Chapitre 15 : Vérités 2/2
Voici enfin le chapitre ! Je m'excuse encore pour le retard, mais je tenais à vous remercie pour vos encouragement et votre soutient !
Sur ce, prenez plaisir à lire les 5500 mots que je vous ai écris pour me faire pardonner mon retard ~
Et n'hésitez pas à commenter, ça motive et sa fait plaisir !
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Le gamin n'a pas bougé de mes bras depuis un très long moment maintenant. Me demandant quelle heure il est actuellement, je jette un rapide coup d'œil à mon radio réveil qui affiche « 4h25 » du matin. Ah oui, quand même, les heures coulent sans que je ne m'en rende réellement compte ... Et en plus, je travaille demain. Enfin ... dans quelques heures plutôt, mais honnêtement, ce n'est pas ma principale préoccupation pour le moment.
Ce qui est sur, c'est que je suis rassuré de voir que le gamin s'est entièrement calmé. J'ai un sourire qui prend forme sur mon visage en voyant qu'il commence à somnoler dans mes bras, sa tête penchant quelques fois en avant, puis se remettant rapidement en place ainsi que ses paupières qui se ferment durant quelque seconde avant de se rouvrir. Je pense qu'il doit être vraiment fatigué a cette heure, sans oublier tout ce qu'il vient de subir et de m'avouer. Ça ne paraît pas comme ça, mais j'imagine bien à quel point ça peut être épuisant mentalement.
Le mieux serait qu'il se repose et que l'on reprenne plus tard notre conversation, alors je lui donne un léger coup d'épaule pour le secouer un peu, toujours le sourire aux lèvres en étant attendrit par la scène qu'il m'offre. Il a peu être dix-huit ans, mais son physique le fait paraître bien plus jeune a certain moment, comme maintenant. On pourrait lui donner treize ans sur le moment, tout comme les fois ou son comportement peut être enfantin, bien qu'il soit assez franc et froid par moment.
– Hé, Jungkook, tu ferais mieux de te reposer. On parlera du reste demain, ok ?
Suite a ma phrase, il semble se réveiller et secoue sa tête pour mieux revenir dans notre petit monde avant de poser ses mains contre mon torse pour se décaler de moi.
– Ah, non excuse-moi. On continue.
– Tu étais à deux doigts de t'endormir, tu sais ?
– Oui bah ... Je me suis juste senti bien un court instant.
Je souris un peu plus à sa remarque. Alors comme ça, il se sentait bien, placé comme il était sur moi, au point de s'endormir ? C'est plutôt flatteur.
– T'es sûr que tu ne veux pas dormir ?
– Non. Si je le fais, je ne suis pas sûr de pouvoir reprendre notre conversation alors je préfère continuer tant que je me sens à l'aise pour en parler. Je me connais, je ne m'en sentirais sûrement plus capable plus tard et je risque de me bloquer d'ici là.
Il n'a pas tort ... J'ai déjà eu du mal à le faire parler, alors si je dois recommencer, ça promet d'être long.
– Comme tu veux.
– Bon ... J'en étais où ?
Je me doute que cette question est destinée à lui-même, alors je ne devrais pas répondre, mais honnêtement, je ne veux pas qu'il continue ce qu'il m'expliquait précédemment. J'ai très bien compris ce qu'il s'était passé, et si je peux lui éviter une nouvelle crise, se serait bien.
– Ne te casse pas la tête à continuer ce que tu disais. J'ai compris la suite, ne t'en fait pas.
Jungkook me regarde sans rien dire avant d'afficher un rictus.
– J'y crois pas. Tu à un cerveau ?
Le fait qu'il le prenne ainsi, à la rigolade après la crise de panique qu'il m'a fait ne me plaît pas tellement. J'ai l'impression qu'il veut donner une image sûre de lui, comme étant quelqu'un de fort et que se fiche de tout, alors que dans le fond, c'est bien évidement tout le contraire. Il ne se mettrait pas dans de pareil état de panique et de stress lorsqu'on entame un sujet sensible sinon...
