Chapitre 16

Noah:

Lundi 1er Octobre 2018:

Je sais que je porte un regard septique sur mon petit-ami. En le voyant ce matin au lycée, je l'ai trouvé changé. Il avait l'air apaisé, plus serein. J'ai encore un doute si c'est un masque ou pas. Je l'ai observé toute la journée. Ses cernes sont moins grosses, signe qu'il a du passer, enfin, une bonne nuit. Le midi, nous nous sommes vus en vitesse, avant qu'il ne parte manger. Il m'a embrassé et soufflé que nous en parlerons ce soir. En tant que capitaine de l'équipe, je suis « obligé » de me montrer les lendemains de match, surtout ceux gagnés. Alors je n'ai pas pu rester pendant toute la pause avec lui. À mon plus grand regret. Je préfère passer mon temps avec lui, qu'avec des hypocrites que je ne peux pas me voir.

Comme tous les soirs que nous avons de libre, c'est à dire sans mes entraînements, nous les passons ensemble. Un bras autour de ses épaules, pendant qu'il boit son chocolat chaud, nous marchons. Moi aussi, j'ai besoin de lui avouer quelque chose. Pendant ce week-end, j'ai parlé avec Aaron. Il souhaite que je parle de ma relation au reste de l'équipe. Pour mon meilleur ami, je n'ai aucune raison de me cacher. Surtout que cette année, les nouveaux joueurs semblent différents. Le coach, Aaron et moi, les avons choisi avec soin.

Depuis notre départ du lycée, Louis me pose des questions sur mon week-end. Il fait attention à ne pas me laisser le temps de le questionner à mon tour. J'ai compris son petit manège, alors j'attends qu'il soit prêt à m'en parler de lui-même. Depuis bientôt un mois que je le connais, j'ai appris à comprendre comment fonctionne mon copain.

- Mes parents sont rentrés dimanche, me dit-il enfin, en basculant sa tête contre mon épaule.

Je le regarde surpris. Ses parents sont un sujet tabou habituellement. Du peu qu'il m'en a parlé, je sais qu'il est très en colère contre eux. Mais là, son visage est détendu.

- Oh, je souffle simplement, pris de cours, ne sachant pas quoi dire d'autre.

- J'ai pu leur parler et on s'est expliqué, continue-t-il imperméable à mon manque de réaction.

- Et qu'est-ce qui c'est passé ? je lui demande.

Il me raconte sa soirée avec ses parents. Je reste sur le cul, littéralement lorsqu'il m'avoue que sa mère a passé le dernier mois en hôpital psychiatrique. La discussion avec ses parents, a eu l'air de lui avoir fait du bien. Je suis content pour lui, sincèrement. J'espère juste que cela va durer. Je sais comment peut réagir Louis. Un jour il va bien, il se sent à déplacer des montagnes et un autre, il va rester dans son lit à pleurer. Je ne veux surtout pas le blesser en lui faisant remarquer, alors je me tais. Je le prend comme il est et l'aide quand ça ne va pas.

- Maman pense que l'on devrait aller voir la psy qui s'occupait d'Hugo, m'apprend-t-il en baissant les yeux gêné.

- Tu pense que ça peut t'aider ? je le questionne, je refuse pour le moment de lui dire ce qu'il doit faire. Notre couple est trop récent pour ça.

- Oui, je pense. De toute façon je n'ai plus rien à perdre. Qu'est-ce que toi, tu en pense ? me demande-t-il et je suis surpris par sa question.

Nous nous arrêtons de marcher. Il me regarde droit dans les yeux, son corps toujours pressé contre le mien. Je ne veux pas qu'il se méprenne, je m'intéresse à sa vie et à son bien-être. Seulement Louis reste très fragile et sensible. Il a constamment besoin de soutien, même si il ne le dit pas clairement. Et je devine par sa question que c'est le cas actuellement. Il veut savoir si je continuerais à le soutenir, si il va voir un médecin. Parce que c'est un premier pas pour lui et il admet qu'il a besoin de l'aide d'un spécialiste.

- Tu devrais y aller. Effectivement, ça peut que te faire du bien, je me lance incertain.

Louis hoche plusieurs fois la tête. Je retiens un soupire de soulagement, il n'est pas vexé. Je suis presque surpris lorsqu'il pose ses lèvres sur ma joue, pour déposer un baiser léger, doux.

- Merci, souffle-t-il contre ma peau.

- Je serais toujours là pour toi Louis et je veux ce qu'il y a de meilleur pour toi, je lui dis en souriant.

Il ferme les yeux et frotte son nez dans le creux de ma nuque. Il est ému, je l'ai vu dans ses yeux, avant qu'il abaisse ses paupières. Je passe mon deuxième bras, autour de sa taille pour le serre encore plus contre moi. Je suis fière de lui. Ce n'est pas une décision qui a du être simple à prendre pour lui. Je savais qu'il était fort.

