Bonus 3: Ethan

Pour ceux qui ont gardé "Je serai là" dans leur bibliothèque, vous ne rêvez pas ! C'est bien le dernier bonus du livre !! 

Je sais, je n'ai aucune excuse pour les semaines et semaines que ça a pris pour le poster. À part que je n'arrivais pas à l'écrire. Je dois le retour de mon inspiration et envie à une lectrice en particulier et je pense qu'elle se reconnaitra 😘

En tout les cas, j'espère qu'il vous plaira car je suis assez mitigée sur le rendu. J'ai essayé de faire de mon mieux pour clôturer cette histoire, donc je croise les doigts. 

Bonne lecture à tous ! 


Ethan:

Jeudi 6 Décembre 2018:

C'est la première fois de ma vie que je vais me faire interviewer seul. Cela me met mal à l'aise, car je n'ai rien de plus que les autres. Je suis certes un bon joueur mais l'équipe en est remplie. J'ai accepté, parce que je ne veux pas froisser le copain de Noah. C'est notre journaliste attitré, si l'envie lui prend il peux faire une mauvaise rubrique sur moi. Et puis il sort avec l'un de mes capitaine.

J'ai du négocier pendant plusieurs minutes avec Aaron, pour qu'il me laisse seul avec Louis. Ça a été très compliqué de gagner la bataille. Mais je ne suis plus un petit garçon, je peux me débrouiller par moi-même. En théorie. J'ai déjà eu l'occasion de parler avec Louis, même si il est discret et ne communique pas trop avec nous. Il est passionné par le journalisme, autant que je le suis par le foot.

Je pousse la porte de la salle, Louis est déjà installé à un bureau. Nous avons convenu de faire l'interview pendant la pause repas de midi. Au moins nous aurons le temps. Car après les cours, c'est compliqué avec les entrainements.

Salut, je lance timidement. Salut Ethan. Assis-toi, je t'en pris, m'intime-t-il en me désignant la chaise en face de lui.

Je m'exécute. Comme il a son déjeuner à côté de ses feuilles, je me permets de le sortir aussi. Louis s'éclaircit la gorge, avant de prendre un stylo dans sa main gauche.

À ton avis, nous avons combien de temps avant qu'Aaron débarque pour voir si je ne t'ai pas malmené ? me demande-t-il moqueur. Heu...je...il..., je balbutie surpris par sa question mais Aaron en est tout à fait capable. Je dirais que Noah va arriver à le retenir pendant une demi-heure.

Cette constatation semble amuser Louis, moi également je dois dire. Même si je ne comprends toujours pas pourquoi Aaron me porte tant d'attention. Après tout, je ne suis qu'un gamin de seize ans.

Louis ne me laisse pas aller plus loin dans mes réflexions et me propose de tout de suite se mettre au boulot. Ce que j'accepte, au moins je ne passerais pas mon temps à me poser mille questions sur le pourquoi du comment. Ce que je fais déjà bien assez depuis quelques mois.

L'homme en face de moi prend son travail très à coeur. Ce qu'il me demande est réfléchit et bien travailler. Finalement je prends plaisir à cet exercice. C'est agréable qu'une personne se concentre uniquement sur mes capacités. Je lui raconte ma découverte du foot à l'âge de cinq ans et du fait que je n'ai jamais arrêté depuis. Le soutient de ma famille, qui est très important pour moi. Je suis gêné lorsqu'il me demande mon avis sur le fait que le coach m'ait choisi pour le poste d'attaquant, alors que je suis le plus jeune de l'équipe.

-  Aaron a fait tellement d'éloge de tes talents, m'annonce-t-il ce qui me fait rougir.

Je baisse la tête en essayant de retenir un sourire. C'est grâce au foot que nous nous sommes rapprochés avec Aaron. Il m'a en quelque sorte pris sous son aile, pour que je me sente bien au sein de l'équipe, pour que je sois accepté, pour que je gagne en confiance sur le terrain.

-  Comment ça se passe avec lui d'ailleurs ? me demande Louis et j'avale ma salive de travers à ses mots.

Il me regarde et attends une réponse. Je suis pourtant certain qu'elle ne fait pas partie de sa liste de question. Je n'ai jamais évoqué ma relation avec Aaron, à part avec Ryan. C'est gênant, je suis mal à l'aise de le faire devant Louis. Surtout qu'il le répétera à Noah et que celui-ci fera passer le message au concerné.

D'un autre côté, j'ai n'ai pas eu l'occasion de parler d'Aaron. C'est un si gros changement dans ma vie, tout ce que je ressens, que l'exprimer avec quelqu'un serait peut-être une bonne idée. Qui de Louis est le mieux placé pour ? Il est passé par les questions que je me posent. Et puis son couple n'a pas été facile au début.

