Chapitre 23
Louis:
Samedi 13 Octobre 2018:
Les rayons du soleil qui passent à travers ma fenêtre, me réveille doucement. Je cligne plusieurs fois des yeux, avant de complètement les ouvrir. Un poids dans mon dos m'empêche de bouger, et un corps enveloppe le mien. Je fronce les sourcils, Noah n'est pas censé être avec moi. Il avait un match hier soir. Je ferme les yeux et me blottis contre son torse. Les souvenirs de la veille refont surface peu à peu. Paniqué par les images qui affluent derrière mes paupières, je tente de m'extirper des bras de Noah. Inconsciemment ou pas, il raffermit sa prise autour de mes hanches.
Mon coeur s'affole dans ma poitrine. À cause de moi, il a loupé un match important. Il a préféré me rejoindre plutôt que de jouer au foot. Cette nuit, j'ai cru avoir rêvé sa présence. Je souhaitais tellement le voir et le sentir près de moi, que j'étais persuadé que c'était mon subconscient qui l'avait imaginé. Mais c'était bien réel. Noah est bien là, avec moi. Quelque chose traverse mon corps à cette pensée, mon sang afflue. Une chaleur s'infiltre et fait vibrer mon bas ventre.
Il tient à moi au point de tout abandonner pour me rejoindre, parce que j'avais besoin de lui.
Je gesticule et fais volte face. Je pose mon front contre son coeur. Mes mains glissent sous son tee-shirt. J'ai besoin de toucher sa peau. Je remonte son haut afin d'avoir plus de contacte avec lui. À cet instant, il n'existe plus rien. Même si des visions d'hier apparaissent, dès que je touche Noah, elles s'évaporent.
- J'aime être réveillé de cette façon, murmure Noah, la voix ensommeillée.
Je lève les yeux pour tomber sur son visage. Ses paupières sont closes, un sourire est présent sur ses lèvres. Il a l'air apaisé, serein et cela me calme également. Ses pupilles marron rencontrent les miennes.
- Salut, me dit-il à deux centimètres de mon visage.
- Salut, je lui réponds à mon tour en comblant l'espace entre nos deux bouches.
Je frisonne des pieds à la tête en l'embrassant. Il a le don de me prendre dans ses bras comme si il avait peur de me faire mal, avec tant de délicatesse. On ne m'avait jamais enlacé comme Noah le fait. Nos langues ne tardent pas à se retrouver. Mais ce matin j'ai besoin de plus. Après les évènements d'hier, j'ai besoin de me perdre avec Noah. De notre connexion si particulière pour tout oublier, ne serait-ce que pour quelque instant.
D'un mouvement de bassin, je nous change de position. Noah se laisse étrangement faire. Je me retrouve au dessus de lui. Je prends le bas de son haut et lui remonte. Noah comprend ce que je veux faire, il me sourit et lève les bras au dessus de sa tête. Je m'empresse de lui retirer. Chose faite, je replonge sur ses lèvres. Je laisse mes mains caresser chaque parcelle de son torse. Je le sens frémir sous mes doigts. Empressé de ne faire plus qu'un avec lui, je dévie mes lèvres dans son cou. Je continue mon chemin, le long de ses côtes et sur son ventre. Par endroit, je mordille sa peau et l'entendre gémir grâce à moi, est la plus belle chose au monde.
- Louis, grogne-t-il et en relevant mes yeux dans les siens, je vois l'hésitation passer.
- On parlera après, pour le moment j'ai besoin de toi Noah, besoin de ça. S'il-te-plais, je rétorque d'une voix suppliante.
En guise de réponse, Noah enlève mon pull. Je ferme les yeux en soupirant de soulagement. Il ne me repousse pas. Je frissonne lorsque nos épidermes se touchent. Mon corps entier entre en ébullition. Je déplace ma bouche sur sa poitrine et enroule l'un de ses téton autour de ma langue. Je veux lui faire ressentir tout ce que lui arrive à me faire vivre. C'est bouleversant de l'entendre gémir, de le voir trembler sous mes doigts. J'en perds la tête. Noah me fait perdre la tête.
Je me sens bien, uniquement, quand il me tient dans ses bras. Tout reprend vie, lorsqu'il me fait l'amour. Il me transmet toute l'affection qu'il a pour moi. Cette déconnection total du monde extérieur quand il est en moi, est un besoin vital. Je voudrais que cela ne se termine jamais. Il rallume la flemme de mon être.
Avec Noah, je n'ai plus besoin d'aller courir pour évacuer. Je ne ressens plus l'envie de fumer. Noah est devenue ma drogue.
Mon esprit est vaporeux. J'ai la tête qui tourne sous le plaisir. Entre ses mains, je ne suis qu'une poupée de chiffon. Je ne suis même pas sûr de ce que je dis. Je sais juste que je le supplie en continue. Ses doigts dans mon intimité, me torture de la plus belle des façons. Je tremble de plaisir. Le regard que Noah pose sur moi, me fait vibrer.
