Bonus 2: Aaron
Aaron:
Ça fait du bien de ne pas se faire véhiculer pour aller au lycée. Venir avec ma propre voiture est une excellente excuse pour pourvoir raccompagner Ethan chez lui après les cours. Que Dieu bénisse l'Angleterre et le permis à 17 ans ! Je me gare sur le parking dans le coin réservé au terminal, juste à côté de la voiture de Noah. D'ailleurs, lui et son copain m'attendent appuyé contre le capot de celle-ci.
- Salut, je leur lance en sortant.
- Hey ! Tu as l'air de bien bonne humeur, me fait remarquer mon meilleur ami.
- Tu n'as pas idée mon vieux, je renchéris.
- C'est à cause d'Ethan ou du fait que tu viens d'avoir ton permis ? me demande Louis à son tour.
Je manque de m'étrangler avec ma salive. Pendant un quart de seconde j'avais oublié le franc-parler du journaliste. Le pire c'est qu'il me regarde innocemment et attends un réponse honnête de ma part, tout ça en ignorant parfaitement les yeux outrés de son mec posés sur lui. Je balbutie plusieurs fois sans parvenir à sortir une phrase décente.
- Je vais prendre ça pour un oui à la première option, me signale Louis toujours aussi sérieux.
- J'hallucine. Finalement je me demande si je ne préférais pas quand tu m'arrivais pas à parler, je marmonne vexé.
Je ne prêtes pas attention au regard noir de Noah dirigé vers moi. Louis me fait une grimace avant d'enfouir sa tête contre le torse de son petit-ami.
- Très mature ça comme réponse, je lui fait remarquer.
- Ethan arrive, m'apprend-t-il.
- Quoi ? Où ça ?
Me voilà déjà en train de tourner la tête dans tous les sens pour voir le garçon de mes pensées arriver. Après avoir passer les coins du parking à la louche, je me rends à l'évidence, Louis s'est bien foutu de ma gueule. En reportant mon attention sur le couple, je les voix bidonner l'un contre l'autre. Je lève les yeux au ciel, parce que de toute évidence, je ne peux pas reprocher à Louis sa mauvaise blague, pas lorsqu'il rigole comme ça. Et puis les yeux de Noah m'en dissuadent eux aussi.
- C'était déloyale ça. Je me vengerai, je lui signale de mauvaise foi.
- C'est ça, s'amuse mon meilleur ami. Allons-y.
Plus nous approchons du regroupement que forme notre équipe et plus mon coeur tambourine dans ma poitrine. Ethan est au milieu des joueurs, entre Donovan et Austin. Je le vois très clairement se tourner vers ma direction et un sourire apparait sur ses lèvres. Je ne le lâche pas des yeux. J'entends vaguement Louis et Noah se moquer de moi en chuchotant mais je n'y prête pas attention. Seul Ethan compte à partir de maintenant.
Nous saluons tout le monde et je termine mon tour par celui qui fait battre mon coeur. Comme on dit, le meilleur pour la fin. J'essaye de ne pas trop laisser paraitre que je suis fou de ce gosse. Les gars passeraient leur temps à nous charrier et Ethan n'a pas besoin de ça. Ne pas fixer trop intensément ses lèvres mais bordel que je rêve de les goûter.
Même si Noah et Louis me donne pleins de conseils, j'aimerais savoir ce qui bloque réellement Ethan. C'est de plus en plus dur d'être patient. Je veux ce gamin. À l'heure actuelle, j'aurais presque envie de faire ce que Charlie m'a dit, le plaquer contre un mur et le dévorer.
- Aaron, ça va ? sa voix me ramène à lui et je rougis en réalisant la porter de mes pensées.
- Oui, tout va bien, je le rassure en essayant de passer outre les frisons qui ont parcouru mon échine à l'entente de mon prénom sortir de sa bouche.
Un nouveau sourire me répond et je sens mes défenses tomber au fur et à mesure. Qu'est-ce que j'aimerais pouvoir le serrer contre moi là tout de suite, parce qu'il est beaucoup trop adorable avec son expression inquiète. Je ne sais pas si je peux parler de malheur ou pas mais la sonnerie me coupe dans mon élan.
Je me contente de faire un signe de la main à Ethan, à défaut de pouvoir faire plus. Noah et moi, nous nous dirigeons vers notre cours de science. Je devine bien qu'il a envie de me faire une remarque mais s'abstient. Une fois à l'intérieur de la pièce nous nous installons à nos places.
- En fait, Louis et moi mangeons dans la salle de journalisme à midi, m'apprend-t-il.
- Tu rigole là ?
- Non. Désolé, me dit-il en tapotant mon bras.