Je finis par déglutir. Rassemblant tout mon courage.

-  Pour l'instant bien, je lui réponds.

-  Tant mieux, pourquoi vous n'être pas encore ensemble ? Je veux dire ça fait bientôt deux mois que vous vous tournez autour.

Je suis pris au dépourvu. Il est franc et sans aucune pudeur. C'est un peu déconcertant. Mal à l'aise, je gesticule sur ma chaise. Aaron serait content si il savait que je parle de lui et je veux qu'il soit heureux. Je mets donc mon embarra de côté.

-  Comment tu as réagis toi, lorsque tu as découvert que étais attiré par les hommes ? je lui demande à mon tour pour lui faire comprendre mon ressenti.

-  C'est vrai que ce n'est pas toujours évident. Tu étais déjà sorti avec fille avant ?

-  C'est quoi cette question ? je m'exclame horrifié.

-  Oui pardon c'était indiscret, se rattrape-t-il penaud.

-  Non, j'avoue dans un souffle. Je n'ai même jamais embrassé quelqu'un.

Mon aveux semble le surprendre. Cette fois, j'aimerais m'enterrer dans un trou de souris, tant c'est embarrassant. Je sais qu'Aaron a de l'expérience, à tous les niveaux. Mais moi, j'en ai aucune. Je n'ai pas envie de le décevoir.

-  Tu sais Ethan, il y a un début à tout, me dit Louis avec un sourire qui se veut rassurant.

-  C'est effrayant.

-  Oui mais si il y a bien un truc que j'ai appris dernièrement c'est qu'il faut combattre ses peurs à un moment. Sinon elles te bouffent.

J'acquiesce à son conseil. Lorsque Camille a fait son coming-out, elle nous a dit à peu près la même chose. Mon inexpérience n'est pas le problème majeur. Je me cache derrière lui pour esquiver le sujet principal. Parce que tous les jours j'ai envie d'embrasser Aaron et j'ai bien cru qu'il le ferait lundi, pendant que l'on mangeait tous les deux. Comme il me l'a si bien dit ce jour-là, il m'a choisi et me veut. Il y avait de la sincérité dans sa voix et ses yeux. J'en étais tout retourné. Malheureusement, cela ne permet pas à toutes mes craintes de disparaître. Malgré moi, une boule se forme dans ma gorge.

Est-ce que je peux tout dévoiler à Louis ? Bien sûr que oui.

-  Je sais, je murmure.

-  Aaron tient vraiment à toi. Il est sérieux dans ce qu'il veut partager avec toi.

Je sens mon coeur se gonfler de joie à ses mots. Aaron déclenche tout sortes de sentiments en moi. La première fois que je l'ai vu, je l'ai trouvé tellement beau. Il m'a rendu fébrile. Fait découvrir des envies que je ne soupçonnaient pas. J'ai des papillons dans le ventre dès que je pense à lui. Il me manque constamment et je veux le voir tout le temps. Quand il me prend dans ses bras, je désire y rester pour toujours. Les coups de foudre existent, Aaron est le mien.

Pour lui aussi c'est nouveau d'être attiré par un garçon. Ça ne lui était jamais arrivé avant. C'est comme si les compteurs étaient remis à zéro. Car finalement, nous sommes novices tous les deux.

-  Mais est-ce que se sera toujours le cas l'année prochaine, lorsque nous serons séparés ? je lâche un peu trop ému rien qu'à cette pensée.

-  Oh, alors c'est ça ? s'étonne Louis.

Honteux de cette révélation, je baisse la tête et joue avec l'emballe de mon sandwich. Ça et plus au moins d'autre chose. Qu'est-ce qu'il se passera lorsqu'Aaron partira pour l'université ? Il m'oubliera bien sûr. Il rencontrera de nouvelles personnes et moi le petit gamin de seconde, je ne serais qu'un lointain souvenir.

C'est la première fois en seize ans d'existence que je ressens cela pour quelqu'un. Je ne veux pas le perdre. Si nous nous lançons dans une relation avec Aaron, je ne veux pas que ce soit uniquement pour une poignée de mois. C'est mon première amour et j'ai la naïveté de croire qu'il peut durer toute la vie.

Parce que comment ne pas tomber amoureux d'Aaron ? Il a tout fait pour.

-  Tu ne peux pas savoir à l'avance ce que l'avenir vous réserve, me fait remarquer Louis après mon silence éloquent.

-  D'après toi je devrais sauter à pieds joints dedans ?

