Chapitre 27
Louis:
Mardi 23 Octobre 2018:
Je caresse les poils de ma chienne d'une main, tout en faisant tourner mon portable de l'autre. Je ne peux plus reculer, surtout que j'ai dis à Noah que je le ferais et la réponse qu'il m'a envoyé suite à mon annonce, me gonfle de courage. « Je suis fière de toi mon ange. Je t'aime », voilà ce qu'il m'a répondu, lorsque je lui ai dis que j'allais reprendre contacte avec Anna aujourd'hui et lui parler.
Noah et moi, sommes rentré hier d'Edimbourg et je sens encore les bien-faits de notre week-end sur moi. C'est donc pour cela que j'envoie sans plus tarder un message à Anna, lui donnant rendez-vous cette après-midi dans un café. Le tout armé de mon pull Poufsouffle fraichement acheté.
En verrouillant mon téléphone, je bloque sur mon nouveau fond d'écran: Noah. Je l'ai pris en photo discrètement alors qu'il regardait la vu d'Edimbourg, depuis le château. Il était si beau et rayonnant à ce moment-là que je voulais l'immortaliser, pour revoir cette image encore et encore. Rien qu'en la regardant, je reprends de la force.
Je suis soulagé en lisant la réponse d'Anna, elle accepte de me voir tout à l'heure. Je m'empresse d'en faire part à Noah. Lui, il va passer l'après-midi avec Aaron, car celui-ci ne va pas très bien et se pose des questions. Je me surprends à avoir hâte d'être avec Anna. Elle me manque. Avant l'annonce de la maladie d'Hugo, nous étions plutôt proche elle et moi. C'était ma seule amie et je crois que j'étais le sien aussi.
Quand j'observe Noah et Aaron, au bien Hayden et Dani, ou encore Logan et Aryn, je dois dire que je ressens une pointe de jalousie. Avoir une amitié comme eux, me fait envie. Je me rends compte qu'être seul et isolé du reste, est douloureux et difficile. Surtout depuis que je n'ai plus Hugo et que Noah est entré dans ma vie.
J'embrasse les poils de ma chienne et remonte dans ma chambre, en laissant la porte ouverte pour que Flor puisse rentrer à l'intérieur. En rentrant hier, j'ai enfin rangé et nettoyé ma chambre. J'ai également jeté le paquet de cigarette qui trainait sur le rebord de ma fenêtre. Je n'ai pas pu avouer à Noah pourquoi je fumais mais à travers les mots que je lui ai dis, lorsqu'il m'a posé la question, il a compris. Je me suis juré de ne plus jamais créer cette douleur sur la visage si beau de mon petit-ami.
Je file sous la douche. Nous devons nous retrouver dans deux heures avec Anna. Je voulais passer voir Hugo aujourd'hui, mais si j'y vais, je n'aurais plus la force pour rencontrer mon amie. Alors j'irais plus tard pour lui donner mon cadeau d'Ecosse.
En me regardant dans le miroir de la salle de bain, je suis surpris de mon reflet. Je n'ai plus de cernes sous mes yeux et mes pupilles ne sont plus rouge sang. J'ai même l'impression que mon teint à repris des couleurs. Mes os sont moins apparent sur mon corps. C'est l'effet que produit Noah. Me voir ne me dégoute plus autant qu'avant et j'espère qu'Hugo est fière de mes efforts. Noah me rend beau.
De retour dans ma chambre, je choisis des vêtements que j'avais laissé au fond de mon armoire et que je n'ai pas mis depuis des mois. J'enfile mon jeans noir et un sweat bordeaux. C'est étrange de remettre ce genre de fringues. Je n'ai plus l'habitude. Normalement je mets des pulls extra large pour cacher mon corps. Je me sentirais presque bien dans ma peau. Flor aussi a l'air convaincu, puisqu'elle s'assoit à mes pieds et lèche ma main.
Je récupère mon bombers noir et sors de ma chambre, suivi par ma chienne. Je toque au bureau de mon père et entre, après avoir eu l'autorisation.
- Papa, je sors, je lui annonce en restant dans l'entrebâillement de la porte.
Mon géniteur lève la tête de son ordinateur. Comme il ne parvient plus à écrire la moindre ligne pour un prochain romain et qu'il a un diplôme de langue en plus, sa maison d'édition lui a proposé de traduire un livre. En attendant que son inspiration revienne. C'est ce qu'il fait en ce moment, au moins cela lui occupe l'esprit.
- Très bien. Tu rentre pour dîner ? me demande-t-il en m'envoyant un sourire timide, qui me touche.
- Oui, je vais voir une amie et je rentre. À tout à l'heure papa.
