#BurritoWar #2 (8)

Une ambiance morbide planait, accompagnée d'un vieux parfum de moisissure farcie au pesto auparavant remué dans de la béchamel rouge à pois rayés conçue par un poster de trousse à cake bleue et amputée de sa fermeture éclaire. Cela ne sentait pas bon.

Nos petits chevreaux frémissaient à chaque grincement du parquet usé qui s'étendait sous leurs sabots. Et pas seulement à cause du vent froid qui s'infiltrait par les fissures du toit délabré. Ils étaient assaillis de peur, une peur puissante, tel un fromage fermenté depuis des millénaires. Autant dire que leur coeur menaçait de les lâcher à chaque instant.

Alors qu'ils avançaient, fébriles, un grondement monta. Il commença par un gargouillement mauvais, puis amplifia par une sorte de montée des eaux, un hurlement de colère qui résonna dans toute la demeure, semblant venir des entrailles de la terre en furie.

"-A tes boucs, murmurèrent en coeur une partie de la bande
-Merci, renifla Kempa

-De rien", compléta une voix chevrotante derrière eux.

D'un seul mouvement, ils firent volte-face, les yeux écarquillés, les sens en alerte. Devant eux, se dressait une infâme créature, imposante, musclée, dotée d'un magnifique pelage bleu ciel. Sa crinière semblait de nuage irisé et son regard, perçant, semblait les passer sous rayon-x. C'était un dieu vivant.

Nan j'déconne!

C'était un gros amas poussiéreux, dos voûté et sabots écaillés. Sa peau s'effilochait et seuls quelques mèches de paille blanche parsemaient son crâne peu poli. On ne remarquait presque plus sa corne râpée, pendante. Cette licorne était au bout de sa vie. Elle était pitoyable face à ce groupe de jeunes chèvres robustes, le poil lustré, les cornes acérées et colorées de vie, et la santé pleine.

"-C'était pas drôle, trancha finalement Émilie.
-Si, si c'était drôle! Répliqua la bouse sur pattes d'un timbre éraillé.
-Arrêtez, je suis mieux placée que quiconque en matière de drôlerie, intervint Viviana, Et votre réplique ne mérite même pas d'être une blague nulle. Elle est archi-méga-supra-nulle.
-De mon temps on respectait plus les licornes et...
-Vous êtes qui?"

Le ton dur et sévère qu'employa la chef coupa toute protestation.

"-Je...Je suis une vieille licorne..., soupira la chose, On m'appelait Gizmetto, dans le temps. Je suis la dernière d'une longue lignée, d'une race toute entière. Et ceci est ma maison.
-Ah ok. Bon, je pense qu'on peut rentrer à la maison, nan? Proposa Émilie.
-Vous ne voulez pas rester? S'agita Gizmetto, Je vous en prie, je suis seul à longueurs de journées, un peu de compagnie ferait plaisir à ma vieille carcasse...
-On ne sympathise pas avec les licornes, cracha Craspouillasse, Elle ne méritent que dalle. Ce sont des créatures repoussantes, hideuses, mauvaises, sans scrupules et méprisables."

Elle ne s'était pas rendue compte qu'a chacun de ses mots, elle réduisait la distance entre son ennemie et elle. Son museau frôlait celui de l'autre, projetant son souffle ardent de colère à la face desséchée de Guizmetto.

"-Vous me rappelez quelqu'un, s'osa-t-il finalement, Pas seulement à cause du noble nom que vous portez, mais par votre attitude semblable à celle d'une grande chèvre de jadis. Tout le monde la connaissait et la connait toujours, d'ailleurs. Cela vous plairait-il que je vous raconte son histoire?
-OUII!! Glapirent tous les autres chevreaux
-Bien, alors asseyez vous au sol, on ne tombera pas plus bas, ricana-t-il en fixant de ses yeux vitreux la meneuse, Je vais vous parler d'une légende. C'était une grande déesse. La déesse des chèvres. Oui, oui, celle qui avait participé à la terrible guerre des burritos. Burritowar."

Histoire à suivre...

Chevredespres

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