– Jungkook ...
Il soupire.
– Oui, oui. Je sais ce que tu penses. Désolé. Bon bah ... tu veux savoir quoi d'autre alors ?
Je ne me fais pas prier, et lui pose la première question que me vient sur le moment. J'aimerais savoir si c'est l'un des nombreux mensonges qu'il m'ait dit ou non.
– Ta phobie, elle est réelle ou s'était ... un mensonge pour me cacher ce que tu vivais avec ton père ?
Il me fixe quelque seconde dans les yeux, avant de baisser la tête. À ce geste, je pense avoir m'a réponse, mais je veux que ce soit lui qui me le dise. Il se met à jouer avec ses doigts, grattant la peau se trouvant au bord de l'ongle de son pouce gauche, me faisant ainsi deviner qu'il est droitier.
– C'était faux ... mais de base, je ne comptais pas utiliser ça comme excuse. C'est toi qui m'as demandé si j'étais anthropophobe et sous la panique, j'ai dit oui.
Il n'a pas tort ... Je me souviens de ce moment, et j'avais peur qu'il ne me dise pas le pourquoi de ses réactions en me voyant, alors j'avais conclu à une phobie des gens. Et comme un con, je m'étais contenté dès le début de cette excuse, pour résoudre les quelques questions que j'avais sur ses gestuelles et réaction. En même temps, c'est ce qui collait le plus sur le moment, donc je n'y ai vue que du feu.
– Et quelle excuse tu allais me donner, si je n'avais pas ouvert ma grande bouche ?
– Honnêtement, je ne sais pas. J'aurais sûrement dit quelque chose de complètement débile et qui m'aurait grillé d'une quelconque façon.
Au moins, je suis maintenant fixé. Il ne possède, d'aucune manière soit-il, une phobie. Ou du moins, celle-ci. Je soupire à mon tour et prend appuis moi aussi contre la tête de lit, me mettant parfaitement parallèle au gamin.
– Je vois ... Et je suppose que tout ce que tu mettais sur le dos de ta phobie concernait soit ton père, soit ton handicap.
– Ouais. Tu sais, je m'en veux vraiment de t'avoir menti ... J'espère que tu ne vas pas vouloir me laisser de côté après ...
Je le regarde tendrement, sans qu'il ne le voit puisque son regard est encore porté sur ses mains qu'il triture toujours.
– Je te mentirais si je te disais que ça ne me faisait rien, mais au fond, je me dis que c'est compréhensible vu la situation où tu étais. Si ça peut te rassurer, le fait que tu me dises tout maintenant me montre que tu me fais confiance, alors tu es tout pardonné.
– Tu sais, je n'ai pas arrêté de me dire que je ne méritais pas ta compagnie, même si elle se faisait de depuis ma fenêtre de chambre.
Je lui mis une pichenette sur le front, ce qui le fait lâcher un magnifique petit gémissement de douleur, accompagné de son regard qui se relève vers moi, une de ses mains posé contre son front sous la douleur.
– Pourquoi tu me fais encore une pichenette ? T'aime bien ça ou quoi ?
– Et toi, tu n'en as pas marre de croire que tu n'as le droit à rien, que tu n'es qu'un bon un rien ou je ne sais quoi de débile que tu t'imagines ? Alors tu vas me faire le plaisir de prendre ce que tu à et d'en profiter.
Il ne répond plus rien de nouveau, et semble me sonder. Je sais qu'il n'est pas habitué, mais je compte bien ne pas le laisser et m'occuper de lui désormais. Je ne sais pas ce que l'avenir va nous réserver, mais je compte bien faire mon maximum pour lui. De base, je n'aurais jamais laissé passer quelque chose comme ça, mais sachant les sentiments que j'éprouve pour lui, l'option de le laisser se débrouiller est encore moins envisageable.
– Et puis, un conseil, profite de moi. C'est pas tous les jours que tu trouveras un jeune homme sexy pour t'aider.
