Chapitre 24
Noah:
Lundi 15 Octobre 2018:
J'avoue que je ne fais pas le fier en démarrant ma voiture. Dimanche, j'ai reçu un unique message du coach, me disant que lundi nous devions parler. Je vais me faire défoncer. Je ne regrette pas ma décision loin de là. Beaucoup trop de chose se sont passées ce week-end pour avoir ne serait-ce qu'un soupçon de remord. Mes parents, qui ont été prévenu de mon absence par Parker, ont essayé de me questionner là dessus. Ils n'étaient ni en colère, ni déçu, pour eux le foot est juste un sport. Ils n'ont pas fait toute une montagne parce que j'ai raté un match. Ils se sont juste inquiétés. J'ai un peu honte de leur avoir dit que j'ai du rejoindre un ami. Je n'ai pas osé leur avouer ma relation avec Louis. Mes soeurs, elles, ont parfaitement deviné qui était l'ami en question.
- Tu devrais le dire aux parents, me conseille Claire lorsque nous quittons notre allée.
- Ouais je sais, je marmonne en guise de réponse.
- Comparé aux idées reçus dès qu'on les voit, ils ne sont pas coincés et fermés d'esprit, enchaine-t-elle.
- Je sais, je réplique une seconde fois.
Ma soeur a parfaitement raison. Premièrement, je ne désire pas cacher Louis, il en est hors de question. Deuxièmement, je n'aime pas mentir à mes parents. Je m'assume parfaitement aujourd'hui. C'est juste que certaines personnes n'ont rien contre les gens gays, tant que ce n'est pas l'un de leur enfant. Pourtant je sais que je n'ai rien à craindre, mon parrain est gay et en couple depuis des années. C'est seulement le fait de me dévoiler autant, qui me fait peur.
Mon meilleur ami m'attend déjà devant chez lui. Je m'arrête et Aaron ne perd pas une seconde avant de monter à l'arrière de ma voiture.
- Putain, ça commence à cailler, se plaint-il.
- Bonjour à toi aussi, je lui lance amusé.
- Salut, me dit-il accompagné d'un coup de poing dans l'épaule. Claire, prononce-t-il simplement pour saluer ma soeur.
- Aaron, renchérit-elle surprise.
Bizarre, aujourd'hui je ne sens aucune drague subtile quand il s'adresse à ma soeur. D'habitude, elle a droit un clin d'oeil, un petit compliment par-ci, par-là. Ce matin, rien du tout. Je ne vais pas m'en plaindre. Au moins ça m'évitera de le mettre en garde dès 8h.
- On fait un petit détour ce matin, je leur apprends en actionnant ma vitesse pour repartir.
- Louis ? me demande Aaron avec un sourire dans la voix.
- Louis, j'affirme et je ne peux pas m'empêcher de sourire également.
- Comment il va en fait ? Je n'ai pas voulu vous déranger du week-end, s'intéresse Aaron et son intention me touche.
- Mieux mais j'ai bien fait d'aller le rejoindre, je lui explique simplement.
Je croise son regard dans le rétro et il hoche discrètement la tête. Parfait, nous nous sommes compris. Je lui en dirais plus au lycée, sans ma soeur avec nous. Louis n'habite pas si loin que ça de notre école. Aller le chercher ne nous fait pas faire un gros détour. Habituellement, il refuse que je lui serve de taxi, comme il me dit, pour l'emmener. Il est trop timide pour se retrouver en compagnie de mon meilleur ami et de ma soeur. Seulement, ce matin je ne lui ai pas laissé le choix. Le pauvre, il tremblait de peur rien qu'à l'idée de devoir faire face à Aaron. Il a peur que celui-ci lui en veuille, car il se sent responsable de mon absence au match. J'ai tenté de le rassurer, en lui disant qu'il se trompait, qu'Aaron avait été compréhensif mais Louis, reste Louis.
Quand on arrive devant sa maison, je le vois en train d'ouvrir sa porter d'entrée pour faire rentrer Flor. Je me pince les lèvres en observant sa tenue. Il n'a pas mis un sweat, extra large mais une veste noir par dessus un pull bleu clair. Son slim noir également, finit de mettre sa silhouette en valeur. Bordel qu'il est beau comme ça. C'est mon homme. Il s'avance vers nous, le visage rouge de gêne. Je sors de la voiture pour aller jusqu'à lui. Hors de question d'attendre d'arriver au lycée pour l'embrasser.
- Bonjour mon ange, je lui souffle en arrivant à sa hauteur.
- Salut, me répond-t-il timidement en jouant avec la lanière de son sac.
Je me penche pour lui voler un baiser. En m'écartant, je constate que son visage est encore plus rouge qu'avant et qu'il lance des regards vers ma voiture. Je retiens un rire. Il est trop mignon quand il est mal à l'aise. Pour mettre fin à son calvaire, je mets une main dans son dos pour le conduire jusqu'à ma voiture. Je le laisse s'installer à côté d'Aaron et fait de même, derrière le volant.
