Chapitre 4
Noah:
Lundi 3 Septembre 2018:
- C'est quoi ton délire avec ce gars ? me questionne mon meilleur ami alors que nous entrons dans les vestiaires.
Je pose mon sac sur le banc en haussant les épaules. J'adore Aaron mais je ne sais pas s'il serait en mesure de comprendre. Je ne peux pas lui dire que j'ai trouvé Louis en pleine crise d'angoisse ce matin. Une petite voix dans mon esprit me souffle, que c'est parce que je ne souhaite pas avouer la connexion que j'ai ressenti avec lui.
- Alors ? insiste Aaron.
- C'est lui dont le frère est mort cet été, je lui réponds.
- Merde, s'exclame-t-il.
Il allait ajouter quelque chose mais se ravise en voyant les autres joueurs arriver. Les « vrais » entraînements n'ont pas encore commencé. Aujourd'hui c'est juste une espèce de réunion avec tous les membres de l'équipe. Les sélections sont la semaine prochaine.
- J'espère que vous êtes en forme les gars ! hurle le coach en arrivant à son tour.
Tous les joueurs lui répondent en criant eux aussi. Coach Parker est l'un des meilleurs entraîneur de foot que j'ai rencontré. Il peut se montrer dur mais c'est pour notre bien et pour nous faire progresser. En dehors du terrain, il nous laisse faire nos vies. Tant que l'on ramène des bonnes notes et que l'on ne fait pas de connerie.
- Comme vous le savez tous, Hodge et Brown sont vos nouveaux capitaines, rappelle-t-il en nous montrant du doigt Aaron et moi. Bien entendu vous leur devez le respect. Je ne vais pas vous expliquer leur rôle, vous le connaissez tous. Maintenant comme il ce doit...
Il ne finit pas sa phrase. Il sort du sac, qu'il tient, deux maillots. Parker nous les lance, à Aaron et moi. Nos noms et notre numéro sont inscrits derrière. Ainsi que l''écusson bordé d'un C majuscule, entouré d'un trait bleu, sur le devant. Je ressens une grande fierté à la vue du vêtement. J'attends ça avec impatience, j'ai bossé dur pendant des mois pour l'avoir.
- Faites-nous honneur, nous ordonne Parker en applaudissant.
Nos camarades nous félicite. Je quitte mon tee-shirt et mets mon maillot de foot à la place. Je porte le numéro 15. L'image de Louis apparait dans ma tête. Sur la feuille de renseignement qu'on a rempli en anglais, j'ai vu que son anniversaire est le 15 Mai. Mon sourire se fait plus franc, je suis encore plus heureux de le porter.
- Durant cette semaine, reprend notre entraîneur, nous allons préparer les sélections et se remettre à niveau. Je veux voir si certain d'entre vous on perdu leur capacité pendant les vacances. Ce serait dommage que des petits nouveaux prennent votre place.
- Même pas en rêve coach ! s'écrit Donovan Scott, il est en terminal et milieu de terrain depuis la seconde.
- Alors vous allez devoir vous bougez parce que je n'hésiterais pas à vous remplacer si d'autre sont meilleurs que vous ! réplique Parker.
Il sait comment nous motiver. Aucun joueur présent ne veux perdre sa place dans l'équipe. Surtout pour nous, qui sommes en terminal, c'est notre dernière année. Il est hors de question de se faire virer de l'équipe par des mecs de seconde ou de première.
Notre statu de capitaine, nous garantis une place sûr. Nous garderons notre poste Aaron et moi, c'est à dire attaquant. Il nous manque le troisième. C'était Logan qui occupait ce poste avant.
- Bien, je vous laisse avec vos capitaines pendant que vous vous changez. Dans dix minutes sur le terrain, nous préviens Parker.
Le coach sort des vestiaires. C'est le moment. Aaron me fait un signe de tête pour que je prenne la parole. Je regarde les membres de mon équipe tour à tour. Ils sont déjà tous en tenue. Je souffle un bon coup.
- Bien. Vous avez entendu le coach, si vous voulez rester, il va falloir vous battre, je commence à stresser d'avoir tous ses yeux sur moi. Perso je refuse de voir l'un d'entre vous partir.
- C'est clair ! affirme Erwin Philips, l'un de nos défenseurs.
Je rigole à son intervention. J'apprécie qu'ils me prennent tous au sérieux. Je réalise qu'Aaron a raison. Nous avons le pouvoir de faire changer les choses. Je vois dans leurs regards qu'ils boivent mes paroles et m'écoutent avec attention.