C'est lorsque je le tiens dans mes bras, comme maintenant, que je souhaite pouvoir faire la même chose de partout. Au lycée, j'ai besoin de l'embrasser, lui montrer mon affection. Je ne dis pas que nous devons être collé H24 ensemble mais j'ai besoin de nos moments de tendresse plus souvent. Et avec le recul, je me rends compte, que je n'en ai rien à faire du regard des autres. Je sais que mon meilleur ami sera toujours là pour m'épauler et c'est l'essentiel. Le coach ne me virera pas de l'équipe parce que je sors avec un mec. Et je sais que le reste des joueurs continuera de me respecter. Je m'en contre fou des autres lycéens. Je souffle un bon coup, pour me donner du courage.

- Je sais que l'on avait dit qu'on gardais notre relation entre nous, je commence la voix stressé, Louis relève la tête et je me racle la gorge avant de continuer, mais je n'ai plus envie que l'on se cache.

Louis souffle avant de reculer. Je n'aime pas trop le voir s'éloigner de moi. Je me pince la lèvre inférieur, regrettant d'avoir parlé de ça si tôt dans notre couple. Louis m'a pourtant répété qu'il souhaite prendre son temps. Il ne veut pas que les autres me jugent de sortir avec lui. J'ai beau lui répéter que je m'en fiche, il ne veut rien entendre. Aujourd'hui c'est différent, je vais tenir bon. Je ne suis pas totalement égoïste, je sais la deuxième raison du pourquoi du comment, Louis est réticent. Il ne veut pas que les gens le regardent et parlent de lui doublement. Il ne supporte pas ça.

- Je ne sais pas Noah, finit-il par dire en fuyant mon regard.

- Je sais de quoi tu as peur Louis mais je serais là, je tente en m'approchant de lui.

Il tourne la tête vers moi et soupire. Depuis deux semaines que nous sommes en couple, je lui ai prouvé que je ne l'abandonnerais pas, même dans les moments difficiles. Si jamais au lycée, quelqu'un essaye de s'en prendre à Louis, je le défendrais. Je ne laisserais personne lui faire du mal.

- Je ne suis pas aussi fort que toi, réplique-t-il.

- Bien sûr que si ! je m'offusque, ne supportant pas lorsqu'il se rabaisse.

- Personne n'osera te chercher toi, tu es le capitaine de l'équipe de foot mais moi..., me contre-t-il sans finir sa phrase.

- Et personne n'osera s'en prendre au petit-ami du capitaine de l'équipe de foot, justement. J'y veillerais, je rétorque.

Nouveau soupire de sa part. Pour le rassurer, je serre son corps contre le mien. Il hésite encore. Ses sourcils sont froncés et il pince ses lèvres. Je veux juste pouvoir embrasser et câliner mon copain quand j'en ai envie. Peut-être que je lui en demande trop. Il vient tout juste de faire un grand pas en avant dans sa vie. Je ne dois pas le brusquer mais j'en ai marre de devoir me cacher.

- J'ai peur que tu partes, si jamais on s'en prend à nous, m'avoue timidement Louis, la tête contre mon coeur.

Je ne suis pas offensé. Louis a peur de l'abandon et avec ce qu'il vie, je ne peux pas le blâmer. Il y a un moment où les mots ne suffisent plus, seul les actes comptent. J'ai déjà promis à Louis que je ne le lâcherais pas. Il n'a pas besoin d'une autre promesse mais de faits.

- Non, je resterais. C'est ce qui était déjà prévu entre nous, tu te rappelle de ma promesse ? je lui demande et Louis hoche la tête pour m'affirmer qu'il s'en souvient. Je ne laisserais personne s'en prendre à toi.

- Tu es sûr ? insiste-t-il à voix basse.

- Oui. Je veux juste que l'on puisse être comme tous les autres couples, ne plus se cacher.

Louis se redresse et je vois dans ses yeux, qu'il a capitulé. Je me penche vers lui, le sourire aux lèvres. Je l'embrasse tendrement. J'aime sentir ses lèvres contre les miennes. Il est si doux dans ses gestes. Louis me rend tellement heureux. Depuis que nous sortons ensemble, je me sens revivre. Je veux qu'il ressente la même chose que moi. Nous avons beaucoup avancé tous les deux. Nous arrivons à communiquer, sans honte. Je lui confie presque tout et inversement. Les seuls choix pour lesquelles, je ne me vante pas, c'est mes relation de cet été. Parce qu'elles ne sont pas importantes, elles ne comptent pas. À côté de Louis, ce n'était absolument rien. Je ne peux pas revenir sur mon passé, même si je le voudrais. Je peux juste faire en sorte que Louis ait confiance en moi.

- Je n'ai pas honte de notre couple, me dit Louis après notre baiser.

- Je le sais très bien, je le coupe surpris.

- J'ai peur d'être trop faible et de ne pas supporter les remarques des autres, même si je dis n'en avoir rien à faire, continue-t-il gêné.

- Et je te le répète mon ange, je le voix rougir face au surnom que je lui donne depuis quelque temps, je remettrais directement en place si quelqu'un essaye.

