Chapitre 6

Noah:

Mercredi 5 Septembre 2018:

Je relis la liste des informations que j'ai récolté sur Louis. Mes coéquipiers m'ont tous aidé. En peu de temps, c'est à dire deux jours, ils ont réussit à me donner ce que je cherchais. Un sourire satisfais nait sur mon visage.

Il joue du violoncelle Il faisait partit du club de journalisme l'année dernière mais apparement pas cette annéeSa seule amie s'appelle AnnaSa mère est prof de math à l'université et son père écrivain Ses trois matière principales sont l'histoire, l'anglais et la littérature

Rajouter à ça, son adresse, le fait qu'il porte des lunettes, qu'il a un chien. Ces infos ne sont pas primordiales mais je les ai noté quand même. L'un des gars m'a confié qu'il soupçonne Louis d'être gay, car il l'a vu main dans la main avec un mec l'année dernière.

J'ai été ravie de cette nouvelle, bien sûr. Un peu moins du fait qu'il ait quelqu'un. Cette pensée me fait grimacer de nouveau. Je secoue la tête pour la remettre en ordre. Je ne veux pas m'avancer mais je ne pense pas qu'il soit en état d'entretenir une relation amoureuse. Donc je vais partir du principe qu'il est célibataire.

Si Louis joue d'un instrument c'est qu'il aime la musique. Je peux surement utiliser ça pour créer un lien avec lui. Je pense qu'il a besoin de sortir, de voir autre chose. Je note plusieurs idées, en dessous de la liste.

J'ai pris le temps de l'observer depuis ses deux jours. Il vient à pieds au lycée, il ne mange pas à la cafétéria, il ne parle à personne. Il semble toujours être en train de dépérir. Je l'ai ajouté sur les réseaux sociaux mais il n'a pas encore accepté mes demandes. Ses cernes sont constamment présentes sous ses yeux, signe qu'il ne dort pas assez, voir pas du tout.

J'hésite encore à me payer le culot d'aller le chercher chez lui, le matin, pour l'emmener au lycée. D'une parce que j'emmène Aaron et Claire, si ils doivent prendre le bus, ils vont me faire la misère. Et de deux, parce qu'il pourrait refuser et j'aurais l'air con. De ce que je vois de lui, il n'est clairement pas à l'aise avec les autres, donc je ne peux pas lui imposer la présence de mon meilleur ami et de ma soeur. Avant de faire ça, je dois me rapprocher de lui.

- Bordel mais t'es devenu vraiment accro en trois jours, chuchote Aaron à mes côtés.

Je tourne la tête vers lui, son regard est plongé sur la feuille devant moi. Je lève les yeux au ciel, avant de mettre mon livre de cours dessus. Je n'ai absolument pas écouté la leçon de math que la prof est en train d'expliquer.

- C'est grave à ce niveau là, va consulter, enchaine Aaron et cette fois il commence à m'énerver.

- C'est quoi ton problème ? je lui réplique sèchement.

- Reste calme Noah, je plaisante. Tu prends tout à coeur en ce moment.

Sa phrase à le don de ma radoucir en deux secondes. Il a raison. Depuis que j'ai trouvé Louis en pleine crise de panique, je m'inquiète tout le temps pour lui. Peut-être que là maintenant, il en fait une quelque part, ou qu'il est en train de pleurer dans un coin tout seul. Il faut vraiment que j'arrive à avoir son numéro.

- Excuse-moi, t'as raison, je murmure la tête baissée.

- Tu sais quoi, va baiser quelqu'un pour le sortir de la tête deux minutes, rigole Aaron.

Sa réflexion ne me fait pas rire du tout. Je lui lance un regard noir et je le vois lever les yeux à son tour. Je ne veux pas que Louis pense que je suis un connard qui couche à droite à gauche. Bon c'est ce que j'ai fait cet été mais c'était avant de le connaitre. Si je veux qu'il ait confiance en moi, je dois être une personne bien, fréquentable.

- Tu n'as plus d'humour, me reproche-t-il.

- Parce que ce n'était pas drôle, je réplique énervé.

- Enfin bref, comme je suis un meilleur ami absolument merveilleux, plus que toi, j'ai réussi à convaincre le chef de la rédaction du journal pour qu'il t'interview, me dit-il en souriant.

C'est ce que j'aime avec Aaron, nous ne restons pas fâché longtemps. Cependant je ne comprends pas trop pourquoi il me dit ça, en plus Louis n'en fait plus partit. À mon regard il devine qu'il doit m'expliquer.