- Quoi qu'il se passe aux sélections, je veux que tout le monde accepte et accueille correctement les nouveaux. On est une équipe, je refuse que les erreurs de l'année dernière se reproduisent, je continue et mes camarades hochent la tête, signe qu'ils sont attentifs. Je serais intransigeant là-dessus.
- ON sera intransigeant là-dessus, insiste Aaron.
D'un seul coup oeil nous nous comprenons. Je le remercie d'un signe de tête. Tout le monde à l'air d'accord avec cette décision. Je n'hésiterais pas à virer quelqu'un de l'équipe, si l'un d'entre eux va trop loin. Je sais que quelque part, c'est égoïste et que je le fais pour des raisons personnelles. Je me dis que quelqu'un se trouve peut-être dans la même position que moi, ou dans la même qu'Aryn et Logan étaient.
- On vous fait confiance, lance Austin Taylor, qui est lui aussi en milieu de terrain et en terminal avec nous.
- Ouais ! hurle les autres membres de l'équipe.
Je souris à leur enthousiasme. Je suis touché qu'ils nous soutiennent comme ça. Je regarde Aaron et l'interroge silencieusement pour savoir s'il veut ajouter autre chose. Il secoue négativement la tête, avec un sourire fière.
- Allez, tous sur le terrain ! je m'exclame en tapant dans mes mains.
Tous les joueurs sortent des vestiaires. Aaron pose une main sur mon épaule.
- Bien joué Co-capitaine, me dit-il en rigolant.
Nous finissons par rejoindre les autres. Je ne tiens pas à ce que Parker nous réprimandes lors du premier entraînement. Ça passerait moyen pour des capitaines.
Pour les échauffements, Aaron est tout de suite venu vers moi. Il n'en a pas terminé avec ses questions. L'air de rien, comme si je ne voyais pas clair dans son jeu, je lui fais passer le ballon. Nous continuons notre échange pendant quelques minutes avant que mon meilleur ami se décide à arrêter la balle sous son pieds.
- Donc, tu vas m'expliquer pourquoi tu colle Louis ? Parce que si c'est par pitié, je ne suis pas sûr qu'il apprécie, me dit-il enfin à parler.
Je lui fais signe de me renvoyer le ballon, ce qu'il fait en soupirant, bien sûr. Je suis presque offusqué qu'il pense que j'ai parlé à Louis uniquement pour ça. Est-ce que Aaron comprendrait, si je lui disais que la détresse de Louis m'a touché en plein coeur et que je ne peux pas rester sans rien faire ?
- Je l'ai croisé ce matin en allant aux toilettes...
- Bordel me parle pas de tes ébats ! me coupe Aaron avec une mine dégoûtée.
- Arrête tes conneries, il vient de perdre son frère. Merde, il était dans un tel état, il ne m'a pas fait pitié non c'est... je commence mais je ne parviens pas à finir ma phrase, ne trouvant pas le bon mot pour qualifier ce que je ressens.
- C'est ? insiste Aaron.
- C'est de la compassion, je me mets à sa place. T'imagine ce qu'il est en train de vivre ? Je veux juste l'aider. Il a l'air tellement mal en point.
Je baisse la tête en repensant à Louis, assis par terre, le corps parcouru de spasmes. C'était une vision vraiment horrible. Pour le moment il me rejette, il n'accepte pas mon aide mais je ferais en sorte que cela change.
- Tu l'as dis toi-même, il vient de perdre son frère, me répond Aaron d'une voix radoucie.
- Justement je veux l'aider. Si tu avais vu ses yeux, vident de vie, comme s'il avait baissé les bras. Il avait une telle détresse qui émanait de lui, je tente d'expliquer à mon meilleur ami qui fronce les sourcils d'incompréhension.
- Je comprends Noah, je t'assure mais je ne pense pas que ce soit le bon moment pour lui. Il doit se reconstruire avant, me contre-t-il.
Je lui renvoie le ballon avec plus de force que prévu. Il me lance un regard noir pour me réprimander. Justement, j'ai vu dans le regard de Louis qu'il ne voulait pas se reconstruire, il ne le cherche pas.
- De toute façon, je sais que tu n'en fera qu'à ta tête, têtu comme tu es, continue Aaron en relançant le ballon avec plus de douceur que moi.
- Je t'emmerde.
- Oh putain ! S'exclame-t-il d'un coup ce qui me fait légèrement sursauter.