Je lui fait un signe de la main et referme la porte. Avec mon père nous faisons des efforts pour renouer. Nous revenons tout doucement l'un vers l'autre. La situation est encore précaire mais elle s'améliore de jour en jour.
C'est bientôt l'heure de mon rendez-vous. J'envoie un message pour prévenir Noah que je pars de chez moi, à sa demande. Après une dernière caresse à Flor, je sors.
J'arrive le premier au café. Je m'installe à une table pour attendre Anna. Ma jambe droite tressaute d'impatience. J'angoisse de faire face à mon amie, mais en même temps j'ai hâte de la retrouver. Et si elle ne venait pas ? Mon coeur bat la chamade tant je suis stressé. Pour m'aider à me détendre, je parle par message avec Noah, qui me souhaite bonne chance.
- Salut Louis.
Je sursaute sur ma chaise, en entendant la voix d'Anna. Je verrouille mon portable et le range dans ma poche, tout en levant la tête. Mon amie est débout à mes côtés et me sourit.
- Salut Anna, je lui réponds en retour. Assis-toi.
J'accompagne mes paroles d'un geste de la main et lui montre la chaise en face de moi. Elle prend place, toujours en souriant.
- Je suis contente que tu m'ai appelé, me dit-elle sincèrement.
- Je...heu...c'est...Tu es mon amie et...c'était le bon moment pour...heu...reprendre contacte.
Je baisse la tête mal à l'aise, ça fait longtemps que je n'avais pas bégayé autant en parlant avec quelqu'un. Je n'arrête pas de jouer avec mes doigts que je fais craquer. Je n'ose pas regarder Anna. Un silence gênant s'installe entre nous. Maintenant qu'elle est là avec moi, je ne sais plus quoi lui dire.
- Louis, m'appelle-t-elle d'une voix tendre et je redresse doucement la tête. Je sais, enfin, je comprends que c'est une période dure pour toi mais je veux que tu sache que je suis là. J'ai toujours été là pour toi.
Ses mots me vont droit au coeur, parce que je sais qu'elle me dit la vérité. Ce ne sont pas des paroles en l'air. C'est une chose que nous avions en commun Anna et moi, notre sincérité. C'est pour cela que je l'ai tout de suite apprécié le jour de notre rentrée en troisième. Je ne supporte pas de devoir faire semblant et mon amie non plus. C'est pour ça que je ne m'entends pas avec les autres élèves, ils jouent tous un rôle et ne sont pas sincère entre eux. C'est pour cette raison que le courant est tout de suite passé avec Hayden.
Je finis par hocher la tête pour répondre aux paroles d'Anna. Dans le but de renouer et de reconstruire notre amitié, je réfléchis à ce que je veux lui dire. Pendant mes réflexions, nous commandons nos boissons. Je réchauffe mes mains, toujours froides, autour de ma tasse chaude.
Je prends une inspiration avant de me lancer.
- Quand nous avons appris pour Hugo, je commence en sentant déjà ma gorge se serrer à l'évocation de cette période. Je me suis renfermé sur moi-même et je ne voulais plus parler aux autres parce que...parce que j'allais perdre mon frère et que...je...j'avais également peur de perdre d'autre personne.
Anna me laisse parler sans m'interrompre et je l'en remercie. Pour me montrer son soutient et qu'elle m'écoute, elle pose sa main sur la mienne.
- Je ne savais pas comment faire face au décès de mon frère et je ne le sais toujours pas. C'est si dur Anna, parfois j'ai l'impression de ne plus pouvoir respirer tellement la douleur est vive. Avant Noah, je ne savais pas comment la gérer et... je ne voulais pas t'infliger ça. Je n'étais plus à la hauteur pour être ton ami.
- Louis, souffle-t-elle émue. Je ne t'en veux pas, bien au contraire. Personnes, à part celles qui ont vécu ce que tu vis, ne peuvent comprendre ta peine. C'est juste que je te voyais souffrir et que je me sentais impuissante, ça m'a brisé le coeur.
Je ravale les sanglots, qui forment une boule dans ma gorge et serre les doigts de Anna entre les miens. Sa présence me fait du bien, pas autant que celle de Noah mais elle me fait tout de même me sentir mieux. Je me rends compte que j'aurais du lui parler depuis le début, il y a des mois en arrière. Anna m'aurait épaulé, elle a le coeur sur la main. Elle l'a toujours eu.
- Le premier pas que tu as fais aujourd'hui est super, reprend-t-elle avant que j'ai pu ouvrir la bouche.
- J'essaye de réparer mes erreurs, je lui réponds.