-  Exactement Ethan ! approuve-t-il avec un entrain que je ne lui avait jamais vu. L'amour peut être effrayant mais il beau. Noah a changé ma vie tu sais. Et je ne regrette pas une seule seconde de lui avoir cédé.

-  Tu n'as pas peur qu'il te brise le coeur ? je lui demande.

-  Au départ oui mais je lui ai laissé une chance.

Louis m'explique qu'il a préféré passer au dessus de cette peur, plutôt que de prendre le risque de perdre Noah et qu'il vaut tous les sacrifices du monde. Je suis touché d'entendre ça. Louis a tout à fait raison. Si je ne me bouge pas, une autre personne va me prendre Aaron. Déjà beaucoup trop de filles lui tournent autour. Est-ce que j'ai envie de courir se risque ? Non, ça me tord le ventre rien que de l'imaginer.

-  Tu pense que je devrais faire pareil ? je le questionne hésitant.

-  C'est à toi de voir ce que tu veux vraiment. Je pense juste que tu ne devrais pas te poser tant de questions et te laisser porter par Aaron.

-  Je ne me sens pas prêt à certaines choses, je murmure embarrassé par l'allusion.

-  Ce n'est pas grave. Parles-en avec lui, je suis sûr qu'il saura te rassurer. Ne te mets pas trop la pression Ethan. Tout ira bien.

Je suis reboosté à bloc en sortant de la salle. Noah a rejoint Louis et j'ai préféré les laisser seul. Je dois moi aussi retrouver une personne. Je vais enfin donner à Aaron ce qu'il attend de moi et au contraire de ce que j'avais cru, je suis serein. J'ai la sensation au fond de moi que c'est la bonne décision.

Les couloirs sont pleins, il reste encore plusieurs minutes avant la reprise des cours. Mes yeux les parcours à la recherche de l'homme qui occupe mes pensées. Mon sourire fane vite en le voyant appuyé contre son casier, une fille un peu trop collé à lui. Ils parlent, je ne les entends pas mais vu l'expression de l'intrus, la discussion semble interessante. La voilà, l'une de mes craintes, celle qui me bloque. Le voir me délaisser.

Je détourne le regard et pars à l'opposé. Ce sont des scènes comme celle-ci qui me font douter. Je les vois pratiquement tous les jours. À chaque fois, mon coeur se serre. Je sais d'avance que je ne serais qu'éphémère dans la vie d'Aaron, une histoire de quelques mois.

L'après-midi passe à une vitesse lente. Pendant l'inter-classe je fui l'équipe. Même de loin, j'intercepte le regard de Louis, qui me demande silencieusement si j'ai parlé à Aaron. Comment le pourrais-je alors que la fille de tout à l'heure est présente avec eux ? Toutes mes résolutions de ce midi ont disparu en un claquement de doigts. J'ai envie de pleurer. Pourquoi l'amour doit toujours êtes si compliqué ?

Je me dépêche de sortir du lycée mais je ne fait pas deux pas dans la cour qu'une voix retentit. Je la reconnaitrait entre mille.

-  Ethan attends ! hurle Aaron.

Mon corps, ce traitre, lui obéi. Je reste pétrifié sur place. Il arrive à ma hauteur, pas essoufflé le moins du monde par son footing.

-  Pourquoi tu partais ? Je devais te ramener en voiture, me dit-il surpris.

-  Je...

-  Il s'est passé un truc avec Louis ? me coupe-t-il. Depuis tu es bizarre et j'ai l'impression que tu m'évite.

-  Non, tu avais l'air en bonne compagnie c'est tout, je rétorque amèrement.

Gêné par ma réaction spontanée, je détourne les yeux. Aaron fronce les sourcils d'incompréhension. Il se rapproche dangereusement de moi et si je veux rester maitre de mes émotions, je dois reculer.

Je ne sais pas si on peut qualifié les gars de bonne compagnie, tente-t-il de rigoler mais je ne suis pas d'humeur, puisque ce n'est pas d'eux dont je parlais. Et la fille avec qui tu discutais à midi elle fait partie de l'équipe maintenant ? je crache contrarié.

Le sourire qui nait sur son visage me donne envie de lui arracher. Il tend ses bras et je me retrouve plaquer contre son torse. J'essaye de m'extirper, mal à l'aise à l'idée que les gens nous regardent. Aaron s'en contre fiche, car il ressert sa prise pour m'empêcher tout mouvement.

Dis-moi, ne serais-tu pas jaloux par hasard ? me demande-t-il sur un ton taquin et fier. Absolument pas ! je nie, le rouge aux joues. Trop mignon.