Il marmonne un « bonjour », à l'adresse de Claire et d'Aaron. Je souris en le voyant faire. Se socialiser ne fait pas encore partit de ses habitudes. Je remercie intérieurement mon meilleur ami, pour lui sourire chaleureusement, ce qui détend Louis. Je vois son corps se décrisper un peu. Même Claire se retourne pour lui envoyer un signe de la main, accompagné d'un salut sincère.
Je n'arrête pas de jeter des coups d'oeil à Louis, à travers le rétro. Le but de la manoeuvre, n'est pas de lui déclencher une crise d'angoisse, parce qu'il se sent mal et oppressé. Une fois de plus, je béni Aaron de lui parler de Flor.
- Je suis désolé, finit par lâcher Louis et je lève la tête dans le rétro étonné. Aaron aussi fronce les sourcils. C'est à cause de moi si Noah n'a pas pu être là et...
- Hop hop hop, je t'arrête tout de suite Louis, le coupe Aaron en posant sa main sur le bras de mon copain et il a de la chance d'être mon meilleur ami. Je comprends parfaitement les raisons qui ont poussé Noah à te retrouver.
- Merci mais...
- Et en plus de ça on a gagné, enchaine Aaron sans laissé le temps à Louis de répondre. Bon je t'avoue que si on aurait perdu, je n'aurais peut-être pas le même discourt mais on gagné donc tout le monde est content.
J'aperçois Louis acquiescer, les joues rouges. Les gars ont assurés. Mon co-capitaine, m'a annoncé tout de suite, après le match, les résultats et les statistiques. Les remarques d'Aaron finissent de complètement détendre Louis. Il relâche enfin la pression.
- Tu vois Nono, la preuve que tu n'es pas indispensable, se marre ce qui me sert de meilleur ami et ça fait rire aussi ma soeur. Finalement Louis, tu peux le garder avec toi, on n'a pas besoin de lui, enchaine-t-il et je lui envoie un doigts d'honneur.
- Je t'emmerde, je réplique faussement énervé.
- Bon apparement Parker n'est pas du même avis mais on lui a prouvé le contraire, continue Aaron en rigolant.
Je secoue la tête et le laisse déblatérer. Par contre je fronce les sourcils en voyant sa main, toujours, sur le bras de Louis.
- Aaron, pourrais-tu virer tes doigts de sur mon mec, je lui ordonne.
- J'hallucine, je l'entends marmonner.
Louis m'envoie un regard rayonnant et cela vaut tous les sourires du monde. Ma soeur, elle se fou clairement de ma gueule. Elle ricane dans son coin. Ravis de voir que ma jalousie amuse tout le monde. Je fais semblent d'être en colère contre mon meilleur ami mais au fond, je suis heureux de voir Louis s'épanouir parmi nous. Mon coeur se gonfle de joie et rien que pour ça, je suis ravis de l'avoir forcé pour l'emmener ce matin.
C'est avec une certaine appréhension que je gare ma voiture sur le parking. Claire nous fait un signe de la main avant de courir vers son groupe d'amie. De rien à toi petite soeur, c'était un plaisir.
Dès que Louis sort de l'habitacle, je le prend dans mes bras, et dépose un baiser sur son front. Certains coéquipiers viennent nous saluer et je suis soulagé qu'ils ne tiennent pas rigueur de mon abandon, ni à mon copain, ni à moi. Il n'y a pas à dire, cette année, nous avons réussi à construire une équipe solide et uni. Pourvue que cela dure.
Du coup de l'oeil je vois passer Anna. Je n'ai pas oublié ce que Louis a accepté samedi. Pour ne pas être entendu du reste de l'équipe, je tire mon copain contre moi.
- Anna vient d'arriver, je lui informe en chuchotant dans l'oreille et il soupire contre ma joue. Tu me l'as promis mon ange.
- Tu as raison, se résigne-t-il.
J'en profite pour embrasser sa peau, avant de le relâcher, un peu. Je sais qu'il n'aime pas trop les démonstrations affectives en public. Je souris niaisement lorsqu'il entrelace nos mains ensemble.
- Brown ! hurle une voix masculine et je me pétrifie en reconnaissant celle du coach. Dans mon bureau, tout de suite ! m'ordonne-t-il toujours en gueulant, depuis l'autre bout du parking, celui réservé aux profs.
Je suis clairement dans la merde. Je le vois d'ici me fusiller du regard. Je vais passer un salle quart d'heure. Louis exerce une pression sur mes doigts. Il est paniqué pour moi, ses yeux sont humides. Je le prends dans mes bras et embrasse sa tempe pour le rassurer. Parker me fait flipper mais je ne lui avouerais jamais. Je ne veux pas le stresser encore plus. Avant de partir, Louis me demande de lui envoyer un message pour lui expliquer comment ça c'est passé. Et bien sûr l'équipe me charrie, tout en me souhaitant bonne chance.
