Noah:

Lundi 17 Septembre 2018:

Je me réveille de bonne humeur aujourd'hui. Je déborde d'énergie, tout ça grâce à la fantastique journée que j'ai passé hier, en compagnie de Louis. Nous sommes officiellement ensemble. Je n'en reviens toujours pas, que ce soit lui, qui me l'ait demandé. Un sourire béa et totalement niais ne me quitte plus.

En arrivant dans la cuisine, j'ai la surprise de voir mes parents assis à table. C'est à marquer d'une croix rouge dans le calendrier, tellement c'est rare de tous nous retrouver pour le petit déjeuner.

- Bonjour fils, me salue mon père et ma mère m'envoie un sourire rayonnant.

- Papa, maman, je leur lance en prenant place autour de la table.

J'ai à peine le temps de m'assoir, que mes deux soeurs déboulent à une vitesse folle dans la pièce. Lorraine passe à mes côtés pour poser une assiette devant moi, j'en profite pour déposer un baiser sur sa joue.

- Tien, un revenant, me dit Jade en rigolant.

Je lui lance un regard noir. J'ignore les regards posés sur moi mais c'est sans compter sur mes curieuses de soeurs, pour continuer sur la lancée.

- Oui, tu étais où hier ? Quand je me suis levée, tu étais déjà partis, enchaine Claire avec un sourire malicieux.

Je retiens un soupire. Elles sont obligées de parler de ça, devant nos parents ? Bien sûr Jade me lance un regard subjectif. Je n'ai pas besoin de répondre pour qu'elle sache que je suis parti avec Louis. Je pourrais avouer que je suis sorti avec lui mais mes parents vont me poser des questions et je refuse de leur mentir. Il est hors de question que je qualifie Louis de simple ami. Je ne vais pas leur faire mon coming out au petit déjeuner.

- Les filles, votre frère est assez grand pour faire ce qu'il veut sans vous devoir des comptes, interviens ma mère à mon plus grand bonheur.

Petit sourire de vainqueur à l'intention de mes soeurs ! Je n'aime pas cacher des choses à ma famille mais bien que j'aime mes parents, je ne me sens pas assez proche d'eux pour leur parler de ma vie sentimental. Et Claire, et bien c'est Claire. Si je lui disais, elle s'empresserais de le répéter à ses copines, qui elles, le diraient à tout le lycée. Louis m'a bien fait comprendre qu'il désire que notre couple reste entre nous. Pour le moment. De mon côté, je suis d'accord avec lui. Tant que l'équipe n'est pas complète et que je ne suis pas sûr à cent pour cent que je peux leur faire confiance, je ne dirais rien. 

Avant de partir, j'embrasse mes parents, Jade et Lorraine. Claire est déjà prête à partir et m'attend devant ma voiture. Je m'installe derrière le volant et démarre sans plus attendre. Je veux éviter les questions de ma soeur le plus longtemps possible. Et je croise les doigts pour qu'elle n'en parle pas devant Aaron, je veux lui annoncer moi-même. Vu la façon dont nous nous sommes quittés samedi, j'ai deux mots à dire à mon meilleur ami.

Je me gare devant chez Aaron, qui patiente sur le trottoir. Je déverrouille la voiture pour qu'il puisse monter. Je fixe un point devant moi pendant que mon ami monte à l'arrière.

- Salut, lance-t-il incertain et un peu honteux.

- Salut, je réplique et je ne peux pas m'empêcher d'être sec.

Je sens l'interrogation dans les yeux de Claire mais je l'ignore. C'est entre Aaron et moi et j'attendrais que nous soyons que tous les deux pour lui parler. Ma soeur n'a pas besoin de savoir.

Le trajet jusqu'au lycée se fait dans un silence presque religieux. Même Claire a bien compris que ce n'est pas la peine de parler. L'ambiance est électrique. J'aurais droit à un autre bombardement de questions ce soir.

Je me gare sur le parking et coupe le moteur. Claire nous salue et s'empresse de rejoindre ses copines. Je sors de la voiture et plante mon regard dans celui de mon meilleur ami, qui baisse la tête, honteux.

- Je suis désolé pour samedi. Je ne sais pas ce qui m'a pris, me dit Aaron avant que j'ai pu ouvrir la bouche.

- Je t'en veux. Tu sais que je l'apprécie et ce que tu as dis sur lui n'était pas correcte, je réponds en croisant mes bras sur ma poitrine.

- Je sais et encore une fois, je suis désolé.