Je le caresse de partout. C'est si bon de le retrouver de cette manière. Si j'avais su toutes les sensations qu'il me ferrait vivre, je lui aurais dit bien plus tôt que je voulais passer au niveau supérieur dans notre relation. Au lieu d'attendre presqu'un mois. Nos lèvres se dévorent littéralement.
Je lâche un cris lorsque Noah me pénètrent avec son membre. Ce lien qui se crée lorsque nos corps ne font plus qu'un, me fait monter les larmes aux yeux. Je n'ai rien connue d'aussi bon. Je m'accroche à lui, tire ses cheveux, mord la peau de son cou pour camoufler mes gémissements, bruyants. Mes jambes ne lâchent pas ses hanches, je les entoure avec force. Je ne complexe plus de lui montrer mon corps. Noah a le don de me rendre beau à ses yeux.
Mon copain me pilonne avec douceur. Il me masturbe avec le même rythme que ses coups de reins. Mes mains attrapent ses fesses pour le rapprocher encore plus de moi, lui intimant silencieusement d'accélérer la cadence. En touchant ma prostate, Noah emporte tout sur son passage.
Le coeur au bord de l'explosion, le corps trempé de sueur, la respiration coupée, je jouis sur mon ventre. Noah est dans le même état que moi. Il se laisse tomber à mes côtés, sans enlever ses mains de mes hanches. Il niche sa tête dans le creux de ma nuque.
- C'était incroyable, me souffle-t-il la voix rauque et essoufflé.
À court de mot pour décrire ce qu'il vient de se passer, je hoche positivement la tête. Nous restons quelque instant immobile, sans prononcer la moindre parole. Nous laissons la pression s'évaporer. La tête encore pleine de brouillard, je remarque à peine Noah se lever et revenir. Je sens juste de l'humidité sur mon ventre. Je comprends que mon copain est en train de m'essuyer.
Difficilement, je me re-connecte à la réalité. Noah me sourit en me caressant la joue, allongé sur le flan à ma gauche Je remarque que mon copain m'a enfilé un caleçon propre. Je ne l'ai même pas vu, ni senti faire. Les yeux doux avec lesquels il me regarde veut tout dire. Maintenant, il est temps de parler. Je soupire en fixant le plafond.
Par où commencer ? Il y a tellement de chose à dire.
Noah prend ma main dans la sienne, avant de l'apporter à ses lèvres, embrassant le dos de celle-ci. Il me soutient. Nous gardons nos doigts entrelacés.
- Hayden et Gabriel m'ont toujours dis que la communication était primordial dans un couple, je commence peu serein. Parler est nécessaire.
- Ils ont raison, me répond Noah en voyant que je n'ajoute rien.
- Docteur Magnin ne l'a confirmé hier. Elle m'a dit que je devais te parler, parce que tu es mon petit-ami, j'enchaine et de ma main libre je frotte l'ongle de mon index contre les cuticules de mon pouce.
- Tu sais que tu peux tout me dire mon ange. Je serai là, affirme -t-il en déposant un nouveau baiser sur ma main.
Je me pince la lèvre en acquiesçant. Mon tique nerveux s'accentue et je m'acharne sur mon épiderme. Noah remarque mon geste et attrape ma main pour la glisser dans la sienne. Je sais qu'il est sincère. J'ai douté de lui, il y a quelque temps mais aujourd'hui ce n'est plus le cas.
- Si j'ai voulu qu'on fasse l'amour avant de parler, je reprends en fuyant son regard, c'est parce que lorsqu'on le fait, je ne pense à rien d'autre. Il n'y a plus que toi et moi. Tu es mon échappatoire Noah et j'ai besoin de ça pour oublier tout le reste.
- Je crois que je l'avais deviné, me répond-t-il d'une voix douce.
- Je ne veux pas que tu pense que je me sers de toi ou quelque chose dans le genre. J'aime quand on fait l'amour, je lui assure.
- Je sais Louis et je ne le ressens pas comme ça. Tu n'as pas à t'inquiéter et puis, si c'est de cette façon, tu peux te servir de moi quand tu veux.
Sa plaisanterie nous détend tout les deux. Je prends une grande inspiration avant de poursuivre.
- J'ai l'impression d'avoir beaucoup de démons en moi, je lui avoue dans un murmure. Et ça me fais peur. J'ai peur de beaucoup de chose. En commençant par te voir partir.
- Louis je t'ai promis que...
- Je sais, je le coupe. J'ai confiance en toi Noah, je ne te remets pas en cause. C'est juste que dans mes moments de faiblesses, je me dis, qu'un jour tu vas en prendre marre de moi et m'abandonner. Que je n'irais jamais mieux et que tu te lasseras d'essayer. J'ai peur de ne pas être assez bien pour toi.
