Chapitre 22
Noah:
Vendredi 12 Octobre 2018:
C'est l'effervescence dans le vestiaire. Nous sommes tous déjà en tenue. Aussi niais que cela puise paraitre, j'adore porter mon maillot, mon numéro correspond à l'anniversaire de Louis. Je me sens plus fort lorsque je le mets. C'est comme si il était avec moi. Je suis devenu complètement gnangnan. Bizarrement, ça ne me dérange pas. Pas lorsque cela concerne Louis.
Je regarde l'heure sur mon portable; 18H07. Mon copain a finit sa séance chez la psy. Je m'empresse de lui envoyer un message pour savoir comment il va. Je déteste ne pas être là, les jours où il a rendez-vous. Je sais qu'il peut en sortir brassé. Je suis soulagé en lisant sa réponse, il va bien. Dans sa façon d'écrire, je sais que c'est le cas.
Du coin de l'oeil je vois Aaron parlé à l'oreille d'Ethan, notre nouvel attaquant, en seconde. Le petit prodige que mon meilleur ami à découvert lors des sélections. Aaron prend vraiment son rôle de capitaine très à coeur avec le petit. Il l'encourage constamment, le rassure lorsque Ethan est stressé, comme avant chaque match. Si je ne connaissais pas mon meilleur ami, je jurerais qu'il en pince pour ce gars. Je ne l'avais jamais vu aussi attentif et attentionné envers quelqu'un.
Parker nous rejoint pour faire un topo du match. Revoir nos tactiques, rappeler le rôle de chacun. Il dessine le schéma de notre disposition sur le terrain pour re-expliquer où chaque joueur doit se placer et se déplacer. Nous avons une super équipe cette année. Avec le départ des anciens terminales, nous craignions de ne pas pouvoir retrouver d'aussi bon joueur mais nous avons eu tord. Nous avons découvert d'excellent éléments. Comme Craig, notre nouveau gardien, il ne laisse passer pratiquement aucun ballon dans ses cages. Notre groupe de défenseur est pas mal non plus, nous avons trouvé trois autres gars pour soutenir Erwin. Alors oui, je crois que cette année, on a toutes nos chances de remporter le championnat.
Nous avons encore un peu plus de vingt minutes avant d'aller sur le terrain pour s'échauffer. J'en profite pour vérifier mon portable, Louis n'a pas encore répondu à mon dernier message. Il doit être dans le bus. Quoi que vu l'heure, il devrait être rentré chez lui. J'essaye de ne pas m'inquiéter. Il est peut-être aller voir son frère, je sais qu'il lui rend souvent visite après ses séances.
La sonnerie de mon portable retentit dans les vestiaires. Je me jette dessus dans l'espoir que ce soit Louis. Mon coeur bat la chamade en voyant son nom apparaitre sur mon écran. Je m'empresse de décrocher en m'éloignant un peu, souhaitant que notre conversation reste privée.
- Allô, je lance tout excité.
- Noah ? me demande une voix inconnue et je commence à paniquer sérieusement.
- Oui c'est moi, je réponds sur la défensif. Peut importe qui c'est, il a intérêt d'avoir une bonne excuse pour utiliser le portable de mon mec.
- C'est Gabriel. Écoute, je sais que tu as un match ce soir mais on a un problème. Louis est en pleine crise de panique et il t'appelle en boucle. On ne sait plus quoi faire, m'explique-t-il et je sens mon coeur s'affoler dans ma poitrine.
- Comment ça en pleine crise d'angoisse ?
- Il nous a appelé tout à l'heure pour qu'on vienne le chercher. Il était dans une ruelle en pleure. Apparement il a vu la copine d'Hugo avec quelqu'un. On a réussit à le ramener chez lui mais il te réclame. On n'arrive pas à le calmer.
Je me laisse tomber sur le banc. Mon Louis. Je frotte mon visage pour chasser les images de mon copain, pleurant dans une rue, tout seul. Putain et moi pendant ce temps, j'étais tranquillement assis, à écouter mon coach nous parler. Je ne peux pas aller jouer tranquillement mon match, en laissant mon copain comme ça. Je perçois des pleures derrière Gabriel et me dire que ce sont ceux de Louis, me brise le coeur.