Le coeur battant, je me dirige vers le bureau de notre coach. Je souffle un bon coup, avant de taper contre la porte.
- Rentre, m'annonce froidement Parker, je pris intérieurement pour en sortir vivant.
J'espère qu'il ne vas pas être trop sévère. Louis culpabiliserait encore plus. Autant dire que j'entre dans le bureau en baisant la tête et en me faisant le plus petit possible. Je vais m'assoir sur la chaise, en face de mon coach. J'ose relever la tête et j'aurais certainement du la garder baissée. Si des yeux pouvaient tuer, je serais mort depuis longtemps. Pardon mon ange de dire ça.
- J'ai été vraiment surpris d'apprendre, à vingt minutes du match, que mon deuxième capitaine s'était barré, commence-t-il durement. Est-ce que tu sais dans quelle putain de merde tu m'as foutu ? me demande-t-il et c'est mauvais signe quand il jure.
- Je suis désolé coach vraiment mais c'était une urgence et...
- Je ne veux pas savoir. Je ne t'ai pas choisi comme co-capitaine pour que tu me fasse des actions comme celle-là. Je te préviens c'est l'unique et dernière fois que tu fais ça à moi et à tes coéquipiers ! C'est inadmissible Brown, on n'abandonne pas son équipe à vingt foutue minutes d'un match ! s'écrit-il en tapant sur la table en bois.
J'avale difficilement ma salive et retiens une remarque abjecte à l'encontre du coach. Je comprends pourquoi il est énervé et j'accepte sans problème ces remarques mais il y a des choses, des personnes, beaucoup plus importante que le foot. Je sais que cette années j'ai choisi d'avoir des responsabilités mais je ne pouvais pas les assumer vendredi. Impossible. À mon tour, j'ai choisi de faire de Louis ma priorité. Je sers les poings sur mes cuisses, pour me retenir d'ouvrir la bouche et de m'enfoncer encore plus.
- Je devrais te virer de l'équipe ou t'enlever ton titre de capitaine, me prévient-il sèchement. Mais tu as une putain de chance d'être doué. Au prochain faux pas Brown, tu peux récupérer tes affaires et ta barrer de mon équipe, c'est clair ?
****
Je traine clairement les pieds jusqu'à ma salle de court. Bien sûr, tout le monde est déjà rentré en classe. Je frappe contre le bois et la voix de ma prof me répond d'entrer. Dans la silence, je lui tends mon mot de retard, écrit et signé par Parker.
Je m'installe à côté d'Aaron. En silence je sors mes affaires. Le plus discrètement possible, j'envoie le message promis à mon copain.
- Alors ? me questionne Aaron en chuchotant.
- Il m'a foutu un avertissement et je suis de corvée nettoyage et rangement des vestiaires et du terrain pendant 1 mois, je lui annonce blasé.
- Ça aurait pu être pire, tente de me rassurer mon meilleur ami et je sais qu'il a raison. Comme me l'a dit Parker, j'aurais même dû être suspendu ou viré.
Pas intéressé le moins du monde par le discours de la prof, sur je-ne-sais-quoi, Aaron me fait un résumé du match, en profondeur. Il me parle des nouveaux joueurs. Surtout de son petit protégé, Ethan. Il me vante ses mérites, à quel point il est doué, pour un mec aussi jeune. D'un oeil extérieur, on pourrait penser qu'Ethan a joué le match à lui tout seul. Aaron me fait rire à parler de quelqu'un comme ça.
- T'es carrément en admiration devant lui, je lui lance en rigolant. Dis-moi t'as craqué pour ce gars ou quoi ?
Je rigole discrètement à ma petite blague. Visiblement ce n'est pas le cas d'Aaron, qui a la tête baissée. Putain, c'est des rougeurs que je vois apparaitre sur ses joues et son cou ? Depuis quand mon meilleur ami rougit ?
- Rien...rien à voir, balbutie-t-il mal à l'aise.
Putain de merde ! Mon meilleur ami, Aaron, le gars le plus hétéro que je connaisse, craque pour un autre mec. Je le regard ahuri. Embarrassé, mon vis -à vis, tape nerveusement sur notre bureau.
- Aaron, je lui souffle pour avoir des explications.
- Putain je suis perdu mec, finit-il par soupirer contrarié. Tu sais que je te respect et tout et tout, mais ce mec est arrivé et bordel il a fait voler toutes mes certitudes.
Il me regarde avec détresse. Je sais ce qu'il vit. J'ai été dans son cas moi aussi. Je n'aurais jamais pensé me retrouver dans cette situation avec Aaron.
MlleLovegood
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top