Je n'ai pas le temps de rechigner, qu'il me tire déjà à sa suite. Il m'ouvre la porte de sa voiture et me pousse pratiquement à l'intérieur. À quoi il joue ? Il s'assoit à la place conducteur et tourne la tête vers moi. Il me dévisage avec un sourire carnassier. J'ai presque peur. Je croise les bras sur ma poitrine. Hors de question d'avouer que je suis jaloux, angoissé et effrayé.

J'adore te savoir jaloux, continue-t-il. Au moins je sais que tu tiens à moi. Bien sûr que je tiens à toi idiot ! je crie presque et je plaque une main devant ma bouche en réalisant mes paroles. C'est sorti tout seul, sans mon autorisation. Ethan, murmure-t-il en effleurant ma temps de son index. Louis m'a dit que vous aviez parlé.

Homme indigne de confiance ! Je savais que Louis vendrait la mèche à Aaron. J'expire bruyamment pour lui faire comprendre que ce sujet me déplait. Il se moque de moi et il espère que je lui avoue ce que j'ai confié à son ami. Il rêve, même si son magnifique visage me regarde comme si j'étais la huitième merveille du monde. Je ne réponds rien. Hors de question que je lui donne cette satisfaction.

Voyant que je ne céderais pas, il démarre la voiture et sors du lycée. Je reste silencieux pendant le trajet. Mes pensées m'envahissent. Si je ne fais rien, je peux le perdre. Il risque de se lasser de m'attendre et de mon jeu du chat et de la souris. J'ai l'impression de souffler le chaud et le froid avec lui. C'est certain qu'il va en prendre marre. Je me comporte comme un gamin capricieux.

Je commence à panique lorsque je remarque que nous sommes dans sa rue. Il ne me ramène pas chez moi.

-  Qu'est-ce qu'on fait là ? je chuchote.

-  On va parler toi et moi, m'apprend-t-il simplement.

Aaron se gare devant chez lui. J'ouvre ma portière les mains tremblantes. Je récupère mon sac et suit le blond à travers son allée. Plus nous avançons, plus mon coeur tambourine dans ma poitrine. Je suis stressé.

Lorsque nous pénétrons dans sa maison, Aaron m'arrache mon sac et le jette avec le siens dans le vestibule. Il prend ma main et me tire. Pas de visite guidée aujourd'hui. Il me conduit jusqu'à sa chambre. La porte claque dans mon dos. Cette fois, je vais mourir d'une attaque cardiaque. Je devrais peut-être prévenir mes parents.

-  Explique-moi tout Ethan, j'ai besoin de savoir, me supplie-t-il et je ne peux pas résister à cette voix, elle me chamboule trop.

Résigné, je m'assoit sur mon lit. Sa main se loge dans la mienne, alors qu'il prend place à mes côtés. J'inspire profondément, il est temps de grandir. Louis a raison, je dois être courageux et confronter Aaron ainsi que mes sentiments.

-  J'ai peur de l'année prochaine.

Mon murmure est à peine audible mais comme Aaron me sert contre lui, je suppose qu'il a entendu. Une larme solitaire roule sur ma joue et je m'en veux d'être aussi sensible. Un doux baiser sur ma tempe me fait fermer les yeux.

-  Nous n'y sommes pas encore et puis quoi qu'il arrive je vais rester sur Londres, m'annonce-t-il tendrement.

-  Mais on se verra moins et peut-être que... je sais pas, tu passeras à autre chose.

-  Ou peut-être que se sera toi, contre-t-il et je réalise pour la première fois que j'ai été égoïste.

Ma réflexion peut être vexante. Tout de suite c'est moi qui l'accuse mais il n'a pas tord. J'ai été injuste envers lui. Il doit penser que je n'ai pas confiance en lui. J'ai envie de m'arracher les cheveux tellement je me complique la vie moi-même. Je n'ai besoin de personne pour ça.

-  Mais ça ne m'empêche pas de vouloir sortir avec toi, m'achève-t-il.

-  Je te demande pardon Aaron.

-  Pourquoi ?

-  Pour avoir été aussi nul et stupide.

Il a beau me dire que ce n'est pas grave, je ne le crois pas. Ça fait deux mois qu'on se tourne autour et qu'il me fait des avances. C'est moi qui bloque, qui refuse d'avancer. Je loge ma tête dans le creux de nuque, d'autre larmes s'échappent de mes yeux. Je me sens mal. Avec mes craintes, pour le moment infondées, je nous fait souffrir tous les deux. Alors que l'on aurait pu vivre de magnifiques choses pendant ces semaines écoulées. C'est ironique, je suis effrayé que notre histoire ne dure qu'un temps mais au final je nous en fait perdre encore plus.