Cette fois, un faible sourire lui retire son air sérieux et quelque peu triste qu'il avait affiché suite à sa confession.
– Ça va les chevilles ?
– Parfaitement, regarde !
Je prends mon pied et le soulève d'une dizaine de centimètre vers lui, avant qu'il ne me le repousse de sa main.
– C'est bon, je le voyais très bien de là où il était.
Je rigole faiblement avant de reprendre mon sérieux. Il faut que j'avance avec mes questions avant que le gamin ne finisse par s'endormir. J'ai bien vu qu'il n'attendait que ça, mais le connaissant déjà un minimum, il va avoir trop de fierté pour l'avouer sans oublier le fait qu'il n'est pas sûr d'être capable de remettre sa demain. Je me replace convenablement, toujours assis contre la tête de lit à ses côtés.
– Dit moi, puisque ce n'était pas ta phobie qui t'empêchait de descendre, c'était quoi la vraie raison ? Ton père ou ton handicap ?
Je suis conscient que ma question peut paraître idiote, mais j'ai besoin de savoir précisément, même si la réponse semble logique. Je ne veux louper aucun détail.
– Les deux ... En fait, c'est plus le fait que je sois handicapé qui m'a d'abord bloqué. Au début, je ne voulais pas me montrer à toi ainsi, de peur que tu me rejettes, comme le fond beaucoup de personne. Du moins, c'est ce que j'ai pu voir sur des interviews ou enquête de certain magasine que j'ai lu concernant les regards sur les personnes à mobilité réduite. Puis les semaines sont passé et je commençais un peu à changer d'avis. Je voulais vraiment descendre, te voir de plus prés, te parler ailleurs que par ma fenêtre, mais je me suis vite rendu compte que c'était impossible. Si mon père se réveillait entre temps, jamais je n'aurais eu le temps de remonter dans ma chambre ... Et comme tu te doutes, se déplacer et vraiment compliqué pour moi, et ce, même à l'intérieur de la maison.
– Je comprends. J'imagine que se déplacer en fauteuil n'est pas aussi facile que de le faire avec nos jambes.
Il secoue fortement la tête de droite à gauche, ce qui dévie mon regard du mur jusqu'à lui.
– Non, c'est pas ça.
Heu ... Je comprends pas. Je ne vois pas pourquoi ce que j'ai dit serait faux. Manipuler un fauteuil n'est vraiment pas facile, contrairement à ce que l'on puisse penser. Je le sais très bien puisqu'une fois, ne me demandez pas pourquoi, ni comment, mais j'avais fait une course avec de vieux fauteuils roulant avec mes potes, et autant dire que j'ai un peu galéré sur certaine manœuvre.
– Explique-toi, je comprends pas.
– Je ... Je n'avais pas de fauteuil ...
Décidément, je n'arrive pas à comprendre ou il veut en venir, mais ce qui est sur, c'est que ça ne va, encore une fois, pas me plaire.
– Comment ça ? Ton père ne t'en a pas acheté ?
– Si ... Enfin ... C'est l'hôpital qui lui en a fournie un lorsqu'il leur à avoué ne pas pouvoir m'en acheter un. Je savais bien qu'en vrai, il ne voulait pas dépenser plus d'argent à cause de mon handicap.
– Dans ce cas, tu en avais un, non ?
– Oui, mais mon père me l'a en quelque sorte « confisqué ».
Je commence déjà à serrer les poings, m'attendant au pire pour ce qui va suivre. Maintenant, connaissant un peu mieux son père, je sais à quel point il peut être horrible. Et ça ne m'étonnerait pas qu'il se soit servi de son handicap pour réduire au maximum les déplacements de Jungkook et ainsi, le garder chez lui. Si c'est le cas, autant dire qu'après la maltraitance physique et psychologique, la séquestration sera de trop à cette liste déjà bien trop grave à mon goût.
– Il laissait toujours mon fauteuil en bas, dans le salon et s'en servait comme porte manteau. Il disait que quelqu'un comme moi n'avait pas besoin de ça, que je ne le méritais pas à cause de tout les ennuie que je lui créais.