- Je me débrouille pour partir et j'arrive. Je serais là dans une heure trente maxi, j'annonce à Gabriel en me relevant.
- Merci Noah. Pardon de t'empêcher de jouer mais il a vraiment besoin de toi, me dit-il et je sens dans sa voix qu'il est inquiet.
- Rien n'est plus important que lui.
Nous raccrochons sur ma dernière phrase. Hors de question que je reste là. Je me relève pour rejoindre les autres joueurs et annoncer à Aaron que je dois partir sur le champ. En arrivant, mon meilleur ami lève les yeux vers moi. Il se redresse et m'envoie un regard inquiet. Il a compris que quelque chose ne va pas. Je lui fait un signe de tête pour qu'il me suive. Nous nous éloignons un peu des autres
- Qu'est-ce qu'il y a ? me questionne-t-il dès que nous sommes à l'abris des oreilles indiscrètes.
- J'ai reçus un appel. Louis ne va pas bien du tout, je lui avoue en frottant mes yeux. Je sens que je peux craquer d'un moment à un autre.
- Merde, souffle Aaron.
- Il faut que j'aille le retrouver. Je ne peux pas le laisser comme ça Aaron. Putain, je l'entendais pleurer et c'était horrible d'être là sans rien pouvoir faire, je continue une boule d'angoisse dans la gorge.
- Tu veux partir le rejoindre et zapper le match ?
- J'ai besoin de le rejoindre.
Mon meilleur ami soupire et regard l'équipe. Il ne peut pas me forcer à jouer. Il ne me ferait pas ça. Au bout d'une seconde, qui me parait être une éternité, il finit par hocher la tête, en posant un autre long soupire.
- Tu sais que j'aime beaucoup Louis et ce serait carrément cruel de le laisser comme ça, pendant que tu joue. Je sais aussi que tu ne pourras pas être au top sur le terrain si ton esprit est accaparé par ton copain. Alors Ok va le rejoindre mais No, avec tout le respect que je dois à ton mec, ça ne doit pas être comme ça à chacun de nos match. Parker ne va pas l'accepter tout le temps, me dit-il et je souffle de soulagement.
- Merci Aaron.
- C'est normal, me rassure-t-il en tapant mon épaule. Vas-y, je m'occupe de Parker.
- Je te revaudrais ça mec, je lui réponds en courant vers mon sac pour le récupérer.
- J'y compte bien ! s'exclame mon meilleur ami, Calvin prépare-toi, tu joue ce soir.
J'ignore les regards interrogatifs de mes coéquipiers. Je prends mon sac de sport et sors du gymnase en courant le plus vite possible. Parker va me tuer d'être parti comme ça, sans le prévenir. Il va certainement me mettre sur le banc de touche pour le prochain match. Pour le moment j'en ai rien à foutre, il peut bien me suspendre pour la saison entière, je serais parti quand même. Louis est devenu ma priorité. J'ai juste une pensée pour mon meilleur ami qui va devoir gérer le coach et tout prendre à ma place.
En traversant le parking, j'envoie un message à Gabriel pour le prévenir que je serais là dans une heure maximum. Putain, on ne pouvait pas jouer à domicile ! Je m'empresse de monter dans ma voiture et de démarrer. Je ne perds pas une seconde de plus pour partir. Malgré mon empressement, je tente de faire attention sur la route. Ce n'est pas le moment qu'il m'arrive quelque chose sur le trajet. Je ne serais d'aucune aide à Louis et il ne me le pardonnerait pas.
Plus je roule et plus le stresse monte en moi. Je ne sais pas dans quel état je vais retrouver mon copain et j'appréhende. J'ai compris une chose avec Louis et notre couple. Il fait partit de mon équipe à présent. Et nous avons une règle fondamentale, on ne laisse jamais un coéquipier à l'abandon.
J'approche de sa rue, le coeur battant à toute rompe. En me garant devant chez lui, je constate que j'ai mis une heure pour venir. Je sors en furie de ma voiture et cours jusqu'à la porte d'entrée de mon copain. Je ne prends pas le temps de frapper et entre directement dans la maison. Flor arrive à mes pieds en jappant. Comme si elle savait ce qu'il se passait, la chienne me lèche la main avant de partir en direction des escaliers. Je la suis en vitesse.