Je sens mes épaules s'affaisser sous cette nouvelle. Je déteste quand ils me font ça. Passer ma pause déjeuner avec Ethan, et les autres bien sûr, est une torture. Bon j'exagère un peu mais le principe est là. Le voir en face de moi, me coupe l'appétit tant la boule présente dans mon ventre prend toute la place. Des fois j'ai du mal à croire qu'un gamin de seize ans arrive à me mettre dans cet état.
À l'heure fatidique, je prends quelque chose de rapide à manger au self et m'éclipse rapidement, avant qu'un de mes coéquipiers puisse me voir. Après mure réflexion, je ne vais pas aller déranger Noah et Louis. Ils ont besoin de leur intimité et au lycée ses repas le lundi midi, sont leur seul moment à deux. J'arpente donc les couloirs à la recherche d'un coin tranquille.
- Aaron attend ! m'ordonne une voix et je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir de qui il s'agit.
Ethan apparait devant, le souffle court mais sourire au visage. Je suis surpris de le voir là, moi qui pensait qu'il serait au réfectoire avec les autres. Et voilà que mon estomac se tord sur lui-même, encore une fois. C'est une sensation aussi désagréable qu'agréable.
- J'ai remarqué que tu ne mange jamais avec nous quand Noah et Louis ne sont pas là, me dit-il en désignant le sac que je tiens pour appuyer ses propos.
- Heu... oui je... heu..., clairement je ne trouve aucune excuse tangible.
- Je peux rester avec toi ? me demande-t-il d'une voix enfantine qui me fait fondre. On n'a pas trop l'occasion d'être juste tous les deux.
Cette fois c'est sûr, je dois avoir les joues rouge, tellement elles sont brulante. Parce que bien entendu comme tout blond qui se respecte, ma peau traduit toutes mes émotions. Comment je peux rester de marbre avec de telles déclarations ? Trop gêné pour répondre, j'acquiesce en lui désignant les marches sur lesquelles je comptais passer ma pause. Elles sont super bien placées. Déjà elles se trouvent dans le coin le moins fréquenté du lycée, car elles donnent accès à l'ancien espace « direction ».
- Tu as passé un bon week-end ? me questionne Ethan alors que nous nous asseyons.
- Oui, je l'ai passé avec mon frère. Et toi ?
- Super. Je l'ai passé en famille aussi. Tout le monde était là.
Par tout le monde, il veut dire, son grand-frère Ryan et ses trois grandes soeurs Tessa, Melody et Camille. Ils n'habitent plus avec Ethan et leurs parents. L'un à son propre appartement et son boulot, ainsi que sa soeur ainée et les deux jumelles sont elles, à la fac.
Au sourire rayonnant qu'il aborde, je sais qu'il a passé un excellent moment. Comme moi, il est proche de sa famille. Ses parents travaillent tous les deux dans le médical, alors c'est son frère Ryan et sa soeur Tessa, qui se sont occupés de lui lorsqu'il était petit. Nous avons beaucoup parlé Ethan et moi, c'est pour cela que je sais autant de chose sur lui et sur sa vie.
- Camille nous a présenté sa copine, me dit-il.
C'est l'une de ses soeur jumelle, âgées de 22 ans. Égoïstement, j'espère que ça va le débloquer pour nous. Parfois, j'en viens à me dire qu'il ne me voit pas de la même façon que moi je le vois. L'une de ses soeurs est lesbienne, ça aurait du l'aider à s'assumer et pourtant non. Donc j'en déduis que le problème vient de moi.
- Et j'ai parlé de toi à Ryan, continue-t-il et je suis étonné par cet aveux.
- Ah bon ? je ne peux pas m'empêcher de m'exclamer.
- Oui. Je...,hésite-t-il avant de se reprendre. Après l'annonce de Cam, ils m'ont harcelé de questions pour savoir si moi aussi j'avais quelqu'un, avec l'entrée au lycée, dans l'équipe et tout. Je ne pouvais pas mentir parce que j'aurais eu l'impression de te trahir, tu vois ?
- Ethan, je murmure touché par ses mots.
Son visage se colore de jolie petites tâches rouges et ses mains tremblent légèrement autour de son sandwich. Il me sourit timidement et je ne peux plus me retenir. Je glisse jusqu'à lui et entour ses épaules d'un bras, pour le serrer contre moi. Mon esprit me joue peut-être des tours mais je suis persuadé d'entendre Ethan soupirer de bien être. J'ai conscience qu'il entend mon coeur battre à vive allure contre son oreille. Je n'ai jamais tenu quelqu'un de cette façon. Mon ventre se rétracte en sentant les bras d'Ethan encercler ma taille.
- J'ai bien fait de te suivre, enchaine-t-il en ricanant doucement.