- Quoi ?
- Me dis pas tu as eu un coup de coeur pour lui ? me demande-t-il en chuchotant pour que les autres m'entendent pas.
Je le regarde les yeux exorbités. Je ne suis pas quelqu'un qui a du mal à avouer ce qu'il pense. Alors je sais pertinemment que Louis a réveillé quelque chose en moi en un coup d'oeil. C'est peut-être de là que me vient l'envie de l'aider.
J'ai toujours plus au moins su, que j'ai une attirance pour les hommes et les femmes. Pendant le collège et au début du lycée, je ne connaissais personne qui était dans la même situation que moi. Je n'ai pas pu en parler mais je le savais. J'ai beaucoup lu d'article sur le sujet. J'ai juste décidé de ne pas le dire à mon entourage.
J'ai osé l'annoncer à Aaron l'année dernière, lorsqu'on a appris pour Aryn et Logan. Mon meilleur ami a été l'un des rares à les soutenir, en disant que leur vie privé ne regardait qu'eux. Ce jour là, il m'a engueulé et m'a reproché de ne pas lui avoir dis plus tôt, que cela ne changeait absolument rien à notre amitié. Il m'a plus fait la gueule parce que je lui ai caché pendant des années.
- C'est quand tu veux que tu me réponds ? reprend Aaron impatient et je ne peux pas m'empêcher de soupirer parce que je sais qu'il ne lâchera pas.
- Je ne sais pas si je peux parler de coup coeur, mais effectivement il y a quelque chose chez lui qui m'attire. J'ai envie de le connaitre.
- Noah, tu fais chier ! De tous les mecs du lycée il faut que tu jette ton dévolu sur le seul qui ne faut pas, me réprimande-t-il en secouant la tête de gauche à droite.
- Ce n'est pas de ma faute.
Je lève les mains devant moi en signe d'innocence. Nous ne pouvons pas continuer notre conversation car le coach nous envoie faire d'autres exercices.
Aaron a beau me mettre en garde, je reste sur mon idée. Je n'abandonnerais pas Louis. Je veux être celui qui allégera sa peine et lui redonnera le sourire. Pour mener à bien cette mission, je dois avoir des renseignements. Le peu que j'ai lu tout à l'heure, n'est pas suffisant.
Le coach siffle la fin de l'entraînement. On repart tous vers les vestiaires. Je prends une douche rapide en réfléchissant. Sans compter Aaron et moi, il y a trois autres terminal dans l'équipe. L'un deux doit bien connaitre Louis. Putain j'ai trouvé ! Je peux jouer de mon rôle de capitaine.
- Les gars attendez, je demande à tous les joueurs avant qu'ils partent.
- Tu ne vas pas faire ça ? me murmure Aaron à mes côtés.
Je vais me gêner tiens ! Les membres de l'équipe me regardent tous.
- J'ai besoin de votre aide pour quelque chose, je commence incertain de leur réaction.
- Pour quoi ? m'interroge Donovan.
- En fait voilà, j'aurais besoin que vous vous renseignez sur un mec de terminal, Louis Hamilton, je lâche et j'entends vaguement Aaron râler.
- Qu'on quoi ? s'exclame Erwin.
- Je sais que c'est bizarre ce que je vous demande...
- Très bizarre, me coupe Austin.
- Oui. Mais c'est important. S'il-vous-plait les gars, j'ai juste besoin d'infos à son sujet. Je peux compter sur vous ? j'insiste avec un regard suppliant.
- Bien sûr, on est une équipe, répond Donovan.
Je souffle de soulagement. Tous les autres mecs confirment qu'ils feront des recherches. J'aime l'esprit d'équipe. Bientôt je saurais tout ce qu'il y a à savoir sur Louis Hamilton. Ainsi, je pourrais mieux le comprendre et le soutenir.
- Tu ne manque pas de determination, me lance Aaron alors qu'on sort des vestiaires suivis des autres.
- Non, pas pour ça, j'affirme avec conviction.
- J'arrive pas à croire que tu as fait ça.
Je ne réponds pas. Comme a dit Donovan, nous sommes une équipe. Nous devons nous entraider.
Demain je retournerais voir Louis et mon objectif sera qu'il me parle. Même si c'est pour m'envoyer chier. Je veux entendre le son de sa voix. Je sais que je dois y aller en douceur avec lui. Aaron est un peu réticent, pour je ne sais quelle raison d'ailleurs. Malgré ça, je sais qu'il m'aidera.
MlleLovegood
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