Avant d'arriver devant la chambre de Louis, je vois Gabriel en sortir. Son visage inquiet et ses yeux rouges ne me dissent qu'il vaille.
- Tu es là Noah, merci, me dit-il en laissant échapper une larme.
- Bien sûr. Où est-il ? je m'empresse de lui demander en avançant vers la porte.
- Hayden l'a couché. Il s'est finalement endormit, m'apprend-t-il.
J'ouvre la porte le plus doucement possible pour ne pas réveiller mon copain. Je repaire directement Louis, encore habillé, allongé sur son lit. Hayden est assis à côté de lui, un regard protecteur sur mon copain. En me voyant, il me fait un signe de tête avant de se lever, pour me laisser la place que je m'empresse de récupérer. Il rejoint son mari et le prend directement dans ses bras. Même Hayden est rongé par l'émotion.
Je tourne la tête vers mon copain. Son visage est rouge. Ses joues portent les tracent de ses larmes. Je passe une main dans ses cheveux. J'embrasse son front avant de demander au couple de me suivre en dehors de la chambre.
- Qu'est-ce qui c'est passé exactement ? je les questionne une fois sortis. Ils se jettent tous les deux un regard.
- Il m'a appelé, me dit simplement Hayden.
- Il était en pleine crise de panique, continue Gabriel à la place de son mari. Quand on est arrivé, on l'a trouvé couché au sol. Il est tombé dans les pommes après sa crise. On l'a réveillé et ramené chez lui. Quand il a repris connaissance, il n'a pas cessé de t'appeler.
- Putain, je souffle en frottant mon visage. Au téléphone tu m'as parlé de la copine de son frère...
- Oui. Hugo sortait avec une fille, avant de... Apparement il l'a vu avec un autre garçon. Ce qui a du déclencher sa crise, m'apprend Gabriel.
Je plaque une main devant ma bouche, pour retenir un soupire. Le pire dans tout ça, c'est que les jeunes mariés semblent habitués à gérer les crises de Louis. Ils savaient quoi faire. Je comprends que ce n'est pas la première fois qu'ils doivent le faire, loin de là.
- Les crises comme ça lui arrive souvent ? je me risque à demander.
- Avant oui, mais il n'en avait pas refait depuis qu'il te connais, me répond Gabriel peiné.
- C'est de ça que tu me parlais la dernière fois ? j'interroge Hayden.
Il hoche la tête et je lâche une injure. Gabriel pose une main réconfortante sur mon bras. Je me pince l'arrête du nez et ferme les yeux. Une mauvaise manie que j'ai lorsque je veux m'empêcher de pleurer.
- Merci d'être venu Noah. Même si Louis dort, il a besoin de toi à ses côtés, surtout quand il va se réveiller, me dit sincèrement Hayden.
- Je te l'ai dis, il est tout pour moi. Je ne pouvais pas rester au match, je lui réponds touché par ses mots.
- On te laisse prendre soin de lui alors. On te rappelle demain pour avoir des nouvelles, m'annonce Gabriel.
Je les salue et les regarde partir. Heureusement qu'ils étaient là, tous les deux. Je n'imagine même pas le résultat, si il n'avaient pas été présent. Les conséquences auraient pût être désastreuses. Je les remercie infiniment. Je comprends mieux Louis, quand il me parle d'eux et de l'importance qu'ils ont dans sa vie.
Je rentre dans la chambre de mon copain. Je quitte mes baskets et le rejoint sur le lit. J'encercle son corps du mien. Je le garde à l'abris, à l'intérieur de mes bras. Tout en caressant ses cheveux, je réfléchis à la suite. J'ai peur que sa crise revienne lorsqu'il émergera et se rappellera de la veille. Il y a des moments où je pense qu'il devrait s'éloigner de tout ça.
Peut-être que c'est ça la solution. Je sais que mon copain ne pourra jamais être bien dans sa vie mais il est de mon devoir d'essayer. Et si je l'emmenais loin d'ici pendant quelques jours ? C'est bientôt les vacances et je pense que ça lui fera le plus grand bien de partir. C'est décidé, je vais trouver une destination pour nous deux. Il a besoin de changer d'air, de ne plus penser constamment à ce qu'il se passe chez lui. Il ne lui reste plus qu'à accepter de quitter son frère pour quelques jours.
MlleLovegood
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