Son père ... Honnêtement, je n'ai même plus de mots pour le décrire tant que je le trouve inhumain. Il n'a même pas, ne serait-ce qu'un peu d'estime pour son fils, qui plus est, handicapé par sa faute ?
– Comment tu faisais alors ? Il fallait tout de même bien que tu montes et descende les escaliers, non ?
– « Démerde-toi » ... C'était ses mots. Je devais me débrouiller et faire tous les déplacements, chaque chose, sans fauteuil et le plus dure, sans jambe. Durant mes années d'handicap, je me suis servi uniquement de mes bras pour m'avancer tel une larve au sol. En fait, mes bras sont ce que j'ai de plus précieux. Sans eux, je ne sais pas trop ce que j'aurais fait. C'est grâce à eux que j'arrivais à me déplacer, à monter les escaliers, me mettre sur mon lit et même me soulever pour arriver jusqu'à ma fenêtre.
À la fin de sa phrase, il me regarde tendrement avec un petit sourire que je lui rends. Je vois très bien de quoi il parle et je suppose que c'est pour cette raison qu'il a tournée son regard vers moi. Effectivement, je comprends mieux pourquoi il mettait autant de temps avant d'ouvrir sa fenêtre, tout comme il le faisait pour s'installer à cette dernière. Il devait avoir bon nombre de difficulté à descendre de son lit, ramper jusqu'à se fenêtre et d'y prendre un quelconque appui afin de réussir à l'ouvrir. Et je ne doute pas une seule seconde qu'il devait continuer son parcours du combattant afin de soulever à l'aide de ses bras le poids de son corps dont ses jambes inertes, jusqu'à l'extérieur. Je me souviens avoir vu un radiateur juste en dessous, il devait s'en servir comme appuis.
Par contre, vivre de cette manière pendant plusieurs années ... Je n'imagine même pas la souffrance qu'a du être son handicap. Surtout que de base, devenir ainsi n'est pas une partie de plaisir, alors si toutes ces horribles choses se sont ajouté ... Non vraiment, je suis plus qu'admiratif a sont égards, au point où mes yeux commence lentement à s'embuer de larme. Je suis tellement énervé et ... attristé par tout ça ... Je n'ai qu'une envie, c'est de faire payer a cet homme ce qu'il a fait au gamin.
C'est en sentant une main sur ma cuisse, que je sors de mes pensées et que mes yeux se posent sur la main du gamin.
– Hé, tu vas pas te mettre à pleurer, hein ? C'est plutôt à moi.
Il ricane faiblement alors que je relève ma tête afin d'ancré mon regard embué de larme dans le sien. Lui aussi a les larmes aux yeux. En même temps, c'est une réaction normale ... Si quelqu'un nous voyait ainsi, il nous prendrait pour deux gros fragile.
– Excuse-moi, mais je ressens tellement de haine et de colère ... Je me retiens depuis un long moment déjà pour ton bien, mais vraiment, c'est très difficile.
– Au moins, toi tu pleures pas par souffrance ... C'est déjà mieux.
Il arrive à sourire malgré sa moue triste qui ne quitte pas son visage après avoir vu que je commençais à craquer. Et sa dernière phrase ... elle me donne encore plus envie de pleurer, mais je ne le fais pas. Je dois rester fort, au moins pour lui qui l'as été bien plus que moi.
– Dit toi qu'il y a pas que du négatif. Je suis devenu très musclé au niveau des bras, et sans avoir fait de musculation. Je pourrais même te battre au bras de fer.
Cette fois, c'est à mon tour de rigoler. Il est vraiment trop mignon.
– Tu sais, c'est censé être à moi de te réconforter avec des blagues pourris, pas le contraire.
Il me sourit faiblement.
– À chacun son tour. Je te dois bien ça, même si ce n'est pas grand-chose.
