Chapitre 13

Louis:

Dimanche 16 Septembre 2018:

            Flor a l'air plus que ravi de pouvoir courir dans l'herbe, sans aucune limite. Je savais que ça allait lui être bénéfique de sortir avec Noah et moi. D'ailleurs, celui-ci regarde ma chienne avec un léger sourire aux lèvres. Nous sommes aller à Hyde Parc, dans un coin tranquille, sans trop de touriste, même si le dimanche matin, il n'y a jamais grand monde.

            Après le moment chez Noah, j'ai besoin de calme et l'air frais est parfait pour cela. Je ne peux pas m'empêcher de tourner la tête vers l'homme à mes côtés et le détailler discrètement. Je bloque une seconde sur ses lèvres. Lèvres que j'ai gouté deux fois et je me surprends à vouloir recommencer.

            Je secoue la tête et reprends mes esprits. Je me sens bizarre, en fait depuis mon réveille dans les bras de Noah, je suis serein. Je n'ai plus aussi peur de ce sentiment, ou alors je le mets de côté parce que malgré tout, c'est agréable de se sentir comme ça.

            Je prends une grande inspiration en réalisant que je viens de comprendre beaucoup de choses. Je veux Noah à mes côtés. Je veux pouvoir l'appeler mon petit-ami. Je ne sais toujours pas si je suis vraiment prêts pour me lancer dans une relation, alors que je suis toujours à la ramasse mais je me sens tellement bien avec lui. Il m'apaise, à tout point de vue. Surtout il atténue cette douleur dans ma poitrine. Comme si à ses côtés, le manque d'Hugo est plus supportable.

             Quelque part, j'ai envie d'y croire. En plus Noah n'est pas encore partit en courant, c'est surement bon signe ? Après une grande inspiration, je fais glisser doucement ma main le long de son bras pour aller entrelacer nos doigts. Noah exerce une pression dessus, ce qui resserre encore plus nos mains. Je garde les yeux fixé sur ma chienne, trop embarrassé pour le regarder.

             Noah me rapproche de lui, pour que nos corps se collent et pose sa joue sur le haut de ma tête. Les membres tremblants, je passe mon bras libre autour de sa taille, me laissant aller contre lui.

-  Je suis là, me chuchote-t-il dans les cheveux.

-  Merci.

            Ma gorge est nouée, je ferme violemment les paupières pour empêcher mes larmes de couler. Pour la première fois, depuis trois mois, cela n'est pas du à la tristesse, mais parce que je me sens bien. J'ai compris que ce n'est pas parce que je me laisse aller avec Noah, que je vais oublier et trahir Hugo.

            Lorsque je sortais avec Matt, l'année dernière, je ne me sentais pas aussi bien. Matt était gentil, ce n'était pas le problème mais il n'y avait pas cette confiance, comme avec Noah. Mon ex ne cherchait pas à comprendre ma peine et toutes les émotions que je ressentais. Je n'ai pas cherché à le retenir quand il n'a annoncé qu'il ne pouvait plus continuer notre relation. J'avais tellement d'autre choses en tête, beaucoup plus importantes, que je n'ai pas souffert de cette rupture.

            En y repensant aujourd'hui, je ne suis pas peiné de cette séparation. Je pense que c'était pour le mieux, d'ailleurs. Je n'étais pas fait pour Matt et inversement. Alors qu'avec Noah tout est si différent. Il prend le temps de me comprendre, d'appréhender mes réactions. Il fait attention à moi.

            Flor revient vers nous en jappant, quémandant des caresses, que je lui accorde bien volontiers. Ma chienne est tout ce qui me reste d'Hugo. Nous l'avons choisis tous les deux il y a quatre ans. Nous avons harcelé nos parents pendant des mois pour avoir un chien. Après de nombreuses négociations, ils ont fini par céder et nous emmener dans une animalerie. Nous avons fait plusieurs fois le tour des boxes contenant les chiots, avant que notre regard s'arrête sur un bébé labrador. D'un seul coup d'oeil Hugo et moi, sommes mis d'accord, ce sera elle et pas un autre. Nous avons choisi son nom tous les deux. Je tiens à cette chienne comme à la prunelle de mes yeux. Je m'en veux de l'avoir laissé de côté ces derniers temps, parce qu'elle a autant besoin de moi, que j'ai besoin d'elle.