- Mon ange... souffle Noah émue, il passe une main tendre sur mon front pour décaler mes cheveux.
- Et je sais que c'est égoïste de ma part de t'enfermer de cette relation. Tu es trop jeune pour être avec quelqu'un comme moi. Tu es tellement plein de joie de vie, tu...
- Stop ! m'ordonne-t-il et je vois ses yeux se remplir de larmes. Je t'interdis de dire que tu « m'enferme » dans notre relation. Je l'ai choisi, tout comme je t'ai choisi Louis. Ne dis jamais plus que tu n'es pas assez bien pour moi. Ne te dénigre pas de la sorte. Je sais une chose, je te veux toi et personne d'autre. J'accepte tout de toi, parce que je t'aime. Tu es comme tu es mon ange et je ne veux pas que tu change pour moi. Tout ce fera avec ton rythme.
J'ai une boule dans la gorge qui m'empêche de lui répondre. Ses mots me touchent. Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter un copain comme lui ? Je ne veux pas le perdre et pour ça, je ferais tous les efforts du monde. Comme je suis incapable de trouver les bonnes paroles, je pivote sur le côté, pour l'embrasser. Je reste sur le flanc, la tête sur son sternum, pour continuer à lui parler, après avoir ravaler ma salive.
- J'ai peur d'arriver à être heureux sans Hugo, je lâche dans un murmure à peine audible.
- Je sais, se contente de dire Noah pour m'incité à poursuivre mon explication.
- Il m'a laissé une liste de chose à faire, je lui dis même si c'est inutile car il l'a déjà vu. Il y a des choses que je ne veux pas faire sans lui. Docteur Magnin dit que je ne dois pas me sentir coupable d'avoir envie d'essayer, puisque c'est Hugo lui-même qui me les a demandé. Mais dans la réalité c'est différent. Je suis terrifié à l'idée de faire ma vie sans lui, avec moi.
Noah essuie avec son doigts une larme qui s'est échappée de mon oeil. Je sens un poids s'enlever de ma poitrine à mesure que je lui parle. Ma psy avait raison de me conseiller de parler avec Noah. Il est mon petit-ami, il est là pour moi. Il m'écoute, me comprend.
- Il fera toujours partit de toi Louis. Je te le répète mon ange, tu dois faire les choses à ton rythme. Petit à petit. Ce que tu te sens capable de faire ou non. Ce n'est pas parce que tu vas te sentir bien à un moment donné, que tu vas en oublier Hugo pour autant.
Ses paroles rejoignent celles de mon médecin. C'est ce qu'elle essaye de me faire comprendre depuis le début de mes séances. Hugo sera toujours une partie de moi, quoi que je fasse. Et que ce n'est pas parce que j'essaye de reprendre une vie « normal », que mon frère va disparaitre. Mais c'est dur à accepter. Pourtant, comme l'a dit Noah, petit à petit, je remplis les points de la liste d'Hugo. Comme le numéro sept.
7: N'aie pas peur de t'attacher aux gens.
Malgré toutes mes réticences, j'ai laissé Noah rentrer dans ma vie et avoir une place importante. J'ai besoin de lui pour avancer. Pour aller mieux. C'est grâce à lui que j'ai réussi à faire ce chemin.
- J'ai l'impression de le trahir si je souris, par exemple. Parce que je n'ai pas le droit d'être joyeux alors que mon frère est mort. La douleur est toujours présente et elle ne diminue pas, je lui avoue.
- Je ne pense pas qu'Hugo le voit comme ça. Ne laisse pas ta douleur te dicter ce que tu dois faire, me dit-il en prenant mon visage en coupe pour que nos yeux se fixent. En me parlant de tout ça, tu as déjà fait un pas énorme en avant. Hugo serait fière de toi, je suis fière de toi. Continue à te battre Louis. Tiens pourquoi est-ce que tu n'essayerais pas de renouer avec Anna ?
Je fronce les sourcils à sa question. Comment connait-il Anna. ?Noah me lance un sourire espiègle.
- J'ai mené ma petite enquête avant que l'on sorte ensemble. Donc je connais l'existence de cette fille, m'apprend-t-il.
- Heu...je...Anna est..., pris de court je me remets à bégayer comme un abrutit.
- Lundi, tu vas aller lui parler, me commande-t-il gentiment et j'acquiesce vaincu.
Tout n'est pas encore réglé. Il me reste d'autre bataille, comme mes parents mais avec Noah à mes côtés, je me sens plus fort. Noah me cerne comme personne d'autre. Il ne me juge pas. Avec lui, je peux être moi-même. Me laisser aller, sans avoir la désagréable impression, de trahir la mémoire d'Hugo.
- Maintenant explique moi ce que fait ce putain de paquet de cigarette sur le rebord de ta fenêtre ? me demande-t-il d'une voix dure et je pâlis ne m'attendant certainement pas à ça.
MlleLovegood
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