- Tu n'as pas fais d'erreur Lou, me coupe-t-elle et je sens les larmes monter lorsqu'elle prononce le surnom qu'elle me donnait avant. Je sais que tu avais besoin de temps et je ne voulais pas me montrer trop intrusive en insistant.
- Merci Anna.
En attendant de reprendre une certaine contenance pour continuer notre conversation, je bois une gorgée de mon chocolat. Je suis plutôt fière de moi, je n'ai pas encore verser une larme, même si elles ne sont pas loin. J'arrive à me contrôler. Par contre, je ne peux pas encore tout raconter en détail à Anna, pas ici mais je sais que je le ferais.
- J'ai revu Jain, tu sais la copine d'Hugo, je lui annonce d'une voix tremblante.
- Je me rappelle. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Elle a un nouveau mec.
Ma lèvre inférieur tressaute et je plante mes dents dedans pour ne pas pleurer. Anna me regarde les yeux exorbités, sa deuxième main plaquée sur sa bouche. Elle n'a pas eu le temps de camoufler son hoquet de surprise.
- On ne peut pas remplacer quelqu'un en si peu de temps, je souffle en chuchotant, ne ne réalisant pas encore tout à fait ce que j'ai appris ce jour-là. Surtout quelqu'un que l'on disait aimer. Mon frère compte si peu pour elle ? Leur histoire n'a pas compté ?
- Je ne sais pas Louis. Tu peux essayer de la contacter pour lui parler de ça. Si tu t'en sens capable.
Je hausse les épaules incertain. Je crois que confronter Jain est au dessus de mes forces. Pour moi, elle trahis et trompe mon frère. Je ne veux pas entendre ses excuses. J'ai d'autres choses plus urgentes à régler avant. Mais Anna a raison, pour calmer ma colère, je dois comprendre comment et surtout pourquoi Jain a déjà trouvé un autre homme.
Un nouveau silence s'installe entre nous, ce qui nous laisse le temps de finir nos tasses et d'en recommander d'autres. Anna est comme elle l'a dit, pas intrusive, elle ne me pose pas de questions déplacées et attend simplement que je me livre de mon plein gré. Alors je finis par lui parler de ma mère.
- Je ne sais pas ce que je peux faire pour elle, j'avoue honteusement en baissant la tête.
- Pour commencer, tu peux aller la voir à l'hôpital. Je pense que ça lui ferait extrêmement plaisir, me propose Anna.
- Mais après, qu'est-ce que je lui dis ?
- Ce que tu ressens. Vous avez besoin de parler. Comme tu le fais avec moi, me répond-t-elle et le sourire éclatant qu'elle me lance réchauffe mon coeur.
Anna dit vrai. C'est mon rôle de fils de soutenir ma mère dans cette épreuve. Je ne peux pas passer mes journées en ignorant le fait que ma mère s'est faite interner pour dépression.
- Hugo n'aurait pas voulu que notre famille s'effrite, j'enchaine. Et je crois que mes parents ne sont pas assez fort pour la reconstruire, alors c'est à moi d'essayer.
- Tu n'as pas à tout porter sur tes épaules Louis, me mets en garde Anna.
- Je sais mais j'ai retrouvé de la force grâce à Noah, assez pour en donner à mes parents.
- C'est super, vraiment et tu sais que tu n'es pas tout seul. Ne te renferme plus dans ta bulle. Si ça ne va pas, dis-le.
- D'accord.
Mon amie, ma meilleure amie, me sourit de plus belle. Je me sens bien, à tel point que je laisse un soupire passer la barrière de mes lèvres. Je me reconstruis de plus en plus. Sans Noah je ne serais jamais parvenu à le faire. Sans lui, je serais resté seul « dans ma bulle », comme dit Anna. Ma vie commence à aller mieux elle aussi. J'espère juste ne pas me bercer d'illusions et que cette fameuse bulle, ne finira pas par exploser.
- Est-ce qu'on va parler de ta relation avec Noah ? me demande Anna et j'écarquille les yeux.
- Heu...oui...on... je bafouille paniqué.
- Je suis heureuse pour toi. Depuis que vous sortez ensemble, j'ai vu ton changement, positif.
- Merci Anna.
- N'empêche que tu t'emmerdes pas, Noah Brown ! s'exclame-t-elle en rigolant.
Mon coeur pulse dans ma poitrine de savoir que c'est grâce à moi qu'Anna rit. Cela fait si longtemps que ce n'était pas arrivé. Mon copain est un sujet plus léger, donc c'est avec plaisir que j'explique mon couple à mon amie. Bien évidement je lui parle du week-end merveilleux que nous venons de passer.
Est-ce que tu m'en veux Hugo, si je me sens aussi bien ? Je ne t'oublie pas et je t'aime.
MlleLovegood
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