Aaron est sincère, je le sens dans sa voix. Pourtant j'ai du mal à digérer ses paroles sur Louis. Ça m'a blessé et surtout venant de mon meilleur ami. C'est énervant que l'on voit en mon copain, juste un garçon « dépressif ». Je sais qu'Aaron a toujours eu l'alcool mauvais et qu'il dit des choses qu'il ne pense pas lorsqu'il boit, mais cela n'excuse pas tout. Il ne doit pas, à chaque fois, rejeter la faute sur la boisson.

- Je veux que tu sois heureux Nono, je t'assure et si c'est avec Louis alors tant mieux. Je n'avais pas à juger, continue-t-il en me voyant silencieux.

- Non en effet et même si c'est toi Aaron, je m'en fiche de ce que les autres pense. De toute façon Louis et moi sortons ensemble depuis hier, je lâche de but en blanc.

Il écarquille les yeux mais se reprend vite pour ne pas me vexer. Il se racle la gorge et visiblement, il cherche la bonne chose à répondre.

- Je suis content pour toi, dit-il après une hésitation.

- Merci, donc à partir de maintenant, je ne veux plus entendre ce genre de réflexion sur Louis, d'accord ? je le mets en garde parce que je ne parviendrais pas à garder mon sang froid une seconde fois si je le ré-entends critiquer mon petit-ami.

- D'accord.

Le comportement d'Aaron m'a déçu mais je ne veux pas le perdre. Il reste mon meilleur ami et de plus, ses excuses étaient sincères. Alors d'une poignée de main, nous effaçons tout. Surtout qu'aujourd'hui, ce n'est pas vraiment le jour où je dois être en froid avec mon co-capitaine. Cette après-midi ont lieu les sélections.

En traversant la court, je jette un coup d'oeil dans l'espoir de voir Louis. Mais je ne le vois nul part. J'espère que tout va bien, que la journée d'hier ne l'a pas perturbé et qu'il ne regrette pas. Il a répondu à mon message ce matin, en m'affirmant qu'il venait au lycée. Je stresse, j'ai peur qu'il m'ignore, qu'il ne veuille plus de moi.

Mon coeur s'affole lorsque je le vois devant son casier. Je souffle de soulagement. Je crève d'envie d'aller le rejoindre mais je ne suis pas sûr de comment il le prendrait.

- Va le voir, me souffle Aaron et me poussant dans la direction de mon copain. T'inquiète, je te couvre.

Je ne perds pas une seconde et m'avance vers Louis. Je peux compter sur Aaron pour trouver une bonne excuse, si on lui demande pourquoi je parle avec Louis. Je déteste devoir faire ça mais pour le moment je n'ai pas le choix.

- Salut, je murmure timidement une fois arriver à ses côtés.

Louis relève doucement la tête. J'observe son visage pour tenter de deviner comment il se sent. Ses yeux brillant parlent pour lui. Il est content de me voir mais il ne le dira pas clairement. Il n'a pas l'air trop fatigué. Malheureusement son teint est toujours blanc. Je suis presque déçu de voir qu'il a mis ses lentilles et non ses lunettes. J'aime bien le voir avec.

- Salut, me répond-t-il d'une petite voix.

Ses lèvres bougent et il lutte pour essayer de sourire mais il n'y parvient pas. Rien que le fait qu'il le voulait, me suffit. Ma bonne humeur est de retour.

- Tu vas bien ? je ne peux pas m'empêcher de lui demander et je lutte contre moi-même pour ne pas le prendre dans mes bras.

- Oui, j'ai un peu dormi cette nuit, m'apprend-t-il la tête baissée. Grâce à toi, rajoute-t-il à voix basse.

Un sourire niai me bouffe le visage. Il est gêné de me l'avouer, des rougeurs sont apparues sur ses joues. Bordel, il faut que je l'embrasse, que je le serre contre moi.

- Viens, je lui murmure dans l'oreille avant de commencer à partir.

Je ne regarde pas derrière moi, je sais que Louis me suit. Je vais à l'opposer de notre salle de cours, parce que les toilettes là-bas y sont beaucoup moins fréquentés. Je pousse la porte et m'assure qu'il n'y ait personne. La voix est libre ! Je me retourne pour voir Louis rentrer à son tour.

Je ne perds pas de temps et attrape son visage pour l'embrasser avec douceur. Bordel, que ça fait du bien ! Je me colle contre son corps lorsqu'il passe timidement ses bras autour de mes hanches. Je suis soulagé de ne pas le voir me repousser. Cela veut dire qu'il ne regrette pas ce qu'il s'est passé hier et qu'il veut toujours être avec moi. Finalement je crois qu'Aaron a raison, Louis m'a retourné le cerveau.