- Définitivement. Tu sais, j'ai parlé de toi à mon frère aussi, je lui avoue.
Il relève la tête et ses yeux brun brillent de surprise, j'y décèle même une certaine joie. Le plus discrètement possible, je mords ma lèvre inférieur pour m'empêcher de commettre une connerie.
- Tu lui as dis quoi ? veut-il savoir.
- Qu'un gamin me faisait tourner la tête et me rendait dingue, je réponds en plongeant mon regard dans le sien.
Gêné par mon honnêteté, Ethan camoufle son visage contre mon torse et je l'entends pouffer. Je ricane moi aussi de sa réaction et ne peux pas m'empêcher de resserrer mon étreinte autour de son corps. Mon sourire reste sur mes lèvres, tandis que je pose ma joue sur le haut de son crâne, me délectant de la douceur de ses cheveux. Il grommèle quelque chose que j'ai du mal à comprendre et lorsque je lui demande de répéter, il pousse un long soupire.
- Pourquoi moi alors que tu pourrais avoir n'importe qui ? m'interroge-t-il d'une petite voix embarrassée. C'est vrai quoi, tu es beau, intelligent, marrant, populaire...
- Tu me trouve beau alors ? je réplique tout émoustillé par son discours.
- Bien sûr, tu l'es, déclare-t-il.
Règle numéro 1 du guide laissé par Noah; toujours rassurer l'autre dans les moments de doute. Là, je sens bien que Ethan n'a pas confiance en lui, sa question le prouve. Alors, presque à contre coeur, je l'écarte de mon torse et récupère son visage avec mes mains, pour le forcer à me regarder.
- Je ne peux pas te donner de réponse clair Ethan, je commence en caressant ses pommettes à l'aide de mes pouces. C'est toi point. Je ne veux pas n'importe qui comme tu dis. Depuis que tu es arrivé, il n'y a plus que toi.
Au fur et à mesure de mes paroles, je vois ses yeux s'humidifier et un sourire se dessiner sur son faciès. La seconde d'après, il est au creux de mes bras, la tête dans mon cou. Il murmure un merci contre ma peau, qui bien sûr me fait frissonner. Je passe mes doigts dans ses mèches noir et dépose un baiser sur sa tempe. Un petit bruit de satisfaction sort de ses lèvres.
- Sale gosse, je marmonne dans ma barde.
Si j'en déduis le petit coup de poings que je reçois dans les cotes, il m'a entendu. En voyant son déjeuner à peine entamé, je mets fin à notre câlin. Je suis absolument ravis et ma fierté aussi, de voir le visage rouge d'Ethan. Pour ne pas encore plus l'embarrasser, je ne fais aucune remarque et lui tends le reste de son sandwich.
- Me regarde pas comme ça, m'ordonne-t-il alors que je l'observais depuis cinq bonnes minutes.
- Comme quoi ?
- Comme si tu voulais me manger, me répond-t-il en chuchotant.
- Pardon !
Je me pince les lèvres pour ne pas exploser de rire face à sa timidité. C'est vrai que je le bouffais littéralement des yeux. Je ne dois pas aller trop vite, même si nous venons de partager notre premier moment d'intimité. Je le laisse donc finir son repas tranquillement, tout en calmant mes ardeur. Mais c'est difficile, surtout que je viens d'apprendre qu'Ethan aussi a conscience qu'il se passe un truc entre nous deux et qu'il l'accepte.
- En fait, me dit-il ce qui me coupe dans mes réflexions. Tout à l'heure Louis m'a demandé de faire une interview avec lui. Par rapport au fait que je sois le plus jeune joueur de l'équipe depuis...
Il s'arrête lui-même de parler et part dans un éclat de rire. Qu'est-ce qu'il lui prend ? Sous mon regard incrédule, il reprend sa respiration et finit par se calmer.
- On aurait dit Harry Potter dans le premier film, m'explique-t-il en se marrant.
Je secoue la tête en rigolant, parce que le voir comme ça m'amuse et c'est vrai que c'est assez drôle. Je n'avais même pas fait le rapprochement. J'étais trop focalisé sur le fait que Louis veut faire une interview. Parce que je suis sûr que se traite à une idée derrière la tête.
- Tu lui as dis quoi ? je lui demande une fois notre hilarité passée.
- Que ça me ferait très plaisir. En plus Louis est gentil.
Le petit fourbe, il a réussi à mettre tout le monde dans sa poche ! Pourvu que ça ne soit pas un traquenard et que le mec de mon meilleur ami n'en profite pas pour questionner Ethan sur ses sentiments ou autre. Louis en est tout à fait capable et sans aucune pudeur en plus. Il est évident que je ne laisserais pas mon pauvre Ethan seul avec lui.
MlleLovegood
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