Ah, ce gamin ... Il va vraiment finir par me faire chialer tel une madeleine ... mais au moins, son geste a réussi à me calmer un minimum, bien que l'adrénaline et encore présente dans mon sang. En même temps, comment rester impassible avec tout ça ? Je lui frotte les cheveux affectueusement avant de lui demander une dernière chose sur son père. Je n'ai pas tellement besoin de savoir le reste, je l'imagine très bien.
– Ton père, il te frappait encore souvent, même après ton handicap ?
Il soupire longuement.
– Si tu savais ... rien n'a changé, mis à part la raison de ses actes.
– Et quelle raison débile avait-il trouvé pour te battre ?
– Lorsqu'il voyait que je mettais trop de temps pour faire quelque chose, que se soit pour une de ses demandes ou juste me déplacer, il se mettait à me frapper en me répétant que j'étais un bon à rien et que j'étais si faible, que je n'avais pas pu survivre correctement à une simple chute en plus d'être la cause de la mort de maman.
– Quel enfoiré ... Murmurais-je entre mes dents.
– Hum
– Tu as le droit de l'insulter aussi a ce stade, tu sais ?
– Je préfère pas ... On sait jamais.
– Il ne le saura pas. Et puis, ça te ferait du bien, crois-moi.
Je le regarde jouer avec le bout des manches de son sweat – enfin, le mien – en attendant silencieusement sa réponse. J'ai déjà remarqué plusieurs fois qu'il avait ce genre de toc lorsqu'il hésitait à faire ou à dire quelque chose, alors dans ses moments, j'évite de trop le brusquer et je reste patient.
– Tu vas trouver ça con, mais ... j'ai peur qu'il le sache d'une quelconque façon et qu'il me frappe ensuite. Il est capable de tout et ...
Il se stoppe pour réfléchir et s'éclaircit la voix, cette dernière ayant légèrement tremblé sur la fin de ses dires.
– Je crois que je suis devenu parano. J'ai peur qu'il soit ici, à ta fenêtre et à me regarder ou qu'il ait mis un micro sur moi ou je ne sais quoi...
Je soupire et passe mon bras autour de ses épaules. Je me doute qu'après tout ce qu'il a vécu, qu'il ait développé ce genre de problème. Il a tout simplement peur de son père et il ne doit pas pouvoir être en état de mentir lorsqu'il se retrouve devant lui, d'où sa préférence pour ne pas lui manquer de respect.
– Mais tu n'as pas peur qu'il sache que tu m'aies tout raconté ?
– Non, parce qu'il sait que je ne connais et ne parle à personne, donc il doit penser que je ne le dirais pas.
– C'est assez logique de se point de vue, je te l'accorde.
C'est à mon tour de réfléchir afin de mettre de l'ordre dans les mots de ma prochaine question. Mon cerveau est limite en surchauffe avec tout ce que j'apprends, sans compter la colère et la tristesse qui m'anime, alors j'essaye d'y mettre un peu d'ordre rapidement.
– Du coup, concernant tes « non sorties », c'est à cause de ça que tu étais régulièrement à ta fenêtre pour regarder l'extérieur ? Tu avais envie de sortir je suppose.
– Oui, j'en avais vraiment envie, mais ce n'était pas la seule raison.
Je ne sais pas pourquoi, mais je pense que la suite de ses dires vont un peu plus éclairer ma lanterne et résoudre quelque pièce de mon puzzle, mais aussi remplir les donnés déjà présents de mon cerveau.
– Tu à sûrement remarqué que je n'étais pas à ma fenêtre tout le temps, mais plutôt à un certain moment de la journée.
– Effectivement, tu y étais tous les jours vers 14h10.
Il tourne sa tête vers moi et je souris, amusé par l'expression de son visage surpris.
– Comment tu sais ça aussi précisément ?
– Disons que j'ai mené mon enquête. Aller, ne change pas de sujet et continue.
Il me fait comprendre du regard que mes dires lui sont plutôt louche en faisant plisser légèrement ses yeux, avant de regarder de nouveau devant lui.