****

Beaucoup d'élèves sont présent pour les sélections, le choix va être difficile. J'observe les gars faire les exercices que leur demande le coach. Aaron, lui les guident en leur montrant les bon gestes.

Nous avons divisé les joueurs en quatre postes: gardien, attaquant, milieu de terrain et défenseur. Nous leur avons laissé la possibilité de choisir leurs postes de prédilections mais ils devront tout de même tourner. Pour que nous puissions se rendre compte de leurs capacités. Un joueur va vouloir être attaquant alors qu'il sera meilleur en défense.

Comme chaque année, certains terminals tentent leurs chances. Malheureusement pour eux, ils ne sont pas douées. Ils se présentent uniquement, pour ajouter « joueur dans l'équipe de foot du lycée » dans leurs dossiers pour la fac. D'autres, c'est juste pour le prestige qu'ils veulent avoir, pour être connus et ne plus être invisible pour leurs dernières année. Ceux-là n'ont pas compris que pour intégrer l'équipe, il faut quand même avoir du talent.

Pour être honnête, je ne sais plus où donner de la tête. J'ai pu voir un mec se démarquer en défense mais pour les autres postes, je n'arrive pas à tout voir. Je jette un regard vers Aaron, vu le sourire et le visage satisfait qu'il aborde, il a lui aussi repéré quelqu'un.

Parker siffle et annonce que les joueurs doivent changer de poste. La plus part râlent, ils ne s'attendaient pas à ça. Ils pensaient arriver et montrer ce qu'ils savaient faire sur un seul poste. Mais ce n'est pas comme ça que ça marche. Parker n'a pas cette vision.

Cette fois-ci j'observe les milieu de terrain. Donovan amine les exercices, il faut être réaliste deux minutes. Personne ne peut être meilleur que lui sur ce poste, alors sa place est assurée. Il en est de même pour Austin et Erwin. Il est hors de question qu'ils soient remplacés mais il fallait les motiver pour qu'ils montrent le meilleur d'eux-même aujourd'hui. Parker nous avait déjà annoncé, qu'ils ne changerait pas les anciens joueurs, surtout pas pour notre dernière année. Je rejoins Donovan au bout de quelques minutes.

- Alors qu'est-ce que t'en pense ? je lui demande.

- Dans le groupe d'avant j'ai repéré trois joueurs qui sorte du lot mais pas dans celui-là, à la base ils voulaient être attaquant alors t'imagine leur motivation là, m'apprend-t-il légèrement blasé.

C'est exactement ce que je disais. Ceux qui désirent être attaquant, refusent d'occuper d'autres postes, jugeant qu'ils sont moins important. Règle numéro un d'une équipe: ne jamais sous-estimer la place de ses coéquipiers, chaque postes à son importance. À nos début dans l'équipe, c'est à dire en seconde, Aaron et moi étions défenseurs remplaçants. Nous nous sommes battus pour être titulaire.

J'ai pris mon poste d'attaquant l'année dernière, totalement au hasard. Parker m'a demandé de remplacer un joueur qui s'était blessé lors d'un entraînement. À la fin il est venu me voir et m'a dit qu'à partir de maintenant je serais attaquant.

Je donne une tape compatissante sur l'épaule de Donovan avant de rejoint Aaron. Bien sûr, lui, il s'occupe des attaquants.

- Tu vas me prendre pour un malade, me lance-t-il en rigolant alors que j'arrive à sa hauteur.

- Pourquoi ?

- Je viens de voir un petit seconde se démarquer carrément des autres, dit-il fièrement en me montrant un gars.

- Dans ce groupe ? je lui demande surpris.

- Ouais !

Je ne rajoute rien, je fais confiance à Aaron. De toute façon, nous allons re-convoquer tous ceux que nous aurons repéré aujourd'hui pour leur refaire une autre sélection. Parmi eux, nous choisirons les titulaires et les remplaçants. Il nous faut dix-sept  nouveaux joueurs.

Erwin m'annonce que lui aussi, a vu quelques gars qui sortent du lot en tant que défenseur. Le coach s'acharne avec les gardiens mais au sourire qu'il me lance, il en est de même de son côtés. Il a trouvé son bonheur.

Parfait, parce que cette année, je veux que nous dégommions tout !  

MlleLovegood