- Louis est retourné au club ce matin.

J'écarquille les yeux de surprise. Pourquoi j'apprends ça que maintenant ? Bien évidement que je veux la faire cette interview et vite.

- Elle est pour quand ? je lui demande pressé.

- Pendant la pause déjeuné, à 13h.

- Quoi ? La pause est après la fin du cours. Tu aurais pu me le dire bien avant, je l'accuse en soupirant.

Je ne suis même pas sûr que Louis soit présent en plus. Je vais tenter ma chance. Si il n'est pas là, je demanderais à ce que ce soit lui qui me la fasse et pas un autre. Tant pis si je dois la repousser.

- Désolé, souffle Aaron.

Je secoue la tête. Il veut bien faire et m'aider. Il m'organise des rendez-vous de ce genre mais à côté de ça, il me fait clairement comprendre que je dois lâcher l'affaire avec Louis. Ce mec est contradictoire, ou bipolaire.

- Ils voulaient la faire après les sélections pour parler des nouvelles recrues et de la saison qui s'annoncent mais j'ai insisté pour qu'ils en fassent une au plus vite. Je sentais bien que tu ramais avec lui. Avoue que je suis génial ?

Qu'est-ce que je disais... Je le regarde blasé, foutrement hors de question que je lui avoue un truc pareille. Il prendrait encore plus la grosse tête et il serait infernal.

- Du coup, on va me poser quoi comme questions ? je l'interroge pour changer de sujet.

- J'en sais rien, répond-t-il en haussant les épaules.

Je soupire d'exaspération. Irrécupérable ce mec.

****

Je me dirige vers la salle qui accueille le club de journalisme. Le lycée tient un journal écrit par les élèves et corrigé par notre prof de littérature. Il sort toute les semaines, le lundi.

Je toque à la porte et attend que l'on vienne m'ouvrir. Ce qui se fait dans la seconde. Anna, l'amie de Louis se tient devant moi. Elle est petite, beaucoup plus petite que moi. Les cheveux noir et les yeux marrons.

- Salut, Noah. Entre, me dit-elle sans que je puisse lui répondre.

Je la suis dans la pièce. Elle me présente les lieux et m'explique le fonctionnement. Je l'écoute sans vraiment prêter attention, je regarde de partout dans l'espoir de voir Louis.

- Ensuite nous regroupons tous les articles que nous donnons à Mme... Anna s'arrête de parler lorsqu'on entend la porte s'ouvrir et se refermer, nous nous tournons tous les deux vers le nouvel arrivant. Louis, tu es là ! s'exclame-t-elle de joie en le voyant.

Quand on parle du loup. Il relève sa tête au ralenti vers nous. Il écarquille les yeux lorsqu'il les posent sur moi. Je vois son corps se tétaniser. Anna ne fait pas attention à l'état de son ami et s'approche de lui.

- Louis, tu connais surement Noah ? Il est attaquant dans l'équipe de foot depuis l'année dernière, enchaîne Anna et elle n'obtient aucune réaction de sa part.

- Oui on se connait, je réponds à la place de Louis parce qu'il n'allait pas le faire.

- Parfais alors, je vous laisse. Louis tu sais quoi faire, lui lance-t-elle en partant et je le vois serrer la mâchoire.

Sans être méchant, je suis soulagé de la voir partir. Je préfère être seul avec Louis. Il n'a d'ailleurs pas bougé, ses yeux me lancent toujours des éclaires. Il serre et desserre ses poings plusieurs fois, avant de finalement aller s'assoir à un bureau. Je m'installe à côté de lui. C'est partit, le match est en route.

- Salut, je lui dis en souriant.

Il fui mon regard et m'ignore complètement. Bon, changement de tactique.

- Ça va être compliqué si tu ne me parle pas, je continue en rigolant pour essayer de le décontracté.

Bien évidement, je n'ai pas reçu l'effet escompté. Sa lèvre inférieure tressaute, il se pince l'arrête du nez en secouant la tête. Et je donnerais cher pour savoir ce qui se passe à l'intérieur. Il ouvre la bouche mais aucun son ne sort. Il ferme violemment les yeux, ses traits se déforment. On dirait qu'il lutte contre lui-même.

- Qu'est-ce que... commence-t-il si bas que je dois tendre l'oreille pour l'entendre mais il s'arrête.

