et attend patiemment qu'il se décide à me dire ce qu'il vient de se passer. Ses tremblements se mettent à diminuer lentement, jusqu'à ce qu'il reprenne la parole.

Non rien ... C'est juste que ... Mes jambes ...

Je fronce les sourcils. Le revoilà avec cette hantise qu'il a avec ses jambes. Bien évidemment, j'ai compris où il voulait en venir, comme à chaque fois qu'il parle de ses jambes : Il ne veut pas que je les voie et je dois avouer que ça commence légèrement à m'inquiéter, tout comme à m'énerver à vrai dire.

J'allais juste te mettre des chaussures, tu sais. Bien que tu ne marches pas, tu ne vas pas sortir en chaussette avec le froid qui commence à arriver, non ?

Ouais ...

Et puis, c'est ma faute. Tu n'aurais pas pris peur si je t'avais prévenu de mes intentions.

Dit comme ça, on pourrait croire que quelque chose d'autre s'est passé ... Mon dieu Jimin, arrête de penser, tu fais vraiment peur parfois...

Il relève son regard vers moi, un fin sourire désolé dessiné sur son visage. Je soupire tout en rapprochant les chaussures au sol de ses pieds. Cette fois, il a compris ce que j'allais faire, alors il ne dit ni ne fait rien de plus et se laisse faire.

D'un geste lent, je reprends l'un de ses pieds dans ma main, prenant également la chaussure allant à ce pied, de mon autre main avant de la lui mettre et de lacet ses dernières. Dans le silence des plus total, tout en sentant le regard du plus jeune sur moi, je fais de même avec son autre pied et la chausse elle aussi. Lorsque mon travail est fini, je reste accroupie face à lui et le regarde tout sourire.

Voilà, il ne manque plus qu'une veste et on pourra enfin y aller.

Comme à son habitude, un fin sourire de sa part me désigne son accord face à mes dires. Inconsciemment, je me mets à fixer son nez, puis glisse mon regard vers ses lèvres qui me paraissent soudainement d'un rose exquis, avant de terminer sur la bordure de sa mâchoire plutôt bien dessinée – bien que malheureusement coloré par les marques encore bien visibles des coups de son paternel – . Je ne devrais peut-être pas, mais il me vient régulièrement de vouloir devenir encore plus proche avec lui, seulement, éprouver des sentiments à son égard ne signifie pas qu'il ressentira les mêmes choses pour moi. Qui sait, il est sûrement hétéro ... Pourtant, rien ne m'empêche de pouvoir l'admirer de temps à autres.

Dit ...

Je relève rapidement mon regard vers le sien, sortant de ma torpeur. Merde, j'espère qu'il n'a pas remarqué que je le fixais. Je m'exaspère vraiment ... J'avais pourtant dit qu'il ne fallait plus y penser... Pour le coup, je ne réponds rien et attend sagement la suite de ses mots, le cœur rempli de stress.

T'as une voiture ?

J'arque un sourcil à sa question. Je m'attendais à tout sauf à cette question, je dois dire.

Heu ... Non, j'ai juste le permis, pourquoi ?

On va s'y rendre comment au poste alors ? Je ne peux pas marcher je te rappelle...

Je souris.

Ne t'inquiète pas pour ça, je gère.

J'ai déjà prévu, et je sais dors et déjà que la première partie ne lui plaira pas, mais je lui laisserai la surprise.

Ok ...

Il soupire et baisse-la tète vers ses jambes avant de jouer avec ses doigts. Pourquoi semble-t-il mélancolique tout d'un coup ? Je viens poser délicatement ma main contre son genou – étant encore accroupie au sol, face à lui – afin d'attirer son attention.

Hé, qu'est-ce qu'il y a ?

Je ... Il souffle une nouvelle fois, toujours sans me regarder. C'est con, mais ... aller là-bas ... J'ai vraiment peur, Jimin ...

Écoute ...

Je me relève et viens m'installer à ses côtés, sur le canapé.

C'est normal d'avoir peur et, je préfère être honnête avec toi : ce sera bien pire lorsque nous arriverons, sans compter le stress qui va te gagner au dernier moment. Mais crois-moi, ça vaut le coup. Il doit payer pour ce qu'il t'a fait, tu comprends ? Il ne doit pas pouvoir s'en tirer comme si de rien n'était ! Et je te promets que je ne te lâcherais pas et ce, jusqu'à ce qu'il soit derrière les barreaux, ok ?

Je viens prendre son menton de ma main droite, afin de lui relever le visage en ma direction. Il ne pleure pas, mais ses yeux brillants de tristesse et d'inquiétude me brise littéralement le cœur. Il peut être sûr que jamais, au grand jamais il ne lui arrivera quelque chose tant que je serais dans les parages. Seulement, je suis surpris de voir un rictus se former sur ses lèvres après une longue réflexion silencieuse de sa part.

Quoi ? Demandai-je.

T'es vraiment bête ...

Si jamais tu me ressors que tu ne mérites pas mon aide, je te colle une pichenette !

Non, mais ...

Une larme vient finalement longer le long de sa joue qu'il vient essuyer rapidement à l'aide de son haut – retirant au passage ma main qui maintenait encore son visage.

Tu crois vraiment qu'un corps comme le tien va pouvoir me protéger ?

Que ... !?

Mais il se moque de moi, le gamin ? Je pensais qu'il allait me dire quelque chose de plus grave et sérieux, puisqu'il était à deux doigts de chialer, mais non ! Il se moque clairement et ouvertement de moi !

Bah vas-y, fou toi de moi ! Tu serais surpris de voir ce que je sais faire pour me défendre !

Mais oui, bien sûr ...

Il roule des yeux avant de se mettre à rire à gorge déployée. Je me doute et j'ai bien compris qu'il était réellement mal, mais qu'il voulait, une fois de plus me le cacher. Je ne serais même pas surprit d'apprendre plus tard qu'il a fait exprès de me taquiner pour changer de sujet et ne pas voir qu'il était sur le point de craquer. Seulement, je suis loin d'être bête. Profitant de son manque d'attention, je viens lui mettre une pichenette sur son joli front qui vient rapidement se faire recouvrir par ses mains.

Mais t'es pas bien ! Pourquoi tu me fais ça ? T'avais dit que tu m'en mettrais une uniquement si je te disais que je méritais pas ton aide ! Est-ce que j'ai dit ça ? Non !

Tu t'es moqué de moi, c'est pareil.

Il sourit de nouveau.

Ah bah oui, excuse-moi de t'avoir manqué de respect, « le vieux ».

Hé !

Instantanément, je le vois partir dans un rire franc, alors que je me sens clairement vexé. Non, mais ce gosse, je vous jure ! À se demander s'il a bien dix-huit ans ... Pourtant, le voir ainsi rire aux éclats à la suite de ma réaction ne me laisse pas indifférent. Il à un rire magnifique qui me procure une sensation de chaleur et de bien être et pour dire vrai, son rire se fait même assez communicatif puisque je me laisse finalement aller moi aussi.

Le calme avant la tempête, comme on dit ...


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Prochain chapitre, vous en apprendrez plus sur notre Jiminie ~ Son passée est encore un vrai mystère ! 

Vous avez hâte ?

Bisous  ~ ♥

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