– Comme tu le sais par ton « enquête », c'est à cette heure que je sortais. Enfin, c'est un bien grand mot, mais tu m'as compris. En fait, mon père partait toujours dans ses moments je ne sais où, sûrement dans un bar puisqu'il sentait l'alcool et le tabac lorsqu'il rentrait. Alors j'en profitais pour prendre l'air, mais de façon à pouvoir rentrer rapidement dans ma chambre lorsqu'il rentrait, et c'était la seule solution que j'avais trouvé qui d'ailleurs, a été une sorte de routine depuis un long moment maintenant.
Il renifle peut gracieusement, me faisant rire. Pourquoi j'ai ri ? Tout simplement parce que ce n'était pas le reniflement triste lorsqu'on pleure, mais plutôt celui où notre nez coule après avoir pleuré. Celui bien gracieux, si vous voyez ce que je veux dire.
– Euh ... T'a pas un mouchoir par hasard ?
– Attends.
Toujours en rigolant, je me penche vers ma table de chevet afin d'y sortir un paquet de mouchoir que je lui tends.
– Merci.
Il sort un mouchoir du paquet avant de se moucher. Je ne vous apprends rien, a part remplir son mouchoir de morve et imiter un bon gros éléphant jouant de la trompette, il ne fait rien de bien nouveau. Lorsqu'il eut fini, il dépose le mouchoir usagé à côté de lui.
– Tu as étai très élégants du début jusqu'à la fin.
– Je sais, je sais.
Il rigole lui aussi, ce qui doit lui faire un peu de bien avec toutes ses atroces histoires qu'il me raconte.
– Je reprends.
J'acquiesce et reprend mon sérieux.
– Regarder la rue me faisait de bien à chaque fois. Sentir l'air contre ma peau, ressentir le vent chaud de l'été ou celui froid de l'hiver ... Je me sentais vivant et j'oubliais pour quelque dizaine de minutes, ou heure lorsque je pouvais, ce qu'il se passait dans ma vie. Mais surtout, j'enviais et j'envie toujours, les personnes qui se déplacent dans la rue, sans se préoccuper ni se rendre compte de la chance qu'ils ont de pouvoir marcher, se déplacer sans un fauteuil ou de ne pas devoir demander de l'aide pour presque tout. Moi, je ne pouvais même pas demander d'aide pour quoi que se soit, alors je faisais comme je pouvais, mais c'était dur. Alors je regardais toujours le côté de ma ruelle qui donnait sur l'une des rues les plus fréquentés.
Voilà donc pourquoi il regardait toujours fixement l'autre côté. Je pensai qu'il était dans ses pensées, au point de ne pas se rendre compte de ce qu'il regardait, mais non. Il observait seulement les habitants de la ville faire ce qu'il ne pouvait plus : marcher.
– Je t'avais vu regarder régulièrement par là, mais je ne savais pas réellement le pourquoi. Je comprends, une fois de plus, mieux maintenant ... mais ce qui me choquait le plus, c'était ton visage. Je n'arrivais pas à savoir comment tu étais ou ce que tu ressentais, car tu n'affichais aucune expression lorsque tu étais plongé dans ton observation.
– Ah, je savais pas ... C'est sûrement parce j'étais moi-même emporté par divers sentiments. Lorsque je les regardais, je ressentais de la tristesse et de la jalousie par rapport à mon handicap, mais aussi de la joie à les voir se déplacer comme je le faisais avant. Puis par moment, je me souvenais de ce que moi j'avais et vivait, alors je me sentais mal. C'est un peu compliqué à expliquer à vrai dire.
– J'ai à peu près compris, ne t'en fait pas.
Il me fait une petite moue de remerciement en guise de réponse.
– Je pense qu'on fait le tour de mes problèmes ...