Il semble un peu rassuré. Justement, vu que nous ne nous cacherons plus, je pourrais prendre soin de lui, constamment. Le garder près de moi. Cela peut sembler malsain et un poil possessif, ce que je suis, mais j'ai de plus en plus de mal à rester loin de lui. Parce que merde, je suis amoureux de lui. Je ne savais pas ce qu'aimer voulait dire mais Louis me fait découvrir le sens de se verbe. Même si je n'ai pas encore osé lui dire, je fais en sorte qu'il le comprenne.

- Avant de t'embrasser dans les couloirs, je préfère en parler à l'équipe d'abord. Je ne veux pas qu'ils l'apprennent comme ça, je veux leur dire moi-même, je le préviens.

Une pointe d'angoisse voile ses yeux mais il accepte. Soulagé qu'il ait, enfin, accédé à ma requête, nous repartons. La nuit commence à tomber et il fait froid. Sur le chemin du retour nous parlons de l'interview qu'il doit faire avec Aaron et moi demain. Il appréhende de rencontrer mon meilleur ami et de parler avec lui. Je ne lui ai pas raconté mon « engueulade » avec Aaron. Je ne veux pas que cela crée une tension entre eux alors que mon ami accepte notre relation.

- Tu me fais faire de ses choses, souffle Louis en secouant la tête.

- Bizarrement, je ne me sens pas coupable. D'ailleurs, ce n'est pas finis, j'ai encore plein de chose en tête, je ris en déposant un baiser sur son front.

- J'ai deux fois plus peur maintenant, se plaint-il.

Je l'embrasse tout en passant mes bras autour de ses reins pour le soulever. Il pousse un cri contre ma bouche. Louis est beaucoup plus léger et petit que moi. Le porter est chose facile. Je le garde en hauteur, dans mes bras, jusqu'à ma voiture. J'aime l'avoir contre moi. Il a vite renoncé à se débattre.

Après une énième baiser, je le laisse repartir chez lui. Toujours avec un pincement au coeur. Je ne sais pas comment il se sent une fois seul et ça m'angoisse. Je n'aime pas, j'ai l'impression de l'abandonner.

Installé dans mon lit, j'envoie un message groupé à l'ensemble de l'équipe, leur signalant que je dois leur parler à la première heure, demain matin au lycée. 

****

Je suis beaucoup plus stressé que je l'imaginais. Avoir dix personnes le regard fixé sur moi, est déstabilisant. Je marche en long et en large dans les vestiaires, en jouant avec le bout de mes doigts. Ce geste me fait penser à Louis. Je souris et penser à lui me donne du courage. C'est pour nous que je fais ça.

- Bon les gars, j'ai quelque chose à vous dire, je commence peu serein mais le regard encourageant d'Aaron m'aide à continuer. Je sors avec quelqu'un.

- Oh c'est super pour toi mais en quoi ça nécessite une réunion d'urgence ? m'interroge Erwin.

J'accroche le regard de mon meilleur ami, il hoche la tête. Je souffle un bon coup avant de me lancer.

- Je sors avec un mec, je lâche.

Je vois plusieurs expression passer sur les visages de mes coéquipier. Hier, j'étais sûr de moi mais aujourd'hui devant eux, je ne suis plus sûr de rien. Il y a un moment de blanc après leur exclamations de surprise. Je dois me montrer fort, après tout je suis capitaine, merde !

- Je ne vous dis pas ça pour avoir votre approbation mais pour que vous le sachiez. Je ne veux plus me cacher, je leur dis.

- D'accord, de toute façon on s'était dit que les erreurs de l'année passée ne devaient pas recommencer, réplique Donovan et je soupire de soulagement.

- Grave, donc bon si t'es heureux et tant que tu continue d'être doué au foot, c'est l'essentiel, enchaine Austin en rigolant et j'esquisse moi aussi un sourire.

Je vois les autres hocher la tête. C'est dur de savoir ce qu'ils pensent, étant donné que je ne les connais pas assez. D'ailleurs, même si ils ont quelque chose contre, ils n'oseront pas le dire. Vu que la majorité sont en première, seul Ethan, notre nouveau attaquant est en seconde, ils ne veulent pas contrarier les anciens de l'équipe et prendre le risque d'être viré. Décidément j'adore ma nouvelle place. Nous tenons les reines.

- En fait qui c'est ? finit par me demander Erwin.

- Louis Hamilton, je leur apprends la tête haute.

Mes amis écarquillent les yeux suite à mon annonce mais aucun ne fait de remarque. Aaron s'approche de moi et tape mon épaule, amicalement. Les autres ne tardent pas à faire de même. Ils me répètent tous, que cela ne change rien. Certains m'avoue qu'ils ne me pensait pas bi. Encore une fois, je ne sais pas si cela est sincère ou pas mais pour le moment, je m'en fiche. Tout ce que je vois, c'est que je pourrais enfin m'afficher avec Louis. Je sais très bien que si un membre du lycée, essaye de dire quoi que ce soit sur Louis et moi, mes amis le remettront en place.

MlleLovegood

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top