-  Tu n'as pas été nul Ethan, me rassure Aaron avant d'embrasser ma joue humide. Je ne voulais surtout pas te brusquer et te laisser aller à ton rythme.

-  Louis m'a fait réaliser que je ne pouvais pas vivre dans la peur.

-  Qu'est-ce que ça veut dire ?

Il parait bien timide d'un seul coup. Là maintenant, c'est à moi de faire un pas vers Aaron, de lui montrer que je suis prêt à faire des efforts. Délicatement, je pose mes lèvres sur la peau de cou. Je le sens tressaillir. Mes doigts caressent les siens. Lorsqu'il prononce mon prénom en chuchotant, mon coeur explose. Il doit certainement l'entendre battre.

Je redresse la tête, faisant rencontrer nos pupilles. Les siennes marrons, assez clair, si brillantes. Les miennes bleus, transmettant tout mon amour. C'est la première fois que nous nous regarderons avec autant d'intensité. Mes mains entour son visage, je ne veux pas le lâcher. Ses yeux, ils méritent que je me battent pour eux. Je veux qu'ils me regardent encore et encore. Son pouce récolte une goutte d'eau.

-  On vivra une belle histoire Ethan, chochotte-t-il et nos souffles se rencontrent.

-  Oui, je réponds la voix étranglée par mes sanglots.

Ses lèvres se rapprochent et après une éternité, elles finissent par toucher les miennes. C'est l'apothéose dans mon corps, je tremble de tout mon être. Sa bouche est douce. Comme je l'imaginais, elle a un goût délicieux. Il prend le contrôle du baiser et c'est avec plaisir que je le laisse faire. Je ne veux surtout pas me séparer de lui. Alors je fais passer mes bras derrière sa tête et m'accroche à sa nuque. Toujours plus près.

-  Ethan, grogne-t-il contre mes lèvres.

Comme il allait s'éloigner, je le ramène vers moi. Il rigole mais à mon plus grand bonheur, il m'embrasse une seconde fois. Beaucoup trop tôt, il me fait reculer. Je souffle de mécontentement, je ne voulais pas que ça s'arrête.

-  Il faut que nous puissions respirer, me conseil Aaron accompagné d'un sourire rayonnant.

Je me sens d'autant plus stupide. C'est vrai que je suis essoufflé, mais c'est si agréable de l'embrasser. Je veux recommencer. Il effleure mes lèvres du bout des doigts. Je n'arrive pas à croire que j'ai attendu aussi longtemps pour vivre ce moment. Est-ce que j'ai été à la hauteur ? N'y résistant pas, je dépose un rapide baiser sur sa bouche.

-  Tu as aimé ? j'ose lui demander la gorge serrée.

-  Bien sûr, m'assure-t-il.

Attendri, je fond dans ses bras. Il m'entraine avec lui pour nous allonger sur son lit. Couché l'un en face de l'autre, il passe une main dans mes cheveux. Je vais être un bon petit-ami, le meilleur. Je lui ferait oublier toutes ses anciennes relations.

Une autre petite chose me trotte dans la tête et je dois l'aborder avec Aaron, c'est important. Je joue avec le bas de son tee-shirt, focalisant mes yeux dessus. L'affronter en parlant de ça, est beaucoup trop gênant.

-  Est-ce qu'on peut prendre notre temps pour le...je commence incapable de continuer.

-  Pour le sexe ? finit-il à ma place et j'acquiesce les joues brulantes. Oui, c'est nouveau pour toi et cette partie le sera pour moi aussi.

-  J'ai pas envie d'user de ta patience. Je l'ai déjà bien mise à rude épreuve.

-  Tu sais quoi ? me demande-t-il et je secoue négativement la tête. Ne nous prenons pas la tête, laissons faire les choses. Ça arrivera quand ça arrivera et surtout lorsqu'on le voudra tous les deux.

-  Tu es tellement parfait, je souffle ému.

Je suis aux anges lorsqu'il me donne un baiser plein d'amour. Je crois que c'est ça d'être amoureux, savoir prendre des risques, aller au delà des peurs, savourer ce que l'autre apporte. Personne ne peut prédire combien de temps durera un couple mais c'est à nous de le faire vivre le plus longtemps possible, de nous battre.

-  Je peux enfin dire que tu es mon petit-ami ? me questionne Aaron en mordillant mon menton.

-  Tu peux, je réponds hilare.

-  Je t'aime Ethan.

-  Je t'aime.

Alors tout ira bien.  

FIN

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