            Je me lâche Noah pour m'accroupir à la hauteur de ma chienne. Elle vient mettre son museau contre ma joue pour la lécher. Tout en la caressant, je me laisse aller contre elle. La douceur de ses poils m'a manqué. À la mort d'Hugo, j'ai repoussé Flor un bon nombre de fois, n'acceptent personne autour de moi. Je me rends compte aujourd'hui, que même si Flor est un chien, elle a aussi perdu l'un de ses maitres et elle le ressent. J'aurais du la soutenir aussi. Je me décale pour poser mon front contre le sien, sans enlever mes doigts de sa fourrure.

-  Je t'aime, je lui souffle.

            Je suis de ceux qui sont persuadé que les animaux ressentent et comprennent ce qu'on leur dit. Il faut leur prouver notre affection, alors je ne me sens pas stupide ou ridicule de dire ces mots là ma chienne, parce que c'est le cas. Je sais que j'ai raison en voyant la réaction de Flor. Elle sautille et me lèche une nouvelle fois le visage.

            Je m'essuie les joues avec les manches de mon pull, même si j'adore ma chienne, je ne préfère pas rester avec de la bave sur ma peau. Je me relève et croise le regard brillant de Noah. Je me sens rougir, je baisse la tête gêné. J'avais presque oublié sa présence. J'avais besoin de me retrouver avec Flor et de lui faire savoir que j'étais encore là.

-  Je...heu...elle..., je bafouille incapable de savoir quoi dire pour m'expliquer.

-  C'était adorable. On sent que vous tenez l'un à l'autre. C'est beau une relation comme ça entre son maitre et son chien, me coupe Noah en souriant.

            Pris d'un soudain élan, je fonce dans ses bras. Je serre sa taille entre mes bras. Je soupire de soulagement, et de bien être, lorsqu'il me rend mon étreinte. Je veux passer cette journée avec lui et toutes les autres qui suivent. Noah est tout ce que j'ai besoin pour aller mieux. Car je veux aller mieux pour lui.

            Je m'écarte légèrement de lui et relève la tête pour le regarder dans les yeux. J'ai une chance inouï qu'un garçon comme Noah m'ait remarqué, je ne dois pas le laisser partir. Je me hisse sur la pointe des pieds pour déposer délicatement mes lèvres contre les siennes. Je sens Noah sourire dans notre baiser, avant de me répondre.

-  Je veux que tu devienne mon petit-ami, je lui souffle pris d'un élan de confiance, une fois nos bouches séparées.

             Noah ne me répond pas tout de suite, mais au vu de son sourire énorme et heureux, je devine ce qu'il veut. Il pose son front contre le mien. Noah est le seul à me faire ressentir toutes ses sensations et je ne veux pas perdre ça. Je vais me battre pour le garder auprès de moi.

-  Je te veux, je lui affirme avec conviction. Je ne dis pas que tout sera simple. J'ai encore beaucoup de chemin à parcourir et je ne serais jamais réellement heureux mais je te veux à mes côtés.

-  Écoute-moi Louis, je serais là et on fera ce chemin ensemble parce que je refuse de te laisser seul.

-  Alors tu accepte ? je lui demande d'une voix tremblante.

-  Oui, on fera la route tous les deux.

-  En tant que petit-copain ?

-  En tant que petit-copain, me confirme Noah ce qui gonfle mon coeur de joie.

            Il ne m'en faut pas plus, pour replonger sur les lèvres de Noah. Nous sursautons en entendant Flor aboyer à nos côtés. À contre coeur, je recule mais Noah me sert contre son torse, refusant de me laisser partir. Je sens son coeur battre à une vitesse folle et je sais que le mien à la même fréquence.

-  Ce n'est pas trop tôt ? je le questionne tout de même, je ne veux pas qu'il se sente forcé d'être en couple avec moi.

-  Non, j'ai su ce que je voulais à la seconde où je t'ai vu pour la première fois, m'affirme Noah d'une voix rayonnante et sincère.

-  Il y aura toujours des périodes plus difficile que les autres, où tu risque de regretter cette décision, je le mets en garde.

-  Alors on les affrontera ensemble et jamais, tu m'entends, jamais, je ne regretterais.

            Je souffle de soulagement, Noah sait toujours comment me rassurer. J'espère juste qu'il repensera à ces mots, lorsque je serais en crise. Après un autre baiser, nous décidons d'aller manger. Nous prenons des sandwich rapide, à un snack qui se trouve dans le parc. Nous nous installons sur un banc, Flor à nos pieds. Je ne veux pas que cette journée se termine.