Mon Dieu, même sa voix est complètement brisée mais mon coeur rate un battement à ce son. Il m'a parlé pour la première fois depuis trois jours. Certes, il n'a pas fini sa phrase mais c'est un début. Il est tellement mal qu'il ne parvient plus à parler.

- Tu... qu'est-ce que... tu me... veux ? finit-il par dire en hésitant sur chaque mots.

Une grimace de dégout prend place sur son visage. Il est énervé, son poing frappe doucement la table. Je pose ma main sur la sienne pour le rassurer. Le contacte de sa peau provoque des fourmillements dans mon corps. À mon plus grand regret, il la retire vite pour la poser sur sa jambe.

- Je te l'ai déjà dis, je lui réponds calmement.

- Va... jouer... ailleurs, réplique-t-il d'une voix froide et bégayante.

Alors c'est ça le problème ? Il croit que je joue avec lui ? Il se méprend complètement. Je ne suis pas comme ça, ce n'est pas mon style de jouer avec les sentiments des autres. Surtout dans la situation dans laquelle il se trouve.

- Je ne joue pas avec toi Louis, je lui dis tendrement et je le vois trembler lorsque je prononce son prénom.

- Je ne veux... pas... de toi, il semble en colère à chaque phrase qu'il dit et je crois deviner que c'est pour cela qu'il ne parle pas beaucoup: ses bégaiements.

Ce qu'il vient de me dire ne me vexe pas, parce que je le comprends. Il veut rester seul avec sa peine mais je ne le laisserais pas faire.

- Je t'ai dis que je n'abandonnerais pas, même si tu me repoussais, je lui rappelles et il tique à ses mots.

- Pour...pourquoi ?

- Parce que tu as besoin d'aide Louis et que je veux être là pour toi.

Il relève et tourne d'un seul coup sa tête vers moi. Ses yeux sont remplis de larmes qui ne demandent qu'à sortir. Dans un geste de réconfort, je pose une main sur son épaule. Il ferme les yeux et je vois couler une perle salée sur sa joue.

Le plus délicatement possible, je l'attire contre moi. Je serre son corps, maigre, contre le mien, son visage se loge dans le creux de ma nuque. Il frisonne et tremble.  Je lui caresse tendrement le dos, pour lui confirmer ma présence et que mes mots ne sont pas des paroles en l'air.

Je sens ses larmes couler sur ma peau alors je resserre mon étreinte autour de lui. Je ne sais combien de temps nous restons comme ça. Louis pleurant dans mes bras et moi essayant de le réconforter mais je ne dis rien. Mon coeur se brise un peu plus à chacun de ses sanglots.

Je déplace l'une de mes mains dans ses cheveux bruns, que je caresse eux aussi. Ça a l'air de l'apaiser, puisque ses pleures se font de moins en moins fort.

- J'ai... peur, souffle-t-il contre mon cou et je ne peux m'empêcher de frissonner en le sentant.

- Je sais mais tu n'es plus seul Louis, je serais là.

Je pose ma tête contre sa joue et plaque un peu plus son corps contre le mien. Il est tellement frêle dans mes bras. Déjà, il est beaucoup plus petit que moi, alors j'ai peur de lui faire mal. La première chose que je vais faire avec lui, s'est l'emmener au restaurant. Il est si maigre que je fais le tour de son bassin rien qu'avec mon avant bras. Je vais plutôt lui faire manger les plats de Lorraine, avec eux, il va reprendre des kilos en moins de deux !

Ses petits doigts serrent mon tee-shirt, il frotte son nez contre ma peau. Nouveau frisson qui remonte le long de ma colonne vertébral. J'espère qu'il ne sent pas ma chaire de poule.

Je le garde dans mes bras. Il en a besoin et moi aussi, je ne veux pas le lâcher tout de suite.

- Laisse moi t'aider Louis, je lui supplie dans l'oreille.

- Peur, murmure-t-il simplement.

- Je sais, je répète en sentant mes dernières défenses s'abaisser.

Je fais glisser mes mains pour attraper son visage en coupe et le forcer à lever les yeux vers moi, qu'il s'obstine à garder baissé. J'essuie ses joues avec mes pouces. Au bout d'un moment, son regard s'ancre dans le mien. Je me perds dans ses iris marron. Je comprends un chose, si il souffre, je souffre.

- Je ne vais pas te lâcher Louis Hamilton, j'affirme avec détermination.

Une lueur passe dans ses yeux, si rapide que je crois l'avoir rêvé. L'espoir. Dans un geste protecteur, j'embrasse son front. Aaron n'a pas tout à fait tord.

MlleLovegood

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