Tout en disant cette dernière phrase, il lève ses bras afin de les tendre vers le haut et son dos suit le mouvement de ses articulations en se courbant légèrement avant qu'il ne se mette à bailler. Je pense qu'il est vraiment fatigué maintenant. D'ailleurs, me demandant quelle heure il est, je me penche en avant afin de voir mon radio-réveil et d'y lire « 6h11 ». Déjà ? Bon sang, je n'ai même pas vu le temps passer !
– Attends, j'ai encore une question que je voudrais éclaircir, si ça te dérange pas.
– J'écoute.
– Tu avais dit une fois que tu étais obligé de te lever tôt si tu voulais déjeuner, je suppose que c'était encore une histoire avec ton père ?
Il soupire fortement avant de bailler à nouveau. Moi, je regarde avec attention le mur se trouvant fasse à moi, prêt à entendre les idioties qu'a encore fait son père.
– Mon père se levait assez tôt tous les jours, généralement entre 6 h et 7 h du matin. Lorsqu'il montait à l'étage pour se rendre à la salle de bain, il me laissait quelques gâteaux et une bouteille de jus de fruit devant ma porte de chambre. Je devais faire vite avant qu'il ne redescende, car il reprenait tout ce que je n'avais pas mangé et bus.
– Ouais ... C'est déjà bien qu'il t'apportait ça. Enfin, y a mieux comme façon faire.
J'essaie d'être objectif quand je peux. C'est dur dans cette situation, mais bon, j'ai dû mal à comprendre pourquoi il lui emmenait son déjeuner alors qu'il le traitait comme une merde. Il ne voulait sûrement pas avoir sa mort sur la conscience, et encore heureux !
– Il m'arrivait de ne pas tout manger alors je rentrais dans ma chambre les gâteaux restant, en cas ou je loupe son passage les jours suivant. Chose qui m'est déjà arrivé.
– Et pour les autres repas, ça se passait comment ?
– À peu près de la même façon. Il me montait un plat déjà préparé qu'il réchauffait. Du moins, lorsqu'il ne m'oubliait pas ... à cause de son trop plein d'alcool ...
Je sers une fois de plus les poings. Je ne comprends vraiment pas comment on peut en venir à de tel atrocité, et encore moins avec son fils.
– Tu sais, il faut que tout ça cesse. Tu n'as pas le droit de subir ça plus longtemps. Je trouve que tu à déjà trop vécu de mauvaise chose au point d'en avoir des séquelles psychologique, alors le mieux, ce serait de porter plainte contre ton père. Et tu ne dois pas avoir peur de ce qu'il pourrait te faire, je serrais la, d'accord ?
– Hum ...
– J'aimerais vraiment avoir ton avis, s'il te plaît. Dit moi clairement ta réponse, car pour moi, elle est déjà toutes faites, et crois-moi que ton père ne va pas s'en tirer comme ça !
Voyant qu'il ne me répond pas après plusieurs secondes, je dirige mon regard vers lui – n'ayant pas quitté du regard mon mur depuis un moment - afin qu'il comprenne que je suis bien plus que sérieux.
– Réponds-moi, Jung ...
Lorsque mes yeux entre en contact avec le gamin, je ne pouvais faire autrement que de stopper ma phrase. Je souris faiblement en le voyant endormis, la tête déposée légèrement en arrière contre le mur juste au-dessus de la tête de lit. Je savais bien qu'il était fatigué ... Il devait commencer à somnoler à ma dernière question, ce qui expliquerait son petit « hum » utilisé pour me répondre.
Le fait qu'il se soit endormis ne me dérange pas. Il m'a déjà dit bien assez de chose qui me font comprendre la situation dans lequel il est actuellement et il n'a pas besoin de m'en dire plus. S'il le souhaite, il pourra toujours me parler de quelque point lorsqu'il en aura envie, mais je ne le forcerais pas, il le fera de lui-même. Par contre, je compte bien lui faire porter plainte contre son père ! Et avec ce qu'il a fait, maltraitance physique et psychologique ainsi que la création de l'handicap de Jungkook sans oublier la séquestration, croyez-moi qu'il va en avoir pour son argent ainsi que pas mal d'année de prison.
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