            Étrangement aujourd'hui, j'ai plus d'appétit que d'habitude. Je pense que la présence de Noah y est pour beaucoup. Vu le regard et le sourire satisfait qu'il me lance, il est ravi de me voir manger. Alors pour le voir continuer à me regarder ainsi, je dévore mon sandwich, mes chips et ma boisson.

            Aujourd'hui, je me sens d'humeur à déplacer des montagnes. Je veux continuer à faire sourire l'homme à mes côtés, mon petit-ami. Je ne préfère pas penser à demain, tout ce qui compte, c'est l'instant présent, cet instant. Se concentrer sur le présent.

            Nous continuons notre balade en faisant tout le tour d'Hyde Parc. Je veux profiter de cette journée, jusqu'à la dernière seconde. Il est hors de question de rentrer tout de suite. Noah n'a pas lâché ma main depuis que nous avons quitté le banc. Je m'accroche à ses doigts, comme si ma vie en dépend. J'ai besoin de savoir que tout ceci est réel. J'ai peur de le voir partir.

            En chemin nous abordons le sujet « lycée ». Je ne suis pas assez à l'aise pour le tenir par la main et l'embrasser dans les couloirs, à la vu de tout le monde. Noah, une fois de plus, me comprend. De son côté, c'est la même chose, par rapport à son équipe. Mais il m'a bien fait comprendre, également, qu'il ne pourrait pas faire comme si nous ne nous connaissons pas. Je ne le pourrais pas non plus, parce que je sais, qu'à certain moment, je vais avoir besoin de son soutien.

            Lui, il assume parfaitement. Ce qui, je dois bien l'avouer, me surprend assez. Je pensais qu'en tant que capitaine de l'équipe de foot, ce serait lui, le plus réticent à s'afficher. Alors qu'au final, c'est moi. Je me rends bien compte de la chance que j'ai d'être tombé sur lui, ce jour-là aux toilettes. Je ne le mérite pas mais égoïstement, je veux le garder près de moi.

            Malheureusement, la fin d'après-midi arrive trop vite à mon gout. Ni Noah, ni moi, n'avons envie de rentrer. Pourtant, nous sommes bien obligés de rebrousser chemin, jusqu'à sa voiture.

            Je me renfrogne en m'asseyant du côté passager. Je sais pertinemment que mon euphorie du jour, va retomber aussi vite qu'elle est arrivée. J'entends Noah pousser un soupire en prenant place derrière le volant. Il ne démarre pas tout de suite, il est immobile dans son siège, alors que Flor s'impatiente à l'arrière.

-  Tout va bien se passer Louis, me souffle-t-il au bout d'un moment.

-  Oui puisque tu es avec moi, je réponds sincèrement.

-  Je suis avec toi, confirme-t-il d'une voix sûre et mon coeur en loupe un battement.

             C'est sûr ces paroles que Noah décide d'allumer le moteur et de partir. Le trajet du retour se fait dans un silence rassurant.

             Plus nous approchons de chez moi et plus je stresse. Je sens déjà ma bonne humeur s'effilocher au fur et à ma mesure des mètres parcourus. Je serre mes mains entre mes genoux, pour les empêcher de trembler.

            Après une journée aussi magnifique, je refuse de me retrouver tout seul chez moi, pour seule compagnie ma chienne. Je ne veux pas voir partir Noah. Je pourrais en pleurer, de devoir m'éloigner de lui, pour quelques heures.

            Noah s'arrête juste devant mon portail. Je ne peux pas m'empêcher de le regarder du coin de l'oeil, je le vois serrer fermement son volant. Il relâche la pression en prenant une grande inspiration.

-  Viens, murmure-t-il avant d'ouvrir sa portière.

            À contre coeur, je fais la même chose et sors de la voiture. Noah est déjà à mes côtés, ses bras m'entourant la taille. Je le serre à mon tour contre moi. Je respire son odeur à plein nez, m'enivrant de son parfum au maximum. Noah retire l'un de ses bras et j'entends le bruit d'une portière, peu de temps après, Flor gémit de bonheur et je la vois courir dans notre jardin.

            Avec une tendresse, qui me fait chavirer le coeur, Noah prend mon visage en coupe. Il tente de me faire un sourire rassurant, mais je vois bien que lui non plus, n'a pas envie de me voir partir. Alors il m'embrasse avec une fougue qui rallume complètement la flamme dans mon corps et dans mon coeur.

MlleLovegood

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